mercredi 31 mai 2017

VOUS AVEZ DIT PERONNELLE ?

 

Ce mot est à l’origine un prénom et plus exactement, le diminutif du prénom Pérronne, dont le masculin est Perron, un dérivé de Pierre.

Il peut être aussi, une variante populaire du prénom « Pétronille ».

« Perronnelle » fut chantée. Oui, dans une chanson célèbre à l’époque et remontant au XVème siècle.

Voici la chanson dont il s’agit :

 

 

Av'vous point vu la Péronnelle
Que les gens d'armes ont emmenée ?
Ils l'ont habillée comme un page :
C'est pour passer le Dauphiné.

Elle avait trois mignons de frères
Qui la sont allés pourchasser.
Tant l'ont cherchée que l'on trouvée
À la fontaine d'un vert pré.

Eh ! Dieu vous gard', la Péronnelle !
Vous en voulez point retourner ?
- Non point, non point, non mes beaux frères
Jamais en France n'entrerai !

Recommandez-moi à mon père
Et à ma mère, s'il vous plaît.
Et à ma sœur la Catherine,
Qu'elle ne fasse pas comme moi.

 

 

 

Pour  quelle raison, ce mot désigna-t-il par la suite, une jeune fille ou une femme, sotte, bavarde et d’un caractère plus que difficile ?

Il y a sans doute un lien très étroit avec l’héroïne de la chanson dont je viens de vous parler et dont vous venez le lire les couplets. Cette « Perronnelle » qui part entre deux « gens d’armes », une mauvaise femme, ayant une mauvaise vie !

 

A moins que..... Ce mot pourrait être, également, une déformation de la « pironnelle », désignant une toupie et par extension, une « fille écervelée ».

 

Ce mot n’a plus cours aujourd’hui et je ne peux que m’en plaindre, car traiter une femme de « Péronnelle », c’est moins violent que d’employer, à son endroit, le mot « garce »...... voire pire !

 

Lorsque j’étais enfant, ma grand-mère utilisait ce mot, lorsque je faisais des bêtises..... (Eh oui ! J’en ai fait comme tous les enfants) ...... et haussant les épaules, elle lançait : « Quelle Péronnelle ! ».

J’aime la consonance de ce mot, que j’utilise aussi pour désigner, parfois, mes petites-filles. Mais quand je l’emploie, il prend le sens de « chipounette », qualifiant un enfant malicieux, facétieux, un petit plaisantin........ Plus dans le sens de «écervelée »....

Rien à voir avec une femme acariâtre.

 

 

Pour ce mot, Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » (Le Robert)

 

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