mercredi 23 mai 2018

Ne vous chamaillez surtout pas !



 Le scoop du jour !

On se « chamaillait » déjà au début du XIVème siècle !
Eh oui !

Et même avant d’ailleurs, mais pas avec les mêmes mots...
Le verbe « chamailler » est le mélange de deux autres verbes, plus anciens ceux-là.
·         « Chapier » (1080), mot sympathique car exprimant l’action de tailler en pièces et de frapper (rudement d’ailleurs) en combattant.
·         « Maillier » (1175), tout aussi guerrier, signifiant « donner des coups ».
Comme vous l’avez deviné, ces deux verbes trouvaient leur emploi dans le langage des soudards.

En 1540, « chamailler » fut utilisé à la forme pronominale. A partir de cette date, on SE chamaillait.
Cette nouvelle forme verbale amoindrit peu à peu la violence du mot  qui ne trouva son emploi que dans le cas « d’une dispute au sujet de futilités ».

Au milieu du XIXème siècle, une chamaille était tout simplement une dispute.
Un chamailleur (chamailleuse au féminin) désignait, à cette même époque, un combattant. Ce mot a laissé la place à « qui aime se chamailler ».
« Un chamaillis », depuis 1541, mais sorti d’usage à la fin du XVIIIème siècle, n’était autre qu’une querelle confuse, accompagnée d’un excès de tapage. Charmant pour les voisins !

De tout cela, seul le nom « une chamaillerie » a résisté au temps. Nous le devons à Madame de Sévigné qui l’employait souvent dans ses écrits. Avait-elle donc tant de désaccords que cela dans son entourage ? Non, peut-être tout simplement des réflexions aigres-douces qui s’achevaient par des bouderies persistantes ou des mots d’esprit....

Voilà ! Je vous souhaite une journée calme et paisible, sans chamailleries et j’espère que vous ne me chercherez pas querelle d’avoir « déterré  l’épée de guerre » des chamailleurs.


Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert.



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