jeudi 29 mars 2018

Savez-vous où trouver un lopin ? .....


Un lopin

Vous avez déjà entendu cette expression : « Cultiver un lopin de terre » ?
Pourquoi lopin ?

(Que c’est agaçant ces personnes qui posent toujours des questions idiotes ! Ne trouvez-vous pas ?)
Enfin, revenons à nos moutons, ceux qui sont sur ce lopin de terre, justement !

« Lopin » est un nom masculin venant de l’ancien français « lope » qui, vers 1280, avait le sens de « morceau ».
Mais pas n’importe quel morceau ! Un morceau de nourriture, et plus particulièrement un morceau de viande et en plus......... un morceau de viande imprégné de poison, pour exterminer les loups.
Que les gens sont méchants, tout de même !

Ce fut au XVème siècle que ce mot pris le sens que nous lui connaissons aujourd’hui, celui de « petite surface de terre cultivable ».
Mais, un lopin est également un morceau de fer destiné à être façonné.

Et pour finir, sur une petite note « glamour » (n’en faut-il pas pour tous les goûts ?), dans l’argot de 1867 un lopin est..............................
Tenez-vous bien !
Un crachat ou un postillon.

Ah oui ! Mais ne dites pas que je ne vous avez pas prévenus !


Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

HISTOIRE DE VILLAGE - Le pire fut évité !


Le pire fut évité !

La toiture s’affaissa dans un bruit de tonnerre, éclaboussant alentour des gerbes de flammèches qui brillèrent dans la nuit noire et glaciale de cette mi-janvier.
Il n’y avait plus rien à faire à présent, que d’arroser copieusement les braises afin d’éviter que l’incendie ne se propage aux bâtiments tout proches.
Une chance que Pierre Jacques Coui et Nicolas Lambert passaient par la ruelle, celle dite à la Drouanes, et aperçurent des lueurs suspectes accompagnées d’une odeur qui ne trompait pas.
Ils stoppèrent aussitôt leur marche.

« C’est y qui y a l’ feu, par là ! s’exclama Pierre Jacques.
-          Faut prévenir les habitants, répliqua Nicolas en se précipitant vers le bâtiment dont la toiture auréolée de fumée commençait à s’enflammer.

Criant et tambourinant sur la porte, celle-ci s’ouvrit sur deux hommes en chemise qui, réveillés dans leur sommeil, ne réalisaient pas encore le danger qu’ils encouraient.
La mare, non loin, fournit l’eau que les quatre hommes charriaient à l’aide de seaux.
Alertée par le remue-ménage, Marie Elisabeth Dequatremare sortit du logement. En chemise, elle aussi,  elle avait juste pris le temps de jeter sur ses épaules un châle dans lequel elle s’enveloppait.
Apercevant son four dévoré par les flammes, elle s’écria en se signant :
« Sainte-Vierge, protégez-nous ! »

Les quatre hommes et vinrent rapidement à bout du sinistre. Mais, il ne restait rien du petit bâtiment.

-=-=-=-=-=-=-=-


Pour se remettre de leurs émotions, les hommes rentrèrent dans la demeure de la vieille Marie Elisabeth Dequatremare qui, les ayant précédés, avait déjà sorti des verres et une bouteille de goutte.

« Ça va aller, la mère ! dit Jean-Jacques. Avec l’Auguste, on va déblayer et tout reconstruire.
-          Oui, j’ vous remercie, les gars. Mais, j’ me d’mande comment l’ feu il a ben pu prendre. C’est y qu’on l’aurait mis ?


    -=-=-=-=-=-=-=-

Le jour pointait lorsque le maire d’Ecquetot, prévenu du sinistre, arriva sur les lieux. Il y trouva déjà afférés au déblayage des décombres, les deux gendres de Marie Elisabeth Dequatremare, Jean Jacques Declan et Auguste Heudebert Duval, ceux qui, en chemise précédemment, avaient pris le temps de se vêtir décemment.

Après les salutations d’usage, la conversation en vint aussitôt sur ce qui venait de se produire.
Une chance, c’était que le local où se trouvait le four n’était pas accolé au mur de l’habitation, mais à celui qui bordait la ruelle.
Puis, la question cruciale fut prononcée par le maire.
« Comment le feu a-t-il pris ?
-          Ça j’ sais point, déclara Jean Jacques Declan.
-          Les cendres avaient été couvertes avant d’ dormir ! ajouta Auguste Duval.
-          Pas de chandelles allumées ? s’enquit le maire.
-          Pour sûr, non ! s’exclama Auguste Duval.
-          Vous dormiez ? questionna encore le maire.
-          Ça oui, et bien en plus ! répliqua Jean Jacques comme à regret d’avoir été interrompu de cette façon dans son sommeil.

Auguste expliqua alors :
« D’puis qu’elle est veuve, on vient aider régulièrement la mère et comme y a pas d’ place dans la maison, on dort sur une paillasse dans le local où y a l’ four. Il y fait bon, en plus.
-          Avez-vous des voisins qui vous en voudraient ? Est-ce que vous pensez que ce pourrait être un acte de malveillance ?
Les deux beaux-frères se regardèrent, visiblement cette question les étonnait.
Des ennemis ?
C’était impensable !
L’affaire fut donc classée.
L’incendie ?
Un accident dû à un défaut de ramonage, rien de plus.

-=-=-=-=-=-=-=-

Marie Elisabeth Dequatremare, en ce jour funeste du 15 janvier 1836 où son four était parti en fumée, était veuve depuis peu. En effet, son époux, Jean Louis Darcy, était décédé le seize mai de l’année précédente, à l’âge de 71 ans. Depuis lors, ses deux gendres Jean Jacques Declan et Auguste Heudebert, maris respectifs de ses deux filles Marie Esther et Hilaire Elisabeth Chrétienne, venaient régulièrement et passaient, parfois, la nuit à Ecquetot.

Marie Elisabeth Dequatremare s’était unie en mariage à Jean Louis Darcy, le 16 thermidor an six. De leurs quatre enfants, seules les deux petites filles vécurent.
Hilaire Elisabeth Chrétienne, née le 25 nivôse an dix.
Marie Esther, née le 11 mai 1806.
Leurs deux garçons étaient décédés en bas âge. C’était ainsi.
Mais ne les avaient-ils pas retrouvés en leurs deux gendres ?

Après ce malheureux incendie, ils avaient d’ailleurs décidé, étant donné l’âge avancé de leur belle-mère, qu’elle ne pouvait rester seule.
Malgré ses protestations, Marie Elisabeth Dequatremare, veuve Darcy, se plia à la volonté de ses enfants.
Ce fut ainsi qu’elle quitta sa maison et la commune d’Ecquetot.

 
Un petit fait d’hiver,
recueilli dans les registres de délibérations du
Conseil Municipal d’Ecquetot, en date du  15  janvier 1836.




lundi 26 mars 2018



les odeurs....... celles que vous ne pourriez plus supporter !

Notre nez d’ « homme moderne » ne supporterait pas les odeurs du temps passé, que les « Grands de ce Monde » masquaient avec des parfums persistants et entêtants. 
C’est tout dire !
Je suis certaine d’ailleurs que ce ne devait pas toujours être suffisamment efficace.....

Promenons-nous dans les villes, par exemple, au début du XIXème siècle qui a vu l’apparition, en grand nombre, des manufactures dressant leurs cheminées vers le ciel comme des défis aux dieux.
Ces cheminées, justement, crachaient des fumées qui s’amassaient au-dessus des toits. Une cheminée, deux cheminées, trois........, et plus encore !
Un ciel de nuages au-dessous des nuages.
On ne parlait pas encore de « pollution », mais c’en était bien une, assurément.
Ne me dites pas que ses fumées étaient inodores.

Dans les rues, étaient déversés les seaux de nuit (garnis, les seaux) et des ordures de toutes sortes, dans une rigole en leur centre.
« Le haut du pavé », quelle expression significative !
En effet, c’était le seul endroit où il était encore possible de ne pas trop se crotter. L’odeur en était lourde d’arômes pestilentiels qui s’accrochaient au jupon des femmes.
Dentelles souillées et parfumées !
Le mouchoir que les belles-dames rangeaient dans leur giron ne leur servait nullement à se moucher, non. Ce n’était pas non plus un objet de coquetterie, loin de là. Son utilité était bien autre. Parfumé à l’extrême, elles appliquaient ce carré de tissu fin sur leur nez ou l’agitaient devant celui-ci, afin de ne pas être trop incommodées.

Les commerces dans les rues !
En voilà encore une source de mauvaises odeurs !
Même si, de la boulangerie,  se déversait une agréable odeur de pain chaud, celle des boutiques non loin de là, celles du boucher ou du charcutier, repoussait à outrance.
Pourquoi ?
Malgré plusieurs arrêtés municipaux l’interdisant, bouchers et charcutiers s’obstinaient à tuer les bêtes dans leur cour et à y laisser, là, les carcasses. Celles-ci pourrissaient lentement, dégageant des saveurs olfactives remarquables. Tout le quartier en profitait. Et puis il y en avait aussi pour les yeux, car petit à petit, ces carcasses devenaient amas informes grouillant de vers et survolés d’essaims de mouches.
Le fumet étant en fonction de l’avancée de la décomposition.

La ville avec ses « déchets verts » et ses boues retirées des mares et rivières qui stagnaient un bon moment avant d’être enlevés.
Le crottin des chevaux qui attendait, lui, d’être ramassé par quelques indigents qui en avaient fait la demande auprès du maire.
Eh oui, c’était un privilège de ramasser le crottin avec sa pelle et son seau !
Celui-ci servait d’engrais pour les jardins, mais aussi, séché, de combustible pour les cheminées.
Voilà l’environnement ! Le décor est dressé !

Je ne vous parlerai pas des belles maisons bourgeoises, non, elles n’ont aucun intérêt dans ce contexte, mais uniquement des maisons d’ouvriers, celles de ces bas quartiers défavorisés, souvent proches des cours d’eau qui prenant régulièrement leur aise, envahissaient les demeures.

Ouvrons la porte de l’une d’elles, voulez-vous ?

Première impression : ça vous prend à la gorge.......
Ça sent l’aigre, la fumée, le mauvais vin et les effluves des corps.
Ça sent l’humidité, le salpêtre, le renfermé......
Et c’est tenace !

Bien sûr, ce sont nos impressions d’ « homme moderne », car pour les habitants des lieux, c’était naturel.

Les maisons étaient sombres et peu aérées. Des familles, aux nombreux membres, s’entassaient là, souvent dans une pièce unique.
Seule la cheminée, utilisée surtout pour cuire les repas, donnait un peu de chaleur, mais pour avoir chaud, il ne fallait pas s’en éloigner de trop.
La nuit, les braises étaient couvertes de cendres pour éviter les incendies. La pièce refroidissait vite, dans la nuit flottait encore une odeur de lait caillé, un relent de soupe.....


A la campagne l’air était sain, la vie plus agréable, car il y avait un petit potager, quelques poules......
C’était presque le bonheur, car le bon air n’a pas de prix.
L’odeur dans les maisons était le même qu’en ville, certes, mais moins intense.
Si l’étable avec son mur en claire-voie jouxtant la pièce à vivre était entretenue, les senteurs aromatiques des bêtes et de leurs déjections n’étaient pas trop vives, le principal étant d’obtenir de la « chaleur animale », sans que ça coûte.
Qui dit bêtes, dit lait, fromages et voilà l’odeur qui envahit la maison, mais la porte reste ouverte lorsque le soleil donne, alors le lieu devient plus sain.
Cela n’empêchait nullement les odeurs de sueur après une journée de dur labeur et également des pets lancés sans retenus et du concentré des mauvaises haleines, sans oublier le fumet de fumier, ce fumier qui trônait au milieu de la cour.
N’oubliez pas que la toilette se faisait le dimanche matin, jour également où les vêtements étaient changés.

Quant aux petits besoins naturels, on les soulageait dans la nature qui se chargeait d’éliminer toute senteur !

Il y aurait encore beaucoup à dire, car l’hygiène a soulevé, de tout temps, bien des commentaires. Ce qui prouve, tout de même que quelques-uns en étaient incommodés.
Mais l’eau n’était-elle pas dangereuse, engendrant maladies ?

L’hygiène est toujours et encore un souci souvent involontaire pour certains et le restera tant qu’il y aura des logements insalubres et de la misère.

CONTE POUR LES ENFANTS SAGES........ ET TOUS LES AUTRES.


LE SECRET DE PAQUES


Ce fut par un bel après-midi de printemps que je vis le jour après avoir brisé la coquille devenue trop exiguë pour me contenir.
Je fus ébloui par un soleil radieux, aussi, je mis un certain temps avant de voir nettement mon environnement. Le monde me sembla bien vaste tout à coup et après mettre étiré plusieurs fois avec délectation, je décidai de partir à l’aventure.

Je me dirigeai vers la basse-cour où plusieurs mamans-poules semblaient fort actives.
Ma maman-à-moi devait s’y trouver.

Tout le poulailler était en ébullition. Chaque maman-poule préparait son nid avec application.

En me voyant, l’une d’elle m’interpella :
« Que fais-tu là, toi ? Tu ne vois pas que nous sommes occupées ? Va avec les autres poussins là-bas ! »

En disant cela, elle désigna de son aile un endroit où s’ébrouaient, autour d’une écuelle pleine d’eau, une horde de poussins semblables à moi, en poussant des piaillements aigus.

Je me dirigeai donc vers le lieu sans grand enthousiasme, en me posant la question :
« Pourquoi autant d’effervescence ? »

Noyé dans la masse jaune-poussin, personne ne sembla s’apercevoir de ma présence. Pensez donc, un poussin parmi les poussins, pas de quoi fouetter un chat !

Ce fut après un petit moment que j’entendis :
« Tiens, un nouveau ! »
Tous les regards se tournèrent vers moi, tous les becs restèrent ouverts de surprise.
Et puis, plus rien, chacun reprenant ses jeux où il les avait interrompus : recherches de petits grains, bonds frileux dans le récipient d’eau, batailles et chamailleries.

Derrière moi, l’atmosphère était au stress et l’agitation de plus en plus visible.

Je me suis mis à pépier, car je me sentais seul. J’aurais aimé voir ma maman.
Un autre poussin de couleur noire, ce qui me parut bizarre sur le moment, s’approcha de moi.

« Pourquoi pleures-tu ? me dit-il avec compassion.
-      Je veux ma maman, ai-je pleurniché.
-      Eh bien, répondit-il sans espoir de me consoler, tu ne la verras pas de si tôt. Si nous sommes regroupés dans la poussinière c’est qu’aucune maman n’aura de temps à nous consacrer avant quelques jours.
-      Ah ! fis-je, étonné, et pourquoi ?
-      Elles doivent pondre. 

Cette dernière réplique me parut bizarre, car instinctivement je savais que les mamans-poules avaient comme tâche principale de pondre, alors qu’est-ce qu’il y avait d’étonnant à cela, et pourquoi cette fonction prenait-elle, aujourd’hui, une dimension hors norme ?

Je regardai mon compagnon avec attention. Il était le seul poussin noir de la poussinière et semblait plus petit que les autres. Malgré tout, cela ne semblait pas le gêner. Différent, il l’était par la couleur et cela lui donnait une personnalité particulière. Je me mis à l’admirer et je fis tout pour devenir son ami.
S’apercevant que je l’observai, il me fit un clin d’œil.

« Tu n’as pas faim ? me demanda-t-il.
-      Un peu, lui répondis-je, mais je ne sais pas quoi manger. Je voudrais ma maman, elle pourrait m’aider.
-      T’as la tête dure, toi ! répliqua aussitôt Poussin-Noir – en effet, j’avais décidé de l’appeler ainsi, sans le lui dire, bien sûr - je viens de te dire que ta mère, elle n’est pas disponible, alors tu ferais mieux de te débrouiller tout seul. Regarde-moi ! »

Et Poussin-Noir gratta le sol de sa patte. Cette opération laissa apparaître de petites graines qu’il picora.

« Tu vois, conclut-il, ce n’est pas compliqué. »

Je me mis donc, sans entrain, à la tâche. Je grattai le sol mollement, ce qui, dans un premier temps, ne donna aucun résultat.
Poussin-Noir me regardait en opinant du bec, constatant ma mauvaise volonté. Ne souhaitant pas le voir se détourner de moi, je pris le parti de faire des efforts et je grattai, grattai, grattai jusqu’à voir quelques petites graines.

« Eh bien, voilà ! Tu as enfin compris. Maintenant prends un grain dans ton bec et avale ! »

Je fis donc ce qu’il me conseilla, mais ce ne fut pas très agréable, et le plus difficile fut au moment d’avaler. Oh la la, pas évident !!

Satisfait visiblement de son élève, Poussin-Noir se remit à fouiller le sol.

Fatigués après tant d’efforts, nous nous blottîmes les uns contre les autres et nous endormîmes.
La poussinière plongea alors dans un profond silence.

Du côté du poulailler, ce n’était pas la même chose, pas le temps de sommeiller !

Un « cocorico » tonitruant réveilla toute la petite troupe qui reprit très vite son activité de grattage, becquetage, picotage.

Entre deux grattages, sans résultat, je me rendis compte très vite que les grattages n’étaient pas toujours lucratifs, je hasardai une question à haute voix.

« Pourquoi les mamans sont-elles occupées ? »

Plus un bruit, tous les poussins avaient relevé la tête, médusés, les yeux exorbités.

Je me sentis honteux, tout à coup, avec une forte impression d’avoir dit une ânerie, ce qui était un comble pour un poussin.
Je n’osai plus bouger, cloué au sol, le coeur battant.

« Il sort d’où celui-là, lança un de mes congénères.
-      Il est né d’hier, lança Poussin-Noir, c’est normal !
-      Ah, il est né d’hier, alors c’est normal ! »,  lancèrent les autres en chœur, mais aucun ne répondit à la question posée et je restai là, aussi ignorant aujourd’hui qu’hier.

Je me résignai donc à rester ignorant, quand Poussin-Noir prit la parole.

« C’est bientôt Pâques, voilà pourquoi il y a tant de travail du côté du poulailler.
-      Pâques ? ai-je demandé.
-      Pâques, rétorqua un autre poussin, est la période la plus active pour les mamans. Elles doivent pondre le plus d’œufs possibles et il s’est instauré entre elles un concours à celle qui aura eu la meilleure production. Plus question de faire des poussins pendant cette période, uniquement des oeufs que la fermière vient ramasser tous les matins.

J’appris un peu plus tard que la « fermière » était la personne au grand tablier qui venait, chaque jour, jeter sur le sol les petites graines que nous picorions, en criant d’une voix stridente :

« Piou ! Piou ! …. Poulettes ! Poulettes ! …. Petits ! Petits ! Petits ! »

« Voilà, tu sais tout, reprit Poussin-Noir. Là-bas, c’est une vraie usine-à-œufs et tu ne verras ta maman qu’après le jour de Pâques. »

Il ne me restait plus qu’à attendre « Pâques ». Ne voulant pas paraître idiot, je n’ai pas osé demander quand était « Pâques », je verrai bien plus tard.


Quand le jour de Pâques arriva, je le sus en effet, car toutes les cloches de l’église du village se mirent à carillonner. Quel tintamarre !
Cela résonnait de partout et mon cœur se mit à battre très fort.

Ce que je n’ai pas tout à fait compris, mais je le découvrirai bien un jour, c’est pourquoi, ce jour-là, les œufs ramassaient n’étaient pas tout à fait comme les autres, ceux pondus par nos mamans………
Ils étaient en chocolat !


mercredi 21 mars 2018

Qu'avez-vous sur la tête ?


Savez-vous ce qu’est un galurin ?

Oui, allez-vous me répondre, un chapeau !
Certes, mais quel genre de chapeau ?

Et bien voilà.........

Au XIIIème siècle, le chapeau de fauconnerie se nommait, « un galeron », mot provenant sans doute du latin « galerus » désignant un « bonnet de fourrure » puis avec le temps,  « une perruque ».

Vers 1540, le mot « galere » était attribué à toute sorte de couvre-chef.
Puis « galere » devint, en 1866 « galurin ».
Vers 1881, « galurin » fut abrégé en « galure ».

« Galurin » passa ensuite dans le langage populaire.

Elémentaire mon cher Watson !



  Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert.

HISTOIRE DE VILLAGE - Médisances......


 Médisances......

Je déteste les gens médisants, ceux qui cherchent à faire des ragots de tout et de rien, à amplifier les choses pour créer des querelles qu’ils regardent ensuite en s’en délectant, ceux qui aiment les cancans !
Vous voyez ce que je veux dire ?
Et.... vous voyez aussi de qui je veux parler ?
Non ?
Réfléchissez un peu ......  Encore un peu.....
Ça y est ? Vous y êtes !

J’ai encore « fauté » ! Oui, je ne peux pas m’en empêcher.
Aussitôt que je mets mon nez dans un registre, il faut que je déniche, même  « l’indénichable », et voilà que je viens de trouver une mine à cancans.

Il s’agit des déclarations de grossesses faites en mairie par les jeunes filles.
Elles devaient ainsi décliner leur identité, leur filiation, leur état de grossesse en nombre de mois et le nom de celui à qui elle devait leur état.
Je suppose qu’il y eut de nombreux procès, certaines demoiselles profitant de leur mésaventure ou bonne aventure, pour choisir le nom d’un père parmi les jeunes hommes non dénués de biens, afin d’en tirer profits.

J’ai donc relevé plusieurs déclarations afin de voir quand était né l’enfant, si il avait été reconnu et par qui, et si il y avait eu mariage par la suite.......

Vous avez le droit de me huer.....  Je suis incorrigible. Mais reconnaissez que ma démarche est plaisante.

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Le 31 juillet 1817, Demoiselle Marie Marguerite Picard déclarait être enceinte de six mois environ, des œuvres de Zacharie Durand. Il était vrai qu’elle affichait une ventrée qui ne pouvait que sauter aux yeux.
Depuis le décès de sa mère, Marie Anne Hue, survenu le 13 août 1816, Marie Marguerite tenait le ménage de la maison paternelle. Son père, Philippe Picard, en apprenant la grossesse de sa fille, regretta bien l’absence de sa défunte. Elle aurait su quoi faire, elle. Elle aurait su faire quoi, en fait ? Rien de plus que lui. Il n’y avait qu’à attendre. Le petit n’y était pour rien et puis ce n’était pas son affaire. Et dans ce cas, les femmes étaient les plus compétentes !

Quand le moment arriva, le futur grand-père laissa les femmes entre elles. Pas son affaire non plus ! Il fallait laisser la nature faire, pas vrai ?
Mais ce ne fut pas sans fierté qu’il alla présenter, le 12 novembre 1817, à la mairie de Marbeuf, le gaillard qui donnait déjà de la voix. Ce qui fit dire par certains :
« Mais c’est un braillard ! On voit bien de qui il tient ! »
Peu importaient les réflexions ! Le petit allait bien et sa fille aussi. C’était l’essentiel.
Le nouveau-né qui avait vu le jour le 11 novembre 1817 à midi, fut déclaré sous le nom de sa mère, « Picard », et reçut les prénoms de « Martin Modeste Ursin ».

Et le père ? Il refusa la paternité de cet enfant. Pas le sien !
Et bien sûr, il n’était pas question d’épouser la future mère !
Et puis, n’était-il pas préférable de ne pas se marier, plutôt que de vivre un mauvais ménage ?
D’ailleurs, le destin régla le dilemme.
En effet, le petit Martin Modeste Ursin décéda  le 26 novembre 1817. Il n’avait que quatorze jours.
C’était ainsi, beaucoup d’enfants mouraient dans les premiers mois suivant leur naissance.
Et les mauvaises langues de dire, d’un air entendu, en apprenant le décès :
« Forcément.... un enfant du péché !....... »
Comme si, les petits, à peine nés, portaient le poids des « fautes » de leurs parents et devaient en supporter les conséquences !

Pas de mariage, alors ?
Mais oui ! Deux !
Celui de Zacharie Durand, mais avec une autre jeune fille, du nom de Marie Catherine Lefebvre et que l’on célébra le 18 août 1821.
Et celui de Marie Marguerite Picard, le 29 janvier 1818 avec un certain Philippe Damois. Un gars de Criquebeuf-sur-Seine.

Concernant Marie Marguerite Picard et Philippe Damois, ils vécurent à Marbeuf toute leur vie. Ils n’eurent pas de descendance.
Philippe Damois partit le premier, le 13  avril 1853.
L’année suivante, juste après la Noël, le 29 décembre 1854, Marie Marguerite Picard le rejoignit.

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Marie Barbe Françoise Soligni, âgée de vingt-deux ans, déclara aussi une grossesse de six ou sept mois, en mairie de Marbeuf.
En ce cinq août 1817, les mains sur son ventre arrondi, elle avoua sa « faute » et donna le nom du géniteur, Pierre Godard qui demeurait à Vitot.
L’enfant vint au monde, le mardi 28 octobre 1817 et fut présenté à l’officier d’Etat Civil qui enregistra la naissance du petit qui avait reçu les nom et prénoms de Soligni Jules Delphin Florentin.
Mais je n’ai rien trouvé par la suite et surtout pas de mariage.
Marie Barbe Françoise aurait-elle quitté Marbeuf et ses alentours, au bras d’un galant, père ou non de son enfant ?

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Quand Victoire Hareng vint annoncer, le 8 octobre 1833, qu’elle attendait un enfant des œuvres de Mathurin Leroy, il sembla à l’employé de mairie de Marbeuf que le tour de taille de la demoiselle n’était pas réellement en rapport avec le nombre de mois annoncé.
Un doute lui   parcourut l’esprit, mais, comme il était là pour prendre note des déclarations de grossesses, il le fit. Après tout, certaines femmes ne prenaient pas toujours une ampleur hors du commun !
La famille de Mathurin Leroy, par la rumeur publique (encore elle !) eut connaissance de la déclaration de la demoiselle. Il n’était pas question de se laisser embobiner de la sorte. Même si la jeune fille, âgée de dix-huit ans, était plaisante, elle ne pouvait être enceinte de leur fils. Pas question de prendre le rejeton d’un autre ! D’ailleurs qu’est-ce qui prouvait qu’elle était bien enceinte et  de sept mois en plus. Avec la silhouette fine qu’elle avait, pas possible !

Pour ne pas se laisser avoir, la famille demanda à ce que la jeune fille soit examinée par un médecin.
Ce fut au Docteur en chirurgie et accoucheur, le sieur Jean Marie Joseph Gaulliart, que revint la charge de statuer.
Le 18 octobre 1833, il établissait le certificat suivant :
« ............... j’ai examiné hier dix sept du présent, Victoire Harent à l’effet de savoir si elle était enceinte ou non, après avoir exploré l’utérus j’ai reconnu qu’elle ne l’était pas ou si elle l’était, elle l’est de peu de temps........ »

Alors ?
Alors cela donna sans doute des idées aux deux jeunes gens, car le 20 juin 1834, un petit Amand Mathurin montra le bout de son nez.
« Amand » du prénom de son grand-père, François Amand Harent et « Mathurin » du prénom de son père, Mathurin Leroy.

L’histoire ne s’arrêta pas là.
Deux ans plus tard, le 23 juin 1836, Victoire Hareng et Mathurin Leroy convolaient en justes noces et reconnurent avoir « pris un peu d’avance sur leurs épousailles ». Le petit Amand Mathurin fut ainsi  légitimé par le mariage de ses parents.

Je ne peux m’empêcher de penser à une manœuvre, bien habile, de la part de la jeune fille, afin d’attirer le regard de l’élu de son cœur.
Mais, bien sûr, je suis peut-être médisante ! Non ?

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Malgré cette loi datant de 1556, exigeant que les jeunes femmes non mariées ainsi que les veuves, déclarent leur état de grossesse, certaines arrivaient tout de même à cacher leur état et accouchaient clandestinement.
Un grand nombre de nouveaux nés étaient déposés au tourniquet des hospices avec pour seules mentions, celles de leurs prénoms et si ils avaient reçu le baptême. D’autres, moins chanceux, étaient retrouvés sans vie dans les mares ou cours d’eau, lâchement assassinés par celles qui leur avaient donné et repris la vie en peu de temps. Pour la plupart, des femmes qui, domestiques de ferme ou ouvrières de manufactures, avaient été forcées par des hommes sans scrupule ou encore des jeunes filles ayant cru à de trop belles paroles pour être vraies !

mardi 20 mars 2018




"Les odeurs"
C'était bien là le sujet de ce mois
Deux articles m'ont été adressés. 
je remercie les deux courageux écrivains.

Je vous en fait part afin que vous en preniez connaissance.
Vous constaterez qu'ils sont bien différents l'un de l'autre.
Dites-moi ce que vous en pensez.

En attendant vos commentaires,
cela va me laisser un temps supplémentaire pour vous adresser le mien...............


Premier texte

Je suis lasse, lasse de sentir les mauvaises odeurs :
-          Je pue
-          Tu pues
-          Il pue, ça pue…
-          Nous puons
-          Vous puez
-          Ils puent…

Non mais sans blague !!

Coupons notre nez, pour ne plus sentir !
Que c’est laid un nez ! 
Mais croisez quelqu’un à la fête du village et imaginez-le sans nez…
Je trouve cela très amusant !

Redevenons sérieux :
Les odeurs,
Amis, quel bonheur !
Si nous n’avions pas de nez, nous ne sentirions pas :
-          La couche du bébé qui est sale et qu’il faut changer !
-          L’odeur de la confiture dans la marmite
-          Les odeurs du soleil le matin,
-          L’odeur du feu dans la cheminée
-          Les champs en cours de fenaison
-          Le vin qui aurait la même odeur que l’eau
-          La viande bien faisandée,
-          Le lait frais…
-          La pluie qui arrive…
-          Le bois qui brûle dans la cheminée
Je vous le dis amis, vive notre nez !
-          Tant pis si nous devons supporter l’odeur de l’étable qui jouxte notre lit !
-          Tant pis pour nos odeurs de transpiration,
-          Tant pis pour la soue du cochon,
-          Tant pis pour les fientes de poules,
On appréciera d’autant plus :
-          La paille neuve pour la ménagerie
-          Le prochain lavage de printemps avec la cendre
-          Le bain dans la rivière,
-          La lavande récoltée l’année dernière
-          Aérer le logis aux beaux jours
-          Vivre à l’air libre

Les odeurs, nos odeurs sont affaires d’habitudes. Il faut faire avec…
Nous, gens de la campagne supportons nos odeurs et celles de nos animaux.
Nous aurions bien du mal à vivre en ville et voir courir et sentir les eaux sales dans les rues !

Allons après toute cette réflexion, j’ai grande envie de sentir meilleur…
Ma cousine m’a ramené de l’eau de Grasse, pour mes 15 printemps. Cela fait longtemps. Quels souvenirs cette année-là ! Exceptionnellement aujourd’hui, je m’en vais m’y mettre une petite goutte derrière l’oreille, là où le Gustave il aime bien y mettre son nez…
A bientôt !

B.D.


second texte

Les dernières sensations d’un défunt restent celles les plus marquantes de sa vie. Je peux dire ceci en connaissance de cause, je travaille dans le domaine. Certains me diront que c’est un peu morbide, même de mauvais goût, mais il reste que, pour identifier proprement l'environnement de nos ancêtres, on n’a pas trouvé mieux. Quand une personne est à l’article de la mort, les sensations qu’il éprouve reste gravés dans son cerveau, un peu de la même manière qu’on grave un 78 tours : les bruits, les odeurs… Toutes les sensations de la dernière minute de sa vie sont préservés avec une incroyable clarté. Mon travail, à moi, reste à revivre ces moments pour analyser leur entourage et pouvoir plus facilement comprendre la vie de nos ancêtres. Une des principales difficultés de mon métier reste le fait que les mourants ferment souvent les yeux en leur dernière heures… Il faut alors utiliser les autres sens pour explorer les lieux, chose plus facile à dire qu’à faire. Sauf pour moi. Je suis aveugle. Je l’ai toujours été. Mon monde n’est que odeurs, bruits et touchers. C’est pour ça qu’on m’appelle toujours pour les analyses au laboratoire : je suis un des meilleurs dans le métier, c’est tout. Je m’allonge dans la capsule qui va me connecter aux derniers instants du mort. On appelle affectueusement la machine le gramophone dans notre domaine. On m’a déjà donné le vrai nom une fois, mais il était tellement complexe que je l’ai immédiatement oublié. Je me détends tranquillement, chassant de ma tête toutes pensées inutile : il faut avoir l’esprit ouvert pour être capable de Recevoir proprement. Je n’aurai qu’une minute pour déceler le maximum d’informations et qu’un essai : après cela, les sensations gravés seront trop dégradées pour être lues. Le gramophone vibre un instant avant de commencer son opération, me plongeant dans une torpeur soudaine. Où suis-je? J’ai les yeux fermés, mon souffle rauque et faible réussi difficilement à passer entre mes lèvres. Je suis si fatigué, je n’arrive même plus à ouvrir les yeux. Le froid qui m’entoure me givre les lèvres et, malgré l’épaisse couverture que j’arrive à deviner sur mon corps, je sens mon corps raidit, mes articulations comme figés, gelés. Je prends une profonde inspiration qui sort en toux brutale. L’odeur boisée, adoucie de vanille et fraîche du foin embaume la pièce, un bois que je connais mais que je peine à déceler : l’épaisse nappe âcre de fumée du feu que j’entends crépiter non loin m’empêche de me décider. Je peux sentir ce bois inflexible sous mes doigts empoussiérés. Pourquoi sont-ils couverts de cette fine poussière? Une nouvelle quinte de toux déchire mes pensées tandis que j’ai l’impression d’essayer de cracher mes poumons. Je sais que ce sont mes derniers instants, mes derniers moments en ce monde et pourtant, pourtant je suis si seul. J’inspire de nouveaux profondément. Ma sueur maladive emplit mes narines de leur senteur salé et musqué, mêlée à des odeurs de transpiration plus saines mais malheureusement plus anciennes, vestiges d’un temps où je n’étais pas cloué en ce lit. Un vent, aussi léger que glaciale siffle au travers du carreau brisé de ma fenêtre, amenant avec lui autant de joie que de tristesses. Au-dehors, je peux sentir le potage de pomme-de-terre, de carottes et de panais, l’odeur de ceux qui vivent, ceux qui ne sont pas à mes côtés en mes derniers moments. Pour autant, le vent fait circuler l’air en ma chaumière, éloignant de mes poumons ma sueur pour m’amener de nouveau le bois avec une soudaine clarté : vanille, foin et... noix de coco. J’essai de soupirer mais sans grand succès, une contraction soudaine de ma poitrine me faisant grimacer. La douleur s’étend et s’accélère. Je ne veux pas être seul, j’ai si peur, il fait si froid, si noir. Pourquoi n’ai-je pas le droit à la chaleur de nouveau? Le feu est si proche et pourtant si loin… Je peux entendre les rires et chants des personnes que je connaissais au-dehors, des chants qui autrefois emplissaient ma propre gorge, ma propre bouche. Je serre les poings, mes doigts crissent de la poussière qui les enveloppent tandis que j’essai, une dernière fois, d’emplir mes poumons de cet air, de pouvoir chanter une dernière fois ces paroles. L’air qui s’engouffre entre mes dents porte en lui l’odeur sèche de terre et de bois du charbon et, quoi que je fasse, je n’arrive pas à l’expirer. Cet air qui porte en elle l’odeur de l’ensemble de ma vie, refuse de me quitter tandis que je reste là, bloqué, les lèvres entrouvertes, le visage crispé de douleur. Aucun son ne peut s’échapper de ma gorge, aucun cri final marquant la fin de ma vie, pour dire aux autres que j’ai existé. Cette odeur de charbon est la seule témoin de mon passage, la seule qui ai voulue m’accompagner jusqu’au bout. Le charbon a été ma vie, ma mort et mon seul témoin. La douleur, omniprésente maintenant, pernicieuse, vicieuse et insipide me paralyse et me vole rapidement le reste de mon corps. JeLe gramophone vibre au-dessus de ma tête et je cligne des yeux, le souffle rauque, emplissant mes poumons de l’air aseptisé, purifié du laboratoire. On ne nous laisse jamais vivre les dernières dix secondes: ce serait trop traumatisant. Mon corps entier tremble tandis que je masse mon torse. Les sensations que j’ai vécu m’ont semblés si réels, je pouvais sentir l’étreinte de la mort sur mon corps. Je prends quelques instants pour reprendre mes esprits avant de pousser le haut de la capsule. “Alors?” me demande l’assistante. “Un mineur du nord de la France, sans aucun doute. Le chêne pédonculé, l’odeur du charbon, le potage, les chants, le froid.” Je ne suis jamais très bavard lorsque je reviens d’une de mes reconnaissances. Cet homme était mort avec la certitude d’être seul, oublié de toutes et de tous. Pourtant, moi, je me souviendrai de cet inconnu aux doigts poussiéreux de charbon. Je me souviendrai de sa peur et de sa dernière bravade devant sa fin, même si, au final, il n’a pas pu laisser échapper son cri. Repose maintenant en paix, mineur du nord, tu n’es pas oublié.

C.L.

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