dimanche 27 novembre 2016

MONSIEUR PAUL - Chapitre 5


L’endroit était curieux.

Dans un sous-sol, se trouvaient, d’ordinaire, un bric-à-brac innommable et beaucoup de poussière. C’était absolument le contraire.
Les murs avaient été blanchis, le sol revêtu de carrelage et les objets entreposés rappelaient étrangement une salle de jeu d’enfant.

« Regarde, dit Flora, ravie, il y a une grande maison de poupée avec plein de meubles et une dînette. Oh ! Que c’est beau !

Que voulait dire tout cela ?

Antoine eut soudainement très peur. Monsieur Paul n’était-il pas un kidnapper d’enfant, ou pire, un ogre qui dévoraient les enfants après les avoir piégés, comme dans le Petit Poucet ?

Dans ce cas, il avait entraîné sa sœur dans une sacrée galère !

Allaient-ils pouvoir repartir ? Il regarda, inquiet, le soupirail qui, toujours ouvert, laissait espérer une possible fuite.

Flora, elle, tout à fait insouciante, avait trouvé l’interrupteur et dans la pièce maintenant grandement éclairée, elle s’était assise sur le sol et jouait comme si elle se trouvait dans sa propre chambre.

« Il faut partir maintenant. On va prendre un petit jouet. Viens, dépêche-toi !
-      Oh, encore une minute, supplia la gamine.
-      Non. Allez, ferme la lumière. Je passe en premier et je t’aiderai à remonter.

A contrecœur, Flora mit, dans sa poche, une des petites armoires de la maison de poupée et se relevant, aperçut dans un cadre la photo d’une petite fille.

« Regarde, on dirait que c’est moi, sur la photo.
- Ne dis pas de bêtises et viens ! » s’impatienta Antoine qui, à présent, n’avait pas envie de faire de vieux os dans les lieux. Il ne serait tranquille, à présent, que lorsqu’il aurait, avec sa sœur, regagné leur chambre respective  dans la maison familiale.

Monsieur Paul qui souffrait d’insomnie fut alerté par quelques bruits inhabituels en pleine nuit.
Vêtu d’une robe de chambre en soie couleur grenat et chaussé de charentaises, il descendit l’escalier et, arrivé au rez-de-chaussée, perçut une petite voix provenant du sous-sol.

Qui pouvait parler à cette heure nocturne ?
Il fallait absolument résoudre cette énigme.

En effet, sous la porte filtrait de la lumière. Il y avait donc bien quelqu’un dans la pièce.

Sans bruit, Monsieur Paul ouvrit la porte et pénétra le lieu. Derrière la maison de poupée, Flora releva la tête.

Devant le visage de l’enfant, Monsieur Paul poussa un cri de surprise et avant de tomber, murmura : « Suzy ! ».

Antoine qui avait observé la scène, ne voulant pas laisser sa sœur, sauta à pieds joints dans le lieu.

« Viens ! dit-il à sa sœur en la tirant par le bras.
Mais celle-ci, aucunement impressionnée, s’était approchée de l’homme et, de sa petite voix fluette, demanda :
« Dis, Monsieur, ça va ? »

Monsieur Paul ouvrit les yeux, se releva et le regard fixé sur l’enfant, semblait voir un fantôme.

« Dis, Monsieur, insista Flora, ça va ? », et sans se démonter, poursuivit :

« Dis, c’est qui Suzy ? »

Puis, pointant son index vers la photo dans le cadre, ajouta :

« C’est elle ? »



mercredi 23 novembre 2016

1779 - DESTINS DE FEMMES - Anne Bernard



Anne Bernard a-t-elle voulu fuir une existence trop pesante ?

Perdre sa femme, la chercher, la faire insérer dans les annonces, est chose rare dans ce siecle (sic) ; le fait n’en est pas moins vrai. Une femme d’environ 33 ans, du lieu de Gardanne, près d’Aix, nommée Anne Bernard, épouse de F. Amalbert, du même lieu, en est partie à 11 heures du soir, le 19 juillet dernier ; & depuis, son mari n’en a plus eu de nouvelles, quelques recherches qu’il ait faites pour sçavoir (sic) ce qu’elle est devenue. Voici le signalement qu’il en donne. Cette femme est grande & extrêmement maigre ; elle a le visage long, la bouche petite & le teint blanc. Son habillement consistoit en un jupon de calemandre bleue & rouge ; un mantelet fond bleu, à fleurs blanches, & un tablier à petit cadrille (sic) bleu & blanc. Ceux qui pourront en donner des nouvelles, s’adresseront au bureau des annonces.

Ce mari a tout de même attendu deux mois avant de passer cette annonce.
Je suppose qu’il a avant  interrogé toutes les personnes susceptibles de le renseigner sur le lieu où pouvait se trouver son épouse.
La famille d’abord qui pour la plus grande partie de ses membres vivait dans la ville de Gardanne.
Anne Bernard, son épouse est partie en pleine nuit.
Pourquoi ?

Si on lit la description faite par le mari, Anne est grande et extrêmement maigre. Le visage long, la bouche petite et le teint blanc.
Visiblement, elle était épuisée, son teint blanc et sa maigreur l’atteste.
A-t-elle voulu fuir pour souffler, loin du foyer où sans doute, elle ne pouvait faire face.

François Amalbert se posait aussi ces questions, seul depuis deux mois, sans nouvelle.
Voilà pourquoi, il avait mis l’annonce. Ah, bien sûr, il savait qu’on se moquerait de lui.
Beaucoup devaient penser qu’elle avait trouvé un galant…..
Lui, le mari, se disait bien qu’il n’était pas toujours facile à vivre, mais qu’il l’aimait bien son épouse. Oui, il voyait bien qu’elle était fatiguée… Et surtout, il craignait qu’elle ne se soit fait un mauvais sort.

Faut qu’elle revienne, pour sûr, cela ne pouvait durer. Les enfants, la maison, il ne pouvait tout faire, Heureusement, la petite Marie Anne, du haut de ses onze ans, avait pris le relais. Mais, elle ne pouvait tout assurer.

Qui étaient-ils ?

1742 - Gardanne
Paul François amalbert fils de Paul et de Catherine Valentin est né le quatrieme mars an que dessus et a été baptise le lendemain le parre a été M. Mouttonnier notaire royal et la marraine marie Mouttonnier a signe qui a pu.

1745 – Gardanne
Anne bernard fille de jean Baptiste et de jeanne Deloutte est née le dix huitieme avril de l’an que dessus et a été baptisee le meme jour. Le parrain a été honore gras et la marraine anne Bavert a signe qui a pu.

Ils se sont donc mariés le 12 février 1765, dans l’église de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône.
L’an mil sept cent soixante cinq le douze février face de notre Ste mere l’Eglise catholique…. Ont été épousés françois amalbert age de 22 ans fils de paul et de catherine Valentin de cette paroisse d’une part et anne bernard agee de 20 ans fille de jean Baptiste et de jeanne Deloute aussi de cette paroisse d’autre, …..
Les témoins : Pascal Blanc – Paul Chaillan – Claude Guerin. Le prêtre se nommait Vitalis.

Très vite des enfants arrivèrent au foyer.

1766 – Gardanne
Jean Marc amalbert fils de françois et de anne bernard est né le vingt cinq avril de l’an  que dessus et a été baptisé le lendemain le parrain a été joseph Valentin et la marraine Jeanne Deloute. Le père a signé les autres illetrés.

1768 – Gardanne
Marie anne amalbert fille de françois et jeanne Bernard est née et a été baptisée le sept février de l’an que dessus le parrain a été jean baptiste bernard et la marraine louise boyer tous illetrés.

1770 - Gardanne
Sauveur françois amalbert fils de françois et d’anne bernard né le onze (le mot « avril » oublié) a été baptisé le lendemain le parrain a été Sauveur Lapers et la marraine anne Deloute….

1772 – Gardanne
Therese amalbert fille de françois et de anne bernard est née et a été baptisée le dix sept janvier de l’an que dessus le parrain a été valentin amalbert et la marraine marie anne bernard le père et le parrain ont signé la marraine illetrée.

1774 – Gardanne
Pierre amalbert fils de françois et d’anne bernard né le vingt six juin de l’an que dessus et a été baptisé le lendemain le parrain a été pierre joseph bliort et la marraine demoiselle marrianne lauvin a signé qui a pu.
Petite remarque, j’aime beaucoup la formule : « a signé qui a pu ».

1775 – Gardanne Décès du petit Pierre
Pierre amalbert fils de françois paul et de anne bernard est mort le premier juillet de l’an que dessus age de dix mois et a été inhume le lendemain dans le cimetiere de cette paroisse presence antoine Bernard et jean audibert illetres.

1775 – Gardanne
Anne amalbert fille de françois et de anne bernard est née le vingt six novembre de l’an que dessus et a été baptisée le lendemain le parrain a été jean joseph amalbert et la marraine anne amalbert le père a signe les autres illetres.

1778 – Gardanne
Félicité amalbert fille de françois et de anne bernard maries est née et a été baptisée le 15 janvier de lan que dessus le parrain a été joseph saussan et la marraine marie anne bernard a signe qui a pu.

1778 – Gardanne – Décès de Anne
Anne amalbert fille de Paul françois et d’anne bernard est morte le trente novembre de l’an que dessus et a été ensevelie le lendemain dans le cimetiere de la paroisse presents jean audibert, antoine bernard illetres

A la fin de l’année mil sept cent soixante dix huit, Anne Bernard, avait eu déjà sept enfants et en avait perdu deux.
Bien évidemment, rien de bien extraordinaire en cette fin de XVIIIème siècle.
En effet, beaucoup de femmes à cette époque avaient un enfant tous les deux ans et perdaient même un enfant sur deux.
Mais, ce fut sans doute le déclencheur de ce que l’on appellerait aujourd’hui, une dépression….. Epuisée par les grossesses successives, mais aussi par les périodes d’allaitement, voilà pourquoi, elle était d’une extrême maigreur.

Alors, me direz-vous ? Est-elle revenue ?

Oui, elle est revenue et vous allez comprendre pourquoi cette femme avait fui…… En Juillet 1779, elle venait d’apprendre qu’elle était de nouveau enceinte……

1780 – Gardanne
Gabriel amalbert fils de françois et de anne Bernard est né et a été baptisé le vingt  sept janvier de l’an que dessus le parrain a été gabriel venurat et  la marraine marie amalbert a signe qui a pu.

Le couple se remit donc ensemble. Avait-elle le choix, Anne Bernard, que celui de revenir chez son époux ?
Mais on peut imaginer qu’elle mit longtemps avant de reprendre des forces.

1784 – Gardanne – décès de Félicité
L’an mil sept cens quatre vingt quatre et le vingt deux juillet le corps de félicité amalbert fille de françois et d’anne bernard decedee le jourd’hier agee six ans a été enseveli dans le cimetiere de la paroisse presens jean audibert et joseph amalbert illetres.

Il y eu encore une  naissance, celle d’un petit Louis. Anne avait alors quarante ans.

1785 – Gardanne
L’an mil sept cent quatre vingt cinq et le dernier mai a été baptise Louis amalbert fils de françois et de anne bernard ses peres et meres maries ne le jour d’hier, le parrain a été joseph amalbert et la marraine marie anne bavet le père et le parrain ont signes la marraine illetree.

21 février 1787 – Gardanne – Décès de Louis
L’an mil sept cent quatre vingt sept et le vingt un février le corps de louis amalbert fils de françois et d’anne bernard age d’un an et demi decede le jour d’hier a été enseveli dans le cimetiere de cette paroisse presents antoine bernard et jean audibert illetres.

19 octobre 1787 – Gardanne – Décès Thérèse
L’an mil sept cent quatre vingt sept le vingt d’octobre le corps de therese amalbert fille de françois et d’anne bernard decede le jour d’hier agee d’environ quinze ans a été enseveli dans le cimetiere de la paroisse presents jean joseph amalbert et antoine audibert illetres.

Ce couple avait donc eu neuf enfants dont cinq sont morts en bas âge.
Malheureusement la triste moyenne de ce siècle.

Le cours de leur vie avait donc repris après la « fuite » d’Anne.
Le 15 avril 1805, François Amalbert décéda.
L’an treize le vingt cinq germinal par devant nous….sont comparus pascal Deleuil et joseph luré voisins lesquels nous ont déclaré que à minuit françois amalbert age de soixante deux ans fils de feu paul et feue Catherine Valentin et epoux de anne Bernard est decede à minuit dans sa maison fauxbourg antone les déclarants ont déclaré ne savoir signer.

Quinze années plus tard, Anne Bernard quitta ce monde, le 17 juin 1820.
L’an mil huit cent vingt et le dix sept juin à trois heures après midi pardevant nous ….. sont comparus les sieurs françois Sarine garde champêtre age de trente quatre ans et simeon Pierre Derbe fourrier de la mairie age de cinquante deux ans lesquels nous ont déclaré que ce jourd’hui à dix heures du matin anne bernard agee de septente quatre ans veuve de françois amalbert fille de feu jean Baptiste Bernard et de feue Jeanne Deloute domiciliee en cette ville est decedee dans le domicile de son fils faubourg du chemin de Marseille.

Que sont devenus les enfants qui ont vécu ?
Et bien voilà :

L’aîné, Jean Marc Joseph se serait marié, en 1791, avec Thérèse Baret, mais je n’ai pu retrouver l’acte, l’année 1791 étant manquante aux archives.
Je n’ai donc rien à vous dire sur lui.
Selon l’acte de mariage de son frère Gabriel, il était propriétaire agriculteur. En qualité d’aîné, avait-il repris l’exploitation des terres appartenant à son père.

Marie Anne, la petite qui avait dû faire face avec sa maman et surtout en l’absence de celle-ci.
Elle ne s’est jamais mariée. Le couple avec ses disputes, son quotidien trop lourd, pas pour elle, elle avait trop vu ses parents se déchirer. Les enfants ? Elle en avait eu son compte avec ses frères et sœurs. Elle vécut chez un de ses frères, mais je ne peux vous dire lequel, s’occupant sans doute du ménage et des enfants….. Pourquoi changer de vie ?
Elle décéda le 16 février 1829.
L’an mil huit cent vingt neuf et le seize février à cinq heures du soir…. Sont comparus le sieur andré Pellissier cultivateur âgé de cinquante un ans et pascal vias aussi cultivateur age de soixante ans tous deux domicilié en cette ville voisin de la defunte lesquels nous ont déclaré que ce jourd’hui à huit heures du matin Marie Anne Amalbert agée de soixante un ans fille de feu Paul françois amalbert et de feue anne Bernard native de cette ville est décédée dans le domicile de son frère grand fauxbourg. Les déclarants ont déclaré ne savoir signer.

François Sauveur se maria le trente frimaire an VII, avec Marie Anne Ethin.
Aujourd’hui trente frimaire an septième de la république…. Sont comparus…. Le citoyen françois Amalbert fils majeur de françois amalbert age de vingt huit ans et sept mois et de anne Bernard originaire de cette commune y domicilié et la citoyenne marie anne Ethin agee de vingt ans et sept mois fille mineure de feu Joseph Ethin et de Anne Signoret originaire de cette commune y résidant….
En présence :
·         citoyen François Louis Coulot propriétaire, âgé de 32 ans.
·         Joseph Cau, cultivateur, âgé de 33 ans.
·         Jacques Bouneuve, cultivateur, âgé de 65 ans.
·         Joseph Car, Juge de paix, âgé de 60 ans.
Tous les témoins habitaient Gardanne.
Je ne me suis pas penché sur les naissances de ce couple.

François Sauveur Amalbert décéda le 1er février 1827.
L’an mil huit cent vingt sept le premier février à dix heures du matin ……sont comparus le sieur antoine Ethin cultivateur agé de septante ans et joseph amalbert voiturier agé de trente ans, tous deux domiciliés en cette ville parents du défunt lesquels nous ont déclaré que ce jourd’hui a deux heures du matin françois sauveur amalbert agé de cinquante sept ans fils de feu françois amalbert et de feue anne bernard époux de marie anne Ethin, natif de cette ville est décédé dans son domicile faubourg de Marseille.
Les déclarants ont déclaré ne savoir signer.

Gabriel Amalbert épousa le 7 janvier 1813, Thérèse Richaud.
L’an mil huit cent treize et le sept du mois de janvier….. sont comparus sieur Gabriel amalbert Bourrelier agé de trente deux ans fils majeur de feu françois amalbert vivant propriétaire agriculteur et de anne bernard originaire de la ville de Gardanne y domicilié d’une part et demoiselle thérèse Richaud agée de vingt huit ans fille majeure de jean marc Richaud restaurateur de la ville d’Aix ici present et consentant au present mariage et de therese coste native de la ditte ville d’Aix domiciliée depuis longues années avec le sieur Joseph Vaussan négociant de la ville de Gardanne d’autre part
Les témoins :
·         Jean Barthélémy Grognard huissier impérial, âgé de 53 ans.
·         Joseph Vaussan négociant, âgé de 56 ans, oncle du marié.
·         Jean Marc Amalbert, propriétaire agriculteur, âgé de 45 ans, frère du marié.
·         Pierre Derbe, garde champêtre, âgé de 43 ans.

Gabriel décéda le 1er avril 1857, à Gardanne.
L’an mil huit cent cinquante sept et le premier avril à neuf heures du matin par devant nous ….. sont comparus les sieurs françois amalbert propriétaire age de soixante cinq ans et victor amalbert menuisier age de trente un ans tous deux de domiciliés en cette ville et parents du défunt lesquels nous ont déclaré que hier à quatre heures du soir Gabriel amalbert débitant de tabac age de soixante et dix ans fils de feu françois amalbert et de feue anne  Bernard veuf de therese Richaud natif de cette ville est decedé dans son domicile Boulevard Bontemy…..


Existe-t-il, encore aujourd’hui des descendants directes de Anne Poincelot et Anne Bernard ?
Je ne pourrais le dire.
Si c’est le cas, il y a peu de chance qu’ils lisent ces quelques pages.
Pourtant, je le souhaiterais, car je suppose que, même si ils se sont penchés sur leur généalogie, il y a peu de chances qu’ils aient eu connaissance des articles de journaux.

Alors, je lance cet appel :
« J’ai pris beaucoup de plaisir à reconstituer ces deux « histoires de femmes ». Alors, si vous souhaitez, vous les Descendants, par le biais de ce blog, échanger avec moi sur vos familles respectives, ce sera avec un très grand plaisir.»





lundi 21 novembre 2016

MONSIEUR PAUL - Chapitre 4



Antoine pressa le pas. Puisqu’il fallait y aller, autant en finir au plus vite.
Ce fut même au pas de charge qu’il effectua le reste du chemin. Il arriva donc tout essoufflé devant la grille de la propriété de Monsieur Paul.
Il longea le mur, jusqu’au bout de la rue, revint sur ses pas. Aucun endroit de ce mur ne lui paraissait abordable.

Soudain, il entendit un grincement métallique. Paralysé par la peur, il n’osa se retourner.

Et si c’était un fantôme, agitant ses chaînes !

Pas vraiment, car il entendit une petite voix familière, lui dire :

« Pas la peine, la grille, elle est pas fermée ! »

Antoine fit alors volte-face :

« Qu’est-ce que tu fais là, toi ? »

Avec un sourire angélique, la fillette lança cette phrase d’une logique indéniable :

« Bah ! Heureusement que je suis là, car à tourner en rond comme tu faisais, tu seras encore là demain matin !
-      La punaise ! », pensa Antoine, mais au fond de lui, il n’était pas mécontent de voir sa sœur. Ainsi, il ne serait pas seul.

« Bon ! ajouta-t-il, d’un ton qui avait repris de l’assurance, faut pas perdre de temps. »

Les deux enfants franchirent la grille et traversèrent le parc jusqu’au perron. Antoine prit alors la direction des opérations.

« Je ne pense pas que la porte soit ouverte, chuchota Antoine. On va passer derrière la maison. Suis-moi et fais pas de bruit ! »

Derrière la grande bâtisse, il y avait bien une petite porte de service, mais celle-ci était fermée à clef. De plus, toutes les fenêtres étaient closes.

« T’as pas la clef ? demanda Flora.

Son frère haussa les épaules.

« C’est dommage ! ajouta la fillette.
-      Vas-tu te taire, souffla Antoine.

Mais au lieu de se taire, la fillette déclara :

« Puisque tu ne veux pas que je parle, alors je ne te dirai pas qu’il y a une petite fenêtre d’ouverte !
-      Bah, ça, par contre, tu peux le dire, mais en baissant d’un ton, car tu vas ameuter tout le quartier.
-      Je crois pas, car tout le monde dort.
-      Pas pour longtemps si tu n’arrêtes pas de discutailler.  Bon, tu l’ dis où elle est cette fenêtre ?

Pointant son index vers le sol, Flora indiqua ; « Là ! ».

En effet, au ras du sol, un soupirail offrait un passage, afin de pénétrer dans la demeure.

« Attends-moi, là, je vais voir si on peut passer. »

Antoine s’accroupit et dirigea le faisceau lumineux de sa lampe torche vers l’intérieur. Son inspection achevée, Antoine satisfait, déclara :

« Je pense que c’est possible. »

En disant cela, il passa ses jambes par l’ouverture et se laissa glisser jusqu’au sol, sans difficulté.

Flora s’était approché.

« Viens, lui commanda son frère. Assoies toi, les jambes vers moi. Ensuite, laisse-toi glisser, je vais t’attraper. »


Aussitôt dit, aussitôt fait, la gamine, agile comme un petit chat, rejoignit rapidement son frère qui déjà parcourait du regard les lieux, en les éclairant au mieux.

jeudi 17 novembre 2016

DESTIN DE FEMMES - LA VIE BIEN REMPLIE D'ANNE POINCELOT

La vie bien remplie d’Anne Poincelot

10 septembre 1779

On mande de Toul que M. F. Chautan, & Dame Anne Poincelot son épouse dont les âges réunis forment 172 ans, viennent de recevoir, dans l’Eglise de S. Aignan de cette Ville, leur paroisse, la bénédiction nuptiale & anniversaire, non pas de la cinquantieme (sic), mais de la cinquante-septieme (sic)  année de leur mariage. Cette cérémonie étoit d’autant plus touchante, qu’elle fut célébrée par leur propre fils, qui, de Religieux de Céteaux, vient tout recemment (sic) d’être élevé, par son seul mérite, à la dignité d’Abbé de Morimons, une des premieres (sic) Maisons de l‘Ordre de Saint Bernard. 

Cinquante-sept années de mariage, ce sont les noces d’Azalée !
Qui étaient ces époux qui venaient de renouveler leurs vœux ?
J’ai passé une bonne quarantaine d’heures afin de trouver les éléments me permettant de retracer leur vie.

Ces deux là avaient prononcé le « oui » engageant leur vie l’un envers l’autre,  le 17 août 1722.
Toul – Paroisse Saint-Amand
L’an 1722 le 17e aoust après les fiançailles et la publication d’un ban de mariage……. Entre le sieur françois Chautain entrepreneur de fortification de cette ville fils de deffunt sieur  anthoine chautain et de dame Marie geny  ses père et mere de la paroisse de St sulpice de la ville de metz d’une part et damoiselle anne poincelot fille de jean Batiste poincelot inspecteur des fermes du roy et de damoiselle Lucie monginot ses père et mere de cette paroisse……

François Chautain (on trouvera aussi Chautan ou Chautant) serait né à Metz vers 1697.
Anne Poincelot serait née à Toul vers 1697.
Par sa situation professionnelle, François Chautant avait énormément de connaissances, haut placées et sûrement une aisance financière.

J’ai découvert qu’ils avaient eu de nombreux descendants !

Le premier aurait été Jean Baptiste François Chautan, dont j’ai appris l’existence dans plusieurs actes de baptême de ses frères et sœurs, car  je n’ai pu découvrir son propre acte de baptême.
Je suppose qu’il naquit vers 1722 ou 1723.

Le second enfant, Anne, née le 5 avril 1725.
Anna fille legitime de Monsieur françois chautant entrepreneur general des fortifications des villes de Toul et Metz et de  Damoiselle anne poincelot son épouse pâroissien de St anian est née le 5e d’avril lan mille sept cent vingt cinq le landemain a été baptizee et a eu pour parrain le sieur Etienne Nicolas joly ancien  echevin de l’autel de ville  et pour marraine Damoiselle Anne Royer épouse de Monsieur Poincelot fermier du magasin à sel de Toul…….

Le troisième enfant, Marie, née le 18 octobre 1727.
Marie fille legitime de monsieur françois chautein entrepreneur general des fortifications de sa Majesté et de Damoiselle anne Poincelot ses père et mere paroissien de St anian est nee le dix huitieme octobre mille sept cent vingt sept, le même jour des mois et an elle a été baptisée et a eu pour parrein Monsieur françois poincelot et pour marreine  Demoiselle marie Perin epouse de Monsieur humbert avocat en parlement de la paroisse de St Jean.

Le quatrième enfant, Lucie, née le 28 septembre 1728.
Lucie fille legitime de Monsieur françois chautant et de dame anne poincelot son epouse paroissiens de St anian est né le vingt huit septembre mil sept cent vingt huit le jour immédiatement suivant elle a été batisee et a eu pour parrein monsieur jean adam le Bœuf capitaine d’Infanterie ingenieur du Roy et pour marreine madame …. Lardenois epouse de monsieur Darbamont chevalier de St Louis capitaine au regimen de Navarre ingenieur en chef de cette ville.

Le cinquième enfant, Jeanne Gabrielle, née le 21 juin 1730.
Jeanne gabrielle fille legitime de Monsieur françois Chautant entrepreneur general des fortifications de Metz et Toul et de Damoiselle anne Poincelot son epouse est née le vingt un juin l’an mille sept cent trente et le jour immédiatement suivant des dits mois et an, elle a été batizee et a eu pour Parrein messire jean gabriel Pinsard chevalier de St Louis capitaine au regiment de Champagne ingenieur en chef de Toul et pour marreine Dame jeanne batiste Dumoulin epouse de monsieur de Chermont aussi ingenieur ordinaire du Royal Toul, de cette paroisse …

Le sixième enfant, Marie, née le 24 octobre 1731.
Marie fille legitime de M. françois chautan entrepreneur general des fortifications et de Damoiselle anne poincelot son epouse est née le vingt quatrieme du mois d’octobre de lanné mille sept cent trente et un et a été baptizée le même jour, elle a eu pour parein M. charles poincelot avocat en parlement et de cette paroisse, pour marreine Mariane poincelot….

Lorsqu’il y a un enfant qui porte un prénom déjà donné lors d’une précédente naissance, c’est souvent parce que l’aîné n’est plus de ce monde.
En effet, la petite Marie, née en 1727, est décédée le 28 juillet 1731, trois mois avant la naissance de la « nouvelle Marie ».
L’an mil sept cent trente un le vingt huit juillet est décédée en cette paroisse marie vivante fille du sieur françois chautant entrepreneur general des fortifications de Metz et de Toul et demoiselle anne Poincelot son epouse paroissiens de Saint anian agee d’environ quatre ans son corps a été inhume le même jour dans l’église de la paroisse dans la place de la famille au milieu de l’église avec les ceremonies accoutumés.


Que se passa-t-il donc, en cette année 1731 ? Quelle épidémie s’abattit sur cette famille et peut-être sur la ville de Toul ?
En effet, deux autres fillettes du couple, décédèrent.

Lucie, le 27 septembre 1731, âgée de trois ans.
L’an mil sept cent trente un le vingt sept de septembre est decedee Lucie vivante fille du Sieur françois chautant entrepreneur general des fortifications de Metz et de Toul et de demoiselle anne poincelot son epouse paroissiens de Saint anian age de trois ans son corps a été inhume le même jour dans l’église de la paroisse dans la place de la famille au milieu de l’église avec les ceremonies accoutumés.

Anne, le 6 novembre 1731, âgée de six ans et demi.
L’an mil sept cent trente un le six de novembre est decedee en cette paroisse anne vivante fille du sieur françois chautant entrepreneur general des fortifications de metz et toul et de Damoiselle anne poincelot son epouse parroissiens de Saint anian agee de six ans et demi. Son corps a été inhumé dans l’eglise au milieu à la place de la famille le même jour avec les ceremonies accoumées.


Le septième enfant, Sébastien, né le 5 janvier 1734.
Sébastien fils legitime du sieur françois Chautant entrepreneur des fortifications et de demoiselle anne Poincelot son epouse est né en cette paroisse le cinq du mois de janvier mille sept cent trente quatre et a été batise et a eu pour Parrin le sieur Sebastien Morel ancien echevin de la ville de Toul de la paroisse de St amand de cette ville et pour mareine dame françoise jacquemin epouse de monsieur Didier morel conseillier du roy……

Le huitième enfant, Marie, née le 30 janvier 1735
Marie fille legitime de Monsieur françois Chautant entrepreneur des fortifications du Roy et de dame anne Poincelot ses père et mere est née le trente du mois de janvier l’an mil sept cent trente cinq le même jour des dits mois et an, elle a été batizée et a eu pour Parrin Messire antoine Du Bouché chevalier de l’ordre militaire de St Louïs, Pensionnaire du roi et ancien capitaine au regiment Royale infanterie de la paroisse de St Jean de cette ville et pour Marraine Dame marie Gauvin epouse de messire Joseph Deladeveze ecuyer capitaine dans le regiment de Royalle infanterie, de cette paroisse St anian……..


Cette petite fille décéda le  15 novembre 1736
L’an mil sept cent trente six le quinze novembre est decedee en cette paroisse marie Chautant vivante fille de sieur françois chautan entrepreneur des fortifications du roy pour les trois eveches et de Dame anne Poincelot ses père et mere agée d’un an dix mois seize jours et le même jour son corps a été inhumé dans l’église de cette même paroisse a la place de la famille avec les cérémonies accoutumées.


Le neuvième enfant, François, né  le 19 avril 1736.
François fils legitime de françois chautant entrepreneur des fortifications du roy et de dame anne Poincelot sa femme est né en cette paroisse le dix neuf du mois d’avril l’an mil sept cent trente six le même jour des dits mois et an il a été batizé et a eu pour parrain le sieur jean françois chautan fils de monsieur françois Chautan et de laditte dame Poincelot et pour marraine Damoiselle marie jeanne Doyot fille de feu monsieur claude Doyot …. ( ?) et de dame jeanne Bicquelin tous deux de cette même paroisse…….

Ce fut en lisant ce document que j’ai pris connaissance de l’existence de Jean François qui sera aussi par la suite nommé Jean Baptiste François. En 1723, il était âgé d’environ 12 ou 13 ans.

Le dixième enfant, Marie Anne, née le 1er juin 1737
Marie Anne fille legitime de monsieur françois Chautan entrepreneur pour le roy des fortifications de la ville de Toul et de Damoiselle anne Poincelot son épouse est née en cette paroisse le premier du mois de juin mil sept cent trente sept et le jour même a éré batizé et a eu pour parrain messire jean de la Tour chevalier seigneur ….. (illisible) de la paroisse de St Jean de cette ville et pour marraine Dame marie anne vivlas epouse de messire joseph alexandre Dethermont chevalier ingenieur du roy….

Le onzième enfant, Antoine Henry, né le 1er octobre 1738.
Antoine henry fils legitime de sieur françois chautant entrepreneur des fortifications de trois êvéchés pour le roy et de Damoiselle anne Poincelot son epouse est né en cette paroisse le premier jour du mois d’octobre l’an mil sept cent trente huit le meme jour des dits mois et an il a été batizé et a eu pour Parrin sieur jean françois chautan son frère et pour marraine Damoiselle Barbe forget veuve de deffunt le sieur georges claude tous deux de cette paroisse.

Nous retrouvons encore là comme parrain, Jean François Chautant désigné comme frère du nouveau né.

Douzième enfant, Anne Gertrude, née le 18 mars 1740.
Anne Gertrude fille legitime du sieur françois chautan entrepreneur general des fortifications du roy à Toul et de Damoiselle anne Poincelot son épouse est née le dix sept et a été baptizée le dix huit de mars mil sept cent quarante. Elle a eu pour parrein le sieur jean Baptiste François Chautant et pour marraine Damoiselle marie Anne Chautan frere et sœur qui ont signé .

Nous retrouvons ici Jean Baptiste François fils ainé, âgé en 1740 de 17 ans environ et la fille aînée Anne, nommée ici Marie Anne, née en avril 1725, donc âgée de 15 ans.

Treizième enfant, Henry Martin, né le 11 novembre 1742.
Henry martin fils legitime du sieur françois chautan entrepreneur des ouvrages du roy et de Damoiselle anne Poincelot son epouse est ne et a été baptizé lonze de novembre mil sept cent quarante deux et a eu pour parrain M. Henry Chautan conseillier du roy substitut du procureur general au parlement de metz represente par sieur jean françois Chautan et pour marraine damoiselle marie Thyrion fille aine de Monsieur Thirion conseillier auditeur des comptes au parlement de metz represente par Damoiselle marie anne Chautan les deux representans frere et sœur qui ont signe.

Ce dernier petit garçon est décédé le 21 novembre 1748, âgé de six ans.
L’an mil sept cent quarante huit le vingt et un du mois de novembre est mort henry chautan fils de Mr françois chautan entrepreneur du roy et seigneur de Beuvois et de Dame anne Poincelot son epouse de cette paroisse age de six ans son corps a été inhumé le jour suivant dans cette eglise avec les cérémonies ordinaires.

Cette femme a eu la chance de se marier avec un homme ayant une bonne situation.
Je suppose qu’elle eût des domestiques et sans doute des nourrisses pour allaiter ses petits.
Evidemment, elle a mis au monde treize enfants !!!  Il fallait assurer la descendance ! Une femme stérile n’était pas bien perçue.

Toul, en raison de sa situation géographique au confluent de la Moselle et de l’Imgressin, dans une zone marécageuse, a toujours été fortifiée.
Toul, par son passé historique a, tout au cours des siècles, bénéficié d’une architecture militaire toujours en évolution. Vauban, en 1698, avait élaboré un projet de plan d’enceinte bastionnée dont les travaux s’étalèrent de 1699 à 1712.
Les premières casernes intra-muro, abritant une garnison, datent de 1747 et 1784.
Encore aujourd’hui, Toul est la seule ville de Lorraine à conserver une enceinte de ville.

Dans quelques actes de naissance, il est noté « entrepreneur des fortifications des trois évêchés ». J’ai cherché en quoi consistaient ces termes.
Les Trois-Evêchés étaient une province sous l’Ancien Régime qui fut créée à la suite de la paix de Westphalie. Cette province englobait, à l’origine, les trois villes de Metz, Toul et Verdun.



Après ce petit point historique, revenons à notre famille Chautan-Poincelot.
Je n’ai pas trouvé grand chose sur les enfants de ce couple.
Qui était encore en vie pour célébrer les noces  d’Azalée de leurs parents ?
Qui était ce fils qui a présidé à la cérémonie religieuse ?

Leurs fils ?
 Il y eut Jean Baptiste François, Sébastien, François, Antoine Henry et Henry martin.

Nous pouvons éliminer d’office le petit Henry Martin, décédé en 1748.

Jean Baptiste François, le fils aîné devint capitaine au régiment de Picardie – dans l’infanterie.
Il épousa Matie Anne de Guilly, le 30 avril 1754 à Toul – paroisse Sainte-Geneviève.
L’an mil sept cent cinquante quatre le trentieme jour du mois d’avril après avoir …… mariage entre Monsieur Jean Baptiste françois chautant de Verdy capitaine au regiment de Picardie fils de Monsieur françois chautant seigneur de Brevoy et de Verdy entrepreneur des fortifications au département de Toul et de Dame anne Poincelot ses père et mere de la paroisse de St anian de cette ville d’une part, et entre Demoiselle Marianne Deguilly fille de Monsieur felix Deguilly avocat en parlement et de Dame Jeanne Royer ses père et mere de cette paroisse d’autre part……
En presence de Monsieur Simon Poincelot pretre secretaire de feü Monseigneur l’Evêque comte de Toul, oncle du marié, de Monsieur françois Poincelot Prêtre Chanoine de l’insigne Eglise collegiale de Ste Gengoule de cette ville son cousin, de Monsieur Dominique hyacinthe Deguilly avocat en parlement frere de la mariée et de Monsieur anthoine chautant frere du marié.

A peine l’union bénie naquit un petit garçon.
François fils legitime de Jean Baptiste Chautan capitaine au regiment de Picardie et de marie anne deguilly son épouse est né le neuf du mois de may de l’année mil sept cent cinquante quatre et a été baptisé le même jour du dit mois et a eu pour parrain françois chautant seigneur de Brevoy et Vercly entrepreneur des fortifications du roy et pour marraine marie Daulnoy épouse de Mr Royer écuyer du roy seigneur de Bouvron qui ont signé ……

Je ne sais pas combien d’enfants a eu ce couple, car en vérité, je n’ai pas réellement cherché.
Seulement, je peux vous dire qu’une petite fille est née à Toul et fut baptisée dans la paroisse de Saint Amand, le 18 août 1758.
Marguerite fille legitime de monsieur J. Baptiste Chautan de Vercly capitaine au regiment de Picardie infanterie et de Dame marie anne Desquilly son epouse de cette paroisse est née le dix huitieme aoust mil sept cent cinquante huit et a été baptisé le même jour. Parrain Monsieur charles Poincelot prêtre licentié en droit chanoine de l’église collégiale de Ste Gongoule représenté par Monsieur jean Baptiste françois Drouel avocat du parlement, marraine Demoiselle marguerite Boyer fille majeure qui ont signé avec nous.
La petite Marguerite décéda le  31 août 1765, âgée de sept ans. Elle fut inhumée dans la paroisse de Saint-Amand à Toul.

Il y eut aussi :
·         Simon françois Antoine, né le 2 septembre 1767 et baptisé le même jour en la paroisse Saint Amand de Toul.
Son parrain fut Simon Poincelot prêtre greffier du diocèse de Toul, représenté par Antoine Chautan oncle de l’enfant et sa marraine Demoiselle Françoise Masson fille majeure résidente sur la paroisse de St Jean.  
·         Antoine Etienne Jean Baptiste, né le 31 juillet 1762 et baptisé dans la même paroisse.
Son parrain fut Antoine Etienne Morel capitaine au bataillon d‘Arguemines et sa marraine Françoise Cambray, épouse du sieur Morel ci-dessus désigné.
·         Anne François naquit le même jour qu’Antoine  Etienne Jean Baptiste, son jumeau.
Son parrain, Joseph François Masson fils majeur et sa marraine Anne Pillement, sans plus de renseignement concernant ces deux personnes.
·         Elisabeth Charlotte, née le 10 octobre 1763 et baptisée le lendemain.
Elle eut pour parrain François Gallois de Bonviller, lieutenant dans le corps royal d‘artillerie et pour marraine « Damoyselle » Elizabeth Charlotte d’Hermont de Marquigny, fille de monsieur de Marquigny lieutenant colonel au régiment pologne cavalerie.
L’acte de baptême de  la petite Elisabeth Charlotte nous apprend que son père  est « Chevalier de l’ordre de Saint Louis ». Décoration qu’il venait sûrement d’obtenir.

Cette liste n’est peut-être pas complète…..

Jean Baptiste François Chautant  serait décédé le 24 août 1771, à Toul. Je n’ai pu trouver l’acte.

Mes recherches n’ont malheureusement pas été aussi brillantes pour les autres fils :
·         Sébastien aurait épousé Marie Anne Catherine Girot, pas d’acte à vous soumettre.
·         François, rien trouvé en ce qui concerne ce fils.
·         Antoine Henry fut  témoin au mariage de son frère ainé en 1754. Rien sur lui non plus.
Je ne peux donc vous affirmer si c’était François ou Antoine Henry qui fut ordonné prêtre.

Concernant les filles du couple, je ne me suis pas penchée sur leur sort. Difficile d’ailleurs de les retrouver. En se mariant, elles ont perdu un peu de leur identité pour devenir « épouse de …. ».
 Alors ?
 Nous pouvons presque affirmer qu’elles ont fait « de bons mariages », entendez par là, que  bien dotées, leurs parents leurs ont trouvé de « bons maris » dans des familles aisées, ainsi, leur quotidien fut assuré. Quant au reste ……


Neuf mois après cette cérémonie qui a valu les éloges de la presse, décédait François Chautan.
Il fut inhumé le 23 juin 1780 à Toul, paroisse Saint-Aignan.
L’an mil sept cent quatre vingt est decede en cette paroisse monsieur françois Chautan le vingt trois juin, cydevant entrepreneur de travaux du roy age d’environ quatre vingt neuf ans époux de Dame anne Poincelot après avoir reçu les sacrements de penitence du Saint viatique et d’extrême onction le lendemain son corps a été inhumé dans le cimetiere de cette paroisse en présence des témoins soussigné.
Les signatures : Chautan de Vercly – Deguilly.

Malgré mes recherches je n’ai pu découvrir l’acte d’inhumation d’Anne Poincelot. Devenue veuve, elle est, sûrement, aller vivre chez un de ses enfants, mais lequel et où ? Je ne peux malheureusement pas vous le dire.

Une vie bien remplie…… Mais a-t-elle été aussi heureuse que cela ?
Anne Poincelot n’est plus là pour nous conter ce que fut sa vie.