jeudi 25 avril 2019

Qu’est-ce qu’une guindaille ?




Pour bien cerner la signification de ce mot, il faut se représenter le milieu estudiantin, mais pas n’importe où, en Wallonie.
Pourquoi ?
Parce ce mot prit naissance en ces lieux vers les années 1880.
Une guindaille ou encore godaille car les deux mots se disent, ont d’ailleurs les mêmes effets néfastes et secondaires : migraines dévastatrices et gueules de bois.
En effet, il s’agit, et vous l’aviez deviné, d’une beuverie dans l’argot des étudiants wallons.
Je peux aussi préciser que lors de ces guindailles, les jeunes gens buvaient dans un guindal (un verre). Finissaient-ils la soirée au goulot de la bouteille pour un meilleur approvisionnement du producteur au consommateur ?

Les étudiants guindaillaient lors des guindailles, devenant ainsi de joyeux guindailleurs ou godailleurs.
Le mot « guindailleur » ou « godailleur »  possédant un féminin, il vient tout de suite à l’esprit  que les demoiselles n’étaient pas exclues de ses joyeuses parties.
J’ajouterai alors que les guindailleuses ou godailleuses guindaillaient aussi.

Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert



HISTOIRE VRAIE - AU DEBUT DES ANNEES 1900 .....



OEIL POUR OEIL 

Chapitre 2


Joseph Marius Chevalier-Joly avait donc convolé avec Marie-Louise Faucher, le 13 novembre 1909. La célébration avait eu lieu à Montreuil-sous-Bois.
Présents, en cette occasion, parents et amis, à l’exception de la mère du marié, Rosalie Bon de son nom de jeune fille, décédée à Cuiseaux (Saône-et-Loire) le 1er août 1895, à seulement trente-quatre ans.
Le couple nouvellement uni s’installa à Paris, 17 rue de Malte.
La « lune de miel » ne fut pas réellement tout miel. Chaque époux se découvrant dut s’adapter au caractère de l’autre.
En ce qui concernait notre « gentil chronique », même si le caractère excessif de son épouse le heurtait bien souvent, il se montra patient, pensant que le temps aplanirait les difficultés.
Mais Marie-Louise, au caractère explosif, trouvant leur quotidien quelque peu médiocre, ne cessait de se plaindre.
Joseph Marius avait pourtant une bonne place. Comptable, il était très apprécié de ses patrons.

Si les scènes étaient légion au foyer, il y eut tout de même quelques moments de tendresse et pour preuve, la naissance d’un petit Raymond François, le 23 septembre 1912. Le poupon vit le jour à Montreuil-sous-Bois, 19 rue de la Révolution, au domicile de ses aïeux maternels. La venue de ce petit ne rapprocha pas les jeunes parents. Les désaccords se multiplièrent.
Eternelle insatisfaite, Marie-Louise commença à chercher réconfort dans d’autres bras.


Septembre 1913, Raymond François souffla sa première bougie.
Août 1914, avant ses deux ans, le monde s’embrasait et allait s’enliser dans une guerre de tranchées pendant une durée interminable de quatre années.



Le 4 août 1914, Joseph Marius Chevalier-Joly, marié et père d’un enfant, comme beaucoup d’autres, fut rappelé sous les drapeaux et intégrait le 15ème régiment de chasseurs à cheval.
Brillant élément au cours de son engagement dix ans plus tôt, il poursuivit son ascension avec brio :
·         11 novembre 1914, nommé adjudant.
·         20 mars 1915, accédant au grade supérieur, celui d’adjudant-chef.

Au cours des batailles, il montrait un courage sans faille, dirigeant son peloton avec efficacité et bravoure, mais toutefois sans témérité, mesurant les dangers avant de s’élancer à l’assaut de l’ennemi.

Souchez avait été le théâtre d’affrontements terribles au cours des deux batailles d’Artois. Joseph Marius pouvait en parler. Dans la tranchée où il se trouvait avec ses hommes, il avait subi, à de nombreuses reprises, le feu de l’artillerie allemande.

En ce 18 août 1915, l’adjudant-chef Chevalier-Joly dirigeait les travaux de réfection de sa tranchée.
Tout autour, les obus sifflaient et envoyaient des gerbes  de terre et d’éclats métalliques, creusant, lors de leur impact au sol, d’immenses cratères, futurs refuges salutaires ou tombes immondes lors des prochains assauts.

Dans la tranchée, les bras des soldats ne chômaient pas. Il fallait évacuer la terre, consolider les parois des boyaux, laisser accessible une voie de retrait. La peur de mourir ensevelis donnait l’énergie nécessaire malgré l’épuisement physique et moral.

Un sifflement plus fort parvint aux oreilles des hommes, un sifflement de mauvais augure. Un obus se dirigeait vers eux. L’éclatement fut ressenti violemment, des gerbes de terres recouvrirent tout, anéantissement le travail de déblaiement effectué quelques minutes plus tôt.


jeudi 18 avril 2019

Comme disait ma grand-mère !


Vos ancêtres étaient-ils Normands ?
Vous savez, ceux d’à Rouen... entre autres.

Si oui, vous avez sûrement entendu, à de nombreuses occasions, ces petites phrases qui ne manquaient pas d’humour, comme .........


Ça date de vieux.
En parlant d’un évènement remontant à bien longtemps, si longtemps que ceux qui l’ont connu sont bien vieux à présent, ou « p’t-être bin » morts et enterrés.


Il pleut comme vache qui pisse.
Il ne s’agit pas là d’une petite bruine normande, non, ni d’une pluie soutenue et continue.
Avez-vous déjà vu une « vache pisser » ?
Alors, vous voyez parfaitement de quoi il s’agit.
Une averse drue, d’une force incroyable, mais d’une durée très limitée.....


Refais-le me le, ou encore,  Refeux-le me le.
Une expression que le clown Zavatta employait souvent. « Refais-le me le » : recommence que je regarde mieux.


Mâquer la commission.
Une commission : une course, un service à faire pour soi ou à rendre à quelqu’un.
Mâquer : manger
Le service est « mâqué », quand il n’a pas été rendu en raison d’un oubli.
J’ai mâqué la commission : j’ai oublié d’exécuter la tâche.


Tan pé l’était pas machon
Alors là, un peu plus obscur pour les non-initiés.
Le pé et la mé : le père et la mère (logique !)
Un machon : un maçon, bah voyons !

Que veut dire cette petite phrase ?
Il faut, pour le deviner, se représenter la scène suivante :
Quelqu’un beurrant une tartine sans lésiner sur la quantité de beurre, comme le maçon étalant le ciment abondamment avec sa gâche.
«  Tan pé l’était pas machon » : mets moins de beurre sur ta tartine n’imite pas le maçon, ne gaspille pas.

Mon père, qui n’était pas Normand employait dans un cas similaire :
« Il peut pleuvoir, ton pain ne sera pas mouillé. »
En effet, sur une épaisse couche de beurre, l’eau glisse, mais ne pénètre pas !
Quel humour, ne trouvez-vous pas ?
Un peu comme cette autre formule quand je me trouvais devant lui, l’empêchant ainsi de voir : « Ton père n’est pas vitrier ».
Je n’étais pas transparente lorsque j’étais enfant. Je ne le suis pas davantage aujourd’hui !


Avèr des pattes eud beurre.
Du temps de cette expression, il n’y avait pas de réfrigérateur ni de congélateur.
Le beurre se conservait dans le garde-manger ou dans un pot en grès après avoir été salé.
Il était donc « mou », on dirait aujourd’hui « beurre à tartiner ».

Quand on avait les « pattes » - entendez par là, les jambes – « eud beurre » - en beurre – c’est qu’elles flageolaient un peu et qu’on avait bien du mal à tenir debout.


En voulez-vous encore de ces petites phrases ?

mercredi 17 avril 2019

HISTOIRE VRAIE - AU DEBUT DES ANNEES 1900


Œil pour œil !
Ou
Là où intervint ENCORE un tire-bouchon     



Chapitre 1

C’était un héros qui comparaissait en ce 7 décembre 1927 devant le jury de la cour d’assises de la Seine. Un héros de la guerre, la Grande Guerre, celle de 1914-1918, et il en avait gardé les stigmates en sa chair et en son âme.
Bien sûr, la Patrie reconnaissante l’avait gratifié de la médaille militaire et, cité deux fois à l’ordre de son régiment, de la croix de guerre avec palme.
La belle affaire !
Toutes ces distinctions honorifiques ne lui rendraient pas sa vie d’avant, celle où fier et un peu vantard comme tous ceux de son âge, il vivait dans une totale insouciance de l’avenir qui s’ouvrait devant lui. 


De la classe 1906, il avait devancé l’appel en s’engageant volontairement pour une durée de quatre années.
L’armée, n’était-ce pas une chance de voir du pays ?
Et il en a vu du pays, Joseph Marius, matricule 291, en intégrant, le 2 juin 1904, le 6ème régiment de chasseurs d’Afrique.
Bon élément de l’armée française, Joseph Marius, gravit les échelons très rapidement. De seconde classe en juin 1904, puis soldat de première classe, il fut nommé brigadier en octobre 1905 pour accéder au grade de maréchal des logis, deux années plus tard.
Après quatre années de « Campagne d’Algérie », il retourna à la vie civile, début juin 1908.

Joseph Marius portait un nom très fleuri, chevaleresque même, un nom attirant l’admiration et la convoitise de la gente féminine, mais les lazzis des hommes de son âge.
Il avait hérité du patronyme de « Chevalier-Joly ».
Un nom qui ne passait pas inaperçu.
Mais n’allez pas imaginer cet homme vêtu d’une cotte de mailles  et coiffé d’un heaume empanaché, loin s’en faut, sa fonction d’employé de commerce lui imposait un costume-cravate stricte et de bon goût.

Le sieur Chevalier-Joly avait vu le jour le 6 mai 1886 à Lyon dans le 6ème arrondissement et demeurait rue des deux gares dans le 10ème arrondissement de Paris.
Seul son nom de famille attirait l’attention sur sa personne, car son physique n’avait rien d’extraordinaire.
Petit – un mètre soixante-et-un seulement – il avait le teint pâle, les cheveux blonds et les yeux bleus. Mais chacun de lui accorder une qualité qui pouvait devenir défaut, Joseph Marius était un « gentil chronique » et certains ne se gênaient pas d’abuser de ce trait de caractère. Sa nature à rendre service le mettait parfois (voire souvent) dans des situations inconfortables, mais qu’importait, pourquoi polémiquer, tout cela n’avait pas réelle importante.
Il rencontra une jeune femme prénommée Marie Louise, couturière de son métier et leur mariage fut célébré le 13 novembre 1909, à Montreuil-sur-Seine.


                                                                                                     A suivre..............


mercredi 10 avril 2019

Un vaudeville qui tourne vinaigre



 Revolver contre tire-bouchon !

 

Le mari, la femme et l’amant. Voilà un trio bien classique qui a fait les beaux jours du Théâtre de Boulevard, alimentés par de nombreuses pièces, notamment celles de Feydeau et Courteline.
Si sous la plume de l’écrivain, les situations théâtrales entraînent une multitude de quiproquos   provoquant bien des rires, il n’en est pas de même, malheureusement, dans la vraie vie.

En voilà un exemple.

Le sieur  Louis Luce était marié.
Jusque-là rien de bien spécial, me direz-vous.
Son épouse fit une rencontre, et cette rencontre bouleversa, non seulement sa propre vie, mais aussi celle de son mari.

Une rencontre galante, ça vous l’aviez compris.
Une rencontre qui provoqua la rupture du couple Luce, madame ayant fait sa valise, non pour retourner chez sa mère, mais pour emménager chez son amant, le sieur Pierre Volle.


Louis Luce après un temps d’abattement, puis de rancœur, nourrit une haine contre l’infidèle, mais surtout contre celui qui lui avait volé son bien.
Après bien des réflexions, il décida d’aller rechercher son épouse afin de la ramener au domicile conjugal.

Louis Luce savait que son rival demeurait à Villeneuve-la-Garenne. Le voilà donc en route pour cette destination. Tout au long du chemin, il ruminait, fulminait..... Au point qu’il n’avait vraiment plus les idées bien claires en arrivant non loin du logement de son rival.
Sa tête tournait, son cœur cognait, ses mains tremblaient.
Dans un terrain vague, il ramassa deux pavés et se dirigea d’un pas décidé, vers la demeure de son ennemi juré, afin d’en découdre le plus vite possible. Il hésita pourtant au dernier moment, faisant les cent pas sur le trottoir, guettant alentour, comme le font ceux qui s’apprêtent à faire un mauvais coup.
Puis, se souvenant de la trahison infâme dont il était victime, il se précipita vers la porte, l’ouvrit avec fracas et fit irruption dans le logement.
 
Devant lui se dressa Pierre Volle. Il était chez lui et de ce fait, sûr de son bon droit, s’interposa un revolver à la main et fit feu avant que Louis Luce n’eût le temps de jeter sur son adversaire les deux pavés qu’il tenait en main et qu’il laissa choir dans un hurlement de douleur,  atteint à la jambe gauche de deux balles.
Malgré la douleur et le sang qui coulait, la rage le fit se redresser et avec une force incroyable,  il se jeta sur son assaillant, le terrassa et, muni du tire-bouchon qu’il venait de sortir de la poche de sa veste,  lui en laboura le crâne de plusieurs coups violents.

Après cet assaut, Louis Luce traînant la jambe s’éloigna.
Certes, il avait affronté le briseur de ménage, mais il était grièvement blessé, et surtout, il savait maintenant qu’il avait définitivement perdu celle qu’il souhaitait tant voir reprendre, avec lui, une vie commune.

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Le commissaire Lardanchet fut appelé par les services de l’hôpital de Saint-Denis.
La veille, le 27 septembre 1904, un homme de quarante ans avait été amené aux urgences avec une vilaine blessure à une jambe. Blessure par balles.
Le commissaire interrogea le blessé qui resta muet.
Devant ce silence, le commissaire mena donc quelques investigations. Ce ne fut pas trop difficile de dénouer toute l’histoire.

Voilà comment, cette affaire fit l’objet d’un court article dans le journal « Le Petit Parisien » du 28 septembre 1904.

 
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Mes propres investigations n’ont rien donné.
Ce que je peux affirmer, c’est qu’aucun des rivaux n’est décédé de ses blessures. C’est déjà ça !
Rien sur l’identité de la femme adultère qui restera pour nous, Madame Luce.
Etait-elle retournée chez son époux, de grès ou de force ?

Une question tout de même ?
Pourquoi Pierre Volle était-il en possession d’un revolver ?
Etait-il un malfrat ?

Et ce pauvre tire-bouchon ? Instrument inoffensif encore utilisé comme arme offensive !
Apparemment, en ces temps anciens, il n’avait pas toujours le beau rôle, celui de déboucher une bonne bouteille pour faire la fête !

Toutefois, en feuilletant les journaux, j’ai découvert que le commissaire Lardanchet était très actif et résolut bien des énigmes policières.
Il fut rattaché à plusieurs commissariats. A Saint-Cloud  avant celui Saint-Denis-Sud en 1903.  En 1905, il se retrouva au commissariat de Saint-Denis à Asnières. Puis en 1907, il intégra le commissariat des Vanves – quartier de Charonne.
Ensuite, je perds sa trace.
Fut-il muté dans un autre département ?
Prit-il une retraite bien méritée ?
Fut-il tué en service ?
Mystère !

Je suis désolée, car cette « agression-tire-bouchon » ne m’a pas permise de développer bien plus amplement.............

VOULEZ-VOUS ME PRETER L'OREILLE ?


Tout sur les oreilles !!

Dormir sur vos deux oreilles
Avez-vous essayé ?
Pas facile, je vous l’accorde.

A plat dos, comme à plat ventre, les deux oreilles sont dégagées. De chaque côté ! Logique.
Couché sur le côté droit, l’oreille gauche est à découvert. Sur le côté gauche, c’est l’oreille droite.
Il ne vous reste plus qu’à vous envelopper la tête dans l’oreiller. Dans ce cas, vos deux oreilles sont couvertes, mais vous ne dormez pas dessus. Par contre, vous risquez l’étouffement.

Dormir sur ses deux oreilles.... une expression qui signifie dormir en pleine quiétude d’un sommeil profond, parce que rien ne peut se passer, et qu’aucun bruit suspect, aucun bruit inquiétant ne peuvent mettre en alerte.

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Et puis il y a : « se faire tirer l’oreille » et « se faire tirer les oreilles ».
Le singulier de la première et le pluriel de la seconde font toute la différence et pas seulement dans le nombre.

Se faire tirer l’oreille, c’est mettre de la mauvaise volonté à effectuer une tâche demandée.
Se faire tirer les oreilles,  c’est se faire gronder, se faire punir.

Ces deux expressions sont tout de même très liées, car quand on se fait trop longtemps tirer l’oreille, on finit par se faire tirer les oreilles !!
L’Empereur Napoléon 1er  avait pour habitude de tirer le lobe de l’oreille de ses soldats lorsqu’il était content d’eux.
Une marque de reconnaissance très valorisante pour ses hommes rustres et braves

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Etes-vous une personne oreillarde ?
Oreillard (e) - je suppose que par là  vous n’entendez rien -  c’est un adjectif remontant  au XVIème siècle  qualifiant une personne ou un animal ayant de grandes oreilles.

Par contre, si je vous parle des oreillettes, j’entends bien que cela vous parle beaucoup plus. Un certain nombre se balade ainsi relié par un « fil » allant de leur portable à leur oreille, ne coupant pas ce lien devenu indispensable, voire vital.

Se débrancher à parfois du bon........
Un avis que je donne, comme cela, en toute sincérité, et même si vous n’êtes pas d’accord, évitez de faire la sourde oreille !!!

mercredi 3 avril 2019

ETES-VOUS NOSTALGIQUES ?


Le manège enchanté du Bois Joli !


Un réel « enchantement » !
Pour les petits, bien évidemment, mais pas seulement. Les adultes n’ont pu échapper à la fraîcheur des habitués du petit monde de ce manège, car des « Pollux », principal personnage,  sont apparus en grand nombre sur les plages-arrières des véhicules, dodelinant de la tête à chaque nid de poule.

Pollux, Yorkshire Terrier, au fort accent anglais, est un chien à poil long, dont la meilleure amie s’appelle Margotte.
« Où elle est ma Margotte ? » - « Vous n’avez pas vu mon sucre ? » sont deux phrases qui reviennent souvent dans son langage.
Margotte, adorable petite fille, douce et sage.
Le père Pivoine, le mécanicien du manège.
Mais aussi, Azalée la vache – Ambroise l’escargot – Flappy le lapin – le bonhomme Jouvence le jardinier et  le petit train !

Oh j’allais oublier  Zébulon le sorcier monté sur ressort et sa formule magique : « Tounicoti, tournicoton ! »



Né de l’imagination de Serge Danot, le « manège enchanté » apparut sur le petit écran en octobre 1964 et y resta trois années (750 épisodes de cinq minutes). Après un temps de repos, il revint en 1973 pour cent épisodes supplémentaires et enfin en 1990 où il resta le temps de deux cent cinquante épisodes.



Il y a bien sûr les personnages animés, mais il y a aussi leur voix.
Tour à tour, ce furent Micheline Dax et Pascaline Priou qui prêtèrent leur voix à Azalée, la vache.
Pollux emprunta la voix de Jacques Bodoin.


Jacques Bodoin, chansonnier français né en mars 1921 à Clichy-la-Garenne à qui il se doit de rendre un hommage particulier puisqu’il nous a quittés le 8 mars 2019.




HISTOIRE VRAIE - ENTERREMENT DE VIE DE GARCON


HISTOIRE VRAIE

L’enterrement de vie de garçon
Ou
Là où intervint, encore, un tire-bouchon



Ce devait être un jour mémorable.
Ce le fut, en effet.

« Allez, les poteaux ! j’ vous invite tous ? avait lancé Emile Gelin, le serrurier.
Quand il s’agit de faire la fête  et de s’en balancer derrière le gosier, c’est bien évident, il n’y a pas de fainéants.
Tous acceptèrent l’invitation de gaîté de cœur.
Tous se retrouvèrent donc dans le restaurant de Monsieur Grellot, rue Lancry, non loin du logement d’Emile, dans le 10ème arrondissement de Paris.

Une belle tablée de joyeux lurons !

Une soirée bien animée, bien arrosée, comme le voulait la tradition de « l’enterrement de la vie de garçon », car c’était pour fêter ses prochaines épousailles que le sieur Gelin avait rassemblé, en ce lieu, tous ses amis.
Un enterrement festif, sans pleurs, ni couronnes mortuaires.
Festif et bruyant !

A quel moment tout chavira ?
Quel fut le déclencheur ?
Les vapeurs d’alcool embrumant les cerveaux ?
Une réflexion du prioritaire du lieu, le sieur Grellot ?
Certains ont l’alcool mauvais, était-ce le cas pour Emile Gelin ?

Quoiqu’il en soit, le futur marié se leva brusquement, se saisit d’une bouteille et avec cette arme improvisée frappa le restaurateur à la tête. Tout aurait pu en rester là, dans la surprise de l’évènement dégrisant quelque peu les amis présents, lorsqu’un consommateur, Eugène Moisset, attablé plus loin, voulant protéger la victime, s’interposa. Mal lui en prit, car Emile Gelin attrapa un tire-bouchon qui se trouvait sur une table juste à côté.
Le consommateur, brave mais quelque peu téméraire, reçut plusieurs coups de cet ustensile, juste au-dessus de l’œil droit. A un centimètre près il eut l’œil crevé.

Tant de tapage et de violence firent que la maréchaussée intervint, avec à sa tête le commissaire Maissière.
Et voilà que tout ce beau monde, bel et bien dessoûlé, se retrouva au dépôt.
Sur le même banc à côté des fêtards, le sieur Grelot, choqué, une poche de glace sur la tête, Eugène Moisset, l’œil gauche morne et cerné, maintenant un torchon maculé de sang sur son œil droit.

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Un tragique fait divers qui a fait l’objet de quelques lignes dans un encadré du journal « Le Petit Parisien », en date du 9 octobre 1905.
Ce quotidien ne donnant pas de suite à l’évènement, j’ai mené mon enquête qui ne se révéla pas bien fructueuse.

Emile Gelin, âgé de  vingt-neuf ans, exerçait le métier de serrurier. Il demeurait rue de la Grange-aux-Belles dans le 10ème arrondissement de Paris.
Je n’ai pas trouvé de mariage le concernant dans les semaines qui suivirent.
Ecopa-t-il d’une peine d’emprisonnement pour violence, ivresse et coups et blessures volontaires ?
A la suite de tout cela, sa belle rompit-elle tous liens, ne souhaitant plus s’engager dans les liens du mariage ?

Monsieur Grellot, propriétaire du restaurant rue de Lancry, âgé de trente-neuf ans au moment des faits, porta-t-il plainte ?
Rien pour le dire.
Une seule chose, toutefois  bien rassurante, il ne décéda pas des suites des coups qu’il avait reçus.

Eugène Moisset, le consommateur, héros de trente-huit ans, venu secourir le commerçant demanda-t-il des dommages et intérêts à son agresseur ?

Mystère le plus complet sur toutes ces interrogations.

Je ne peux rien vous apprendre non plus sur le nom des invités d’Emile Gelin qui ont dû     regretté d’avoir accepté l’invitation.

Quant à la bouteille, massue improvisée, et au tire-bouchon, arme dangereuse, ont-ils fini leur carrière dans une boîte annotée « pièces à conviction – octobre 1905 – affaire Gelin » ?

Je relance l’enquête.
Qui veut se changer de rouvrir le dossier ?





lundi 1 avril 2019

POURQUOI "POISSON D'AVRIL" ?


Attention ! Premier Avril !

Le 9 août 1564, sous le règne de Charles IX,  un édit signé à Roussillon, commune située sur le Rhône, près de Grenoble, statuait (entre autres) que l’année calendaire débuterait le 1er janvier.

« Voulons et ordonnons qu’en tous actes, registres, instruments, contracts, ordonnances, édicts, tant patentes que missives, et toutes escriptures privées, l’année commance doresénavant et soit comptée du premier jour de ce moys de janvier (...).
Donné à Roussillon le neufiesme jour d’aoust, l’an de grâce mil cinq cens soixante quatre. Ainsi signé par le roy en son conseil, Sébastien de l’Aubespine. Et scellé à double queue à cire jaune »
.

En fait, cet édit confirmait « l’article 39 » d’un autre édit, celui de Saint-Germain-en-Laye, signé par Richelieu en 1641.

Avant chaque province commençait l’année à des dates différentes.
Une belle pagaille. Il fallait mettre de l’ordre !


Le passage le plus fréquent d’une année à une autre allait du 25 mars au 1er avril. A cette occasion, on avait l’habitude de se faire de petits cadeaux.
Alors, bien sûr, les nostalgiques de l’ancien temps continuèrent à fêter « l’ancien premier de l’an  soit le premier avril», en faisant des farces.
Mais pourquoi le « poisson d’avril » ?
Tout simplement parce que c’est le jour de la fermeture de la pêche.


Dans les pays anglophones (Angleterre, mais aussi au Danemark et aux Pays-Bas....), le 1er avril est fêté également, célébration d’une tradition remontant au Moyen-âge, « la Fête des Fous ». Ce jour là, toutes les blagues sont permises.