Historiques

vendredi 5 décembre 2025

Angélique Cottin - Mi-janvier 1846

 

Dans l’atelier de tissage de gants de filet de soie, des rires et des chants s’élevaient de temps à autre, mais la contremaîtresse n’y voyait pas malice, tant que l’ouvrage était effectué.

Les quatre jeunes filles, dont faisait partie Angélique Cottin, et qui avaient le même âge, travaillaient ensemble depuis bien longtemps. Plus tout à fait des enfants, pas encore des femmes, elles prenaient la vie comme elle venait avec le plus d’optimiste possible malgré les difficultés qu’elles voyaient au quotidien dans leur entourage.

Dehors, il faisait déjà nuit, une nuit sans lune ni étoile en ce début d’hiver.

Huit heures du soir. La fatigue se faisait lourdement sentir. Les yeux commençaient à brûler. Les doigts devenaient gourds.

Alors toutes les quatre s’encourageaient, la journée n’était pas encore tout à fait terminée.

Tout à coup, le guéridon en chêne, commun aux quatre ouvrières, servant à fixer l’extrémité de la trame du tissu qu’elles étaient occupées à filer, s’agita et se déplaça.

Effrayées, les tiseuses se mirent à crier en s’éloignant.

Remises de leur effroi, trois d’entre elles revinrent à leur poste. Angélique attendit un peu avant de s’asseoir à nouveau devant son métier, mais aussitôt en place, le guéridon s’agita de nouveau, repoussé violemment par une force inconnue, avant de se renverser, entraînant dans sa chute la jeune Angélique.

 

Malgré l’étrangeté du phénomène, il n’était plus l’heure de se poser des questions. Le travail cessa.

On verrait demain matin.

 

Angélique passa une nuit très calme et dormit d’un trait, aussi fut-elle reposée le lendemain à son réveil,  lorsqu’elle se remit à son ouvrage.

Mais.....  Aussitôt assise, le phénomène se reproduisit.

Angélique fut donc séparée de ses compagnes et pour éviter un autre « renversement », l’extrémité du gant sur lequel la jeune fille œuvrait fut attachée au moyen d’un petit clou à une huche à pain pesant pas moins de soixante-quinze kilogrammes.

La huche, pourtant très lourde, se souleva à plusieurs reprises.

 

Stupéfaction générale.

Que se passait-il ?

Le diable avait-il investi l’atelier, ensorcelant la pauvre Angélique ?

 

Et voilà que le bruit s’enfla, sortant de l’atelier et parcourant le village.

Angélique était ensorcelée !!

 

On alla quérir monsieur le Curé pour qu’il fasse des prières et pourquoi pas aussi un exorcisme, mais celui-ci refusa tout d’un bloc, renvoyant la jeune fille aux médecins.

 

Que dirent ces hommes de science confrontés à ces faits dépassant l’entendement ?

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