lundi 11 mai 2015

PETIT GRIS VEUT VOIR LA VIE EN COULEUR





 Dans le verger, les branches des pommiers ployaient sous le poids des fruits rouges et luisants comme les boules ornant les sapins en décembre. L’ensemble donnait un petit air de Noël avant l’heure.

« Rouge ! lança Petit-Gris avec force. En voilà un coloris fort sympathique. Je me vois bien habillé d’une coquille rouge. Rouge comme ces pommes dans lesquelles on aimerait croquer. Rouge comme les cerises juteuses et sucrées au mois de juin. Rouge comme les coquelicots se mêlant aux épis de blé avant la moisson. Le rouge, c’est la joie débordante. Le rouge, c’est le bonheur prospère. »

 


Dans le jardin attenant au verger, la fermière étendait des draps sur une corde à linge. Elle prenait bien soin de tirer le tissu pour qu’il ne soit pas froissé.
Sous les rayons du soleil, le tissu blanc éblouissait Petit-Gris qui restait fasciné par cette blancheur.

  « Le blanc, c’est très joli aussi. Il peut prendre différentes nuances en fonction de la luminosité. Le blanc, c’est la pureté. Le blanc, c’est la beauté. Le blanc, c’est l’enfance et l’innocence. »
 
 


Soupirant profondément, il ne savait plus quelle couleur choisir, surtout qu’il y en avait plein d’autres, il n’y avait qu’à regarder les arcs-en-ciel après la pluie.

« Si je pouvais me fondre dans la couleur du lieu, je n’aurais plus à choisir. Ainsi, lorsque je serais dans l’herbe, je serais vert. Quand je me trouverais avec les poussins, je serais jaune.  Assis sur une branche à proximité d’une pomme, je serais rouge. Non loin des draps balancés par le vent, je prendrais la couleur blanche. Le plus drôle, serait près de l’arc-en-ciel ! »

Comment faire pour prendre la couleur de l’endroit ?

Comment faire pour changer de couleur à volonté ?



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