mercredi 26 juillet 2017

MASSICOTI ! MASSICOTON !

Massicoti ! Massicoton !

Vous connaissez, bien sûr, cet outil bien utile pour couper, droit, net et sans bavure, plusieurs feuilles en même temps ?
Mais, par contre, je suis certaine que vous ne connaissez pas l’origine de sa dénomination.
Ce mot est utilisé depuis 1877, et son inventeur aurait été bien fier d’apprendre, avant son décès, qu’il passerait ainsi à la postérité. Oui, une « vie presque éternelle » parce qu’un jour, il eut cette idée de génie.
Guillaume Massiquot, naquit à Issoudun dans le département de l’Indre, le 19 fructidor an 5. D’abord mécanicien, il exerça ensuite le métier d’imprimeur.
Imprimeur, me direz-vous ? Oui ! Et voilà pourquoi il avait grand besoin d’une « cisaille »
Autre question. Pourquoi « massicot » et non massiquot » ?
Tout simplement parce qu’une erreur s’est glissée dans l’orthographe de son nom sur son acte de naissance. Une « coquille », dirait un imprimeur !
Guillaume Massiquot déposa le brevet de son invention en 1844.

Maintenant, lorsque vous massicoterez, avec un massicot, faisant de vous un massicoteur massicotant, vous aurait une petite pensée pour celui qui ne sera plus, pour vous, un inconnu, je veux parler de Guillaume Massiquot.

ETRANGE !

Une question qui attend réponse

11 janvier 1782

Lettre au rédacteur des annonces
Le 27 décembre 1781, le Fosseyeur (sic) de la paroisse de S. Ouen la principale de Pont-Audemer, en creusant une fosse, dans le Cimetiere (sic), rencontra un cofre (sic), dont le bois n’a reçu aucune atteinte par le temps, les clous même n’ont point senti la rouille : le corps qui y est contenu est comme si l’on venoit de le mettre en terre, ainsi que les linges qui l’envelopent (sic) ; il est d’un blanc que rien n’a changé. C’est ce qu’a vu M. le Curé & M. Bunel, Prêtre de la paroisse. M. le Curé a fait recouvrir le cercueil de terre, & marquer la place ; il en a informé M. l’Evêque de Lisieux, & doit faire mettre une croix sur le lieu. L’on assure qu’il y a 25 ou 30 ans, M. Lebvel étant alors Curé, on trouva ce corps dans le même état ; on ignore la personne & le temps qu’elle est en terre : dans ce temps, il étoit d’usage de faire les fosses d’une grande profondeur, & l’on mettait plusieurs corps dans la même ; dans toutes les autres il ne se trouva que des ossements. On voudroit savoir les causes naturelles ou physiques qui peuvent avoir conservé ce corps jusqu’à ce jour, sans qu’il soit endommagé : à MM. Les Physiciens seuls appartient de traiter cette matiere (sic) ; nous les prions de nous faire part de leurs remarques.

Un bien curieux phénomène qui m’a semblé intéressant de vous soumettre.
Certains corps se conservent. Pourquoi ?

C’est justement la question qui est posée.

UN USURIER CONDAMNE !

Un usurier condamné

28 juin 1782

Le Parlement de Toulouse a donné depuis peu, contre un usurier, un juste exemple de sévérité : puisse-t-il  effrayer à jamais ces ennemis de leurs concitoyens, qui sacrifient à une cupidité criminelle, ceux qui ont besoin de leurs secours !
François Fournier Ravisson, Marchand du lieu de Fontavines, se faisoit un plaisir de prêter de l’argent à toutes personnes qui vouloient recourir à sa bourse, mais à raison de 60 pour cent d’intérêt : encore vouloit-il que l’on fît un cadeau à sa femme, à titre d’épingle, en faveur de la négociation. Il exigeoit de plus que l’emprunteur donnât un repas dans la meilleure auberge du lieu de sa résidence, à raison de 3 liv. par tête, de maniére (sic) que celui qui avoit besoin d’une somme réelle de 300 liv. étoit forcé, pour satisfaire aux conditions prescrites, de consentir sa lettre de change, ou son billet, de 498 liv. selon le calcul suivant :
Argent compté                         300 liv.
Bénéfice, 60 pour cent            180 liv.
Cadeau à la femme                    9 liv.
Repas pour 3 personnes             9 liv.
Total                                                  498 liv.
Le procès ayant été fait à Rabisson, Arrêt du 321 Septembre 1781, qui l’a condamné, pour fait d’usures & anatocismes, à être attaché au carcan, avec un écriteau devant & derriere (sic), portant ces mots : Usurier public, pendant 3 marchés consécutifs ; en 1200 l. d’aumône envers les pauvres du lieu de S. Agreve ; à 5 liv. d’amende envers le Roi, & au banissement (sic) du ressort pour 10 ans.
Cet Arrêt est rapporté dans le volume du mois de Mars 1782, des Causes célebres (sic) curieuses de MM. Desessarts & Richer, Avocats au Parlement.


60 % d’intérêt ! Voilà qui est criminel en effet.
Le repas ..... Il n’y a pas de petit profit !
Le cadeau à l’épouse ! Avec les intérêts qu’il prenait, cet homme aurait pu les payer lui-même.
Usurier, certes, mais aussi avaricieux !

J’aurais aimé vous en dire plus sur ce fieffé coquin ! Mais, il portait un nom bien courant et l’article ne donne pas trop de renseignements.
Après le procès, cet homme et sa famille ont sûrement plié bagages et sont partis bien loin, sans demander leur reste.


Les « Causes célèbres curieuses de MM. Desessarts & Richer, Avocats au Parlement » auraient pu me dévoiler les informations que je souhaitais. Les écrits y sont fort intéressants et il faudra que je retourne les consulter. Mais concernant l’usurier dont il est question, je n’ai rien trouvé.

mercredi 19 juillet 2017

JOURNAL DE ROUEN - MARS 1784

Un commerce immonde !

5 mars 1784

Arrêt du Conseil d’Etat du Roi, qui supprime le privilège exclusif de la traite des Noirs à Gorée & dépendances, & accorde en dédommagement, pour le terme & espace de neuf années, à commencer du premier Juillet prochain, aux Concessionnaires, Intéressés & Administrateurs de la Compagnie de la Guyane françoise, celui de la traite de la Gomme seulement, dans la riviere (sic) du Sénégal & dépendances, du 11 janvier 1784.

L’île de Gorée possède une bien triste histoire. La connaissez-vous ?

Gorée est une île du Sénégal, dans l'océan Atlantique, située à 4 kms au large de Dakar. Longue de 900 m, large de 300 m, elle a une superficie de 28 ha. Sa population s'élève à environs 1 000 habitants.
Gorée a été découverte, en 1444, par les Portugais qui commencèrent la « Traite des Noirs » en 1510.
En 1627, les Hollandais édifièrent un fort à Gorée, tandis que les Français s’installèrent le long des côtes.
Les Français fondèrent Saint-Louis en 1659, avant de se rendre maître de Gorée en 1677.
En raison de la qualité de sa rade, l’île devint le principal comptoir français d'Afrique occidentale, et le premier centre de commerce des esclaves.
La traite négrière contribua à renforcer la puissance des royaumes côtiers au détriment des Etats de l’intérieur.

S’ensuivit une rivalité entre Français, Hollandais et Britanniques pour le commerce de l’or, la gomme, les épices et les esclaves.
Finalement, la France obtient la totalité du Sénégal par le traité de Vienne en 1816.

Nommé gouverneur en 1854, Louis Faidherbe, Général français fonda Dakar en 1857 et en devient gouverneur. Il créa des contingents de tirailleurs sénégalais.
Les Tirailleurs sénégalais participèrent massivement à côté des troupes françaises aux combats de la Guerre de 1914/1918 :
·         180 000 hommes sont mobilisés
·         30 000 hommes sont tués
Ils participèrent également aux combats de la Seconde guerre Mondiale, et prirent part à la campagne d’Indochine (1945-1954) au cours de laquelle 2 300 Sénégalais y perdirent la vie.

Aujourd’hui, l'activité principale  de l’ile de Gorée est le tourisme. Elle présente des constructions coloniales d'une grande homogénéité, une esclaverie du XVIIIe siècle et plusieurs musées. L'île a été inscrite au patrimoine mondial par l'Unesco.

C’est en tout onze millions d’hommes, de femmes et d’enfants africains qui furent  réduits en esclavage entre le XVIème et la fin du XVIIIème siècle.



Commerce triangulaire, expression désignant le processus de la traite des Noirs de la fin du XVIIe siècle à la fin du XVIIIe siècle entre la France, l'Afrique et les Antilles. Les bateaux partaient de quatre ports : La Rochelle, Bordeaux, Le Havre et surtout Nantes (1 427 expéditions négrières de 1715 à 1789) qui fut le premier port négrier mondial au XVIIIe siècle. Ils embarquaient des verroteries, des armes, des bijoux. Arrivés en Afrique, au Sénégal le plus souvent, les négriers échangeaient leur cargaison contre des esclaves. Le voyage se prolongeait vers les Antilles, où près de 5 000 Noirs étaient débarqués chaque année en échange de sucre, de vanille et de différents produits tropicaux, rapportés en France pour y être vendus. L'armateur pouvait espérer 800 p. 100 de bénéfice ; la sécurité sur les mers était plutôt mieux assurée qu'au XVIIe siècle, et des dynasties de négriers assurèrent ainsi leur fortune : le Nantais Antoine Walsh arma 28 navires négriers à lui seul. Les révoltes d'esclaves étaient assez fréquentes à bord (17 pour les 427 expéditions de La Rochelle) et la mortalité, selon les cas, variait aux alentours de 15 p. 100 par voyage, ce qui était beaucoup plus que sur les navires hollandais.
Le commerce triangulaire permit largement l'édification des bâtiments les plus somptueux des grands ports négriers français et fut aussi en grande partie responsable de l'effondrement des anciennes sociétés africaines.



lundi 17 juillet 2017

QUE FAIRE ? Chapitre 16.



Dans la cour du collège, en ce jour de rentrée, ce fut pour la plupart des élèves un grand moment de retrouvailles. Eclats de rires, embrassades et potins de vacances emplissaient l’espace.
Les élèves s’inquiétaient peu de l’année scolaire à venir, profitant des quelques instants de sursis avant la sonnerie dictatoriale, les rappelant à l’ordre et imposant un silence que peu respectait.
Le principal  et le surveillant général, listes en main, appelèrent les élèves qui se regroupèrent à l’appel de leur nom, afin de former l’effectif de chaque classe.
Des cris de joie éclataient lorsque deux amis inséparables se retrouvaient ensemble.
Jeanne avait, comme tous les autres, retrouvé ses copains. Les discussions avaient tourné autour des vacances passées, mais pas si lointaines.
La vantardise était de mise, car chacun avait passé des moments inoubliables au superlatif plus, plus .....
Jeanne écoutait sans un mot, et son silence l’avait rendue, aux yeux des autres, totalement inintéressante, inexistante même !
Le brouhaha crescendo et decrescendo tour à tour, fut, à la fin de l’appel, accompagné du bruit des pas des rangs en marche et du claquement des portes ouvertes à la volée et retombant lourdement.

Dans la salle attribuée à son niveau, Jeanne alla s’asseoir tout au fond.
Ses amis, Océane, Lucie et Tristan, vinrent la rejoindre. Océane murmura :
« Ça va, Jeanne ?
Jeanne acquiesça d’un mouvement de tête.
« Ça a pas l’air. Tu n’as rien dit !
-          On se tait, cria le professeur qui aussitôt se présenta comme le professeur principal de leur classe et chargé de leur enseigner l’anglais.

Le prof cocha la feuille de présence et énonça la liste des fournitures indispensable pour bien travailler tout au long de l’année et que tous, bien évidemment, devaient se munir dès le lendemain. Puis, il demanda à chacun d’expliquer en anglais, bien sûr, ce qu’il avait fait pendant les deux mois de vacances, corrigeant prononciation et fautes grammaticales, rappelant la déclinaison des verbes irréguliers et précisant le vocabulaire. Des rires fusaient de temps à autre ainsi que quelques commentaires vite réprimés.

Arriva le tour de Jeanne qui sembla paniquée un instant. Puis, après quelques minutes de réflexions, elle prononça :
« Nothing !
-          Nothing ? répéta le professeur étonné qui s’attendait à tout sauf à cette réponse.
-          What did you do during the summer ? insista le professeur, pensant à une grande timidité de la part de son élève face aux autres.
Mais celle-ci répéta clairement : « Nothing ! »
Jeanne se mura alors dans un silence obstiné au point que le professeur n’insista pas et passa à l’élève suivante, Océane, qui se lança dans une interminable narration, une « british-tirade » que le professeur dut faire cesser afin de laisser la parole aux autres

Petit à petit, Jeanne s’isola du groupe d’amis dont elle faisait partie jusqu’à présent. Les autres, ne la trouvant plus intéressante la délaissèrent aussi.
Des amis ? Etaient-ils réellement des amis ?
Aucun n’avait cherché à savoir pourquoi ce « Nothing », et pourquoi, elle, si joyeuse était devenue si sombre.
Sombre ? Non, ils la trouvaient ennuyeuse, triste comme un bonnet de nuit, bêcheuse, même !

Ce fut ainsi, qu’au cours du premier trimestre, Jeanne s’était rapprochée d’une adolescente effacée, cible de toutes les farces et méchancetés des autres, tout simplement parce qu’elle ne possédait pas de portable et dont les vêtements étaient « ordinaires », et non des marques à la mode..... N’était-ce pas aussi, parce qu’elle était une bonne élève ?
Trop de différences forcent le rejet !

Jeanne et sa nouvelle amie, Solène, passaient beaucoup de temps ensemble à discuter et réviser les cours. Mais ne croyez pas qu’elles ne riaient jamais ! Non, du tout !

« Quel changement ! »  pensa Caroline surprise et ravie, en constatant les premières notes des contrôles de sa Jeannette.
Que s’était-il produit ?
Quel avait été le déclic de ce changement ?
Mais, elle n’osa formuler sa pensée à son ado de fille, mieux valait être prudente, se contentant d’apprécier à sa juste valeur, sa « nouvelle positive attitude ».


lundi 10 juillet 2017

Désertification médicale ?

On en parle beaucoup. Plus de médecin et surtout dans les campagnes.
Mais est-ce un phénomène dû à notre début de XXIème siècle ?
Pas sûr !

Vous en voulez une preuve ?

« Journal de médecine et de chirurgie pratiques à l’usage des médecins praticiens »
Année 1866

Monsieur le maire de Daubeuf-la-Campagne (Eure), informe les praticiens que sa
commune, située dans le canton du Neubourg, est privée de médecin depuis un an.

           
Alors ?

Convaincus ?