mercredi 29 juin 2016

TWIST AGAIN !



Tout le monde connaît ce mot, surtout les « anciens jeunes » des années 1960, pour s’être tortillés le popotin sur les rythmes de cette danse.

Mais je ne pense pas que ces « mêmes anciens jeunes », tout comme beaucoup – moi la première –connaissant ce qui va suivre.

Twist, en effet, désignait au XIVème siècle, un objet divisé.
Puis, au XVIème siècle, une cordelette aux fils entrelacés, ainsi que l’action de tourner, de tortiller.

Le « twist » a donc envahi notre Bonne Vieille France », bien avant les années « 60 ».



  Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du

« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

1777 – LA SECONDE PARTIE



Sommaire
·         Un denier du culte inattendu !
·         Quelle conclusion !
·         On ne pouvait même plus se soulager dans les bois tranquillement !
·         Prudence !
·         Des portraits à admirer
·         Qui était-il vraiment ?
·         Il fallait « être majeur » !
·         Cent ans de vie commune
·         Généreux !
·         Morts sur la Loire
·         Naufrage en Seine
·         On cherche brodeur
·         Encore deux noyades !
·         Un ange passe !


Un denier du culte inattendu !

28 mars 1777

Le 7 février dernier, un curé des environs de cette Ville, monte sur un assez bon cheval, s’étant mis en route, fut arrêté à une lieue de son Prebytère (sic) par deux voleurs, aussi à cheval. Ce Curé, qui portoit 1200 livres distribuées dans deux poches de cuir, suspendues aux arçons, n’avoit que dix écus dans sa bourse. Les voleurs crurent que cette derniere (six) somme étoit tout son bien, ils s’en emparérent (sic) & s’éloignérent (sic) en lui souhaitant le bon soir ; mais à quelque distance du lieu de la rencontre, l’un d’eux observa que le cheval du Pasteur valoit mieux que le sien ; il revint sur ses pas, & força le Curé à en faire l’échange avec le sien ; le Pasteur désolé, rebroussa chemin pour regagner son domicile. Cependant les voleurs, satisfaits de leur capture, s’arrêtérent (sic) à un Ca     baret isolé sur un chemin de traverse ; & tandis que l’un d’eux ordonnoit les aprêts (sic) du souper, son camarade mena les chevaux à l’abreuvoir ; il regardoit négligemment de côté et d’autre, ; lorsque tout-à-coup le cheval qu’il venoit de voler, le salua de deux ou trois ruades, brisa ses rênes, se dégagea du frein & s’enfuit à travers champs jusqu’à la demeure de son maître. Son arrivée ayant devancé celle du Curé, se répand dans tout le Village ; on ne doute point qu’il soit arrivé quelqu’accident au Pasteur ; mais il paroît bien-tôt (sic) monté sur un cheval inconnu ; on court au-devant de lui, on l’interroge, & les larmes aux yeux, il fait le récit de sa malheureuse avanture (sic) ; on lui aprend (sic) que son cheval étoit revenu au galop ; il demeure quelque-tems (sic) immobile ; mais quelle fut sa surprise, lorsqu’après avoir repris ses sens, il trouva, en cherchant dans ses poches de cuir, près de six mille livres, au lieu de douze cens qu’il y avoit laissées.

Je n’ai aucun d’éléments pour retrouver la ville qui se situait dans les environs de Rouen. Il me fut donc impossible de ce fait de retrouver le nom du prêtre.
La conclusion de cette histoire pourrait être : Les voleurs volés.


Quelle conclusion !

Le 4 avril 1777

On écrit de Montpellier, qu’un Curé qui retournoit à la maison curiale, passant dans un bois, trouva un homme couché par terre. Craignant qu’il ne fût tombé en défaillance, il descendit de cheval pour le secourir ; mais tous ses soins furent inutiles, il étoit mort. Continuant sa route, il aperçut, à quelques pas de-là, un homme pendu à un arbre, qui s’agitoit. Il s’empressa de couper la corde, & à force de secours, il mit cet infortuné en état de le suivre. A peine furent-ils arrivés au Prébytere (sic), que le Curé le fit mettre au lit ; bientôt après il lui envoya un bouillon par son domestique ; le malade le refusa ; on eut beau le presser, il n’en voulut jamais. Le Curé instruit d’un refus si opiniâtre va demander lui-même au malade quel en est le sujet. « Monsieur, lui dit-il, ce qui m’a empêché de prendre le bouillon que vous avez eu la bonté de m’envoyer, c’est que l’homme qui me l’a présenté, est un des quatre assassins qui ont arraché la vie au malheureux que vous avez rencontré sur vos pas, & qui m’ont pendu ensuite. » Le Curé, sans se déconcerter, alla trouver son Domestique, & lui dit que cet étranger avoit toujours eu de l’aversion pour les bouillons ; mais qu’il prendroit avec plaisir un doigt de ce vin vieux qui étoit en tel endroit de la cave. Celui-ci prend la clef, ouvre, & va chercher une bouteille de ce vin. Aussi-tôt (sic) le Curé ferme sur lui la porte, & fait assembler quantité de paysans du village, bien armés. Ceux-ci impatiens (sic) de délivrer leur patrie d’un monstre semblable, ouvrent, descendent à la cave … Mais quelle est leur surprise ! Au lieu d’un scélérat, ils en trouvent quatre. Ils s’en emparérent (sic) sur le champ, & et l’on assure qu’ils sont depuis quelques jours dans les prisons de Toulouse.

Quelle présence d’esprit !
Si je pouvais retrouver le nom de ce curé ainsi que la paroisse qu’il desservait(sans doute aux alentours de Toulouse), ce serait un réel bonheur.
Mais pas de lieu et pas de nom !


On ne pouvait même plus se soulager dans les bois tranquillement !

25 avril 1777

Un  domestique de Gournay-en-Bray se mit en route, le 5 février, accompagné d’un menestrier (sic), pour se rendre à un village voisin où se maroit un de ses parens (sic). Comme il s’étoit arrêté pour satisfaire à quelque besoin ; & que son compagnon poursuivoit son chemin, un voleur sortit d’une embuscade voisine, & lui demanda la bourse avec menace de le tuer s’il élevoit la voix. Le domestique sans s’effrayer & sans changer de posture, lui dit : « Un moment, mon ami, vous attendrez bien que j’aie achevé. Il achéve (sic) tranquillement, se reléve (sic) & tire sur le champ, au lieu de sa bourse, un pistolet dont il s’étoit muni pour faire quelques décharges en l’honneur des mariés ; il saisit ensuite le voleur au collet, & lui lâche le coup à côté de l’oreille. Celui-ci effrayé, tombe à la renverse & sans connoissance (sic). Le ménestrier, averti par le bruit, revient sur ses pas : tous les deux saisissent le voleur, chacun par une main, le traînent jusqu’à l’entrée du village, & satisfaits de l’avoir effrayé, lui rendent la liberté : indulgence déplacée dans un tems (sic) sur-tout (sic) où l’on n’entend parler que de brigands de cette espéce (sic).

Quel sang-froid…… cette attaque ne lui a même pas coupé son envie……
Pas de « caméra cachée ». Dommage, il aurait sans doute gagné une grosse récompense !


Prudence !

25 avril 1777

L’intérêt que nous prenons au bien de l’humanité, nous engagera toujours à saisir avec empressement les occasions d’y concourir par les avis qui y ont raport (sic) ; en voici un qui nous donne occasion de faire réfléchir ceux qui sont chargés du gouvernement des vieillards ou des enfans (sic), sur  l’attention scrupuleuse qu’ils doivent avoir à ce qu’ils ne soient pas abandonnés un instant lorsqu’ils sont dans un état de foiblesse (sic). On mande d’Alençon par une Lettre du 2 Avril, que la Dame veuve du sieur Dupé, Conseiller au Présidial de cette Ville, & mere (sic) du Doyen des Conseillers du même Siége (sic), âgée de quatre-vingt-neuf ans, ayant été laissées quelque-tems (sic) seule par la domestique chargée de son gouvernement, avoit été trouvée absolument calcinée & réduite en cendres. Ces terribles exemples ne sont que trop multipliés ; le sieur de Marescot, Sous-Doyen, Conseiller au Présidial d’Alençon ; eût la douleur dans le courant de l’année dernière de perdre son fils unique, brûlé par la faute de la nourrice.

Un sage conseil, surtout à une époque où l’on ne trouvait de la chaleur qu’au plus près de la cheminée.
J’ai découvert l’acte de décès que cette vieille dame. J’espérais que serait noté les causes de son décès, mais ce ne fut pas le cas.
Paroisse Saint-Léonard – Alençon
Le vendredi vingt et un mars 1777 a été inhumé dans cette église par nous prêtre bachelier de sorbonne curé dalençon, le corps de Dame Marie Jeanne besnard Duval veuve de deffunt nicolas Poulin seigneur Dupey et de cerceaux conseiller du Roy au Siege presidial dalençon agee de quatre vingt huit ans décédéé le dix neuf du present mois furent presents julien Leroÿ et nicolas touchard temoins qui ont signé avec nous.

Je suppose que la domestique qui a laissé seule la vieille dame a été renvoyée.
En réalité, elle avait dû s’absenter bien longtemps pour que le corps soit retrouvé en cendres !
Etonnant, tout de même, que les domestiques n’aient pas entendu les cris de la victime, avant de mourir.

Je n’ai pas trouvé l’acte de décès du fils unique du sieur Marescot.


Des portraits à admirer

6 juin 1777

Les portraits en reliefs (sic) du Roi, de la Reine, Louis XV, Louis XIV, d’Henri IV & de la Pucelle d’Orléans, qu’on voit au Café des Boulevards, ne sont pas ceux qu’on a vu à la Salle sur l’Eau-de-Robec, mais ceux qui ont été vus à Paris au Château des Tuileries & au Colisée, faits par M. Henry, de l’Académie de Peinture de Bordeaux.
Ces figures méritent bien d’être vues, par leur parfaite ressemblance, la justesse de leurs proportions, la richesse de leurs habits ; tout prévenu que l’on est en entrant, on ne peut se défendre au premier coup-d’œil (sic), de cette émotion qu’ensante (sic) le respect ; on regarde toujours avec plaisir le bon, le grand Henry, la bonté est peinte dans tous ses traits ; l’ensemble de toutes ne laisse rien à désirer.

Une exposition qui avait, en son temps, attiré bien du monde.
Ce peintre ne devait pas être très connu, car je n’ai, malgré mes recherches, rien trouvé sur lui.


Qui était-il vraiment ?

20 juin 1777

L’on désire avoir connoissance (sic) d’un nommé Accard, dont le nom se peut écrire par Haquard, Accuar ou Hoquart ; cependant ses véritables noms sont François Accard fils, second puîné de Pierre Accard, & de Catherine Normand, natif du bourg & paroisse de Bully, près Neufchâtel en Normandie, qui s’est absenté de son pays dès l’âge de douze ans, & qui a dû s’engager sous un des noms ci-dessus dans le régiment de Normandie, le 6 Mars 1756, son nom de guerre étoit la Volonté, il a été renvoyé aux Invalides le 5 septembre 1765. Ayant resté à l’Hôtel royal des Invalides, pour cause de coups de feu, reçus à Clostercamop le 26 septembre 1769, alors âgé de 39 ans ; & ayant remis sa paye à Monseigneur l’Intendant de Rouen le 23 Juin 1774, il dit qu’il partoit pour l’Hôtel de Paris. Depuis ce tems (sic) le dit Accard n’a donné aucune de ses nouvelles ; on le croit décédé à l’Hôtel de Paris, s’il n’a pas été renvoyé dans un autre Hôtel d’Invalides ; il se maria à Dieppe il y a environ 7 ans, & épousa Françoise Bouteiller, encore vivante & domiciliée à Neuville-le-Pollet. Si ledit Accard n’est point décédé à l’Hötel des Invalides de Paris, & qu’il n’ait point été renvoyé dans un Hotel (sic) plus éloigné, il doit être décédé depuis Rouen jusqu’à Paris, vu qu’il étoit malade lorsqu’il partit de Rouen le 23 Juin 1774, l’on aura dû trouver ledit Accard muni de son extrait-baptistaire & autres actes qui justifient de tout l’énoncé ci-dessus ; toutes les personnes qui auront connoissance (sic) dudit Accard, sont priées de vouloir bien donner des instructions à Me Rose, Notaire à Neufchâtel en Normandie ; ils seront remboursés de leurs dépenses & récompensés de leurs instructions.

Quelle vie !
Cet homme serait né à Bully, près de Neufchatel-en-Bray, en 1730. Il aurait épousé Françoise Bouteiller à Dieppe.
Françoise Bouteiller aurait vécu à Neuville-le-Pollet, ancien nom de Neuville-les-Dieppe.
Un belle aventure que j’aurais aimé vous conter un peu plus précisément, mais les registres sont restés silencieux !
Dommage !


Il fallait « être majeur » !

4 juillet 1777

Un fils de 22 ans, ayant père & mere (sic), vient de contracter sans leur consentement, l’accord d’un mariage avec une Demoiselle qu’il aime. Comme ses parens (sic) ne veulent point y consentir, & que du côté de la Demoiselle on exigeoit quelques assurances, il s’est obligé par un acte fait pardevant Notaire envers les parents de la demoiselle, de l’épouser. Les parents du garçon s’oposent (sic) à la validité de l’acte, & le déclarent être nul & sans pouvoir. On prie instamment les personnes qui sont dans le cas de répondre à cette question de le faire : l’on leur aura toute la reconnaissance possible.

Un homme, tant qu’il n’était pas majeur, devait avoir le consentement de ses parents pour se marier, comme pour signer tout acte l’engageant. La majorité était à 25 ans.

Une femme devait avoir l’accord de ses parents à n’importe quelle époque de sa vie.
J’ai trouvé dans des actes de mariages des veuves, ayant passé la quarantaine, avoir besoin de l’accord de leur père pour se remarier. Si celui-ci était absent le jour de la cérémonie, un acte passé devant notaire était nécessaire. 


Cent ans de vie commune

4 juillet 1777

On lit dans plusieurs journaux, que deux époux de Lilienfeld, dans les montagnes de l’Autriche, ont célébré le 18 du mois dernier, la centième année de leur mariage : ce couple, peut-être unique sur le globe, est encore en état de faire une demi-lieue à pied pour aller entendre la Messe à la Paroisse tous les dimanches & Fêtes. S. M. l’Impératrice, Reine de Hongrie s’est transportée sur les lieux pour jouir de ce spectacle bien rare.

Qui étaient-ils ? Je ne peux vous le dire, mais je tenais à vous soumettre cet exploit !! Cent ans de mariage !!!
Il aurait été amusant de savoir combien ils avaient eu d’enfants, de petits-enfants, d’arrière-petits-enfants …….


Généreux !

11 juillet 1777

M. Claude Bigot, ancien Curé de Romainville, près Paris, est décédé à Paris le 28 Mai 1777 ; il étoit fils de Pierre Bigot, Avocat, Secrétaire de M. le Procureur Général de la Chambre des Comptes de Paris, & d’Anne-Charlotte Pellier le Blond, & petit-fils d’autre Pierre Bigot, Notaire à paris, & de Jeanne Seran, avant veuve d’Etienne Chébourt, Bourgeois de paris.
Il a fait un Testament, par lequel il légue (sic) cent cinquante livres, une fois payées, pour être réparties également par souches entre tous ses cousins paternels et maternels, soit du Bourg de Damery en Champagne, soit de Normandie ou autres lieux à lui inconnus, qui justifieront de leur parenté dans l’année de son décès.
Ceux qui peuvent prétendre, soit audit legs, soit à la succession de M. l’Abbé Bigot, sont priés de s’adresser à M. Trudon l’aîné, Notaire à Paris, rue Saint Antoine, exécuteur de son Testament.

Romainville commune du département de Seine-Saint-Denis.
Malgré tous ces noms, malgré mes heures de recherche……. RIEN !


Morts sur la Loire

11 juillet 1777

Suivant une lettre de Dijon, on mande du port de la Motte S. Jean-sur-l’Arroux, que le 19 du mois dernier, vers les neuf heures du matin, un petit bac, portant environ soixante dix personnes, tant hommes que femmes, qui alloit à la Foire de Digoin, coula à fond à la vue de ce port. Quelques-uns des passagers se retirérent (sic) eux-mêmes de l’eau. Onze autres, qu’on repêcha, furent étendus sur le rivage, sans connoissance (sic) & sans aucun signe de vie. Heureusement que M. le Subdélégué de Bourgon se  trouva dans le pays ; il les fit transporter au bourg de la Motte, & les confia aux soins & à l’humanité de M. Rognier, Médecin de Pierrefitz, qui leur fit donner tous les secours indiqués en pareil cas. Il a eu la consolation de rapeller  (sic) à la vie trois de ces malheureux, qui se portent aujourd’hui très-bien (sic). Les huit autres ayant été maltraités & froissés par le bac, n’ont pu être sauvés. On prétend qu’il a péri dans cet accident cinquante personnes. Jusqu’ici cependant on n’en a retrouvé que dix-neuf, en y comprenant les huit qu’on a pu rappeler (sic)  à la vie.


Ce drame s’est déroulé sur la Loire dans la Saône-et-Loire et voici ce que j’ai découvert dans les actes de sépultures de la paroisse de La Motte Saint Jean.

Le vingt avril mil sept cent soixante dix sept a été inhumé dans le cimetière mort d’hier au bourg de la motte de cette paroisse, un homme qu’on dit se nommer Jean Dorin du village du Gardier paroisse de Chalmoux agé d’environ vingt huit ans en présence de Louis Moreau oncle maternel du defunt et jean vielvant son cousin de georges lacroix son cousin ….

…. Un garçon agé d’environ vingt deux ans qu’on me dit se nommer jean marie Sivet  fils de philibert laboureur au village de Sauvigny paroisse de Chamoux en presence de pierre Sivet et autre pierre Sivet ses freres de lazarre larouchon cousin……

….un garçon mort d’hier au bourg de la motte de cette paroisse, agé d’environ vingt trois ans qu’on m’a dit se nommer jean arnoux fils de pierre arnoux en son vivant laboureur a St Laurent de la paroisse de perigny sur loire en presence d’antoinette morand sa mere, de pierre bouvachet son beau frere d’antoine lacombe son oncle…..

….une femme agee d’environ trente six ans épouse de george coëtte laboureur au village de Gavardin paroisse de vigny sur aroux en presnce de george coëtte son maris de pierre dumagny oncle de la deffunte de claude deverd son cousin……

…..une femme qu’on m’a dit se nommer benoite moreaud agee d’environ vingt cinq ans epouse de françois gauneaud laboureur a beaufranc paroisse de vigny sur aroux en présence de françois gaunaud son maris de philibert dardouillet son beau frere de claude deverd son cousin….

….une femme qu’on m’a dit se nommer catherine moraud agé d’environ trente deux ans epouse de philibert deverd laboureur au village de Charlemichaud parousse de vigny sur aroux en presence de claude deverd père de la deffunte de claude liodenot son beau frere de françois leroix son beau frere…..

….une fille qu’on me dit se nommer jeanne fournier agee d’environ vingt trois ans fille de jean fournier en son vivant meunier à charlemichaud paroisse de vigny sur aroux en presence d’antoine fournier oncle de la defunte, de jean fournier aussi son oncle de marc fournier son oncle …….

…une homme qu’on m’a dit se nommer gilbert caillard laboureur au village de grand champ paroisse de neuvy age d’environ cinquante sept ans en presence de lazarre caillard son fils de jean marque son gendre de jean caillard son neveu…….

Le vingt et un avril mil sept cent soixante dis sept…. Un homme mort d’avant-hier au village de laverne de cette paroisse qu’on m’a dit se nommer antoine chavailler laboureur au domaine de briale paroisse de perigny sur lioure age d’environ quarante ans en presence de benoit gey son beau frere de saturnin gey aussi son beau frere et de françois soulard son cousin les deux dit gey seuls signent avec moi……..

Le vingt et un avril …….mort d’avant hier au village de lavaverne de cette paroisse un homme qu’on me dit se nommer françois turlier laboureur à la feuillouse paroisse de perigny sur loire age d’environ trante ans en presence de pierre turlier son beau frere de lazarre monssaud aussi son beau frere de jean baptiste charnay……

A la suite de cet acte le texte suivant :

Le dix neuf avril 1777 jour de la foire de st george de digoin près de cent personne que contenoit le battau qui relie larroux au port de la motte s'échouerent dans la rivière avec le battau qui coula à fond, on croit qu'il eu perit au moins cinquante desquelles personnes il y en a déjà eu dix d'enterrées dans cette paroisse, personne de la paroisse de la motte un en été compris dans le naufrage que le petit renaud valet du ponturier que lon à pas encore trouvé.

Une note en marge de ce texte :
" nota verification faite , il y en a peris dix sept a 18 personnes "

 Un autre acte à la suite de ce texte  :

Le vingt huit avril mil sept cent soixante et dix sept a été inhumé dans le cimetiere de cette paroisse trouvé d'hier dans la riviere de loire et noye depuis le dix neuf du present mois en passant le battau sur la rivière d'arroux au port de la motte de meme que tous ceux et celles qui ont été inhumés dont il est fait mention cy dessus et avec la permission de mr duchesne procureur d'office de cette justice suivant sa lettre en datte de ce jourdhuy et qui demeure attachée au present registre, jean fournier vivant marchand meunier au moulin de harlemichon paroisse de vigny sur arroux age d'environ cinquante ans, en présence de louis fournier fils du deffunt de claude pastriau son gendre laboureur en la paroisse de gaignon d'antoine fournier frere du defunt de jean fournier son oncle demeurant au garouchet paroisse de digoin ……

Le curé de la Motte se nommait Villedey.

Si je compte bien, j’ai retrouvé onze actes.
Les corps des autres personnes n’avaient-ils pas été récupérés par les familles et inhumés dans la paroisse dont ils dépendaient ? Dans ce cas, cela demanderait un travail énorme, prenant une à une toutes les paroisses autour du lieu du drame.
Certains corps n’ont sans doute jamais été retrouvés. C’était souvent le cas lors des noyades.
Certains, d’ailleurs reparaissaient plusieurs jours après…. On en a même retrouvé un, notamment à Louviers, au début du XIXème siècle dans un état de putréfaction avancée, à tel point qu’il n’était absolument pas possible de l’identifier. D’ailleurs, si on l’avait retrouvé c’était en raison de l’odeur, terriblement incommodante, qu’il dégageait et qui avait intrigué. On pensait découvrir une charogne, alors, pensez donc, quelle surprise !


Naufrage en Seine

25 juillet 1777

Environ 500 personnes du Roumois, accoutumées à aller tous les ans en Pellerinage à S. Adrien, se sont rendues (sic) le 12 de ce mois à la Bouille, pour y être transportées par le Bateau qui part à minuit de ce Bourg. Comme le nombre des passagers étoit trop considérable pour qu’un seul Bateau pût les transporter sans privation de la liberté nécessaire pour la manœuvre, le Régisseur de ces Voitures jugea convenable de faire partir extraordinairement un second bateau à la même heure. En conséquence, pendant que les deux patrons disposoient leur départ, un particulier inconnu qui se trouvoit trop pressé dans la Voiture, ennuyé peut être de ce que l’on ne partoit pas, (minuit n’étoit pas sonné) projetta (sic) d’en sortir pour faire la route à pied, & imagina, dans la vue de se procurer beaucoup de compagnons de voyage, de crier d’un ton effrayant : Ah, mes amis, le Bateau enfonce, sauvons-nous.
Le désordre le plus grand prouva aussi-tôt (sic) que la frayeur avoit saisi tous les Passagers, les bateliers ne purent se faire entendre. Rien n’est communément capable de réprimer les premiers effets d’un sentiment, qui, n’étant point raisonné, n’a ordinairement de bornes que celles qu’il s’est données lui-même. Les ténèbres de la nuit augmentoit l’effroi. Tout le monde voulant sortir en même-tems (sic) du Bateau, il s’en jetta (sic) un grand nombre à l’eau entre ce Bateau & le Quai où il étoit attaché, & dont il étoit un peu éloigné, à cause de la marée basse, & l’impulsion du côté du Quai, fit pancher (sic) le Bateau de façon que son fond se ferrant contre terre, il en résulta l’heureuse impossibilité à ceux qui étoient tombés à l’eau, de passer sous le Bateau, & conséquemment d’être portés dans une profondeur d’eau où ils auroient perdu la vie. Plusieurs on été contus (sic) par leur propre chûte (sic) sur des pierres, d’autres par la chûte (sic) des personnes qui ont tombé sur eux ; heureusement que personne n’a péri. L’on doit aux Bateliers & aux Habitans (sic) de la Bouille, des éloges sur le zèle avec lequel ils se sont conduits, pour retirer toutes les personnes qui étoient dans l’eau.
Lorsque tout le monde a été à terre l’on a vu l’illusion, & la majeure partie s’est rembarquée dans le même Bateau & dans un second, lesquels ont arrivé ensemble à Rouen à l’heure ordinaire.
Nous nous faisons un devoir de donner à cet événement (sic) un article particulier dans notre Feuille, afin de détromper le Public sur la fausseté de la nouvelle qui s‘est répandue, tant dans la Province qu’à Paris, que le Bateau parti à minuit de la Bouille le 12 de ce mois, avoit été abordé si rudement par un Navire, qu’il avoit été coulé à fonds avec 500 personnes.

La chapelle de Saint-Adrien a, en effet, connu au cours des siècles, l’affluence d’un grand nombre de pèlerins qui venaient parfois de très loin. Certains venaient y prier pour être protégé de la peste et autres maladies. Les marins demandaient à être préservés lors des tempêtes. Les jeunes filles demandaient, elles, à trouver un mari dans l’année.
Une légende prétend que deux ermites auraient vécu dans une grotte creusée dans la falaise juste à l’endroit où, à la fin du XVème siècle, une chapelle y trouva sa place. Celle-ci fut modifiée en 1565 (date notée à l’intérieur). En partie troglodytique, cette chapelle reçut de nombreuses modifications, jusqu’à sa reconstruction au début du XVIIIème siècle.

Concernant cet évènement, les pèlerins étaient visiblement protégés puisqu’aucun n’a péri.


On cherche brodeur

8 août 1777

On demande un jeune garçon d’environ 12 ou 15 ans, d’un caractère doux et tranquille, qui voulût aprendre (sic) l’état de brodeur en soie, or, argent & chenille : on exige pour ledit aprentissage (sic) que du tems (sic), moyennant que les parens (sic) le nourrissent. S’ad. A M. Maneq, Brodeur, au Café des Boulevards.

Etonnant non ! On demande un garçon, et non une fille !


Encore deux noyades !

22 août 1777

Il vient de se passer à Montauban un évènement qui fournit un nouveau & bien triste exemple de l’attachement du Chien pour ses Maîtres, & qui prouve combien il est digne de l’estime que l’on a pour lui. Les fils d’un Boulanger, l’un âgé de dix & l’autre de treize ans, allèrent dernierement (sic) abreuver une Julent au Canal, suivis du Chien de la maison. L’aîné qui montoit la Jument tomba dans l’eau, tandis qu’elle buvoit, & demeura enfoncé. Son frere (sic) effrayé cria au chien, cherche, aporte (sic) aporte (sic). Le Chien plongea aussi-tôt (sic) & ramena à fleur d’eau son jeune maître qu’il tenoit par les cheveux : malheureusement cet enfant n’avoit qu’une fausse queue qui céda & qui demeura seule entre les dents du Chien. Son cadet le voyant prêt à périr une seconde fois, & ne consultant que son zèle & son courage, se jetta (sic) dans l’eau après lui pour le secourir, il ne sçavoit (sic) pas nager & se noya avec son frere (sic). On les retira trop tard ; & tandis qu’on se préparoit à leur administrer les secours d’usage, ils expirérent (sic). Le Chien guida ceux qui les portérent (sic) à leurs parens (sic) infortunés ; en conduisant par la  bride la jument qui avoit causé tant de maux. Il poussoit des hurlemens (sic) affreux ; on fut obligé de le tenir enfermé jusqu’à ce qu’on eût enterré les deux enfans (sic) : il ne pouvoit se séparer de leurs corps glacés qu’il tâchoit de ranimer par ses cris & ses morsures.

La fidélité des chiens a, de tout temps, été relevée. L’histoire atteste de nombreuses morts de chiens sur la tombe de leur maître !
Je ne peux malheureusement rien vous dire sur les deux jeunes garçons décédés. Trop de paroisses à Montauban…. Je n’ai pas eu le courage de m’atteler à la tâche.
Vous pouvez m’aider, si le cœur vous en dit, mais ……. Les deux jeunes victimes étaient-elles de Montauban même ou d’un village voisin ?


Un ange passe !

29 août 1777

Morale ou Physique, comme l’on voudra
Le bruit s’étant répandu à Milan qu’il y avoit un Ange dans les airs, cela étoit merveilleux & le peuple l’aime ; plus de 20000 personnes sortirent de la Ville, Tandis que le peuple étoit dans l’admiration & que les sçavans (sic) cherchoient la cause de ce prodige, un bon homme qui survint fit remarquer aux spectateurs que ce qu’ils prenoient pour une aparition (sic), n’étoit que la figure d’un Ange de pierre placée sur le clocher de Saint Godard, & qui imprimée dans une nuée épaisse par l’effet des rayons du soleil, se refléchissoit (sic) aux yeux des admirateurs, comme on l’éprouve dans les lanternes magiques & dans les chambres obscures. Il faut avouer que ce bon homme vint-là (sic) bien mal-à-propos (sic) : il nous a privé de nombre de  dissertations sçavantes, comparables à celles de la Dent d’or.

Un petit peu de merveilleux pour achever cet article bien sombre en naufrages et noyades.
Alors, oui, je crois que j’aurais aimé croire en cet ange volant au-dessus de la ville !
On a tous, de tout temps, un grand besoin de réconfort, alors pourquoi ?

« La dent d’or », fut une des premières dissertations !
En prenant pour texte, une information affirmant qu’un enfant ayant perdu ses dents, une seule avait repoussé. Elle était en or !

Cela se passait au « siècle des lumières » où la science prenait le pas sur les croyances et les superstitions !

lundi 27 juin 2016

SCAPÏN, LE PETIT LUTIN - Chapitre 5



Scapin avait repris peu à peu son calme et,  à présent, tout à fait remis de son malaise passager.
Il regarde un à un ses nouveaux compagnons et ne leur trouve rien de terrifiant.
Mis en confiance devant leur bonne mine, il se met à leur raconter toute sa vie depuis le début, et rien ne manque

Sa naissance …
Les pouvoirs des petits lutins….
Son manque de pouvoir, à lui…
Ses maladresses….
Les moqueries des autres…
Son grand désespoir d’être différent….
La forêt maudite et ses mystères ….
Sans oublier l’esprit maléfique joueur de violon……

Lorsque Scapin achève enfin son interminable récit, un grand silence s’installe…. Mais non, les petits animaux de la forêt ne se sont pas endormis, bercés pour les paroles du petit lutin, ils réfléchissent, songeurs.

Puis le hibou, en fonction de son grand âge, s’apprête à prendre la parole, mais le lapin plus rapide lance :

-          Je n’ai jamais entendu la musique d’un violon.

Et pour montrer l’efficacité de son ouïe très fine, il oriente ses longues oreilles en tout  sens.

-          Pas de violon ?  lance interrogateur Scapin

-          Hou ! Hou ! Où serait ce génie malfaisant ? Je ne l’ai jamais rencontré, et pourtant, cela fait bien longtemps que je vis en ces lieux, dit le hibou en hochant la tête.

-          Pas de génie malfaisant ? lance, interrogateur, le petit lutin.

-          Rien de tout cela ! répondent d’une seule voix les petits animaux de la forêt, à l’exception des  deux petits écureuils qui  poursuivent, infatigables, leur jeu de «cache-cache ».

-          Mais alors ? reprend Scapin, et cette musique que j’ai entendue à plusieurs reprises ?

-          Cette musique ! ! s’exclame Douillette la petite caille, mais c’est le vent, le vent dans les feuilles qui chante doucement.

-          Le vent dans les feuillages ? ! interroge Scapin interloqué, mais alors, il n’y a aucun danger à venir se promener dans la forêt.

-          Aucun ! lui confirment, en chœur, ses nouveaux petits amis, à l’exception des deux petits écureuils, toujours dans le feuillage des arbres.

Pendant cette longue discussion, le soleil avait, lentement, basculé derrière l’épais rideau des arbres. L’ombre avait envahi l’espace, puis la nuit s’était doucement installée.

A présent, les petits animaux ont du mal à dissimuler des bâillements et sans tarder, tous se préparent pour une longue nuit de sommeil.

Le hérisson, tout hérissé, se met en boule.
Douillette, la petite caille, se niche dans la charmille, la tête sous l’aile.
Le lapin aux longues oreilles se replie dans son terrier.
Même les deux petits écureuils ont rejoint le trou dans le vieil arbre creux où une douce couche les attend.
Seul, le hibou, malgré ce long jour d’insomnie, se tient éveillé. De ses yeux ronds, il s’apprête à veiller sur le repos de ses compagnons.

Scapin, que cette longue journée d’émotions a fatigué, se confectionne un matelas de feuilles, sous un superbe chêne, puis sans attendre s’endort paisiblement.


Le silence s’installe. Plus aucun bruit uniquement les respirations apaisées des habitants de la forêt, le balancement des branches et la douce musique du vent dans les feuillages, telle une tendre berceuse.

mercredi 22 juin 2016

1777 - UNE NOUVELLE ANNEE



 Sommaire
  • ·         Attention, charlatans en vue !
  • ·         Attention aux effets nocifs de la peinture
  • ·         Humour anglais ou cruelle réalité ?
  • ·         Qui était-il ?
  • ·         Ne laissons pas germer cette idée !
  • ·         A force de prières, le miracle se réalisa !
  • ·         Quelle aventure pour un religieux !
  • ·         Recherche sur la famille « Le François »
  • ·         Mort au combat
  • ·         Un généreux donateur !
  • ·         Château à vendre




Attention, charlatans en vue !

31 janvier  1777

« Ce n’est pas à Paris seulement que les filous exercent leur talent ; les Campagnes en sont aussi prodigieusement infectées, tantôt ce sont des Charlatans qui débitent des remédes (sic) souvent inutiles & quelquefois meurtriers, tantôt ce sont de prétendus Devins, dont toute la  science consiste à mentir & à voler. En voici un exemple tout récent. Un Paysan de la paroisse de Champagné, reçoit chez lui un prétendu Chirurgien-Major envoyé par le Roi pour arrêter une maladie dont le Bétail est menacé. Il fait le délicat sur la nourriture & sur le coucher, & cependant il se familiarise avec tout le monde. On est enchanté de son esprit & de sa politesse : on cause de part et d’autre avec beaucoup de confiance, & delà on va dans l’étable avec une provision d’eau-bénite, faire aspersion sur les Bestiaux afin de les préserver de l’epizootie (sic). Revenu à la maison, le prétendu envoyé du Roi déclare que dans une masure voisine il y a un copieux trésor facile à déterrer. L’apétit (sic) du Paysan pour un objet qui fait ses délices, lui fait regarder son hôte comme un homme bien précieux. Celui-ci, après un grand appareil (sic), de l’eau bénite, des serviettes en croix, des cierges, des aspersions, demande tout l’argent de la maison comme l’aimant qui devoit attirer le trésor. On met cet argent dans une peau de renard, on le porte dans le jardin, on va, on vient, on multiplie les remédes (sic), après quoi, le Devin enferme ses dupes dans la maison, avec ordre de faire l’aspersion sur l’argent du trésor, à mesure qu’il viendroit ; & leur défend de parler et sur-tout (sic) de sortir pendant trois heures, sous peine d’avoir le cou cassé par le diable. Tout cela s’exécute avec fidélité & en tremblant, tandis que le Devin emportoit l’argent du bon-homme (sic), c’est-à-dire environ cent écus. Ce sont là de ces tours qu’on joue souvent aux gens de la Campagne. Faut-il les plaindre ou rire de leur stupidité ? Il vaudroit mieux, ce me semble, en avoir compassion, & sévir contre les Charlatans, les Devins, les coureurs de toute espéce (sic), qui innondent (sic) les Campagnes. Ce fait est dans la plus exacte vérité. »


Cette mésaventure s’est passée dans la paroisse de Champagné, située dans la Sarthe. Ce village comptait en 1793, 674 habitants.
Comment cet homme a-t-il pu se faire ainsi berner ?

L’épizootie, maladie affectant brutalement un grand nombre d’animaux dans une région. Elle correspond pour les animaux à ce qu’est une épidémie pour les hommes. Une épizootie peut décimer, voire anéantir, tout un troupeau. C’est donc un fléau pour les éleveurs.

Attention aux effets nocifs de la peinture

7 février 1777

« Tout le monde connoît le danger qu’il y a d’habiter des apartemens (sic) où l’on vient de faire des peintures à l’huile, dont la base est, comme on sçait (sic), quelque chaux de plomb, telle que la litharge, le minium, la céruse, &c. & le desagrement (sic) de cette odeur qui incommode sensiblement bien des personnes. On vient de trouver le moyen bien simple de remedier (sic) à ces deux inconvéniens (sic). Il consiste à mettre sur un fourneau allumé au milieu de l’apartement (sic), de l’eau à bouillir. Au bout de quelques heures on ne sent plus cette odeur, & on rend ainsi en très-peu (sic) l’apartement (sic) habitable & plus sain, sur-tout (sic) si on a le soin de renouveller (sic) plusieurs fois ce moyen aussi simple qu’avantageux. On ne devroit même jamais habiter un apartement (sic) qui est dans ce cas, sans avoir usé au moins une fois de cette précaution.
Celle-ci nous rappelle (sic) qu’on doit toujours avoir de mettre de l’eau dans un vaisseau sur la tablette des poëles, lorsqu’on les tient allumés. Depuis que plusieurs sont dans cet usage à Paris, on commence à s’apercevoir combien il est avantageux, sur-tout (sic) pour ceux qui ont la poitrine délicate & les nerfs sensibles. Il y a encore un autre avantage pour les meubles, les tapisseries, les livres, le linge, &c. qui en souffrent moins & se conservent plus long-tems (sic) sans se noircir. »

Une recommandation contre les odeurs dégagées par la peinture à l’huile.
Aujourd’hui, les peintures n’ont plus d’odeur !

La litharge est un des formes minérales naturelles de l’oxyde de plomb.
Le minium est un pigment toxique (tétroxyde de plomb) utilisé autrement dans la peinture artistique et comme sous-couche antirouille.
La céruse ou encore blanc de plomb est le meilleur pigment blanc connu.


Humour anglais ou cruelle réalité ?

14 février 1777

« Le 21 du mois dernier, le nommé Knor, Laboureur à Pontefract, a vendu sa femme pour une demie guinée, à Robert Rider, Amidonnier. Ce mari brutal a eu l’inhumanité de la traîner lui-même avec un licol qu’il lui avoit attaché au col, jusques chez l’acheteur, qui demeuroit assez loin de sa maison. Trois enfans (sic), fruits de leur mariage, suivoient leur mere (sic) infortunée, en poussant des cris capables d’émouvoir tout cœur sensible. Mais ce malheureux Paysan, n’en tint aucun compte, & conduisit fièrement sa femme jusqu’à son nouveau gîte, à travers les acclamations & les murmures d’une populace nombreuse. En France le vendeur & l’acheteur auroient été de mauvais Marchands. »

Pontefract est une ville du Yorkshire de l’Ouest en Angleterre.
Je n’ai rien trouvé sur l’horrible mari, pas plus que sur l’acheteur de cette pauvre femme.


Qui était-il ?

21 février 1777

Lundi 24 Février, deux heures après midi & jours suivans (sic), à pareille heure, en l’Hôpital où est décédé M. de Crosville, Président à Mortier au Parlement de Normandie, sis rue S. Godard ; il sera argent comptant, sans crédit, procédé par Me le Sieutre, Huissier, à la vente des effets de sa succession ; consistans (sic) en batterie de cuisine, lits, fauteuils, canapés & otomane de toutes espéces (sic), tapisseries de toute beauté, en damas & des Gobelins, glaces, feux & bras de cheminées  de toutes espéces (sic), bijoux, linges, hardes, livres & autres effets de conséquence.

En avant, et avec courage, je me suis donc attelée à la recherche de ce défunt. Pas réellement facile car je n’avais pas beaucoup d’éléments.
Mes pas m’ont entrainée vers un « Pierre Decroville », décédé en 1777. Jusque là ce n’était pas trop mal. Mais, aucune autre information.
Recherches et recherches …… et voilà une date de mariage « 7 janvier 1744 », un lieu, « Hautot sur mer » et une épouse « Marie Anne Denis ». Pourquoi pas !
En avant pour Hautot-sur-Mer !
Oui mais l’acte de mariage disait « …..Pierre Decroville fils mineur de feu pierre, jardinier et de feu Marie Mignot….. »
J’ai l’esprit large, mais un Président à Mortier à la Cour des aides et comptes de Normandie, pouvait-il avoir un père Jardinier ? Je ne dénigre nullement les jardiniers, mais une charge avait un certain coût, et un jardinier n’aurait pu avoir le pécule nécessaire.
Il me fallut me rendre à l’évidence que j’avais fait fausse route.

J’allais abandonner toute recherche quand, rageusement j’ai tapé sur « Google » : « de Crosville président à Mortier au Parlement de Rouen ».
On ne sait jamais, pas vrai ?
Oh merveilles ! Je suis arrivée sur un document établi par les Archives départementales de Seine-Maritime expliquant toutes les fonctions de la « cour des comptes et aydes » et énumérant les noms de tous ceux qui y avaient présidé. Et voilà ce que j’ai découvert :

CROSVILLE (Jean-Baptiste de), sieur de Crosville. Il fut reçu président aux Aides le 23 décembre 1715 au lieu de Pierre de Colardin, sieur de Bois-Olivier, président en 1685, "dont la charge fut décrétée pour dérangement dans ses affaires et adjugée au prix de 69 587 l.t. 10 s. Le sieur de Crosville eut des lettres de dispense de service. Il était fils de Hervé, conseiller aux Aides en 1663 et d’Angélique Boivin. Il porte d’argent à la croix losangée de gueules. Il mourut le 1er février 1742". Il eut pour successeur Gabriel Jacques Lempereur en 1743. (Aides : président, office n°2)

Fils de Hervé de Crosville et de Angélique Boivin ! Oui, mais, il mourut le 1er février 1742 !!
Ce n’est donc pas le défunt de 1777 !
Je peux tout de même vous dire que né le 28 septembre 1699, il s’était marié le 22 décembre 1740 avec Marie Geneviève Charlotte Le Diacre, à Rouen Paroisse Saint-Patrice. Je n’ai pas trouvé de naissances d’enfants.
Ce Monsieur de Crosville, décédé en 1777 était-il un neveu ?

Désolée !!!  Malgré des heures et des heures de recherche, je pense que je ne trouverai rien de plus.


Ne laissons pas germer cette idée !

21 février 1777

Extrait d’une Lettre à l’Auteur des Affiches de Paris.
On remarque avec peine que la dépravation des mœurs, qui augmente de jour en jour dans la France, y fait diminuer de plus en plus le nombre de Mariages. Cette diminution est très-sensible (sic) dans les Provinces & dans les Campagnes. Elle se fait même sentir dans la Capitale, où l’on voit que les Enfants inconnus, tristes victimes de la débauche, surpassent les mariages, depuis une vingtaine d’années, d’un cinquiéme (sic) & plus. Ne pourroit-on pas dire aux François de notre Siécle, ce qu’Auguste disoit aux Chevaliers Romains ? « Ce n’est pas pour vivre seuls que vous restez dans le célibat : chacun de vous a des Compagnes de sa table & de son lit. » Pour réprimer, au moins en partie, un désordre qui causeroit tôt ou tard notre ruine, je crois, Monsieur, qu’il est un moyen bien simple & doublement avantageux à l’Etat ; c’est de lever un impôt annuel sur les personnes qui ne seroient point mariées, depuis l’âge de 21 an (sic), tems (sic) auquel il est permis de s’engager dans les Ordres sacrés & l’état Religieux, jusqu'à (sic) celui de 60. Telle étoit la conduite des Romains. Le Censeur, en faisant le dénombrement des Citoyens, demandoit à chacun : « Es tu, ex animi tui sententid uxorem habes, liberum quoarendorum causâ ? » Si la réponse étoit négative, il faisoit payer la taxe qui s’appelloit oes uxorium. L’argent que produiroit ce nouvel impôt, seroit employé à augmenter les prérogatives & les pensions accordées au mariage. La Campagne, où les familles sont toujours très-nombreuses (sic), en retiroit beaucoup d’avantages. L’Edit de 1666 n’est donné qu’en faveur des Prodiges. Il faudroit des récompenses plus générales, & le bien qui en résulteroit seroit plus réel.
L’Auteur Citoyen de cette Lettre, a-t-il suffisamment aprofondi (sic) sa matiére (sic) ? Lever un impôt sur le célibataire, est-ce bien remédier au mal ? Ne devoit-il pas déveloper (sic) pourquoi dans les Campagnes les familles sont toujours nombreuses, pourquoi les hommes y sont robustes, vivent long-tems (sic), s’y marient aisément ; pourquoi dans les Villes on se marie difficilement, on craint même de se marier ; la population y est foible, les hommes peu robustes, &c. &c. Toutes ces choses sont pourtant dignes de son zèle patriotique ; nous croyons voir les causes ; mais nous laissons à une plume plus exercée que la nôtre le soin de les traiter ; nous nous prêterons avec le plus grand plaisir à remplir ses vues. Nous prions même nos Lecteurs, dont un bon nombre ont tout le talent nécessaire, de vouloir bien s’en occuper (sic).

Un texte qui aurait pu avoir été écrit en 2016.
A la campagne, les gens vivaient mieux que dans les villes. L’air était plus sain et les potagers,  basses-cours et vergers donnaient de quoi manger.
Moins de mariage, en cette fin de XVIIIème siècle ! Qui l’eût cru !!

Par contre, il ne faudrait pas que ce texte tombe dans les mains de nos dirigeants actuels, toujours à l’affût d’un nouvel impôt, car tous les célibataires et les couples en union libre se trouveraient dans l’obligation de s’acquitter d’une taxe, histoire de renflouer les caisses des « allocations familiales » !!


A force de prières, le miracle se réalisa !

28 février 1777

Une pauvre fruitiére (sic) de Paris n’ayant point eu le moyen de payer deux ou trois termes de son loyer, son hôte, impitoyable, lui fit vendre ses meubles. Le peu d’effets qu’elle possédoit, suffisoit à peine pour acquitter ses dettes & satisfaire aux frais de la Justice, en sorte qu’elle se voyoit réduite à la mendicité, & fondoit en larmes. Son désespoir augmenta, quand elle vit qu’on alloit crier un petit S. Jérôme, tout enfumé, d’un pied & demi de haut, qu’elle avoit au chevet de son lit, & devant qui elle prioit Dieu tous les jours. Un Peintre, après l’avoir examiné, le mit à un écu. Un curieux, présent à la vente, enchérit aussi-tôt (sic) du double. L’Artiste crut que pour étonner cet homme, & lui faire perdre l’envie d’avoir le tableau, il n’avoit qu’à le pousser un peu haut tout d’un coup. –A un louis, dit-il. – A 50 livres, reprit l’Amateur. – A cent francs, répliqua le Peintre. – Cependant le cœur de la bonne femme palpitoit de joie : son loyer & les frais étoient déjà plus que payés par le petit S. Jérôme. Sa joie redoubla, quand elle entendit le Curieux mettre le tableau à 200 livres ; & elle fut hors d’elle-même, lorsqu’elle vit que d’enchère en enchère, l’Amateur le porta jusqu’à 600 francs. Le Peintre obligé de céder, dit, en pleurant, à l’acquéreur : Vous êtes heureux, Monsieur, d’être plus riche que moi, car il vous coûteroit  2000 livres ou je l’aurois eu. Ce tableau si désiré, étoit un original de Raphaël.

Etonnant que cette « pauvre fruitière » ait été en possession d’un tel chef-d’œuvre.
Comment était-elle entrée en sa possession ?
En voilà une énigme !

Quelle aventure pour un religieux !

28 février 1777

On mande du Poitou qu’une fille marchant dans un chemin de traverse, bordé d’un bois, se trouva à la fin du terme qui devoit mettre au jour le fruit de sa foiblesse (sic), des douleurs la saisissent, elle court se jetter (sic) peu loin du chemin au pied d’un arbre, & elle y met au monde un enfant. Dans l’instant où elle s’occupoit des soins que la nature lui dicte, passe un R. P. Récoler, homme que le mérite & la vertu avoient mis à la tête de sa Communauté.
Cette infortunée mere (sic) se traîne aux pieds de ce Religieux, saisit une de ses mains, & le conduit en pleurant à la crêche (sic) de l’innocent, qu’elle avoit déjà (sic) couvert d’un peu de mousse.
Un bon cœur est toujours tendre, ce Religieux touché de compassion, tire de sa manche deux mouchoirs, & en forme des langes à ce petit innocent. Mais au moment qu’il s’occupoit de cette bonne œuvre, la mere (sic) le saisit, & mit au monde un second enfant. Un homme ordinaire (eh il y en tant ! (sic)) eût été embarrassé ; mais la charité, la tendre humanité ne le sont jamais. Ce religieux se retire de la mere, va se dépouiller, ôte sa tunique, revient & emmaillotte (sic) le second enfant.
Il ne se borna point-là (sic), il encourage la mere (sic) à le suivre : il met dans chacun des coins de son manteau les deux innocens (sic), & tourne ses pas vers un Village voisin. Arrivé à la plus proche maison, il y depose (sic) les deux enfans (sic), recommande la mere (sic), & court chez le Seigneur de la Paroisse ; à l’instant chevaux et voiture sont prêts, parrains & marraines se trouvent, & l’on s’empresse d’arriver à la chaumiére (sic).
Mais quelle fut la surprise du pieux Religieux de ne retrouver que les deux nouveaux nés, & d’apprendre (sic) que la malheureuse mere (sic), après avoir reçu les secours que les maîtres lui donnérent (sic) charitablement, avoit pris la fuite.
Le Seigneur, son fils, sa fille & sa niéce (sic) s’empressérent (sic) à l’envi l’un de l’autre de s’emparer des deux innocens (sic), & après avoir signalé leur générosité à la femme qui en avoit reçu le dépôt, ils les tinrent sur les fonts de baptême. Le Religieux en fait les cérémonies ; les enfans (sic) sont en nourrice.
Ce trait est publié par une personne respectable ; nous regrettons qu’elle ait caché le nom de ce bon Religieux ; en dépit de sa modestie, nous ne l’eussions point caché. Pourquoi taire une si belle action ; ou plutôt pourquoi cacher aux hommes ce qui peut contribuer à les attendrir, & à les rendre plus humains ?

Une bien belle histoire…. Mais, je ne peux vous dire ce que sont devenus les deux bébés.
J’émets le même regret que le rédacteur de cet article : Je regrette de ne pas connaître le nom de ce bon religieux


Recherche sur la famille « Le François »

7 mars 1777

On desireroit (sic) se procurer quelques connoissances (sic) de la famille ou des parens (sic) d’un sieur Romain le François, Marchand à Rouen, ayant demeuré sur la paroisse de S. Eloy de Rouen, qui avoit épousé Demoiselle jeanne Claire Becard, ayant eu une fille baptisée en 1703 en ladite paroisse de S. Eloy, qui a eu pour parein (sic) un M. Philippes le François, & pour mareine (sic) Demoiselle Marie-Jeanne le François ; les personnes qui auront quelques connoissances (sic) de ce M. Romain le François, voudront bien s’adresser à M. le François l’aîné, Négociant, rue de la Vicomté, vis-à-vis S. Vincent.


En voilà encore une énigme !! Et je crois bien qu’elle se soldera encore par un fiasco !
En effet, « Lefrançois » est un nom très courant, trop courant pour arriver sans plus de précisions à découvrir quelque chose. Marchand à Rouen !! Voilà également un métier pratiqué par beaucoup.
La Paroisse Saint-Eloy, année 1703, ne m’ayant réellement rien révélée, j’ai orienté mes recherches  en m’appuyant sur le nom de l’épouse de cet homme, Jeanne Claire Becard. Bécard étant un patronyme moins usité.

Alors, sans aucune conviction, je vous livre le fruit de mes recherches, car les deux familles, Bécard et Lefrançois, seraient originaires de l’Ille-et-Vilaine. Mais pourquoi pas ?

Romain Le françois est né le 1er août 1655 à Saint-Malo.
Romain Lefrançois fils de Romain et de Thomasse Locquet sa femme sieur et Dame du Boisguillaume a esté baptisé par moy soussigné le premier jour d aout son parrain Jullien Locquet sa marraine françoise Frand ( ?) dame de ?????


Il a épousé une Jeanne Clarisse ou Claire Becard, le 22 juillet 1683, à Saint-Malo.
J Charles Delahaye prestre et chanoine certifie avoir ce jour 22 de juillet 1683 administré la celebration de mariage dans la chapelle de St Thomas en cette ville à nobles gens Romain Lefrançois du Bois Guillaume et a damoiselle Janne Clarisse becard de la poupardrie tous deux de cette ville ……….


Jeanne Clarisse fut baptisée le 23 février 1662 et décéda le 2 février 1706
Marie Claire becart fille de Julien et de Jeanne Delahaye, sieur et Dame des Aunays a esté baptizée par moy soussignée le vingt trois jour de février 1662 le parrain Isidore becart la marraine Janne cochoy

Dame Janne Claire becar femme du sieur Romain Lefrançois aagee de 43 ans fut inhumée dans la Ch. Par moy soussigné le 2 février 1706.

Aucune date de décès pour Romain Lefrançois.

Bien attendu, il s’agit peut-être, voire sûrement, d’homonymes car ce couple n’avait visiblement jamais quitté la ville de Saint-Malo…..

Quelle relation entre le couple de l’article dont on recherche activement la famille et celui que j’ai découvert à Saint Malo et qui était Sieur et Dame de Boisguillaume ?
Troublant tout de même.


Mort au combat

21 mars 1777

M.  le Marquis de Virieu, Capitaine de  Cavalerie, étant en poste le 30 du mois dernier sur le chemin d’Auxerre à saint Bris, s’aperçut trop tard que ses chevaux alloient écraser un vieillard qui, étant sur son âne, n’eut ni le tems (sic) ni la force de déranger sa monture ; en effet, sa voiture a renversé ce vieillard & lui a brisé deux côtes. M. de Virieu sérieusement attristé de cet accident, a reconduit lui-même le blessé dans sa maison a saint Bris, dans laquelle ne pouvant se transporter dans sa voiture, à cause du peu de largeur des rues, & pour éviter les boues, il a pris des sabots, a aidé à deshabiller (sic) le blessé & a partagé les autres soins que demandoit l’état de ce malade. Après cela il lui a remis dix louis, en donnant l’ordre que l’on n’épargnât rien de ce qui lui seroit nécessaire, & a laissé son adresse. De plus, ce qui est rare & admirable dans ce Seigneur âgé au plus de 24 ans, c’est qu’il prétend, en cas de mort, être le plutôt (sic) averti, en promettant de protéger la veuve et les orphelins.


Saint-Bris-le-Vineux fait partie de l’agglomération d’Auxerre dans le département de l’Yonne.

Ce Monsieur de Virieu avait, selon l’article, au plus 24 ans. Ce qui nous donnerait 1753 pour année de naissance.
Mes recherches ont rapidement abouties sur un François-Henri, marquis de Virieu, né le 13 août 1754, à Grenoble. Fils de Louis-François-René Virieu et de Armande-Ursule du Bouchet de Sourches, il était en effet capitaine depuis 1772.

Toute sa vie, il guerroya à la tête de son armée, et mourut au combat :

Ce jourd’huy dix neuf floreal de l’an cinq de la république française une et indivisible, je soussigné commin greffier institué au tribunal civil du departement du Rhone en extension du jugement rendu sur pétition du citoyen françois camille Veyrac protecteur de marie, emilie nicole stephanie, marie natalie émilie, gabriel henry amon Virieu enfants de françois henry Virieu et d’Elizabette Dijeon sa femme, le quinze floreal present mois par le dit tribunal.
Le dit jugement portant « qu’il est prouvé que le citoyen françois henry Virieu a été tué d’un coup d’arme à feu le neuf octobre mil sept cent quatre vingt treize à la montée de Saint Cyr à la fin du siège de Lyon lors de la sortie de l’armée Lyonnaise dont il commandait l’arrière garde, entre neuf à dix heures du matin.
En conséquence ordonne que le present jugement tiendra lieu d’acte de décès du dit françois henry Virieu, a l’effet de quoi le dit jugement sera transmis par le citoyen prey commin greffier institué au tribunal qui le commet à ces fins sur les deux registres ouverts au bureau de l’état civil de la municipalité du nord canton de Lyon pour constater le decès de ceux qui ont peri pour les evenements qui ont eu lieu depuis le commencement du siege de Lyon et pour extrait indicatif sur les registres de l’an 1793 de la municipalité de la Croix Rousse qui se trouvent deposés l’un au bureau de l’état civil de la ditte municipalité et l’autre aux archives de ce departement et ce à la datte du 9 octobre 1793. De tout quoi procès verbal sera dressé par le susdit commin greffier institué pour servir et valoir ce que de raison, je me suis transporté au Bureau de l’état civil de la municipalité du nord, situé en la maison commune de cette ville place des terreaux……

Ce document nous apprend qu’il était marié à Elisabeth Dijeon (j’ai découvert aussi l’orthographe : Digeon) et que ce couple avait eu plusieurs enfants :
·         Marie
·         Emilie Nicole Stephanie
·         Marie Natalie Emilie
·         Gabriel Henry Amon

Ils se seraient mariés le 21 Janvier 1781 à Poudenas dans le Lot-et-Garonne, mais je n’ai pas découvert l’acte.

J’ai, par contre, trouvé l’acte de décès de Marie Emilie Nicole Stéphanie de Virieu.
L’acte nous apprend qu’elle est née à Paris (ce qui peut impliquer aussi la banlieue), qu’elle est toujours « demoiselle » et qu’elle vivait à Poudenas dans le château familial.

L’an mil huit cent soixante treize le neuf mai à cinq heures du soir ……. Ont comparu Jean Alphonse Aymon marquis de Virieu propriétaire ancien diplomate et chevalier de la Légion, d’Honneur, domicilié à Château de Pupetiere département de l’Isère et Joseph Gelebert menuisier agé de quarante cinq ans, le premier agé de quarante six ans et neveu et le second attaché au service de la defunte et domicilié au château de Pondenas lesquels nous ont déclaré que Demoiselle Marie Emilie Nicole Stéphanie de Virieu propriétaire née à Paris département de la Seine agee de quatre vingt huit ans fille de feu françois henri comte de Virieu colonel du regiment de Royal Limousin et de feue Elisabeth de Dijon de Monteton est décédée aujourd’hui en son château à neuf heures du matin ……

Sur internet, j’ai découvert ce qui suit :
Stéphanie de Virieu, est une artiste peintre et sculptrice française

Son frère Gabriel Henry Amon (Aymon) serait décédé à l’âge de 52 ans, en 1841. Je suppose qu’il était le père de Jean Alphonse Aymon, neveu de Stéphanie de Virieu dont le nom figure sur l’acte ci-dessus.
Jean Alphonse Aymon aurait été un ami de Lamartine.

N’ayant plus assez d’éléments pour vous donner des informations qui ne seraient pas au conditionnel,  je clos ici le chapitre de la famille « de Virieu ».


Un généreux donateur !

28 mars 1777

On mande de Narbonne qu’une femme pauvre, mais honnête & vertueuse, vivoit avec sa fille du travail de leurs mains, dont le salaire modique fournissoit à peine à leur subsistance. Elles n’avoient pu épargner dans le cours de l’année de quoi payer le loyer de leur apartement (sic). Le propriétaire les menaça de les renvoyer, si elles ne le satisfaisoient pas. La mere (sic) affligée alla confier sa triste situation à un militaire, homme de qualité, connu dans la Ville par sa générosité & son humanité. Cet Officier lui remit un mendat (sic) sur un Negociant (sic) de la Ville ; elle y court, mais voyant que celui-ci lui comptoit 500 livres ; vous vous trompez, lui dit-elle aussi-tôt (sic), je n’ai pas demandé une si grosse somme, je n’ai besoin que de 50 livres. Le Négociant relut le billet qui portoit 500 livres ; & pour s’assurer de la véritable intention du bienfaiteur, il accompagna la femme qui retourna chez l’Officier pour lui demander une explication. « Je me suis en effet trompé, leur dit-il, ce n’est pas 500 livres que j’aurois dû mettre mais 1000 livres. Acceptez ce don Madame, ajouta-t-il, il fera partie de la dot de votre fille, quand vous la marierez. »

Cela s’est passé à Narbonne, en l’an 1777.
Le généreux donateur a souhaité gardé l’anonymat.
J’ai donc respecté son souhait !


Château à vendre

18 avril 1777

A vendre le Château de Canteleu, près Rouen, pour démolir : on pourra aussi traiter en tout ou partie de l’emplacement dudit Château, terrasses, cour d’honneur & jardin en dépendans (sic) ; cet emplacement peut servir à faire plusieurs beaux jardins, avec avenues de tilleuls, charmilles & bois-taillis ; la situation en est très-belle (sic). S’ad. A M. le Remois, rue aux Juifs.

Canteleu est une commune du département de Seine Maritime, sur les « Hauts de Rouen ».
Le hameau, celui de Croisset, en fait partie et est connu pour y avoir vu vivre Gustave Flaubert pendant presque quarante ans. L’écrivain y est décédé en 1880.
Croisset est aussi le berceau d’une des branches de ma famille, celle des « Raffy » qui ont sûrement côtoyé Gustave Flaubert d’ailleurs, sans savoir qu’il était écrivain.

En 1777, soit un siècle plus tôt, je n’ai aucune idée de ce qu’est devenu ce château de Canteleu. A-t-il était vendu ? A-t-il été démoli ? Un édifice a-t-il été érige sur l’emplacement de ce château que l’on dit vouloir vendre pour être démoli ?

Je mène une enquête…. Mais vous pourriez sans doute me renseigner, si toutefois vous avez les réponses.