mardi 31 mai 2016

1775 - EN CETTE FIN D'ANNEE

1775 – EN CETTE FIN D’ANNEE


Soixante-dix ans d’une vie bien remplie

22 septembre 1775

« La Province & le Parlement viennent de faire une perte sensible, en la personne de haut & Puissant Seigneur Messire F. Marie le Cornu, Seigneur de Bimorel, Baron Haut-Justicier de Crevecoeur, aussi Seigneur de la Baronnie de la Croix S. Leufroy, d’Ecardanville, de Coudray, le Bois-Hebert, la Mare ; Seigneur & Patron de la Bonneville & autres lieux, Conseiller du Roi en ses Conseils, & Président à Mortier au Parlement de Normandie.
Issu d’une ancienne Famille, noble & patricienne, aussi distinguée par le mérite personnel, que par ses alliances, qui tiennent à tout ce que le Parlement de Normandie & celui de Paris ont de plus illustre dans la Robbe (sic), M. de Bimorel se décida pour la Magistrature, & fut reçu Conseiller en 1729, dans la même Cour où ses ancêtres avoient representé avec distinction ; il acheta dans la suite la charge de Président à Mortier, & dans ce long intervalle de 46 ans d’exercice dans les pénibles fonctions de la Magistrature, il en remplit la carrière avec tout le zèle, la droiture & l’aplication (sic) qu (sic) caractérisen (sic) l’homme d’honneur & le vrai Magistrat.
Autant qu’on le trouvoit ferme & décidé sur les Fleurs-de-Lys, quand un mûr examen avoit dicté son suffrage, autant dans le commerce de la vie civile, fut-il honnête & modéré, se prêtant à tout & n’exigeant rien, Maitre attentif pour les domestiques, bon Père, Epoux tendre, ami constant & fidèle, M. de Bimorel ne méconnut aucun des devoirs qui honorent l’humanité.
Il est mort généralement regretté, le 13 de ce mois, dans la 71me année de son âge. »

François Marie Le Cornu, sieur de Bimorel avait épousé Demoiselle Marie Anne Harou d’Honneville. La cérémonie se tint en la paroisse du Vieux-Conches, dans le département de l’Eure.
Le trentieme janvier mil sept cens trente deux par nous thomas Levacher prestre…….. ont esté marié messire françois marie Le Cornu chevalier seigneur Baron de la Croix St Leufroy seigneur du Bimorel Ecardanville  et autres lieux conseiller du roy en sa cour de parlement de Normandie fils naturel et legitime de feu messire françois Le Cornu chevalier Baron de la Croix Saint Leufroy seigneur du Bimorel  Escardanville et autres lieux et aussi conseiller du Roy en sa cour de parlement de Normandie et de feu Noble Dame Catherine Puchot ses père et mere d’une part et Noble Demoiselle marie anne harou des honneville fille naturelle et legitime de feu Thomas harou escuyer seigneur de honneville du bois Hebert de ( ? illisible) de la blanche maison des vieux conches et autres lieux et de Noble dame marie anne Roussel ses père et mere d’autre part……..

Son épouse était décédé quatre années avant lui, le 17 avril 1771. Elle  avait été inhumée en la paroisse de Sainte-Croix-Saint-Ouen de Rouen.
Le vendredi dix neufe jour d’avril mil sept cent soixante onze a été inhumée dans cette église du consentement de Mr le curé de cette paroisse par Mr Jacques Gervais curé de la paroisse de la croix diocèse d’Evreux haute et puissante Dame marie anne Harou d’honneville épouse de haut et puissant messire françois marie Le Cornu chevalier seigneur de Bimorel, Baron de la Croix St Leufroy Baron de creve cœur seigneur patron des paroisses d’Ecardenville, la Bonneville, Montchaton et autres lieux et seigneuries conseiller du Roy en ses Conseils président à mortier au parlement de Normandie, décédée du jour d’avant-hier à neuf heures du soir âgée de cinquante six ans et pour témoin furent Messire marie pierre Leufroy Le Cornu d’Ecardanville conseiller au dit parlement de Rouen et Messire Pierre Gilles françois Coste de triquerville conseiller au dit parlement de Rouen lesquels ont signé……

Ce fut bien en ce mois de septembre 1775 que le Sieur François Marie Le Cornu de Bimorel décéda. Il fut inhumé, dans la même paroisse que son épouse.
Le vendredi quinzieme jour de septembre mil sept cent soixante et quinze a été inhumé dans le tombeau de sa famille par mr le curé de cette par. Messire françois marie Le Cornu chevalier seigneur de Bimorel Ecardenville, Seigneur et patron de la Bonneville, Seigneur Baron haut justicier de Crevecoeur et de la Baronnie de la Croix Seigneur de Champagne Reuilly, du Bois Hebert, lamare et autres lieux, Conseiller du Roy en son conseil Président à mortier decede du treize courant mois muni des sacremens de penitence et d’extreme onction age denviron soixante et douze ans pour témoins Mrs Penelle et Maillard prêtres habitués de cette paroisse.


Messire Jean-Georges de Cavelande était le fils de Georges….

3 novembre 1775

« Messire Jean-Georges de Cavelande ; Seigneur & Patron de Caudemuche, Cressenville, du Belloy & autres lieux, Conseiller en la Cour des Comptes, Aides et Finances de Normandie, & Doyen de ladite Cour, ancien Maire & Capitaine des Troupes bourgeoises de ladite Ville, est mort le 11 Octobre dernier âgé de 82 ans neuf mois cinq jours. M. de Cavelande remplit pendant 59 ans années avec la plus grande exactitude & l’équité d’un bon Magistrat, la Charge dont il fut revêtu ; juste, doux, d’un facile accès, il fut aimé & respecté ; heureux qui, comme lui, emporte au tombeau le tribut que l’on paye toujours à la vertu. »


Je n’ai pu retrouver l’acte d’inhumation de Jean-Georges de Cavelande. Ni rien, d’ailleurs, le concernant.
Sauf qu’il était fils de Georges de Cavelande et de Marie Coquet et que sest parents s’étaient unis en mariage le mardi 24 octobre 1690 en l’église Saint Godard de Rouen.


Crêpage de chignon à l’anglaise !

3 novembre 1775

« a Cowes en Angleterre, deux femmes de qualité ayant eu vers la fin d’Août une dispute au jeu, se rendirent dans leurs carrosses à une plaine près Patras, & se battirent en duel au pistolet. L’une d’elle reçut au bras gauche une blessure qui termina le combat. »

Ça ne rigole pas outre-manche !


Tout pour attirer les badauds et gagner sa vie !

10 novembre 1775

« Dans le nombre des petits Spectacles de cette ville, on voit un Chien & un Serin, qui au commandement des Spectateurs arrangent des lettres, forment des mots & des phrases comme une personne. Le Serin sçait (sic) les quatre régles (sic) de l’arithmétique, siffler son ramage à volonté sur la table, dans le jour & très-souvent (sic) la nuit : le sieur lemoine qui les fait voir, va où on le demande, en avertissant une heure à l’avance. Il prend 12 sols par personne ; on les voit depuis 4 heures jusqu’à 9 heures du soir, rue des Charrettes, à côté du Café d’Harcourt. »

En ce temps-là, peu de distractions, alors tout amusait.
En ce temps-là, beaucoup de petits métiers, de petits boulots, de gagne-misères, de petites et grandes galères …. Tout était bon pour gagner sa vie.
Le sieur Lemoine a-t-il utilisé les « serinettes » pour l’apprentissage de son serin.


Nous souhaitions les faire revivre un instant……

1er décembre 1775

« Noble Dame Marie-Jeanne-Thérèse Signard-du-Hameau, Dame de Seuvoorde, Herbouville, du fief de S. Just & autres lieux, sœur de feu Messire Charles-Etienne Signard-du-Hameau, Conseiller du Roi en la Grand’Chambre de son Parlement de Normandie, veuve en premiére (sic) nôces (sic) de Messire Louis-François Gueroult de S. Aubin, Conseiller du Roi, Premier Président au Bureau des Finances de Normandie ; epouse en secondes nôces (sic) Messire Charles-Marie Aprix, Chevalier, Seigneur de Vimont, ancien Capitaine de Grenadiers au Régiment de Medoc, Chevalier de l’ordre royal et militaire de S. Louis, est décédée le 7 de ce mois, âgée de 60 ans, en son Château d’Herbouville, n’ayant point eu d’enfans (sic) de ces deux mariages, elle a laissé pour héritiers Messire Jean-Jacques Signard, Curé de Brunville en Normandie, & Messire Pierre Signard, Chevalier, Seigneur de Maussy, Chevalier de l’Ordre royal & militaire de S. Louis, ses Cousins germains paternels, de la branche aînée. Elle est généralement regrettée de ses parens (sic), de son domestique, auquel elle a fait plusieurs legs, de ses voisins, dont elle étoit estimée, des pauvres qu’elle n’a jamais perdu de vue, lesquels ont ressenti l’effet de ses bienfaits, même après sa mort, & de tous ceux qui avoient l’honneur de l’aprocher (sic). »


Marie-Jeanne-Thérèse Signard du Hameau gardera tous ses secrets.
Je n’ai découvert, sur elle, que l’acte de son second mariage avec Charles Louis Marie Aprix que je vous soumets ci-dessous.
Vous remarquerez que sur ce document, datant de décembre 1770, elle est prénommée « Marie-Françoise-Thérése ».
Paroisse de Sainte-Marie-la-Petite à Rouen :
Ce jourd’hui mardi onzieme jour de decembre 1770….. futur mariage entre Charles Louis marie Aprix ecuyer sieur de Vimont chevalier de l’ordre royal et militaire de St Louis Capitaine Grenadier pensionnaire du Roy de la paroisse de Roiville fils de feu messire Louis Aprix chevalier sieur de Vimont et de feue noble Dame suzanne de bonnechose veuf de noble Dame Catherine du Caron d’une part et noble dame marie françoise thérèse Signard du hameau Dame Dherbouville Duval Zantvoorde et autres lieux veuve de messire louis françois Gueroult de St aubin Premier president au bureau des finances de Normandie d’autre part….

Quant à Charles Louis Marie Aprix, il serait né le 14 juin 1711 à Saint-Pierre-le-Viger (76), mais je n’ai trouvé aucun acte de baptême, à son nom, dans cette paroisse.
Etant donné que cette dame est décédée sans descendance, personne n’a fait de recherches sur sa vie. Sans indication, même minime, je n’ai pu travailler efficacement !


La contraception a tout de même du bon !

8 décembre 1775

« Un Particulier de la paroisse d’Yvré-Lévêque, Diocèse du mans, nommé bon Ouvrier, & qui l’est réellement d’effet, vient de faire baptiser son dix-septième enfant de la même femme, il lui en reste onze vivans (sic) ; cet homme mérite bien la pension promise par le feu Roi, à celui qui a dix enfans (sic) vivans (sic). »

Lorsque j’ai lu cet article et notamment « nommé bon ouvrier », j’ai cru que ce brave homme artisan compagnon était un des meilleurs artisans de France…. !!
Je pensais, aucun nom dans cet écrit, comment vais-je pouvoir retrouver le nom des parents de cette multiple marmaille ?
Ce fut en allant dans les archives de la Sarthe, et plus précisément à Yvry-l’Evêque, par acquis de conscience essayant de trouver une naissance courant novembre et pensant copier des noms de famille en cherchantr d’année en année ceux qui revenaient le plus souvent et notamment dix-sept fois,  que je compris mon erreur. En effet, mes yeux parcourant les actes un à un, furent attiré par un patronyme : Bonouvrier !
Cet homme s’appelait Bonouvrier et était laboureur. Ma recherche ce voyait donc largement simplifiée.

Voici l’acte de baptême du dix-septième enfant :
Le vingtième jour de novembre mil sept cens soixante quinze par nous prêtre principal du college de cette paroisse soussigné a été baptisé marie anne nee de ce jour du legitime mariage de jacques bonouvrier et de julienne Houdayer époux de cette paroisse. Le parrain jean Bonouvrier cousin germain de l’enfant du côté paternel. La marraine Françoise Bonouvrier sœur de l’enfant.


J’ai essayé de reconstituer la vie des parents de Marie Anne, numéro 17 pour l’occasion, en partant du moment où ils n’étaient qu’un jeune couple, c'est-à-dire encore deux, au foyer :

Ce fut dans cette paroisse d’Ivry-l’Evêque, près du Mans que Jacques Bonouvrier épousa Julienne Houdayer, un certain jeudi 12 octobre 1747.
Le douze octobre mil sept cens quarante sept….. sacrement de mariage à jacques Bonouvrier garçon mineur fils de Jean Bonouvrier et de françoise Beucher d’une part et a Julienne houdayer fille mineure de deffunt Julien houdayer et Renée Goutard.

Treize mois plus tard, le 19 novembre 1748, naissait le premier enfant, une fille. Et, comme le voulait la coutume, elle reçut le prénom de sa mère, Julienne.
Le dix neuf novembre mil sept cent quarante huit et née le même jour a été par nous prêtre vicaire soussigné baptisée julienne fille du legitime mariage de jacques bonouvrier fermier et julienne houdayer
Le parain jean Bonouvrier de la paroisse de St Ouen et la maraine anne houdayer femme de charles Lagouë boulanger …..

Le 12 janvier 1750, les cloches retentirent dans la petite paroisse d’Ivry-l’Evêque, pour fêter la venue d’une nouvelle baptisée qui fut prénommée Renée.
Renée née d’hier fille de et en legitime mariage de jacques bonouvrier et de julienne houdayer son épouse a été baptisée par moy prêtre principal du village de cette paroisse ce douze janvier mil sept cent cinquante son parain René houdayer de cette paroisse la maraine Marthe Dutrutuc ( ? non lisible) femme de jean bonouvrier de la paroisse de St Ouen du mans…..

Un troisième enfant vit le jour le 3 juin 1751, Jacques Louis Charles.
Le trois juin mil sept cent cinquante et un est né et le meme jour a été par moy prêtre vicaire soussigné baptisé Jacques Louis Charles issu du légitime mariage de jacques Bonouvrier et de Julienne Houdayer le parain été charles Legoy et la mariane Louise Evenaudeau veuve de michel Yvard….

Le quatrième enfant reçut le prénom de Françoise. Elle vit le jour le 27 octobre 1752.
Le vingt sept octobre mil sept cent cinquante deux est née et le jour suivant acté par nous prêtre vicaire soussigné baptisée françoise fille issue du legitime mariage de jacques Bonouvrier et de julienne houdayer. Le parain acté jean Bonouvrier et la maraine françoise bonouvrier femme de françois Blin qui ont déclaré ne sçavoir signer.

Passons au cinquième ….. né le 24 janvier 1754. Ce fut un petit Jean qui ne vécut qu’un seul mois.
Le vingt quatre janvier mil sept cent cinquante quattre est né et le mesme jour a été par nous prêtres soussignés baptisé Jean garçon issus du legitime mariage de jacques bonouvrier et de julienne houdeier son epouse. Le parein a été sébastien Guet, la mareine françoise houdeier.
Le vingt quatre fevrier 1754 est mort jean bonouvrier age d’un mois et le jour suivant son corps a été inhumé dans le cimetiere par nous prêtre vicaire soussigné en presence de julienne houdayer sa mere qui a déclaré ne sçavoir signer.

Le numéro « six ».  Ce fut René, un petit garçon qui naquit le 21 janvier 1756 et décéda le lendemain.
Le vingt cinq janvier mil sept cent cinquante six est né et le mesme jour a été par nous vicaire soussigné baptise rené garçon issus du legitime mariage de Jacques bonouvrier et de julienne houdeier son épouse le parein a été jacques grosbois la mareine marie barrier epouse de julien houdeier…..
Le vingt six janvier mil sept cent cinquante six est mort rené bonouvrier aagé d’un jour et le vingt sept des dits mois et an son corps a été inhumé da  ns le cimetiere par nous vicaire soussigné en presence de jacques bonouvrier son père.

Le septième petit fut une fille. Prénommée Marie Anne, elle arriva le 17 avril 1757.
Neuf années plus tard, le 29 octobre 1766, elle décéda.
Le dix huitieme d’avril mil sept cent cinquante sept a été baptisée par nous prêtre marie anne nee d’hier issue du legitime mariage de jacques Bonouvrier et de julienne houdayer son épouse. Le parain Louis Bonouvrier la maraine marie Le Batteux……
Le trente octobre mil sept cent soixante six a été par nous prêtre vicaire soussigné inhumée dans le cimetiere de cette paroisse le corps de marie bonouvrier decedee d’hier agee d’environ neuf ans…..

Une autre petite fille suivit. Anne, le 31 juillet 1758.
Le trente et un juillet mil sept cent cinquante huit est nee et le mesme jour a été par moy prêtre vicaire soussigné baptisée anne fille issue du legitime mariage de jacques bonouvrier et de julienne houdeier son epouse le parein julien houdeier la mareine marie bauvier epouse dudit julien houdeier…..

René fut le neuvième. Il prit le prénom de son aîné décédé. Pas superstitieux, les parents. Mais à cette époque c’était courant. Il arriva au foyer le 6 juin 1760.
Le six juin mil sept cent soixante est né et le mesme jour a été par nous pretre vicaire soussigné baptisé rené garçon issus du legitime mariage de jacques bonouvrier et de julienne houdeier son epouse. Le parein rené Daviau la mareine Marie Cordeau epouse d’Etienne heroult.

Et nous voilà à dix ! « C’est un garçon ! » a dû s’exclamer la matrone, en ce 10 mars 1764. Eh oui,  un petit Julien.
Le dix mars mil sept cent soixante quatre a été par nous prêtre vicaire soussigné baptisé julien né de ce jour du legitime mariage de jacques Bonouvrier et de Julienne houdayer en presence de julien Bonouvrier et de françoise houdaye femme de louis Griet ses parain et maraine….

Continuons. Le 7 mai 1769, Louise vit le jour. Vingt-deux mois plus tard, elle était inhumée dans le petit cimetière d’Ivry-l’Evêque.
Le huit mai mil sept cens soixante neuf par nous vicaire soussigné a etee baptisee sous condition Louise fille née hyer du mariage legitime d’entre jacques Bonouvrier vigneron et julienne houdayer. Le parain Pierre Blin de St Ouen du mans la maraine Julienne Bonneouvrier de la memes paroisse de St Ouen du mans.
Le vingt cinq janvier mil sept cent soixante et onze est decedee à l’age de vingt deux mois et le meme jour inhume par nous vicaire soussigne Louise fille de jacques Bonouvrier et de julienne houdayer le père present a declare ne savoir signer.

Et puis, le 10 janvier 1774, arriva Marie Françoise. Cette petite ne vécut que vingt six jours.
Le dix janvier mil sept cent soixante et onze par nous vicaire soussignés a été baptisée marie françoise fille nee ce jour du legitime mariage de jacques Bonouvrier et de julienne houdayer le parain René Pierres Bonouvrier la maraine françoise blin ……
Le dix fevrier mil sept cens soixante et onze par moi vicaire soussigne a été inhumee marie françoise Bonouvrier decedee hyer a lage de vingt six jours presente Julienne houdayer la mere…..

Alors si je compte bien, avec Marie-Anne née en 1775, cela fait treize actes retrouvés.
Ce couple, selon l’article avait dix-sept enfants. Il manque quatre enfants, sans doute nés dans une autre commune. A moins que j’aie mal déchiffré les actes et que ceux-ci n’aient pas attiré mon attention !!

En entrant ainsi dans l’intimité de ce couple, les paroles d’une chanson de Jean Ferrat ont surgi dans mon esprit. Une bien belle chanson, comme toutes celles qu’il a écrites, d’ailleurs. Les voici :
On se marie tôt à vingt ans, et l’on n’attend pas des années
Pour faire trois ou quatre enfants qui vous occupent vos journées
Entre les courses et la vaisselle, entre ménage et déjeuner
Le monde peut battre de l’aile, on n’a pas le temps d’y penser……...
Les enfants jouent, le mari fume, les jours s’écoule à l’envers……
A peine voit-on ses enfants naître qu’il faut déjà les embrasser
Et l’on n’étend plus aux fenêtres qu’une jeunesse à repasser…….

Faut-il pleurer, faut-il en rire
Fait-elle envie ou bien pitié
Je n’ai pas le cœur à le dire
On ne voit pas le temps passer

Née en 1731, le 3 février, Julienne Houdayer décéda à 62 ans, le 23 février 1793.
Soixante deux années, dont, en raison de ses grossesses, 153 mois enceinte, soit presque 13 années !!


Qui peut m’aider à le retrouver ?

29 décembre 1775

« Le 13 Décembre 1775, mourut à Bayeux, à l’âge d’environ 65 ans, Messire Pierre-Jacques-Mathieu Moisson d’Urville, Ecuyer, Seigneur & Patron de Vaux sur Aure, ancien Avocat du Roi au Bailliage & Siège Présidial de Caen, & membre de l’Académie Royale des Belles-Lettres de la même Ville.  A des mœurs douces & honnêtes, embellies par les vertus civiles, qui rendent un homme aimable dans la société, cet ancien Magistrat joignoit un goût décidé pour les belles-lettres, qui ont toujours fait ses délices ; il avoit formé le projet de donner les vies des Ducs de Normandie, quelques-unes ont déjà paru, les autres sont restées manuscrites dans ses portes feuilles ; les premiers font désirer la suite »

Que sont devenus ses écrits ?
Je n’en sais absolument rien !
Pas d’acte d’inhumation à vous soumettre. Rien sur sa vie.

Je lance un appel…….. Qui peut m’aider ?



dimanche 29 mai 2016

CONCLUSION DU SUJET D'AVRIL-MAI 2016 DE "A VOS PLUMES"




Voilà, ci-dessous, en italique, le début d’une histoire, que je vous demandais de poursuivre…..

A l’orée d’une grande forêt, dense et profonde  se  trouvait un petit village dont les habitants vivaient paisiblement. Il ne s’était jamais rien passé d’extraordinaire en ce lieu. Même pas une querelle entre voisins. Presque le paradis !
Oui, le calme et la sérénité. Jusqu’au jour où ces habitants si tranquilles entendirent d’étranges bruits et aperçurent des ombres rôder la nuit autour des maisons, et notamment, à la faveur des nuits de pleine lune.

Les habitants, très inquiets, se regroupèrent donc autour du maire et du commissaire de police. Il fallait absolument faire la lumière sur ce mystère, et bien sûr, chacun avait sa petite idée.
Il s’agissait, à n’en pas douter de quelques rôdeurs, en quête de mauvais coups.
N’étaient-ce pas, plutôt, des nuages passant devant la lune qui provoquaient ces ombres mouvantes et, l’inquiétude aidant, celles-ci s’étaient transformées en brigands ? La rumeur, ayant fait son petit bonhomme de chemin, avait envahi les esprits, créant une psychose.
Une vieille, toute ratatinée, avança qu’elle avait entendu dire, dans sa jeunesse, que des brigands, justement, avait envahi le village, il y a de ça, très longtemps. Ceux-ci avaient été arrêtés et pendus aux branches des arbres bordant le village. Assurément, c’étaient eux qui revenaient hanter les lieux. « Les revenants, avait-elle ajouté, sont plus terribles que les êtres vivants. Ils cherchent vengeance, après des siècles d’errance ! »
« Et pourquoi pas des Korrigans, pendant qu’on y est, avait ajouté avec humour, un homme qui ne croyait nullement à ces fadaises, ou un sabbat dans la forêt. Gare aux sorcières ! »


Dont voici une suite possible :

Oui, bien sûr, cette dernière réflexion souleva rires et quolibets, mais, malgré tout, personne n’était bien fier face aux évènements.
Il fut décidé que des sentinelles feraient le guet chaque nuit.
Un homme par endroit ?
Ne risquerait-il pas, seul, de s’endormir ? Et si il était attaqué ?
Deux alors ?
Deux, pas mal ! A condition, toutefois, qu’ils ne discutent pas et surtout ne boivent pas, même pour se réchauffer. Pas d’alcool ! Uniquement de la vigilance. Vigilance !
Chaque matin, au rapport, les sentinelles racontaient ce qu’elles avaient observé. C'est-à-dire, rien, la première semaine.
Dans la journée, ceux qui avaient veillé toute la nuit dormaient. Il fallait bien récupérer. De ce fait, le travail ne se faisait pas. Les travaux des champs prenaient du retard. Les magasins restaient porte close.
Tout ce chamboulement commença à mécontenter toute la population et, pour la première fois de mémoire d’anciens, des disputes éclatèrent,  ici et là, comme ça pour un rien. Chacun avait les nerfs à fleur de peau.
Le maire se décida à rassembler le conseil municipal. Il y invita le commissaire de police, responsable de l’ordre et de la sécurité.
« Que pouvons-nous faire ? demanda-t-il d’un air impuissant.
-          Ce que je trouve étrange, si je peux me permettre, c’est que depuis qu’il y a des guetteurs, il ne se passe plus rien. On peut donc en conclure que la présence de ceux-ci dérange l’intrus ou les intrus nocturnes, déclara avec assurance, après analyse des faits, le commissaire de police.
Chacun acquiesça d’un hochement de tête.

« Donc ? interrogea le maire.
-          Donc, poursuivit le commissaire de police, il n’est pas nécessaire de bloquer nos activités de la journée, en raison des fatigues de la nuit.
-          Mais encore ? continua le maire.
-          J’y viens, j’y viens …..
Mais avant de poursuivre et, afin de maintenir le public en haleine, le commissaire de police prit le temps de lisser ses moustaches qu’il avait fort jolies, il faut bien l’avouer.
« Voilà…. Deux hommes, et seulement deux par nuit, effectuant des rondes sont nécessaires. N’étant pas toujours au même endroit, cela gênerait moins la venue de ces êtres ….. »

Il n’acheva pas sa phrase qui, ainsi laissée en suspens, ajoutait un mystère des plus complets. Le commissaire de police avait un goût très prononcé pour les effets théâtraux.

Chaque soir, donc, à la tombée de la nuit, se répétait le même scénario. Les femmes rentraient les poules et autres animaux, houspillaient leur marmaille pour qu’elle revienne vite au logis, fermaient portes et volets.
Les rondes nocturnes commençaient, effectuées par deux hommes armés.

Les deux premiers furent le cordonnier, petit homme fluet, et l’épicier qui approchait du double-mètre et avait une carrure imposante.
Un drôle de duo !
Le cordonnier dit à voix basse :
« Si ce sont des esprits malveillants comme le prétendent les femmes, les fusils ne serviront à rien !
-          Faut voir ! répondit l’épicier, moi, je ne crois pas à tout ça.
-          Faut voir ! rétorqua le cordonnier, moi, je n’y crois pas, mais …..
Cette nuit-là, il ne se passa rien.

La seconde nuit fut une nuit à ne pas mettre un chien dehors. Une pluie diluvienne s’abattit sur le village.
Ce fut au tour du maire et du secrétaire de mairie qui emmitouflés comme il le pouvait dans des vêtements de pluie, pataugeaient dans la gadoue à en avoir les chaussures détrempées et cherchaient plus un abri que les intrus qui s’introduisaient dans leur commune.
Cette seconde nuit n’apporta rien de plus que la première, sauf, deux consultations chez le médecin, en raison des éternuements intempestifs qui se répondaient, en écho, et qui faillirent faire s’écrouler les murs de la mairie.

La troisième nuit, ce fut le meunier, Pierre, et son commis, Lucas. Dans la clarté de la nuit, ces deux là, cheveux enfarinés, auraient pu passer pour des fantômes.
Oui, vous avez bien entendu, « dans la clarté de la lune », car il faisait pleine lune, ronde et joliment éclairée.
Soudain, Lucas s’arrêta.
« Ecoute ! dit-il au meunier.
-          Quoi donc ? répondit celui-ci de sa grosse voix.
-          Chut ! Ecoute !
En effet, on pouvait entendre des bruits de pas, des bruissements de feuilles et des craquements de branches.
« C’est par-là ! dit Lucas en se précipitant vers le lieu d’où provenaient les bruits. »
Le meunier, plus enveloppé que son commis, eut bien du mal à le suivre, et ce fut tout essoufflé qu’il le rejoignit.
Tous deux venaient d’apercevoir découvrir les intrus qui, découverts, détalaient sans demander leur reste.


La révélation de la découverte de la nuit précédente se propagea comme une traînée de poudre dans le village.
Les commentaires allaient bon train.
Il fallait, à présent, que le maire et le commissaire de police annoncent les faits et proposent des solutions.
Mais y avaient-ils des solutions possibles aux faits ?
Que pouvait-on faire contre les évènements ?


Devant la porte de la mairie, en ce milieu d’après-midi, face aux villageois rassemblés, le maire et le commissaire de police, l’un à côté de l’autre, s’apprêtaient à faire une déclaration officielle.
Non loin d’eux, un peu en retrait, Pierre le meunier et  Lucas le commis, héros du jour, attendaient sans doute quelques félicitations qui, selon eux, tardées à venir.

« Mes amis, commença le maire d’un ton protecteur, nous venons d’élucider le mystère des intrus de la nuit.»
Un silence, ensuite, qui parut interminable.
Le maire reprit :
« En effet, nous savons, à présent, qui rôdent autour de notre village. »
Nouveau silence. L’assemblée commençait à s’impatienter.
« Je laisse la parole à Monsieur le Commissaire de police qui, chargé de la sécurité de ce village, va tout vous expliquer.
-          Il serait temps ! pensèrent certains.
-          Mes amis, commença le commissaire de Police, nous savons, en effet, à présent qui troublent nos nuits depuis quelque temps, et je dois remercier Pierre et Lucas pour leur bravoure…..
La fin de la phrase du commissaire se perdit dans les applaudissements fournis, accompagnés de « Bravo ! ».
Le maire fit des signes de mains pour réclamer le silence qui revint peu à peu pour laisser le commissaire poursuivre.
« Oui, je disais que grâce à leur bravoure, nous savons quels sont nos ennemis, si je peux m’exprimer ainsi. Je vous rassure, pas d’apparition d’outre-tombe, pas de brigands en chair et en os, non plus. Il s’agit tout simplement, mais certains le savent déjà, évidemment,  je disais donc qu’il s’agit, tout simplement …..
Un silence long, très long, trop long !
« Bah alors ! Tu vas le sortir de quoi il s’agit, lança avec impatience un des habitants, moi, j’ai le boulot qui m’attend !

Un petit garçon d’environ trois ans, lança alors :
« Moi, je sais ! Ce sont des nounours, tout comme mon doudou !

Un peu mécontent qu’un enfant lui vole le mot de la fin, mais ne voulant pas le montrer, le commissaire lança :
« La vérité sort toujours de la bouche des enfants, pas vrai ? Tu as raison mon bonhomme, il s’agit d’un couple d’ours attiré par les ordures de notre village. »

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La suite est une autre histoire…. Que j’aurais pu poursuivre, il est vrai. Que j’écrierai peut-être, un jour …….

Voilà ce que j’ai trouvé comme suite, mais il y avait, bien évidemment, beaucoup d’autres possibilités.
J’aurais pu orienter le récit vers un revenant, mais qui croit encore aux revenants de nos jours ?
J’aurais pu choisir une histoire de brigands, de détrousseurs de grands chemins, tels les « chauffeurs » des temps anciens brûlant les pieds de leurs victimes, aux flammes de la cheminée, pour leur faire avouer où ils cachaient leur argent.
Trop violent à mon goût. Il n’y a qu’à ouvrir l’ordinateur pour prendre en pleine face toutes les violents horribles de ce siècle.
Alors, j’ai choisi de « gros nounours » bien inoffensifs, en quête de nourriture

SCAPIN, LE PETIT LUTIN - CHAPITRE 1



Scapin est un petit lutin, mais pas n’importe quel petit lutin.

Scapin est un petit lutin pas comme les autres, et c’est bien ça le drame ……


Dans le vaste pays de Kohlkopfland, vivent des lutins.

Kohlkopfland est un vaste pays vert où tout pousse en abondance, fruits sucrés, légumes tendres, fleurs parfumées.
Kohlkopfland est un vaste pays où l’eau jaillit fraîche et transparente.
Kohlkopfland est un vaste pays où la vie s’écoule douce et radieuse.
Kohlkopfland est un vaste pays où tout vit en harmonie.

Kohlkopfland est entouré d’une vaste forêt, profonde et sombre dans laquelle il est interdit de s’aventurer, car elle serait peuplée d’esprits maléfiques.
Aussi, les habitants de ce beau pays surveillent-ils leurs enfants afin qu’aucun ne se dirige vers ce lieu maudit.
D’ailleurs, afin de localiser facilement tous leurs petits, ils ont eu l’idée de coudre sur leurs bonnets, de nombreux grelots et clochettes qui sonnent et tintent à chaque mouvement. Les éventuels polissons aventureux sont, grâce à ce stratagème, aussitôt repérés et ramenés au sein du village.

Bien entendu, comme tous les lutins, les habitants de Kohlkopfland possèdent des pouvoirs magiques qu’ils peuvent mettre en pratique dès leur naissance.

Aussi, dés leur plus jeune âge s’exercent-ils à lancer des charmes et à réaliser des tours, et cela fait plaisir à les voir jouer, cabrioler, sauter en lançant des éclairs magiques.
Les petits lutins ont, de ce fait, de multiples talents dans tous les domaines artistiques, et aucun, vous entendez, aucun ne fait exception.
Aucun ?



Regardez là-bas, cet attroupement !
Ecoutez ces éclats de rires moqueurs !
Approchez un peu….


-  Ah, regardez … !  pouffe un lutin, tout de vert vêtu.
-  Oh ! Que c’est drôle, je n’ai jamais vu pareil maladroit ! s’esclaffe un autre.

Un troisième, légèrement en retrait, se tient les côtes, plié de rire, et manque s’étouffer.

C’est tout simplement un cours de dessin.
Chaque petit lutin a dessiné et peint un tableau du meilleur effet.
Difficile de départager les petits génies, même pour l’œil attentif d’un expert.
Mais, au milieu du groupe, un petit lutin a renversé toutes ses couleurs, il en est d’ailleurs complètement recouvert. Quant à sa feuille barbouillée, elle ne ressemble en rien au travail soigné et parfait de tous les autres.

Et qui a réalisé ce désastreux chef-d’œuvre ?
C’est Scapin, encore lui !

Scapin n’a pas son pareil. Maladroit, renversant tout sur son passage, gauche, sans aucune grâce pour la danse, malhabile avec les instruments de musique et chantant affreusement faux de surcroît.

Pauvre Scapin !

Mais que s’était-il passé ?

En fait, le jour de la distribution des dons par le «grand magicien » du peuple des lutins, Scapin, déjà fort distrait, s’était baissé pour cueillir une fleur. L’éclair divin, distributeur de pouvoirs magiques lui passa tout simplement au-dessus de la tête sans l’atteindre.

Scapin est donc un petit lutin qui n’a aucun pouvoir.
Triste état, en vérité, dans ce pays où chacun est si parfaitement doté.

Scapin est la risée de tous.

Malgré ses efforts, il ne réussit rien, et souvent, il court se réfugier dans les bras de sa maman.

-          Ne pleure pas, dit maman en câlinant son bambin de lutin, tu es mon petit Scapinou, et pour moi, même si tu n’as pas de pouvoir, tu es le plus beau de tous les petits lutins du monde.

Bercé par les bras maternels, Scapin, suçant son pouce, car même les petits lutins sucent leur pouce, s’endort, apaisé.

Mais, lorsque Scapin s’éloigne de l’amour maternel, de la petite maison familiale au toit de chaume où il fait bon vivre protégé des sarcasmes des autres, il se sent perdu et malheureux. Aussi, la plupart du temps, il se met à l’écart, et n’ose rien faire, car chacun de ses gestes déclenche catastrophes et cascades de fous rires railleurs.

Son désir d’isolement l’éloigne fréquemment du village et le rapproche inévitablement de la masse sombre des arbres de l’inquiétante forêt.
Celle-ci attire Scapin par l’interdit d’y pénétrer et les légendes que les anciens chuchotent loin des oreilles des plus jeunes.

Ne dit-on pas que cette forêt est habitée par un esprit qui manifeste sa présence par la sonorité mélodieuse de son violon ?

Dans l’esprit de Scapin, cet esprit musicien pouvait sûrement lui redonner les dons qui lui étaient bêtement passés au-dessus des oreilles.

Ne dit-on pas aussi, que ce génie des bois, charme les enfants avec sa musique pour les attirer dans la profondeur ténébreuse des lieux, les enfermer et peut-être les manger, car en fait, aucun n’étant revenu, on ne savait pas ce qu’ils étaient devenus.