La jeune Madeleine Demandolx de la Palud serait donc possédée par le diable.
Il ne restait donc plus, afin de chasser le démon, que de
pratiquer un exorcisme. La jeune fille fut conduite à la Sainte-Beaume, où elle
fut remise au bon soin de l’inquisiteur d’Avignon et prieur du couvent des
Frères Prêcheurs de Saint-Maximin, le Père Sébastien Michaelis[1].
Au cours de l’exorcisme, le père Sébastien Michaelis fit les
constatations suivantes :
- Madeleine répondait
aux questions en latin, alors qu’elle ne connaissait pas cette langue.
- lorsqu’il
l’exorcisait, lui administrait la communion ou un autre sacrement, elle
tremblait d’une manière extraordinaire.
- à plusieurs reprises,
lors de l’exorcisme, elle tournait les yeux en tous sens, puis tombait comme morte,
reprenant ses esprits, comme si rien ne s’était passé.
- elle avait une parfaite connaissance des
catégories et pouvoirs des démons.
D’autre part, le
prêtre entendit les 9 et 24 janvier 1610, les démons faire le charivari au-dessus
de la Sainte-Baume.
La jeune novice regagna son couvent à Marseille où elle fut
cloîtrée dans une cellule.
Seule la prière pouvait la sortir de l’emprise de Satan.
Dans sa retraite forcée, elle ne voyait que la Mère Catherine de
Gaumer, Supérieure du couvent. Ce fut, peu à peu, que la jeune fille se confia,
révélant ses relations coupables avec son confesseur, Louis Jean Baptiste
Gaufridy.
Oui, Madeleine confessa, pour se déculpabiliser du péché de
chair qu’elle avait commis, avoir été sous l’emprise de ce prêtre faisant
commerce avec le diable et qui l’avait
envoûtée.
Les confessions de Madeleine en déclenchèrent d’autres. Trois nouvelles
religieuses déclarèrent avoir été séduites par le charme du prêtre, puis le
nombre s’élargit à huit.
Parmi ces victimes, Louise Capeau montrait les mêmes symptômes
que Madeleine : cris, contorsions, délires....
Le 20 février 1611, Gaufridi fut arrêté, transféré à
Aix-en-Provence et mit au cachot.
Questionné, torturé.
Tout d’abord, il nia, puis il admit avoir pratiqué quelques
attouchements sur les jeunes filles dont il était le directeur spirituel. Enfin,
il finit par se reconnaître sorcier : souhaitant être apprécié des femmes,
il avait vendu son corps et son âme au diable.
Il avoua, puis se rétracta à plusieurs reprises, mais sa
culpabilité ne faisait aucun doute aux yeux de ses tortionnaires.
Suite aux derniers aveux du prêtre réitérés sous la torture, un
procès en sorcellerie fut ouvert sous la présidence de Guillaume du Vair[2]. Ce procès se tint à
Aix-en-Provence, du 20 février au 30 avril 1611.
A suivre.......
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