Louis-Jean-Baptiste Gaufridy était donc devenu un proche de la famille Demandolx de la Palud, d’autant plus qu’il était le directeur spirituel de la maîtresse de maison et de ses trois filles.
Madame Demandolx de la Palud, née Françoise Louise de Glandeves
Gréoux avait épousé, le 21 mai 1587 à Marseille, Antoine de Demandolx La Palud.
Le jeune curé avait pris, notamment, en charge l’éducation de la
plus jeune, Madeleine. Après la communion de la jeune fille, il avait convaincu
ses parents de la placer chez les Ursulines.
Madeleine, née à Rians, le 29 août 1591, comme toutes les jeunes
filles de son âge, rêvait de fêtes, de toilettes et d’un mariage d’amour.
Son caractère romantique voyait dans le jeune curé au visage
aimable un possible prétendant.
Oui, elle était attirée par ce jeune homme qui s’était aussi
amouraché d’elle.
Ce fut contre son gré que Madeleine se plia à la volonté de ses
parents en acceptant d’entrer comme novice au couvent des Ursulines. Cette
décision fut adoucie lorsqu’elle apprit que Louis-Jean-Baptiste Gaufridy
enseignait, dans l’établissement religieux, à un groupe de jeunes filles dont
elle ferait partie. N’aurait-elle pas quelques privilèges, comme celui de se retrouver
parfois seule avec lui ?
Mais que se passa-t-il au
fil des jours au couvent des Ursulines pour que, peu à peu, Madeleine perde l’appétit,
sombre dans un silence inquiétant. Le regard absent, les yeux cernés, les joues
pâles, elle dépérissait.
Devant cet état dépressif, la mère supérieure des Ursulines,
Catherine de Gaumer, renvoya la jeune novice de dix-sept ans chez ses parents,
avant de décréter, quelques mois plus tard, avoir perçu les signes de la
présence de démons chez Madeleine....