vendredi 26 octobre 2018

Maous !


Maous costaud !!!      

Maous ?
Ce mot est attesté au début du XXème siècle. Bien que d’origine obscure et incertaine, il proviendrait, peut-être, d’un mot angevin « mahou » désignant quelque chose ou quelqu’un de lourd, d’obtus, de désagréable.

Ce qui est certain, c’est que le mot fut repris dans l’argot militaire et employé jusqu’à la Seconde Guerre mondiale pour qualifier une chose énorme en taille, en qualité ou en force.
Quelque chose de maous !!!

Maous, qui s’écrit aussi mahous, est passé ensuite dans le langage populaire, puis familier.
Adjectif qualificatif, maous au masculin donne maousse au féminin. Logique !!!  

Vous vous souvenez de cette publicité pour la lessive Omo ?
Et surtout de cette petite phrase géniale qui fit grimper les ventes de la marque de manière vertigineuse !
Une simple remarque devant le petit baril de lessive : « Tutti rikiki maousse costo ! »


Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert



jeudi 18 octobre 2018

QU'EST-CE ? BAH VOYONS, UN BIDULE !




Aujourd’hui, un bidule, c’est un truc, un machin..... enfin une chose non-identifiable ou dont on a oublié le nom.
Ce mot est donc mis à toutes les sauces, notamment par ceux qui ne veulent pas faire l’effort de donner le nom réel  des objets.

Mais avant ?
Qu’était réellement un bidule ?
Attention ! Ne répondez pas n’importe comment !

« Bidule » appartient au vocabulaire du XXème siècle et puiserait ses origines de « bidoule », désignation d’une mare boueuse, dans le Pas-de-Calais. Cette notion de « boue » plongea ce mot vers l’idée de désordre ou de complexité.

Ce fut ainsi que « bidule »  fut  réquisitionné dans l’argot militaire, au cours de la Seconde Guerre mondiale, au sens de « désordre ».
Monsieur Robert, celui du dictionnaire, n’hésite pas à employer le mot « bordel » !

Dans les années 1950, les lycéens s’approprièrent ce nom pour désigner un petit objet.
Manquaient-ils de vocabulaire à ce point ?

Un bidule, c’est aussi le voyant lumineux placé sur le  toit des taxis parisiens ou encore la longue matraque des agents du maintien de l’ordre.

De bidule en bidule, on va finir par s’y perdre, moi, j’vous l’dis !

Dans le milieu du XXème siècle, le biduleur, bricoleur du dimanche, bidulait – enfin,  se servait d’un appareil à usage courant, appelé bidule, bien sûr.
Puis, de fil en aiguille, vers 1975, le biduleur a commencé à bidouiller.

Un informaticien bidouille, lui aussi, mais là, ce n’est pas de l’à-peu-près, car en sa qualité de technicien, bidouiller,  c’est faire fonctionner avec ingéniosité.
Bah, voyons !
Nous ne jouons pas du tout dans la même cour !
Donc, j’en déduis qu’un bidule bien bidouillé par un bidouilleur, peut devenir une machine géniale.
C’est rassurant, non ?

Mais hélas, parfois, le bidouilleur bidouillant un bidule ne réussit pas toujours son bidouillage.
Alors là, c’est la cata !

Bon, maintenant, je vais ranger tous les bidules qui se trouvent sur mon bureau.
A vous d’imaginer de quels machins il s’agit.

Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

HISTOIRE DE VILLAGE - 1792 Villettes


Fin possible  - numéro 2

L’engagement - première partie


Assis sur un étroit banc dans une petite cellule attenante à la salle d’audience du tribunal d’Evreux, Jean Jacques Philippe Signol était anéanti.
Coudes sur les cuisses, tête dans les mains, résonnait encore en lui le verdict du jugement. « Condamné à la peine de mort..... ».
Sa vie allait donc prendre fin bientôt, sous le couperet de la guillotine.
Il serait mené à son ultime supplice, revêtu d’une chemise rouge, le visage voilé d’une étoffe noire, comme le voulait la loi lorsqu’il s’agissait de parricide.
« Condamné à la peine de mort pour assassinat avec préméditation... »

Oui, ces mots sonnaient en lui comme le marteau sur l’enclume, comme les cloches tintant le glas, le glas lugubre de l’annonce d’une mort, de sa propre mort. Une mort honteuse avant laquelle il sera la cible des huées, des jets de pierres et de crachats de tous les honnêtes gens venus assister, comme il l’avait fait lui-même plusieurs fois, à ce spectacle morbide.
Cette vision de sa tête tombant dans le panier empli de sciure de bois et de son corps, raidi dans le trépas, jeté de côté, Jean Jacques Philippe Signol faillit se mettre à hurler.
L’air lui manquait, mais l’air ne lui marquerait-il pas encore plus dans quelques jours ? Cette nouvelle pensée, malgré le tragique de sa situation, faillit le faire sourire.

Que pouvait-il faire à présent ? Rien d’autre qu’attendre.
Attendre que la porte de cette cellule s’ouvre.
Attendre que les deux gendarmes le ramènent à la prison de Louviers.
Attendre dans cette salle commune malodorante de la prison, le jour fatidique où à l’aube du jour choisi par la justice, il entendra son nom lancé par le geôlier l’avertissant que le moment était venu.
Il pensa à sa mère. Elle était là, Marie Marthe Pelletier veuve Signol, présente lors du procès, petite chose ratatinée par les années de dur labeur, le visage chiffonné de rides par trop de soucis, les yeux bleus délavés d’avoir trop souvent pleuré.
Leurs regards s’étaient croisés un instant et dans celui de sa mère, il n’avait vu que de la tendresse. Elle fut appelée à témoigner, mais perdue devant les juges, Marie Marthe n’avait su que bredouiller, en évoquant, comme une circonstance atténuante, la relation entre son fils et  son défunt mari :
« Ces deux-là, ils avaient le même caractère ! »
Et puis, d’une voix peu convaincante, avant de se murer dans le silence :
« j’ sais pus moi, c’ qui s’est passé ! Mon homme, i’ est tombé. L’fils y est pour rin ! » 

Jusqu’au bout, elle avait défendu son petit. Mais les juges savaient bien qu’une mère défend toujours son enfant, alors les paroles de la vieille femme ne pesèrent pas bien lourds.
La dernière vision que le condamné eût d’elle, mère aimante et protectrice, ce fut des yeux emplis de détresse d’où coulaient de grosses larmes.
N’en avait-elle pas assez versé, pauvre Marie Marthe, tout au long de sa vie ? Et souvent, il le savait, à cause de lui et de son caractère emporté.
Bientôt, sa mère n’aurait plus à supporter ses colères.
C’en était fait de lui.
Encore quelques jours à vivre.
Le moins possible, pensa-t-il, l’attente lui serait infernale dans cette incertitude, souhaitant tout en craignant, son ultime épreuve.

Jean Jacques Philippe ressassait sans cesse les événements de ces derniers jours, essayant de comprendre comment et pourquoi, il en était arrivé là.
Tout avait été si vite.

Oui, très vite depuis cette fin d’année 1789.
Depuis cette date, changements après changements, puis surtout ordres après contrordres, les hommes semblaient pris d’effervescence. Il fallait changer, tout changer.....
Lui, Jean jacques Philippe avait vu l’opportunité de faire quelque chose de sa vie, de devenir quelqu’un d’important, alors il s’était engouffré dans ce combat révolutionnaire. La République cherchait des hommes de bonne volonté croyant en Elle et en l’égalité qu’Elle souhaitait instaurer entre les hommes. Il y croyait ferme, lui, Jean Jacques Philippe, alors il se porta volontaire pour les réquisitions. Il fallait de tout pour les troupes qui se battaient pour la liberté aux frontières du pays. Des vivres, des chevaux, de la paille, du blé....... du vin. Et il n’y avait que dans les fermes que l’on pouvait se les procurer.
Même si ils recevaient un paiement en dédommagement, celui-ci était plus que dérisoire, aussi, beaucoup de fermiers refusaient ce simili de commerce. C’était le fruit de leur labeur qu’on leur volait, et même si on les remerciait en ces termes : « Citoyen, la République te remercie et te le rendra ! », ils n’y croyaient pas du tout. Belles paroles que tout cela ! Paroles qui ne seraient pas suivies des faits.

Les réquisitions finissaient le plus souvent par des perquisitions. En effet, pour éviter de mourir de faim, pour ne pas se démunir en semences pour l’année suivante, les paysans cachaient des sacs de blé et diverses denrées.

Jean Jacques Philippe n’avait pas le beau rôle. Il connaissait tous ceux qu’il venait piller. Pas de sentiments ! Quand il apprit qu’il devait réquisitionner le cheval de son père, il comprit qu’il s’aventurait dans un sombre marais. Longtemps, il avait réfléchi  à la manière d’amener la conversation sur le sujet, sachant que cette bête avait une grande importance pour son père. Sans elle, il ne pourrait plus labourer ses terres, ramener son bois au village, aller vendre ses produits au marché au Neubourg ou à Louviers.
Pris entre son devoir et son amour filial, il oscillait, mais si il échouait quelqu’un d’autre viendrait. Alors, il n’eut pas le choix.

Non, ce n’était pas sa faute !
Ce n’était qu’un tragique enchaînement de circonstances.
Un mot qui en entraîne un autre. Et puis, tout cela pour un cheval, une vieille carne percluse de rhumatismes.

A quoi bon ressasser tout cela.

La porte de la cellule s’ouvrit .........

..........à suivre ...............

jeudi 11 octobre 2018

Un agent fourrier....... c'est-à-dire ?




Un « fourrier ».
Voilà un mot qui revient souvent dans les documents que je consulte actuellement, dans le contexte de la « Grande Guerre ».

Lorsque je vous renseignerai sur l’origine du mot, tout deviendra très clair.

Ce nom est le dérivé de « fuerrier », puis de « fuerre », pour devenir, au XIIème siècle, « forier ».

Je vois que vos visages s’illuminent (..... Ah ! c’est de là que ça vient !....) et se rembrunissent aussitôt (........Et alors ? ça veut dire quoi ?......).
Et bien, tout simplement de « fourrage ».
Bah voyons ! Evident, non ?

Un fourrier était à l’origine un soldat qui prélevait le fourrage chez les paysans, et puis, par la suite, vers 1280, le nom fut attribué à l’officier chargé d’assurer le logement d’un prince et de sa suite lors des déplacements de ceux-ci. Mais vous comprendrez aisément qu’il ne s’agissait pas de coucher tout ce beau monde sur de la paille !

Deux siècles plus tard, le terme échut au sous-officier chargé de l’intendance d’un régiment, vivres et logement, et le fourrage des chevaux.
Concernant les soldats, eux dormaient sur de la paille et étaient bien heureux lorsque celle-ci était fraîche.

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Le terme de « fourrière », nom féminin, dont l’orthographe était « forière » en 1225, évolua au fil du temps, désignant d’abord, une écurie, puis un grenier à foin, et enfin un bâtiment où étaient entreposés les vivres.

Petite parenthèse.
Dans beaucoup de villages existent encore les appellations de lieux, « forrières ». Il s’agissait des endroits où était entreposé le foin, sans doute celui prélevé sur les récoltes, dans l’attente d’être emporté par l’agent fourrier.

En 1574, « mettre en fourrie », puis en 1740, « mettre en fourrière », a garder plus ou moins le sens que nous lui connaissons encore aujourd’hui, celui de garder un animal jusqu’au  retour de son maître, contre paiement. En fait, une pension pour animaux et plus spécialement les chevaux.

Depuis 1839, ce sont des lieux où les animaux errants trouvent refuge.
Depuis les temps modernes, les véhicules gênant la circulation sont amenés dans ces lieux où leurs propriétaires, identifiables grâce à la plaque d’immatriculation, peuvent les reprendre, contre amende et frais de parking.
Fourrière de fourrage, le temps des voitures hippomobiles n’étant pas si loin que cela !

A bientôt pour une nouvelle aventure autour d’un mot .........

Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert



HISTOIRE DE VILLAGE - 1792 Villettes



Chapitre 9  - FIN DE L'HISTOIRE - PREMIÈRE VERSION


L’exécution

Après la lecture de la sentence, le condamnant à la peine capitale, Jean Jacques Philippe Signol fut reconduit à la prison de Louviers, dans l’attente de son exécution.

La prison de Louviers, comme toutes les prisons de France et de Navarre, en cette année 1792, regorgeait de prisonniers. Dans la salle commune, où ils étaient tous entassés, régnait une forte odeur d’excréments, de sueur et de paille souillée.
De paille, oui, car c’était sur la paille que dormaient les personnes retenues incarcérées en ce lieu, paille qui, réglementairement été changée tous les dix jours, sauf exceptionnellement, mais moyennant finances.
Tout se monnayait dans les prisons.
·         La paille fraîche, confort non négligeable.
·         Le meilleur emplacement, celui situé près d’une fenêtre, pour avoir un accès visuel vers l’extérieur.
·         Les repas, autres que la soupe trempée de pain rassis, servie par les geôliers.
·         Le temps des visites au parloir.

Les geôliers gagnaient une misère et ces petits compléments, illégaux certes, étaient les bienvenus.
Pas légal tout cela, mais dans cette période troublée, comme personne ne savait réellement qui faisait quoi et quelles lois étaient encore en vigueur, chacun faisait en fonction de son intérêt. Une seule règle toutefois, ne pas exagérer et être discrets pour ne pas attirer regards et interrogations. Et comme on disait : « Pas vus, pas pris ! »

Dans ce lieu malodorant, un silence régnait, un silence lourd des inquiétudes, des peurs, des terreurs même, de tous ces détenus.
De temps à autre, seulement de profonds soupirs, un sanglot étouffé, quelques mots d’une prière......

Jean Jacques Philippe Signol, encore sous le choc de sa condamnation à mort, réfléchissait au moyen d’échapper à son sort. Bien sûr, il se sentait coupable, mais n’avait-il pas été jugé à la hâte ? Et puis, ce mot déterminant « avec préméditation », qu’en savait-il les juges ?
Il n’avait pas peur de la mort, non, mais à bien y penser, cette  manière de quitter ce monde sous le couperet de cette machine à tuer qu’on disait efficace et rapide.... Tout de même !
Enfin, tout s’embrouillait dans sa tête et dans ce brouillamini se mêlaient, colère et regret.
Ah, si il était possible de retourner en arrière !

En ce matin de juin 1792, Jean Jacques Philippe Signol fut réveillé par un gardien.
Le jour pointait à peine.
Autour de lui, s’étalaient, épars, les corps de ses compagnons d’infortune. Certains ronflaient. D’autres prononçaient,  tout haut, des phrases incompréhensibles.
D’autres encore s’agitaient, bousculant celui ou celle proche d’eux. Réveillés, ces derniers manifestaient leur mécontentement par des grognements, avant de changer de position et de se rendormir.
Un amas humain, presque bestial, dans cet environnement pestilentiel.

Jean Jacques Philippe Signol fut conduit dans une petite pièce attenante. Là, solennel, se tenait le prêtre, celui de l’église Notre-Dame, dont la tâche était d’apporter le soutien de l’Eglise dans les derniers moments des condamnés.
Apercevant le prélat  qui, à son approche le bénit, Jean Jacques Philippe haussa les épaules et s’écria : « Pas besoin de vos simagrées, citoyen ! », appuyant fortement le mot « citoyen », comme une injure.
Le gardien présenta un verre d’alcool au condamné qui l’avala d’un trait sans sourciller, puis après avoir claqué de la langue et lança :
« Y’a qu’ ça d’vrai , dans la vie. Un bon verre d’ gnole ! »

Le barbier fit alors sa besogne, coupant le col de la chemise du futur supplicié et lui dégageant la nuque. 

L’annonce de cette exécution par affichage, dans les diverses communes autour de louviers, rassembla un grand nombre de badauds, malgré l’heure matinale, venus là comme au spectacle. Hommes, femmes et enfants, tous rassemblés place du Pilori où se dressait, lugubre, la guillotine......

Ce fut, en ce jour, que Jean Jacques Philippe Signol trouva la mort, sous les huées des braves gens amassés là. Braves gens qui auront, ainsi, quelque chose à raconter lors de la prochaine veillée.


.............. à suivre .....................

jeudi 4 octobre 2018

Il ne faut pas se tromper de « poteau ».



  
Vous savez ce qu’est un poteau, n’est-ce pas ?

Il s’agit, depuis le  XVème siècle, d’une pièce de charpente, dressée verticalement. Puis, ce mot désigna également une pièce de bois verticale de la potence..... Le poteau d’exécution....
Pas très gai tout cela !

Mais, dans un autre registre, au XIIIème siècle, on nommait « poteau », une « personne soutien », tel un tuteur, ou un ami, un vrai pas un « facebook ».

Dans le langage argotique des forçats (1873), quand on comptait sur un « potot » (autre orthographe vous l’aviez remarqué, car vous êtes perspicaces !), c’était quelque chose.
Dans le milieu des voleurs, ce nom était attribué au chef de bande.

Vous remarquerez que je vous fais régulièrement fréquenter du « beau monde » !

Comme il est habituel de raccourcir les mots, poteau ou potot devint « Pote ». Un terme populaire utilisé jusqu’au milieu du XXème siècle, mais je pense qu’il est encore employé de nos jours.
On peut avoir un copain, un bon copain, mais un « Pote », ça c’est autre chose ! C’est le summum du summum dans la hiérarchie de l’amitié !

Les garçons ont donc des potes ! Et nous, les filles ?
Eh bien, nous avons des « potesses » !  Oui, oui .... C’est Monsieur Robert, celui du dictionnaire qui l’atteste, alors !

Qu’est-ce que cela donne dans la vie courante ?
Une potesse poétesse.
Un pote âgé, jardinier.
Et un poteau très nerveux, remuant sans cesse. Un poteau électrique, assurément !

Si vous avez d’autres jeux de mots...... allez-y, ne vous faites pas prier....
Et surtout faites-nous en profiter. Entre potes et potesses, ce serait la moindre des choses.


Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert



mercredi 3 octobre 2018

HISTOIRE DE VILLAGE - 1792 - Villettes




Chapitre 8 

Il ne fallut pas bien longtemps à la garde nationale pour arrêter le fugitif qui comparut devant ses juges au tribunal de l’Eure à Evreux, le 28 mai 1792.

Une audience  tenue publiquement et  présidée par :
·         François Nicolas Léonard Buzot, président
·         Jean Baptiste Alexis Benzolin, juges
·         Jacques François Valtier, juges
·         Pierre Geoffroy Desangles, juges
·         L’accusateur  public, M. Charpentier
·         Le commissaire du Roy, M. Savary
·         Le greffier du tribunal, M. Lemaitre

Le verdict tomba glaçant.
Reconnu coupable d’assassinat avec préméditation, Jean Jacques Philippe fut condamné à la peine capitale.

La sentence devait être exécutée « dans la place publique de Louviers ».
Le condamné devait être conduit au lieu de son supplice, revêtu d’une chemise rouge, la tête et le visage recouverts d’une étoffe noire, ôtée sur l’échafaud juste avant l’exécution.

Oui, mais voilà......
Je n’ai retrouvé, ni à Villettes, ni à Louviers, ni à Evreux, la trace de l’exécution du parricide.
Alors ?

1792, période troublée, période juste après l’Ancien Régime où la nouvelle administration de l’Etat Civil n’en était qu’à ses débuts.
Alors ?
Oubli administratif ?
Proposition faite à Jean Jacques Philippe Signol de s’engager dans l’armée ? Mort pour mort, autant que ce soit glorieusement, sur les champs de bataille, plutôt que sous le couperet de la guillotine, pas vrai ?
Ou encore, incarcéré à la prison de Louviers dans l’attente de son exécution, Jean Jacques Philippe Signol n’avait-il pas acheté son évasion à un gardien désireux d’arrondir ses fins de mois ?

Sans élément, l’imagination peut vagabonder à loisir.

Alors, je vous propose d’écrire trois versions différentes, trois fins plausibles.  
Vous choisirez ainsi celle qui vous conviendra le mieux.
·         Mort sur l’échafaud.
·         Engagement dans l’armée.
·         Evasion.

Je tenais aussi à vous préciser que j’ai eu en main le verdict du jugement en date du mois de mai 1792, mais que celui-ci ne comportait aucun témoignage précisant les évènements, ce qui fait que Jean Jacques Philippe n’avait peut-être pas, comme je le relate dans mon récit romancé, tué son père accidentellement, mais volontairement.
Peut-être !  Peut-être pas !
Il reste souvent des points d’ombre dans les affaires criminelles.

Alors, la semaine prochaine vous livrera la première version ......