Historiques

vendredi 5 décembre 2025

Angélique Cottin - Mi-janvier 1846

 

Dans l’atelier de tissage de gants de filet de soie, des rires et des chants s’élevaient de temps à autre, mais la contremaîtresse n’y voyait pas malice, tant que l’ouvrage était effectué.

Les quatre jeunes filles, dont faisait partie Angélique Cottin, et qui avaient le même âge, travaillaient ensemble depuis bien longtemps. Plus tout à fait des enfants, pas encore des femmes, elles prenaient la vie comme elle venait avec le plus d’optimiste possible malgré les difficultés qu’elles voyaient au quotidien dans leur entourage.

Dehors, il faisait déjà nuit, une nuit sans lune ni étoile en ce début d’hiver.

Huit heures du soir. La fatigue se faisait lourdement sentir. Les yeux commençaient à brûler. Les doigts devenaient gourds.

Alors toutes les quatre s’encourageaient, la journée n’était pas encore tout à fait terminée.

Tout à coup, le guéridon en chêne, commun aux quatre ouvrières, servant à fixer l’extrémité de la trame du tissu qu’elles étaient occupées à filer, s’agita et se déplaça.

Effrayées, les tiseuses se mirent à crier en s’éloignant.

Remises de leur effroi, trois d’entre elles revinrent à leur poste. Angélique attendit un peu avant de s’asseoir à nouveau devant son métier, mais aussitôt en place, le guéridon s’agita de nouveau, repoussé violemment par une force inconnue, avant de se renverser, entraînant dans sa chute la jeune Angélique.

 

Malgré l’étrangeté du phénomène, il n’était plus l’heure de se poser des questions. Le travail cessa.

On verrait demain matin.

 

Angélique passa une nuit très calme et dormit d’un trait, aussi fut-elle reposée le lendemain à son réveil,  lorsqu’elle se remit à son ouvrage.

Mais.....  Aussitôt assise, le phénomène se reproduisit.

Angélique fut donc séparée de ses compagnes et pour éviter un autre « renversement », l’extrémité du gant sur lequel la jeune fille œuvrait fut attachée au moyen d’un petit clou à une huche à pain pesant pas moins de soixante-quinze kilogrammes.

La huche, pourtant très lourde, se souleva à plusieurs reprises.

 

Stupéfaction générale.

Que se passait-il ?

Le diable avait-il investi l’atelier, ensorcelant la pauvre Angélique ?

 

Et voilà que le bruit s’enfla, sortant de l’atelier et parcourant le village.

Angélique était ensorcelée !!

 

On alla quérir monsieur le Curé pour qu’il fasse des prières et pourquoi pas aussi un exorcisme, mais celui-ci refusa tout d’un bloc, renvoyant la jeune fille aux médecins.

 

Que dirent ces hommes de science confrontés à ces faits dépassant l’entendement ?

mercredi 3 décembre 2025

Un panneau ! Quèsaco ?

Un panneau, nom masculin, de panel (1160-1174), venant du latin populaire pannelus, dérivé de diminutif de pannus : morceau d’étoffe.

 

Un panel ou pannel – fin du XVIe siècle – désigne divers objets en tissu :

  • ·         Coussinet de selle (1160 – 1174).
  • ·         Morceau d’étoffe utilisé comme guêtre          (1160 – 1174).
  • ·         Morceau d’étoffe en couture (1213)

 

À  partir de 1213, un panneau désigne une partie de surface rigide en architecture, en menuiserie...

Aujourd’hui, il est utilisé pour un panneau de carrosserie, un panneau préfabriqué, un panneau de signalisation....

 

Dans le langage de la chasse, un panneau est un filet tendu entre deux arbres ou piquets pour prendre du gibier (1285). D’où l’expression « donner dans le panneau » : se laisser tromper (1642).

De nos jours, l’expression a un peu changé, nous disons : « tomber dans le panneau ».

Un chasseur, en 1798, panneautait. Il posait des panneaux.

Un panneautage (1847), terme de chasse, orthographiait à l’origine : pannotage.

 

Panneauter est aussi un terme d’horticulture (1845) : couvrir des plants de panneaux.

En décoration, l’adjectif pannelé (ée) – 1936 – indique que le décor est revêtu de panneaux.

 

Mais en premier, n’oubliez pas ce conseil : évitez de tomber dans le panneau !

 


Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

                   « Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert







samedi 29 novembre 2025

La famille Cottin

 


 

Le temps s’écoulait avec ses joies et ses peines.

 

La petite Désirée Madeleine Charlotte, née le 10 juillet 1830, décéda un an plus tard, le 7 août 1831.

Il en fut de même pour sa sœur, Madeleine Joséphine qui s’éteignit à l’âge de deux ans. Née le 20 mars 1838, elle ferma ses petits yeux, le 19 février 1841.

 

Quant aux autres enfants, aussitôt qu’ils étaient en mesure de le faire, ils entraient dans des ateliers ou des manufactures ou encore dans une ferme comme aides aux cultures ou aux travaux ménagers.

 

Angélique était, quant à elle, employée dans un atelier de tissage de gants de filet de soie pour dames. Cet atelier se trouvait dans un bourg voisin de Bouvigny.

C’était une jeune fille âgée de treize ans, de petite taille, très robuste et d’une apathie extrême tant au physique qu’au moral.

Tout commença le 15 janvier 1846 alors que cette jeune fille était à son ouvrage.

mercredi 26 novembre 2025

Il ne faut pas médire !

 


Médire
orthographié mesdire en 1160 et composé de :

·         mes et dire : dire du mal.

Dire de quelqu’un le mal qu’on sait ou qu’on croit savoir, mais ce mal, dit à propos d’une personne, peut être aussi (souvent ?!) infondé.

 


Alors, dans ce cas, ne vaut-il pas mieux se taire que de « mal dire » ?

 

Mot découlant de ce verbe :


  • Une médisance : action de médire ou encore parole médisante.

Diverses orthographes de ce nom féminin :

  • ·         Mesdiz vers 1160.
  • ·         Mesdisance vers 1559.

 

Avant de « mesdire », mieux vaut tourner sept fois sa langue dans sa bouche ». Conseil de sagesse.

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

                   « Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

 

jeudi 20 novembre 2025

Bouvigny près la Perrière dans l’Orne.

 

Puisque Noël approche, je pourrais commencer cette nouvelle histoire par : Il était une fois ....




Alors, il était une fois, un petit village du nom de Bouvigny[1], situé dans le Perche.

Là habitait une famille sans histoire comme beaucoup d’autres, vivant chichement de leur labeur et élevant leurs enfants.

Joie et peine.

Bonheur et malheur.


 

Jean Louis Cottin était né à Bellavilliers le 26 février 1805. Sixième d’une fratrie de dix enfants, il avait appris, très jeune,  le métier de sabotier. Un apprentissage qui lui permettait de ramener un peu d’argent au foyer parental.

 

À l’âge de vingt-trois ans, il épousa une jeune fille de La Perrière, Madeleine Françoise Doluvet.

C’était le 1er juin 1828.

Très vite, le foyer accueillit un premier enfant.

 

N’avaient-ils pas, ses parents, pris un petit acompte ?

Isidore Jean naquit, en effet, le 13 septembre 1828.

Sept autres suivirent :

Désirée Madeleine  - Angélique – Pierre François – Henry François – Madeleine Joséphine – Louis Édouard et Joséphine Angélique.

Les cinq premiers ont vu le jour à La Perrière, au hameau de Bouvigny.

Les deux suivants  poussèrent leur premier cri à Saint-Hilaire-sur-Risle.

La petite dernière  arriva en décembre 1849 à Saint-Jouin-de-Blavou.

 

Je vous invite, dès la semaine prochaine, à entrer dans ce foyer, pour une nouvelle histoire-vraie...



[1] Bouvigny d’abord village, fut ensuite un lieu-dit  avant d’être aujourd’hui intégré à la commune de La Perrière dans l’Orne.

mercredi 19 novembre 2025

Avez-vous des migraines ?

 

Issu du bas latin médical, hemicrania (hemi : demi – crania : crâne) : mal de tête

Mais emprunté au grec, hemikrania : moitié de tête.

 

Il s’agit là d’un terme médical, désignant un mal affectant un seul côté de la tête.

 

En 1690, une migraine était un dépit. « Donner la migraine » signifiant : agacer, ennuyer.

Aujourd’hui, ne dit-on pas « Tu me prends la tête ! » ?

De 1240/1280 à la fin du XIVe siècle, une fièvre migraine n’était autre qu’un mal de tête, une céphalée.

 

Petite précision :

Lorsque vous souffrez d’une céphalée, vous avez mal dans toute la tête.

Une migraine, elle, ne touche que la moitié de votre cerveau.

Dans les deux cas, la douleur n’est pas moindre.

 

 Un migraineux (ou une migraineuse - 1890) migraine (verbe migrainer – 1882). Il existe donc un verbe "migrainer". Le savoir ne soulage nullement la douleur.

!

 

Pas de réel remède pour ce mal qui touche moitié ou totalité du crâne. Sauf un repos dans le noir et ne pas, pour un temps, se prendre la tête.

 

Pour cette petite histoire autour d’un mot,

Je me suis aidée du

                   « Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert

 

jeudi 13 novembre 2025

Saint-Georges-du-Vièvre - la pharmacie hantée

 

 

Après le récit « du presbytère hanté de Cideville », je pense que, tout comme moi, vous êtes restés sur votre faim !

En effet, rien sur l’origine de ces faits étranges.

Le saurons-nous un jour ? Peut-être, mais pas certain.

Difficile de trouver de la raison dans l’irrationnel.

Une question se pose alors, les phénomènes qui se produisirent dans le presbytère furent-ils un cas isolé ?

D’autres lieux se virent-ils animés par un identique charivari d’objets animés de toute sorte ?

 

Voilà ce que je vous propose, dès la semaine prochaine :

Une plongée dans les lieux habités par des esprits malveillants.

 

Attention !

Je ne sais pas encore ce que je vais vous faire découvrir........

 

 


 

Saint-Georges-du-Vièvre dans l’Eure.

 

Saint-Georges-du-Vièvre, commune du département de l’Eure, entre Bernay et Pont-Audemer, réputée dès le XVIème siècle  pour ses toiles de lin de grand renom qui ont fait les beaux jours des tisserands.

Saint-Georges-du-Vièvre où je vous invite, en ce premier quart du XXème siècle.

 

Saint-Georges-du- Vièvre :

Une commune bien tranquille, comptant  624 habitants au recensement de 1926.

Chacun se connaissait et se saluait.

Les jours de marché, il y avait foule sur la place de la mairie et sous la halle. Ces jours-là, le boulanger faisait  plus de pains, le médecin recevait plus de patients et l’officine du pharmacien ne désemplissait pas, tout comme les autres boutiques.

 

Le pharmacien, Aimé Maurice Gourlin, n’était pas de Normandie. Il avait vu le jour dans la Somme, le 24 août 1869, mais il avait su se faire accepter par les habitants de Saint-Georges où il était venu s’installer après son mariage[1] avec une demoiselle d’Appeville-Annebault, Victorine Marguerite Morisse.

Le jeune couple était arrivé avec bagages aussitôt les noces et, le 30 septembre 1899, naissait une petite fille qui reçut les prénoms de Marie Odette Augustine Octavie.

D’autres enfants naquirent.

La pharmacie était prospère.

 

Jusqu’à ce mois de décembre 1929...

 

 

 


Saint-Georges-du-Vièvre dans l’Eure – premier phénomène.

 

Tout commença à la fin de fin décembre 1929. Il faisait froid dans le laboratoire de la pharmacie, aussi Aimé Gourlin se dit qu’il serait bien de faire une flambée, histoire de dégourdir l’air.

Il mit quelques feuilles de journal, du petit-bois et craqua une allumette.

Quelques flammèches montèrent, promettant un réchauffement rapide.

Au moment de mettre du charbon, la buse de raccordement au tuyau d’évacuation de la fumée se détacha et alla rouler aux pieds du pharmacien.

Celui-ci ne s’en étonna pas plus que cela et remit la pièce en place rapidement, car la fumée envahissait la pièce.

Aussitôt replacée, la buse sauta encore et roula de nouveau vers Aimé Gourlin.

Etonné, mais sans plus, il pensa qu’il l’avait mal emboîtée et recommença l’opération de remboîtage en y mettant une plus grande force.

Aussitôt mise, aussitôt repartie, et cela plusieurs fois de suite.

 

Il y avait de quoi s’étonner !

 

Monsieur le pharmacien eut bien d’autres surprises par la suite....

 

 

 

 

 

Saint-Georges-du-Vièvre dans l’Eure – et après


 

Monsieur le pharmacien alla de surprise en surprise.

De fin décembre 1929 au 7 janvier 1930, pas moins de 36 manifestations paranormales. Rien que ça !

Après la buse de raccordement du poêle, se furent les bocaux qui furent pris de mouvements incontrôlés finissant sur le sol ; les portes des placards s’ouvraient et se fermaient laissant échapper le contenu des étagères.

Un bocal de naphtaline lourd de deux kilos contourna un meuble et alla se fracasser trois mètres plus loin.

Les chaises lévitaient à deux mètres du sol.

Un escabeau faisait une promenade de santé autour du laboratoire.

La balance de précision, posée sur une table, balança, oscilla un moment avant de se retrouver sur le sol.

 

Aimé Gourlin n’était pas un homme impressionnable, mais tout ce chambardement dans son échoppe commençait à l’ébranler. La clientèle, témoin de certains faits, avait été signaler les phénomènes à la gendarmerie. Bientôt, plus aucun malade ayant besoin de sa science n’oserait franchir la porte de sa pharmacie.

 

Les témoins de toutes ces manifestations racontaient à qui voulait l’entendre leur expérience peu commune. Bien évidemment, ils chuchotaient pour ne pas être entendu des entités maléfiques. Mieux  valait être prudents.

 

Mme veuve Deshayes[2], couturière, venait chaque jeudi à la pharmacie pour des travaux de couture et de ravaudage. Elle s’installait dans la salle à manger. Ce jour-là, elle s’enfuit comme si le diable était à ses trousses. Direction la gendarmerie.

Monsieur Alphonse Lhermitte, menuisier de son état, prenait des mesures[3] dans la pharmacie afin d’effectuer de nouveaux casiers. Les cheveux lui sont dressés sur la tête.

Mademoiselle Yvonne Henriette Homo[4], modiste, mit longtemps à se remettre de ce qu’elle avait vu.

Robert Leroux[5], le gendre de M. gourlin, se trouvait avec son beau-père et Monsieur Maunoury dans l’officine, lorsqu’une boîte de pâte de guimauve lancée par une main invisible chuta sur le carrelage. La boîte remise en place tomba encore et encore avant d’arrêter son petit manège.

Le parapluie de mademoiselle Cécile Gourlin[6], accroché à une patère par la cordelière, se décrocha et tomba sur le bras de Monsieur Gourlin fils[7].

Une autre fois, ce furent le chapeau, la canne et le parapluie qui se poursuivaient dans la maison.

 

Aimé Gourlin avait beau ne pas y croire, il pensa qu’il valait mieux mettre tous les atouts de son côté, aussi fit-il appel au curé du pays, Monsieur Hervieu[8]. Crucifix à la main, marmonnant des prières, le curé Hervieu posa des médailles de Saint-Benoît sur toutes les étagères. Hélas, aucun résultat.

L’abbé Meulant, curé de Saint-Etienne-l’Allier, vient exorciser les lieux. Pour lui, c’était évident, il s’agissait de « farces diaboliques du malin ».

 

Les gendarmes, Marcel Dumontier  et Paul et Marcel Luyck, vinrent constater les faits.

Monsieur Gauger, procureur de la République d’Evreux, se déplaça en personne. Son verdict : « causes surnaturelles ».

 

Tout cela était bien beau, mais rien ne changea.

 

 

 

 

 


Saint-Georges-du-Vièvre dans l’Eure – et alors ?

 

Rien ne changeait !!

Mais à bien réfléchir, les événements se produisaient uniquement lorsque qu’une jeune fille[9], employée comme bonne par la famille Gourlin, était présente.

Si elle ne venait jamais dans le laboratoire, elle se trouvait dans la cuisine, pièce contiguë.

 

Bien entendu, la jeune personne fut entendue par les autorités, mais elle n’avait rien à dire. Elle avait constaté les faits comme chacun, sans plus.

Ce qui était certain, c’était que lors de ses absences, un calme absolu s’installait dans l’officine.

 

Pour en avoir le cœur net, monsieur Gourlin proposa que la jeune bonne aille passer un moment chez son fils Alphonse Gourlin à Appeville-Annebault où il avait une exploitation agricole.

La  jeune fille partit le 15 janvier et revint un mois plus tard, le 14 février. Pendant cette période aucun objet volant, ni parapluie farandolant, ni balance sautant....

 

Alors, que penser ?

Le mystère demeure.

 

Le pharmacien constata que tous ces bouleversements lui avaient occasionné une perte entre 700 et 800 francs de produits. Il porta plainte, par acquit de conscience, « contre inconnu » à la gendarmerie.

 

Et alors ?

 

Dans la « Revue spirite » du 1er mai 1930, parlant des événements de Saint-Georges-du-Vièvre, il est noté : « ... manifestations non surnaturelles, mais surnormales... ».

Évoquant  l’implication inconsciente de la jeune fille : « ... l’influence de la crise de puberté dans le développement médiumnique ».

Aujourd’hui, on parlerait de poltergeists, phénomènes causés par une personne présente, le plus souvent une adolescente introvertie, sur les lieux. Des esprits frappeurs, disait-on alors.

Et nous le verront plus tard, il y a eu beaucoup de cas.

Fut-ce le cas dans la pharmacie ?

 

Monsieur Gourbin vendit sa pharmacie à un certain Monsieur Sarrazin.

Un jour, une bonbonne d’éther tomba de son étagère et atterrit sur le pauvre Sarrazin qui fut gravement brûlé.

Un accident ? Provoqué par .... ?

Aussitôt, sur la place du marché de Saint-Georges-du-Vièvre, on ne manqua pas de dire :

« Le fantôme est revenu hanter la pharmacie ! »

Un frisson parcourut les personnes présentes, regard tourné vers la vitrine, se souvenant soudain de l’effroi d’alors.

 

Et cette jeune fille qui était-elle en vérité ?

Selon le journaliste du « journal d’Evreux et du département de l’Eure » en date du 8 mars 1930, elle se nommait Andrée Pontel, âgée de 17 ans. Aucune jeune fille de ce nom dans les divers recensements des communes des environs de la pharmacie. Mais cela ne veut pas dire qu’elle n’a pas existé, simplement passé entre les mailles des agents recenseurs.

 

Dans un article, j’ai retrouvé le témoignage d’un descendant du pharmacien Gourbin. Intrigué, il a mené son enquête. Celle-ci l’a mené vers une famille Fontaine et une certaine Henriette.

Pourquoi pas, mais cette jeune fille, en 1929, comptait onze printemps et non dix-sept.

Alors ?

 

Je trouverai peut-être, un jour.... Les recherches sont capricieuses, elles mettent parfois longtemps avant d’aboutir.

Toutefois, en savoir plus, ne changera rien à l’histoire qui a bientôt un siècle.

 

Des lieux réputés hantés, l’histoire en compte beaucoup, pour vous en donner une petite idée, je vous conseille les livres :

·         Les fantômes de Normandie de Véronique Beaumont.

·         Histoires vraies de maisons hantées de Stéphanie et Edouard Brasey.

·         Maisons hantées et lieux fantomatiques du monde entier d’Alison Rattle et Allison Vale.

·         Une histoire vraie : les fantômes de la 87ème avenue de M. L. Wielm.

·         Les lieux hantés des éditions Time-Life.

·         .....

 

Petit conseil : évitez ces lectures avant d’aller vous coucher !!

 

 

  

Saint-Georges-du-Vièvre dans l’Eure – nouvelles révélations


 

 

J’aime les imprévus, mais uniquement lorsqu’ils sont positifs !

 

Alors que je pensais avoir clos l’article ci-dessus, sur les « esprits frappeurs de la pharmacie de Saint-Georges-du-Vièvre », un appel téléphonique fit rebondir cette enquête en apportant quelques précisions et témoignages qui m’incitèrent à reprendre les recherches.

 

Alors reprenons, si vous le voulez bien. 

 

Dans un extrait précédent, j’avais noté :

Robert Leroux[10], le gendre de M. gourlin, se trouvait avec son beau-père et Monsieur Maunoury dans l’officine, lorsqu’une boîte de pâte de guimauve lancée par une main invisible chuta sur le carrelage. La boîte remise en place tomba encore et encore avant d’arrêter son petit manège.

 

La première information importante concerne, Monsieur Maunoury.

Monsieur Pierre François Valentin Maunoury était le beau-frère du pharmacien Gourlin.

En effet, il avait épousé, le 17 novembre 1894, une demoiselle Marie Joséphine Augustine Morisse, sœur de Marguerite Victorine Morisse, épouse Gourlin.

 

La fille du couple Maunoury, Renée Hélène, née en 1905 à Ry, avait été le témoin du désordre d’objets volants et notamment, l’agitation d’une pile de linge[11].

Voilà le scoop de la seconde information.

 

Et puis, mais les bruits avaient  déjà couru en 1939, ces « manifestations diaboliques » auraient été le résultat d’une rivalité entre deux femmes souhaitant être embauchées à l’officine.

Mais qui étaient-elles ?

 

Reprenons les listes de recensements entre 1906 et 1936, afin de noter les différentes servantes logées à la pharmacie. La non-mention ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de bonnes au service des Gourlin, seulement qu’elles ne vivaient pas sous leur toit.

En raison de la Grande guerre, aucun comptage de la population en 1916.

 

1906

Lecat Jeanne

Née en 1892 à Saint-Pierre-des-Ifs.

1911

Brière Louise

Née en 1891 à Saint-Georges-du-Vièvre.

1921

Aucune mention d’une domestique, mais elle pouvait vivre dans le village. Malgré tout aucune indication de « Gourlin » dans la rubrique « patron ». Peut-être aussi, parce que cette jeune femme avait plusieurs employeurs d’où la mention « divers »

 

1926

1929

Pontel Andrée

Information journalistique – jeune fille de 17 ans.

1931

Rouen Raymonde

Née en 1907 à Campagny.

1936

Fontaine Henriette

Née le 5 septembre 1918 à Saint-Etienne-l’Allier.

 

 N’ayant rien, pour le moment, sur la « seconde jeune femme », reprenons les investigations relatives à Andrée Pontel.

 

Ayant constaté le grand nombre de coquilles dans les journaux, notamment dans l’orthographe des noms de famille, supposons que.... FONTEL soit FOUTEL.

Une famille Foutel apparaît dans la commune de Saint-Grégoire-du-Vièvre, non loin de Saint-Georges-du-Vièvre.

 

Dans la famille Foutel, je demande, une des filles !

Et je découvre qu’il y a bien une Andrée Foutel, née en 1912 à Saint-Martin-Saint-Firmin. Née en 1912, ce qui lui fait 17 ans en 1929.

L’acte de naissance de cette jeune fille confirme sa naissance, fin 1912 et son mariage en 1932.

Était-ce bien la petite bonne ?

Beaucoup de coïncidences ? Non ?

 

Et si vous apprenez qu’au foyer d’Alphonse Gourlin, fils de Gourlin Aimé pharmacien, il y avait une petite bonne nommée Geneviève Alice Alphonsine Foutel, née en août  1910 à Saint-Pierre-des-Ifs et que celle-ci était la sœur d’Andrée.

 

Alors là, je pense qu’il n’y a plus de doute. Non ?

 

Reprenons maintenant une autre phrase du début de mon texte :

Dans un article, j’ai retrouvé le témoignage d’un descendant du pharmacien Gourbin. Intrigué, il a mené son enquête. Celle-ci l’a mené vers une famille Fontaine et une certaine Henriette.

Pourquoi pas, mais cette jeune fille, en 1929, comptait onze printemps et non dix-sept.

  

Il y a bien eu une petite bonne, nommée Henriette Marguerite Louise  Fontaine, au service du pharmacien de Saint-Georges-du-Vièvre. Elle apparaît sur les recensements de 1936.

Elle n’a toutefois pas remplacé la demoiselle Foutel aussitôt son départ, car en 1931, Raymonde Rouen été dans la place.

Je pourrais affirmer, sans trop me tromper, que l’arrivée à la pharmacie d’Henriette Fontaine se situa vers mai 1932.

En effet, Raymonde Rouen convola en justes noces en avril 1932.

Henriette ? La seconde jeune fille ?

 

Je pense avoir fait le tour de ce qu’il y avait à découvrir.

J’espère que ces explications ne vous ont pas été trop pénibles.....

 

Si toutefois d’autres éléments surgissaient, je serais prête à reprendre ma fonction de détective, tel Sherlock Holmes.

 



                                                        Pots venant de                                                                        la pharmacie 

                                                  de Saint-Georges-du-Vièvre







[1] Mariage le 24 octobre 1898 à Appeville-Annebault.

[2] Aurélie Augustine Cornu, veuve d’Alphonse Henri Deshayes – mariage le 17 mai 1905.

[3] Ce fut le 27 décembre que le pauvre menuisier eut la frayeur de sa vie.

[4] Yvonne Henriette Homo, née le 23 mai 1905.

[5] Robert Maurice Leroux, cultivateur, avait épousé Thérèse Marie Marguerite (née en 1903), seconde fille du pharmacien, le 23 avril 1927 à Saint-Georges du-Vièvre.

[6] Cécile Gourlin, née le 25 novembre 1909.

[7] Alphonse Gourlin, né le  28 avril 1901.

[8] Le curé Hervieu vint le 12 janvier 1930.

[9] Qui était cette jeune fille ? Elle vivait chez ses parents dans une commune proche de Saint-Georges–du-Vièvre. Les journaux la nommaient  Andrée Pontel, âgée de 17 ans. D’autres écrits font mention d’une certaine Andrée Fontaine, d’autres encore....

[10] Robert Maurice Leroux, cultivateur, avait épousé Thérèse Marie Marguerite (née en 1903), seconde fille du pharmacien, le 23 avril 1927 à Saint-Georges de-Vièvre.

[11] Le déplacement de la pile de linge n’a pas été mentionné par les journalistes.