mercredi 26 avril 2017

VAIS-JE FAIRE UN TABAC ?


« Tabac », emprunté à l’espagnol « tabacco », mot attesté en 1555.

 Le « Tabac » (1629) désigne le produit fait de feuilles de cette plante, séchées et préparées pour priser, chiquer et fumer.

Ce même mot, en 1665, qui devint « bureau de tabac » en 1769, nommait le débit de tabac ainsi que le service d’exploitations industrielles des tabacs.
Un tabatier et une tabatière étaient des ouvriers d’une fabrication de tabac (1872).

Le mot « tabatière », qui désignait une ouvrière servait, en 1666, à définir la blague à tabac.
Attention, ne pas mettre une tabatière dans une blague à tabac, même par distraction !

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« Tabasser », action de donner des coups sur le nez, vient également de « tabac », en raison du premier emploi du tabac qui était essentiellement « prisé ».

Vint ensuite dans la même idée, les expressions :
·         « Passer à tabac » (1879 : battre, frapper. 
·         « Coup de tabac » (1864) : un gros temps.
·         « Faire un tabac » (1950) : qui est la forme moderne de « avoir un gros tabac » (1901), argot théâtral sans doute par allusion aux coups frappés et aux applaudissements.

Petite histoire de l’histoire :
Le tabac a été introduit en France par André Thévet qui en ramena plusieurs plants du Brésil. Pourtant, l’histoire n’a pas retenu son nom, mettant en avant, Jean Nicot, ambassadeur de François II auprès du roi de Portugal, qui  offrit, vers 1560, cette plante hachée en poudre, à la reine Catherine de Médicis, comme remède contre la migraine.
« Priser le tabac », c’est en introduire une pincée dans les narines. Ça chatouille agréablement jusqu’à l’éternuement, aussi s’en servait-on comme remède.
Louis XIV en toléra l’usage – une seule prise était permise aux courtisans pendant la durée de la messe, pour éviter une succession trop importante d’éternuements pouvant troubler l’office. En financier avisé, Colbert établit le monopole d’Etat.

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Il y a un mot que j’affectionne particulièrement, c’est le verbe « pétuner ».
Mot prononcé, entre autres, par Cyrano de Bergerac dans sa sublime « Tirade des nez » dans laquelle ce héros décrit son appendice nasal avec verbe et humour.

« Truculent : 
Ça Monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »

« Pétuner » disparut au profit de « fumer ».
Vous imaginez, si le verbe « pétuner » était encore en usage, on verrait, dans les restaurants, une petite affiche précisant le « coin pétuneur »...... ça aurait pu prêter à confusion !!!








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