Alors que les Sœurs Carmélites s’installaient dans leur nouveau Carmel et s’adonnaient à leurs tâches journalières, priaient et chantaient de leurs voix angéliques, naissaient deux enfants de sexe masculin.
Louis
Auguste Semelaigne, le 26 octobre 1858, à Conches-en-Ouche dans l’Eure.
Édouard
Le Roy, le 23 mars 1859 à Lambezellec, proche de Brest, dans le Finistère.
Leur
parcours fut assurément moins pieux que celui des Sœurs Carmélites. Si leur
carrière débuta par de petits larcins, ils furent vite qualifiés de
« mauvais garçons, bagarreurs, voleurs, ivrognes, débauchés » et plus
encore...
Pour
chacun d’eux, les condamnations et amendes s’enchaînèrent. Un engrenage vers la
désescalade !
Leur
réputation leur fermait les portes de l’emploi, les contraignant à verser à
nouveau vers leurs mauvais penchants.
Le
cercle infernal !
Pas
d’emploi, pas d’abri, car pour avoir un toit au-dessus de la tête, il fallait
payer le logeur. Pas de logement, c’était dormir à la belle étoile ou dans une
grange isolée...... Délit de vagabondage et retour à la case prison.
Comment
se rencontrèrent Louis Auguste Semelaigne et Édouard Le Roy ?
C’est
très simple ! Ils furent incarcérés, entre autres, à Rouen aux mêmes
dates !
Édouard
purgea trois peines à la prison de Bonne-Nouvelle :
·
Le 24 février 1881 6 mois vagabondage
·
23 février 1882 4 mois vagabondage
·
24 mai 1883 4
mois vagabondage
Louis
Auguste écopa de quatre peines dans la même prison du quartier Saint-Sever de
Rouen :
·
31 août 1882 2
mois filouterie
d’aliments
·
23 novembre 1882 3 mois filouterie
d’aliments
·
28 février 1883 2 mois filouterie
d’aliments
·
25 mai 1883 4
mois filouterie
d’aliments
Entrés
à une journée d’intervalle en mai 1883, ils effectuèrent une peine de même
durée et sortirent quasi le même jour.
Hors
des murs de leur cellule, il leur fallait trouver de quoi subsister.
Que
savaient-ils faire à part filouter et voler ?
Et
c’était reparti !!
Mais
en Seine-Inférieure, ils étaient bien trop connus des autorités. Brest et
le Finistère ? Trop loin !
Alors,
leurs pas les menèrent dans le département de l’Eure, fief de débauches de
Louis Auguste.
Rouen,
Elbeuf, Le Neubourg, Evreux.....
Et
pendant le trajet, tous deux réfléchissaient à leur devenir, échafaudaient des
plans, établissaient des stratégies.
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