lundi 19 février 2018

CONTE POUR LES ENFANTS SAGES..... ET LES AUTRES

Vengeance de sorcière
Chapitre 5

Mais, ni le temps, ni les litres d’eau bénite ne firent rien à l’affaire, car huit jours après, les enfants étaient toujours en « l’état de légumes ».
Trop, c’en était trop !

Une mère, exaspérée par cette situation, lança :
« Si ça continue, ils vont finir par prendre racine ! Moi, je vais voir cette sorcière et on verra bien qui aura le dernier mot ! »

Il n’y eut, d’ailleurs, ni de premier ni de dernier mot, car après avoir effectué le trajet, au pas de charge, jusqu’à la cabane en rondins de bois, la femme, dont la colère s’était amplifié tout au long du trajet, trouva un papier cloué sur la porte :

« Inutile de me déranger, les enfants, et eux seuls, détiennent  la solution ! »

Alors, elle laissa se déchaîner son courroux sur la pauvre porte qui n’y était pour rien,  tambourinant des deux poings en poussant des hurlements de sauvage. Mais la porte ne céda pas. N’avait-elle pas récemment résisté aux assauts violents du vent ?


Cette pauvre femme de retour au village raconta son épopée, en oubliant tout de même d’évoquer ses hurlements et ses coups-de-poing.

« Que veut dire ce texte ? » se demandèrent les parents.

Puis ils posèrent la question aux enfants qui ne comprirent pas plus la signification du message.
Les nerfs commençaient à craquer côté enfants, mais aussi côté parents.
Que voulait la sorcière ?
Quelle vérité était censée connaître les enfants pour que cet envoûtement s’envole ?

-=-=-=-=-=-

Il advint, tout à fait par hasard, que la citrouille encombrée par son embonpoint fit chuter une chaise. Dans la petite église où tous les enfants-légumes étaient rassemblés, le bruit résonna comme si les cloches avaient été lancées à toute volée.
Confuse, la citrouille, lorsque le calme revint, s’excusa timidement :
« Je suis désolée, je ne l’ai pas fait exprès. »

A ce moment, tous se regardèrent. N’était-ce pas ce que voulait la vieille femme, avoir des excuses pour le comportement désagréable des enfants, pour cette comptine aux mots blessants, pour les pieds-de-nez ?

« C’est vrai qu’on n’est pas super gentils avec elle, dit le haricot vert
-          Si on ne peut pas rigoler ! lança la carotte
-          Tu serais contente, toi, si tout le temps, on se moquait de toi, suggéra le poireau

Et ainsi de suite, chaque enfant donna son avis.
Il était vrai que tout cela n’était qu’une farce faite par des chenapans, mais une farce qui sur le long terme avait pu, et tous en étaient conscients maintenant, faire beaucoup de chagrin à cette vieille femme.

« Ça coûte rien d’aller la voir et lui faire nos excuses.
-          Oui, mais faire des excuses veut aussi dire ne pas recommencer !
-          Comment on va s’amuser maintenant, si on ne peut plus embêter la sorcière ?


Cette dernière réflexion déclencha l’hilarité générale.

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