Louis
Auguste Semelaigne et Édouard Le Roy retournèrent en cellule jusqu’à ce que la
sentence fût exécutée.
Le
2 mars 1884, le Président de la République, Jules Grévy, commua la peine de
mort en travaux forcés à perpétuité.
Ce
fut le 6 juin 1884 que les deux complices embarquèrent sur le Navarrin en
direction de la Nouvelle-Calédonie.
Voici les fiches de bagne des deux condamnés.
Fils
naturel de Victoire Rosalie Semelaigne.
Né
à Conches-en-Ouche, le 26 octobre 1858.
25
ans.
Sans
domicile fixe.
Ouvrier
maréchal-ferrant.
Condamné
le 21 janvier 1884 par la Cour d’assises de l’Eure (Evreux) pour complicité de
tentatives d’assassinat commises le 21 novembre 1883.
Peine
commuée en travaux forcés à perpétuité (décret présidentiel du 25 janvier 1884).
1
m 70 – cheveux châtains – front large – yeux bleus – nez moyen – bouche moyenne
– menton rond – visage ovale – teint coloré.
Tatoué
d’une pensée et d’une ancre sur le bras gauche. Autres tatouages : un
poignard – un laurier – un trophée de sabres.
De
confession catholique.
Sait
lire et écrire.
Au
bagne, il exerçait le métier de fabricant de sacs en papier.
La
fiche de bagne apprend également que
Louis Auguste Semelaigne avait été condamné :
·
Le 6 juin 1886, à cinq années de double-chaîne
pour évasion.
En
effet, il avait pris la poudre d’escampette le 11 avril 1886. Il fut repris
presque aussitôt, le 14 avril 1886.
Par
décision présidentielle en date du 7 octobre 1890, remise du reste de la peine
de la double-chaîne.
·
Le 8 mars 1901, à cinq années de réclusion
cellulaire pour assassinat et vol.
Par
décret présidentiel en date du 9 octobre 1906, remise de la peine de réclusion
cellulaire.
Sa
fiche porte les mentions de : ivrogne – libertin – débauché.
Louis
Auguste Semelaigne décéda à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), le 27 avril 1918.
Entre
le 10 septembre 1881 et le 25 mai 1883, Louis Auguste Semelaigne avait été
condamné sept fois. Il avait effectué 16 mois et demi de prison et avait payé
47 francs d’amende.
Les
motifs d’incarcération furent toujours les mêmes, des délits mineurs de :
outrage à agent – ivresse – vagabondage – vol, et surtout filouterie
d’aliments.
Fils
de Germain Leroy et Renée Lotin.
Né
à Lambézellec – près de Brest - le 23 mars 1859.
Sans
domicile fixe.
Journalier
– se dit « ajusteur ».
Condamné
le 21 janvier 1884 par la Cour d’assises de l’Eure (Evreux) pour complicité de
tentatives d’assassinat commises le 21 novembre 1883.
Peine
commuée en travaux forcés à perpétuité (décret présidentiel du 25 janvier
1884).
1
m 54 – cheveux blonds – front large – yeux gris bleus – nez moyen – bouche
petite – menton à fossette – visage rond – teint coloré.
Tatoué
d’une étoile sur la main droite et d’un bracelet autour de chaque poignet.
Estropié
de la jambe droite.
Sait
lire et écrire.
Au
bagne, il exerçait le métier d’effilocheur. Il est d’ailleurs noté :
travailleur par excellence.
Édouard
Le Roy effectua une tentative d’évasion le 12 novembre 1890 qui faillit bien
réussir totalement, mais il fut repris le 16 mars 1892.
Par
contre, il récidiva le 21 janvier 1897, et là, il ne fut pas repris.
Tout
comme son compère Louis Auguste Semelaigne, Édouard Le Roy avait, avant
l’agression au Carmel, effectué plusieurs courts séjours en prison et écopé
d’amendes de faibles montants. Des condamnations pour : vol – vagabondage
– ivresse........
Des
délinquants, et non des grands bandits.......