jeudi 25 mai 2017

L'AFFAIRE LEOTADE - Quatrième partie

Famille Aspe

Cette famille m’a donné bien du fil à retordre.
En effet, je n’avais aucune date ni de naissance ni de décès. Juste un nom « Aspe » et un lieu « Miglos », dans le département de l’Ariège.
Dans cette ville deux « Jean Joseph Aspe ».
Ne connaissant pas le nom des parents, il m’était difficile de déterminer lequel était le bon. Enigme !

M’appuyant sur les articles des journaux concernant Jean Joseph Aspe,
·         J’appris qu’il était marié. Mais quel était le nom de jeune fille de son épouse ? Mystère !
·         J’appris qu’il avait les cheveux gris. Donc cinquante ans environ. Voilà une piste.
·         Puis, j’appris, élément important, qu’il était nommé « Jean Joseph Aspe dit Rulland » (j’ai trouvé aussi pas la suite « dit Rullaud »).
Hourra ! Voilà une bonne piste.

Après des heures et des heures à consulter les actes de Toulouse et de Miglos, j’ai découvert ce qui suit.

Acte de mariage – septembre 1853 – Miglos.
L’an mil huit cent cinquante trois le quatorze septembre  à six heures du soir, devant nous .... sont comparus .... Jean Joseph Aspe dit Rulland (ou Rullaud car pas facile à déchiffrer), âgé de trente cinq ans, né à Miglos le vingt février mil huit cent dix sept, cuisinier, demeurant actuellement à Toulouse rue de la colombe n° 19, fils majeur et legitime de feu jean Aspe rulland maçon, décédé à Miglos le premier octobre mil huit cent quarante trois.... et de marianne Gardes ménagère ici présente et consentante au mariage de son fils et domiciliée à Miglos et demoiselle Marie Pasturel couturière âge de trente ans née à Curvalle canton d’Alban département du Tarn.... actuellement habitant à Toulouse rue de la Colombe n° 33, fille majeure et legitime de feu jean Pierre Pasturel forgeron décédé à Poulinet Canton d’Alban département du Tarn le deux juillet mille huit cent quarante cinq et de feue Marie Devoisin  ménagère décédée à Curvalle canton d’Alban département du Tarn le vingt cinq juillet mil huit cent trente trois.....
....Contrat de mariage passé devant notaire par Monsieur Capelle Notaire à Toulouse le vingt trois aout dernier.....
En presence du sieur Bacou jean Marie épicier âgé de trente ans, Jean Aspe cultivateur âgé de quarante ans, Jean Gardes cultivateur âgé de quarante ans, Pascal Gardes cultivateur âgé de trente un ans ........

Ce ne peut être que le bon « Jean Joseph Aspe », car n’exerçait-il pas déjà la profession de cuisinier lorsqu’il faisait partie de l’institut des frères de la Doctrine chrétienne.
Et puis, il était noté « dit Rulland ».

Ce document à lui seul nous donne un aperçu très complet de son identité, ainsi que sur celle de son épouse, Marie Pasturel.

Voici l’acte de naissance de Jean Joseph Aspe – février 1817 – Miglos (Ariège)
L’an mile huit cent dix sept et le vingtieme jour de mois de fevrier à dix heures de matin se sont presentes Jean Aspe et Jean Paul Gardes et  qui nous ont dit et déclaré qu’il était né un enfant de sexe masculin qu’il il leur été donné le prenom de Jean Joseph Aspe fils de Jean Aspe et de marianne Gardes sa femme  tous domiciliés à Miglos......


Une autre information d’un journaliste indique que le couple avait quatre enfants.
Je reprends donc mon « bâton de pèlerin », mais je ne suis pas certaine de retrouver les actes de naissance.

Acte de naissance Jean Marie Aspe –  août 1857 - Miglos Ariège.
L’an mil huit cent cinquante sept et le douze août à cinq heures du soir devant nous ..... est comparu le nommé Aspe joseph dit Rulland aubergiste âgé de trente neuf ans demeurant à Miglos lequel nous a présenté un enfant de sexe masculin qu’il nous a déclaré être né en cette commune ce jourd’hui à midi de lui comparant et de Marie Pasturel ménagère agée de trente ans son épouse legitime et auquel il a déclaré vouloir donner les prenoms de Jean Marie les dites présentation et déclaration faites en présence de bacou Jean marie épicier âgé de trente quatre ans et de Paul halbert garde forestier âgé de cinquante quatre ans tous deux demeurant à Miglos
Mention marginale :
Marié à Toulouse le 24 octobre 1903 avec Anna Chenillaud.


Acte de naissance Louis Aspe – novembre 1861 – Toulouse.
Le deuxieme jour du mois de décembre l’an mil huit cent soixante un à quarte heures du soir, acte de naissance de Louis Aspe né le vingt neuf novembre dernier à huit heures du soir canal de Brienne n° 7 fils de jean Joseph Aspe dit Rulland aubergiste et de Marie Pasturel couturière mariés domiciliés même maison. L’enfant a été reconnu du sexe masculin suivant le certificat du docteur Delaye à ce délégué. Témoins : félix Boulanger menuisier âgé de vingt ans domicilié à Toulouse boulevard St aubin n° 9 et Blaise Fougerolle chaudronnier âgé de trente un ans domicilié à Toulouse rue des filatures n° 27 – amis des parents .....
Mention marginale :
Marié à Paris (13e) le 4 août 1904 avec Caroline Dorothée Catherine Lentz

Acte de naissance Victorine Aspe – janvier 1865 - Toulouse
Du vingtieme jour du mois de janvier l’an mil huit cent soixante cinq à dix heures du matin, naissance de Victorine Aspe née à Toulouse le dix neuf du courant à six heures du matin rue Dalmatie n°3 fille de jean joseph Aspe dit Rulland aubergiste et de marie Pasturel couturière mariés demeurant susdite rue n° 3 sur la declaration à nous faite par Aspe père.
L’enfant a été reconnu être du sexe feminin ainsi qu’il résulte du certificat de vérification de Mr le Docteur Cuson à ce délégué.
Témoins : pierre Deluc portefaix âgé de trente huit ans demeurant à Toulouse rue de la gloire quartier de terre Cabade et Chrisostome Autoc portefaix âgé de cinquante ans demeurant à Toulouse rue Colombette n° 41 amis des parents.....

Petite parenthèse, si vous permettez :
J’attire votre attention sur le fait que les enfants n’ont pas été présentés à l’employé de l’Etat Civil, afin de constater leur naissance et leur sexe, mais que c’est au vu d’une attestation établie par un médecin « à ce délégué » que l’acte a été enregistré.

-=-=-=-=-=-

L’avocat de la défense avait déployé tous les arguments possibles afin que son client, Jean Joseph Aspe, sorte de prison.
Non, il n’était pas coupable et pour preuve « comment cet homme qui a des difficultés à marcher aurait pu faire autant de kilomètres la nuit de l’assassinat. Comment, n’ayant pas une force herculéenne, aurait-il pu porter, seul, le corps de la victime ». Et puis, pour faire venir la larme à l’œil à tout l’auditoire : « Cet homme que son emprisonnement n’a pas permis d’être présent au moment du décès d’un de ses enfants. Ce père aimant à qui on ne laisse même pas la possibilité de pleurer avec les siens devant la petite défunte.... »

Car, en effet, la petite Victorine, âgée de quinze mois, décéda le 16 avril 1866.
Acte de décès - avril 1866 – Toulouse.
Du seizième jour du mois d’avril l’an mil huit cent soixante six à quatre heures du soir Décès de Victorine Sophie Aspe decedée ce jourd’hui à quatre heures du matin allee du cimetière terre Cabade, âgé d’un an trois mois née à Toulouse y domicilié susdite allee fille de Jean Aspe dit Rulland aubergiste age de quarante huit ans et de marie Pastourel couturiere âgé de quarante deux ans mariés ainsi qu’il en resulte du certificat de vérification de Mr le docteur Cuson à ce délégué : temoins domiciliés à Toulouse :  Bernard Baysse maçon âgé de soixante six ans rue faubourg arnaud Bernard – jean Cambard tailleur âgé de soixante dix huit  ans au capitole – non parents de la défunte....



Je n’ai pas trouvé la date du décès de Jean Joseph Aspe. Condamné aux travaux forcés à perpétuité, il fut envoyé au bagne de Guyanne.
J’ai donc repris mes sempiternelles recherches, infatigable et tenace, me disant que j’obtiendrai, peut-être, quelques renseignements en consultant les actes de mariages des enfants Aspe/Pasturel. J’étais optimiste !

Acte de mariage de Jean Marie Aspe – février 1879 – Toulouse.
Du sixieme jour de fevrier l’an mil huit cent soixante dix neuf à quatre heures du soir – Mariage de Aspe jean marie bourrelier domicilié à Toulouse rue des Coffrés n° 17 né à Miglos ariege le douze aout mil huit cent cinquante sept fils majeur legitime de Joseph Aspe absent présumé décédé ainsi que nous l’ont affirmé sous la foi du serment le future, sa mere et les temoins du mariage.... et de Marie Pasturel menagere domicilié avec son fils.... et de Delle Marie Julien fille de service domiciliee à Toulouse rue Alsace Lorraine né à Viane tarn le cinq juin mil huit cent cinquante un fille majeure legitime de Louis Julien et de marie Fabre décédés......
....Pas de contrat de mariage ......
En presence de : Guillaume fournier trente six ans, sapeur pompier – jean Tougne platrier vingt quatre ans – Sylvain Martin journalier soixante cinq ans – Charles Laclan journalier soixante dix sept ans, tous domiciliés à Toulouse......


Devenu veuf de Marie Julien, le 21 mai 1896, Jean Marie Aspe se remaria en 1903 avec une jeune femme divorcée, Anna Chenillaud.
Acte de mariage de Jean Marie Aspe – octobre 1903 – Toulouse.
Le vingt quatrieme jour du mois de octobre l’an mil neuf cent trois a dix heures du matin. Mariage de Jean Marie Aspe aubergiste domicilié à Toulouse rue St Charles 41 né à Miglos (ariege) le douze aout mil huit cent cinquante sept veuf de marie Julien décédée à Toulouse le vingt un mai mil huit cent quatre vingt seize fils majeur legitime de Joseph dit Rulland disparu de son dernier domicile presumé décédé ainsi que nous l’ont affirmé dans la foi du serment le futur et les temoins du mariage.... et de Marie Pasturel décédée, et Anna Chenillaud sans profession domiciliee à Toulouse même maison née à Cabariot (charente inférieur) le vingt deux juin mil huit cent soixante seize divorcée de Jean Baudet selon jugement rendu par le tribunal civil de Marennes même département en date du vingt neuf mai mil neuf cent et transcrit sur le registre d’Etat Civil le quatre mai de l’année suivante fille majeure legitime de alexandre Pierre et de Adeline Mége, décédés.....
Contrat de mariage le six du courant devant maitre Cathala, notaire à Toulouse......
En presence de : Louis Debrus comptable trente six ans – Antonin Bergé tourneur vingt sept ans – Jean Bergé camionneur vingt quatre ans – Gabriel Cantalou confiseur trente un ans, domiciliés à Toulouse.
Mention marginale :
Mariage dissous par divorce – tribunal civil de Toulouse le 10 août 1907 – transcrit le 20 octobre 1908.


Louis Aspe épousa Caroline Dorothée Catherine Lentz, le 4 août 1904 à  Paris (13e).
Aucun acte à vous soumettre. J’en suis autant désolée que vous ! Mais, sur Paris, c’est très compliqué !

Rien donc sur la date de décès de Jean Joseph Aspe, mais c’était couru d’avance. Mais, si vous avez l’occasion d’aller en Guyane, ce fut là-bas qu’il décéda, sur les bords du fleuve Oyapock. Il y a peut-être encore des registres concernant les bagnards, en cet endroit.
Par contre une piste, Marie Pasturel était décédée entre février 1879 et octobre 1903, un peu vaste... Mais l’acharnement paie !

Acte de décès – 11 mai 1879 – Toulouse.
Du douzieme jour du mois de mai l’an mil huit cent soixante dix neuf à deux heures du soir – décès de Marie Pasturel sans profession decedee le jour d’hier a sept heures du matin rue des coffres 17 a l’age de cinquante six ans née à Albi tarn domiciliee à Toulouse epouse de jean joseph Aspe cuisinier age de soixante trois ans fille de pierre Pasturel et de Marie Boizin maries decedes, ainsi qu’il résulte du certificat de vérification de Mr le docteur Woymicz à ce délégué. Témoins jean Bordes epicier âgé de cinquante deux ans rue Camissade 8  et charles Laclan journalier age de soixante sept  ans rue Bachelier 23........


Un journaliste avait écrit que le couple Aspe/Pastourel avait quatre enfants. Je n’en ai découvert que trois. Où est né le quatrième ? Malgré mon acharnement, je ne peux vous renseigner.
Sauf que......
Au hasard de mes pérégrinations archivistiques, voilà ce que j’appris.

Marie Pasturel était née le 23 octobre 1825, à Curvalle dans le Tarn et non à Albi comme noté dans son acte de décés.
Elle était la fille de Jean Pierre Pasturel et Marie Boizin. (on trouve aussi Voisin – devoisin - Boizin et de Boizin).
Acte de naissance – octobre 1825 – Curvalle.
L’an mil huit cent vingt trois, le vingt troisieme jour du mois d’octobre, par devant nous..... commune de Curvalle departement du Tarn est comparu Jean Pierre Pasturel forgeron agé de trente quatre an habitant la commune de curvalle qui nous a présenté un enfant de sexe feminin ne ce jour d’huy à onze heures du matin de lui declarent et de marie de boizin son epouse au qu’el il a declaré donne le prenom de Marie.
La dite declaration et presentation faites en presence de .... (illisible) Constans instituteur age de vingt huit ans et de andré Vaisse cultivateur age de quarante neuf ans .......

Ses parents décédèrent :
Marie Boizin, le 25 Juillet 1833 à Curvalle.
L’an mil huit cent trente trois et le vingt six juillet à huit heures du matin..... commune de Curvale departement du tarn sont comparus jean Pierre Pasturel age de quarante cinq ans forgeron habitant à Carmonel commune de curvale epoux de la defunte et Pierre favié cultivateur âgé de vingt sept ans habitant à Gaillardeux (.. dans la pliure du registre) commune de curvale lesquels nous ont declare que Devoisin marie cultivatrice âgée de quarante ans fille de defunt jean  Devoisin et catherine mialhe epouse de Pasturel declarant est decedée le jour d’hier à quatre heure du soir dans la maison de son mari au dit carmonel à la survivence de son epoux et de trois enfants nos avons signé le present acte de deces......

Jean Pierre Pasturel, le 2 Juillet 1845  Poulin ou Poulinet
L’an mil huit cent quarante cinq et le troisieme jour du mois de juillet à dix heures du matin par devant nous.... sont comparus jean pierre puech agé de soixante un an et baptiste favié agé de quarante cinq ans tous deux cultivateurs domiciliés en cette commune au lieu de Connac non parents mais voisin du defunt lesquels nous ont declaré que hier à onze heures du soir Jean Pierre Pasturel agé d’environ cinquante cinq ans forgeron demeurant à Connac né à Brasc de parlement de l’aveyron veuf en premieres noces de marie Devoisin et epoux en secondes noces de marianne galonnier est decede en notre commune dans son domicile sis à connac.......

En effet, Jean Pierre Pasturel avait épousé Marianne Galonnier, le 30 décembre 1834.
L’acte de mariage m’a appris que :
·         Jean Pierre Pasturel, fils de baptiste Pasturel, forgeron, et de Marie Bernadou, fileuse, avait vu le jour le 12 novembre 1790 à Lafontblanque commune de Lacaze.
Son père était décédé le 2 mars 1812 et sa mère, le 10 germinal an 12.
·         Marianne Galonnier, fille de Pierre Galonnier et de marianne .... (nom illisible sur l’acte) avait vu le jour le 7 fructidor an 7.
Son père décéda le 25 novembre 1827 et sa mère le 2 août 1813. Ils étaient tous deux cultivateurs.

En 1843, Marie Pasturel travaillait comme « fille de service » à Albi.
Avait-elle quitté le foyer paternel, en raison du remariage de son père ?
Agée de vingt ans, elle se retrouva « grosse », comme l’on disait alors.
Etait-ce des œuvres d’un amoureux qui ne l’épousa pas ?
Etait-ce du fait d’un homme de passage, voire suite à un viol ?

Peu importe à présent.

Marie Pasturel accoucha à la maison de la maternité d’Albi, le 13 juin 1843, d’une fille qui reçut le même prénom et le même nom que sa mère : Marie Pasturel.

Acte de naissance – juin 1843 – Albi.
L’an mil huit cent quarante trois le quatorze du mois de juin à quatre heures du soir par devant nous ...... a comparu Dame Véronique Dougados epouse Ladrech sage femme âgée de trente cinq ans domiciliée à Albi route de Lacaune laquelle nous a declaré que le jour d’hier à huit heures du soir la mlle Marie Pasturel fille de service âgée de vingt ans domiciliee en la commune de Paulinet canton d’Alban arrondissement d’albi est accouchée en la maison de la maternité sise à albi route de Lacaune d’un enfant du sexe feminin qu’elle nous a presenté et auquel elle donne les prenom et nom de Marie Pasturel fille de père inconnu. Les dites declaration et presentation en presence des sieurs antoine Roques meunier agé de soixante dix ans et andré fabreque cultivateur agé de soixante sept ans domicilié audit albi.....

Enfant sûrement non désiré, apparemment, car Marie Pasturel-mère ne reconnut sa fille que plus de dix ans après, le 22 août 1853.
Acte de reconnaissance – août 1853 – Albi.
L’an mil huit cent cinquante trois le vingt deux du mois d’aout a onze heures du matin par devant nous..... est comparu Delle Marie Pasturel fille de service âgée de vingt neuf ans née au lieu de Truel commune de Carval canton d’alban domiciliee à Toulouse hte garonne fille de defunts jean Pierre Pasturel forgeron et marie Devoisin mariés laquelle nous a déclaré qu’elle se reconnaissait mère d’un enfant de sexe feminin dont elle s’est accouchee en la maison de la maternité sise à Albi route de Lacaune le treize du mois de juin mil huit cent quarante trois à huit heures du soir inscrit sur les registres d’Etat civil de cette commune le Quatorze du mois de juin n° 202 sous les prenom et nom de Marie Pasturel fille de père inconnu la dite declaration faite en presence de jules arnaud employé d’octroi age de trente trois ans et barthelemy Coujaty tisserand âgé de quarante cinq ans domicilié à albi.......


Stop arrêt sur image ! Vous souvenez-vous de la date du mariage de Jean Joseph Aspe et Marie Pasturel ?
Oui ! C’est cela ! Le 14 septembre 1853.

Non, n’allez pas croire que Marie souhaitait avoir cette enfant oubliée pendant dix ans, comme demoiselle d’honneur !
Non !
Je suppose, et je ne pense pas être médisante, qu’après réflexions, Jean Joseph et Marie, souhaitant prendre une auberge à leur compte, avaient grand besoin d’une main d’œuvre à bon marché !
Lors du procès, en 1866, Marie Pasturel-fille avait vingt-trois ans.
Etait-ce elle, la quatrième ?
Je ne peux le certifier, mais c’est probable, n’ayant trouvé aucune autre naissance de fille  sur Toulouse.
Pour en avoir la certitude, il aurait fallu que je puisse consulter les registres de recensement, mais ceux-ci, en ligne, sont manquants à la période qui m’intéressait.


Famille Bonafous

Je vous ai déjà donné, dans les premières pages de cet écrit, des renseignements assez complets sur cette famille.



Louis Bonafous, Frère Léotade en religion, était le fils de François Bonafous, né le 30 septembre 1758 à Brassac dans le Tarn, et de Catherine « Bonafous » née le 26 novembre 1778 à Prémian dans l’Hérault.
Louis Bonafous naquit le 3 février 1812 à Montclar dans l’Aveyron.
Ses parents s’étaient unis le  28 septembre 1808, dans cette même commune de Montclar.
De tout cela, vous en avez déjà pris connaissance.

Son père, veuf de Claire Bonami, avait-il eu des enfants de sa première union ?
Louis Bonafous a-t-il eu des frères et soeurs ? Mais, si il en avait eus, pourquoi ceux-ci n’avaient-ils pas été entendus lors du procès ?
Je n’ai rien pu découvrir.

Devant toutes ces informations, j’eus une grande interrogation, toutefois, concernant « Marie Bonafous », mère de Louis.
Pourquoi son nom de jeune fille n’apparait sur aucun des actes jalonnant sa vie ?
Pourquoi cette mention « de père et mere inconnus » sur son acte de mariage ?

J’ai pensé, tout d’abord qu’elle avait été orpheline et bonne heure et qu’elle ne connaissait pas, en effet, le nom de ses parents.
Puis, me vint à l’esprit qu’elle pouvait être une enfant illégitime.... Mais, non !

Voici son acte de baptême.
Baptême Françoise Catherine – novembre 1778 - Premian (Hérault).
L’an mille sept cens soixante dix huit et le vingt cinquieme jour du mois de novembre a esté baptisée françoise catherine née d’yer fille legitime de du sieur Jean Guiraud premier consul et d’anne martin mariés du mas du mouly. Le parrain a esté jean jacques martin son oncle maternel la marraine françoise martin sa tante maternelle......

Au regard de ce document, Françoise Catherine avait pour nom de « jeune fille », Guiraud.
Alors, pourquoi ne l’a-telle pas donné lors de son mariage ? Je pense que je n’arriverai pas à résoudre cette énigme !
Et ses parents qui s’étaient unis à  Riols dans l’Hérault le 10 février 1771 avaient eu de nombreux enfants. J’en ai recensés neuf. Ce qui fait que Françoise Catherine avaient huit frères et sœurs.
Et avec cette nombreuse famille aucun n’a pu attester la filiation de la jeune femme ? Bizarre !

Acte de mariage – Février  - Riols (Hérault)
L’an mil sept cent soixante et onze et le dousieme jour de février ont étté conjoint en mariage sieur Jean Gairaud agé d’environ vingt et trois ans fils legitime de sieur joseph Gairaud (un mot illisible) et de feu demoiselle Rose Barthes  domicilié au mas du mouly paroisse de premian et de demoiselle anne martin agée d’environ vingt et deux ans fille legitime du sieur pierre martin et de demoiselle marianne Lignon.....
Je n’ai rien d’autre sur cette famille.
Ce que je peux ajouter, c’est que le « Procès Bonafous » fut une énorme erreur judiciaire.
Par ce modeste écrit, je souhaite, bien qu’il y ait prescription, contribuer à la réhabilitation de frère Léotade.


Famille Guilhomet (Guillonnet – Guilhonnet et même Guillounet....)

Et la victime décédée en janvier 1866, me direz-vous ?

Il m’a fallu, là aussi, faire preuve de patience et de détermination. Oui, mais cela ne suffit pas toujours.......

Marie Guilhomet était née, à Revel (Haute Garonne), le 11 août 1834. Ce qui lui faisait trente et un ans au moment de son décès.

Acte de naissance – août 1834 – Revel.
Du onzieme jour du mois d’aout mil huit cent trente quatre à dix heures du matin acte de naissance de Marie Guillonnet né le dit jour à huit heures du matin dans la maison des héritiers du sieur riviere dit Lafrite sise à Revel près de la barque au lieu dit de la guirguille fille de antoine Guillonnet charretier et de Pauline ramade maries et demeurant au dit Revel.
Le sexe de l’enfant a été reconnu etre feminin.
Premier temoin pierre antoine Moller Pueredon secretaire de la mairie âgé de cinquante un ans demeurant au dit Revel.
Second temoin pierre louis etienne Cailhasson agé de quarante deux ans demeurant au dit Revel.
Sur la réquisition à nous faite par le dit antoine Guillomet père de l’enfant agé de trente ans.

Quand Antoine Guilhomet et Pauline Ramade avaient-ils convolé en justes noces ? Je n’en sais absolument rien.
Avaient-ils eu d’autres enfants ? Certainement que oui, mais je ne peux vous en apporter la preuve.

Je ne peux, les concernant, que vous donner la date de leur décès respectif.

Acte de décès de Antoine Guilhomet -  décembre 1874  - Revel.
Du cinquieme jour du mois de décembre mil huit cent soixante quatorze à dix heures du matin – acte de decès de antoine Guilhonnet epoux de Pauline Ramade, decedé le dit jour à six heures du matin dans une maison du sieur Faure situé dans la ville du Revel, porte du four, roulier âgé de soixante sept ans né dans la commune de Lux, canton et arrondissement de Villefranche haute garonne, demeurant à Revel susdite maison fils de défunt.....
Les déclarants ci après nommés n’ont pas su nous faire connaitre les noms et prenoms des père et mere du defunt.
Sur la declaration à nous faite par le sieur joseph Daydé tisserand âgé de soixante cinq ans demeurant Revel qui a dit etre le voisin du defunt et par le sieur auguste Penavaire cultivateur âgé de quarante cinq ans demeurant au dit Revel qui a dit être aussi voisin du defunt.......

Lors de son témoignage, en 1866, il était noté que Antoine Guilhomet était âgé de soixante-douze ans.
Huit ans plus, tard en décembre 1874, son acte de décès mentionne : âgé de soixante sept ans.
J’aurais aimé trouver son acte de naissance, simplement pour tirer cette affaire au clair. Quel âge avait-il en 1866, et au moment de son décès ?

Acte de décès de Pauline Ramade – mars 1887 – Revel.
Du quatorzieme jour du mois de mars mil huit cent quatre vingt sept à dix heures du matin – acte de decès de Pauline Ramade veuve de antoine Guillounet decedee du jour d’hier à deux heures du soir dans la maison de l’hospice Roquefort située dans la ville de Revel menagère agée de soixante dix neuf ans né à avignoret canton de Villefanche haute garonne demeurant a Revel au dit hospice fille de defunt etienne ramade et de Elisabeth Tequi maries – sur la déclaration à nous faite par antoine Deville cultivateur âgé de quarante six ans et par antoine aymes journalier âgé de trente cinq ans tous deux demeurant au dit Revel et voisins de la defunte.......

Et la tête ? Et oui, la tête de la pauvre Marie.
J’aurais bien mon idée, un peu morbide toutefois, mais qui me parait très plausible.
Vous vous souvenez, Jean Joseph Aspe possédait un chaudron et nourrissait ses cochons ..... Je n’en dirai pas plus, je vois que vous avez deviné le cheminent de ma pensée....


Famille Conte

A ma grande honte, je vais achever cet écrit par un échec assez cuisant !
Rien de rien !

Conte, Jean-Bertrand, relieur, n’est nommé que « Conte relieur » dans tous les documents et ouvrages que j’ai consultés.
Aucune indication sur son physique pouvant, éventuellement, lui attribuer un âge et orienter les recherches.
Une phrase, toutefois, écrite en 1866 et concernant la période du premier meurtre « .... aussitôt son mariage huit ans avant.... », mais on parlait aussi de dix ans de mariage et d’un fils de dix voire douze ans. Pas précis tout cela !

Son épouse se nommait Angélique Pétronille Maitre ou Mestre. Elle avait une sœur, Thérèse  qui avait seize ans environs lors de son mariage avec Conte. Tous les calculs sont possibles, mais aucune certitude.
Thérèse a eu un enfant de son beau-frère. Le petit vécut quinze jours, selon les écrits dont j’ai pris connaissance. Mais où naquit-il ? Où décéda-t-il ?
Il avait été retiré à sa mère dès sa naissance, alors, il avait dû être mis en nourrice. Où ? La question reste posée.

Thérèse se serait fait courtiser par un nommé Alazar qui voulait la marier.
Il aurait fallu d’un grand hasard pour retrouver cet « Alazar » !

J’ai parcouru tous les actes de Toulouse, en long, en large et en travers.
Pas de Jean Bertrand Conte. Pas de naissance Conte. Pas de mariage Alazar/Maitre.

J’ai, tout de même, découvert qu’un certain Jean François Conte, fils de Jean Bertrand et de Angélique Pétronille Maitre, né en Haute Garonne (sans précision) avait épousé, à Paris, une demoiselle Marie Albine Augustine Dumaine, née dans l’Orne (sans autre précision), le 20
 Novembre.
Mais je n’ai pu avoir confirmation. Paris, c’est compliqué !

Après plus d’un mois de recherches, je baisse les bras. Pourtant, j’aurais aimé découvrir cette famille. Savoir si Angélique Pétronille qui avait témoigné contre son époux, avait fini ses jours avec lui.
Connaitre tout, tout, tout....et le reste ! Peut-être un jour .........




Sources :
·         Affaire Cécile Combettes – Assises de Haute Garonne – Toulouse –
L. Jougla – libraire – 1848.
·         L’affaire Cécile Combettes par Henry Pujet.
·         Les grandes affaires criminelles en France –
Sous la direction de Eric Alary – nouveau monde poche.
·         Différentes archives en lignes et notamment
celles de la Haute-Garonne et celles de Toulouse.
·         Démonstration de l’innocence de Bonafous de Jean Michel Cazeneuve.
·         Matricule 3146, le roman et l’histoire par Bernard Jean-Dami.

Grand merci aux journalistes du « Journal de Toulouse », sans leurs précieux témoignages, je n’aurai pu écrire avec autant de précision, les rebondissements de cette affaire.


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