Sommaire
- · Il repose à Merey, dans l’Eure
- · Le château des Marettes
- · Château en Pays de Caux
- · On demande nourrissons !
- · Un chaircutier pas trop précautionneux !
- · Question de mathématique
- · On ne se méfie pas assez des champignons
Il repose à Merey, dans l’Eure
19 septembre 1777
Messire François-Paul Gallois,
Chevalier, Seigneur & Patron honoraire d’Ampenoix & du Bourgbaudouin,
Seigneur Châtelain & Patron de Merey, de Garancourt, Morainvillers, Lamotte,
Croisy, la Chaquetière, Francques & autres lieux, Conseiller d’Etat,
Président à Mortier du Parlement de Metz, ancien Président de la Cour des
Comptes, Aydes & Finances de Normandie, Gouverneur pour le Roi des Villes &
Châteaux de Caudebec, Assiocié titulaire de l’Académie Royale des Sciences,
Arts & Belles-Lettres de Rouen, Ministre & Secrétaire d’Etat du feu Roi
de Pologne, Duc de Lorraine & de Bar, est décédé le 6 de ce mois en son
Château de Merey, âgé de 79 ans deux mois six jours.
Rien
sur ce seigneur, si ce n’est son acte d’inhumation qui, malheureusement pour
mes recherches, ne mentionne pas le nom de naissance de son épouse., mais
avait-il été marié ?
Je
vous soumets toutefois, ci-dessous, la
copie de cet acte, établi dans la paroisse de Mérey, dans l’Eure.
Le huit septembre mil sept cent
soixante dix sept par nous …… a été inhumé dans le cymetiere de merey dans un
caveau, le corps de messire françois paul gallois chevalier seigneur
d’ampenoix, bour beaudouin, seigneur chatlin et patron de merey gadancourt
marinvilliers croissy lamotte et auitres lieux, conseiller d’Etat, ancien
ministre et secrétaire d’état du feu roy de pologne duc de loraine et de Bar,
président à mortier au parlement de metz, ancien président en la cour des
comptes et finances de normandie et gouverneur des villes et chateaux de
caudebec, muny des sacrements décédé le 6 de ce mois dans l’apres midi agé
d’environ quatre vingt ans. En presence de messire guillaume lambert des
fourneaux chevalier second president du bureau des finances de rouen, de madame
la présidente Gallois, de messire louis paschal folloppe chanoine de l’église
cathédrale du mans et vicaire general du même diocese, de messire jean claude
siflet de berville conseiller secretaire du roy……
Le château des Marettes
3 octobre 1777
A vendre ou louer presentement
(sic) le Château des Marettes, paroisse de Sotteville-lès-Rouen ;
consistant en belle maison de Maître, sallon (sic), cuisine, office, plusieurs
apartemens (sic) complets, cellier, écurie, remise, étables, bûcher, maison de
jardinier, belle cour, plantée d’arbres à fruits de toute espéce (sic), beau
jardin potager, jolies promenades couvertes, bosquets & garennes ; le
tout contenant environ 18 acres, fermé de murs et fossés. S’ad. A M. Marc, Not.
Ce château aurait été construit au XVIIème siècle,
à la fin du règne de Louis XIV, par Henri de Romé de Vernouillet, chanoine de la cathédrale de Lisieux,sur un domaine de
28 hectares nommé « Terre des Marettes » dont on trouve le nom dès
1545.
Marettes, petites mares ?
Sûrement car le terrain comptait un grand nombre
de mares qui ne tarissaient jamais.
Qui a fait construire le château ?
Pourquoi fut-il vendu en 1777 ?
Je n’ai pu, malheureusement, remonter aussi loin,
mais voilà ce que je peux vous dire, le concernant :
Ce château eut de nombreux propriétaires dont
Monsieur Petit, qui avait cédé une des parcelles de ses terres pour y faire
construire le Centre hospitalier du Bois Petit, devenu suite à la
réhabilitation de ses locaux, un EHPAD.
Dans les années 1840-1850, son propriétaire est
l’industriel Buddicom père, des ateliers de chemins de fer de Sotteville.
Au XXème siècle, il appartint à la
famille Ruquier entrepreneur de travaux qui construisit un grand nombre de
bâtiments et de maisons sur la rive gauche de la Seine.
Monsieur Ruquier vendit son château, dépendance
et terres à l’Etat qui remit l’ensemble à la commune comme terrain de
compensation, car l’édifice, après la Seconde Guerre Mondiale, était en très mauvais
état. Il fut démoli en 1961. A sa place, non l’immeuble de l’hôtel de ville, mais
la place de l’Hôtel de ville. Le bois de la Garenne constitue un vestige du
parc.
Château en Pays de Caux
17 octobre 1777
Mardi 7 du courant, à sept heures
& demie du soir, le feu prit aux bâtimens (sic) de la basse-cour au Nord de
la grande Ferme du Château de Nienville au pays de Caux ; en moins de deux heures plus de 300 pieds de
bâtimens (sic) ont été réduits en cendre, sans qu’il ait été possible d’arrêter
l’incendie. on a eu à peine un quart-d’heure pour arracher aux flammes un
bâtiment servant de poulailler, pour couper la communication, dans l’intervalle
de pieds seulement ; des écuries, bûchers, remises du Château, qui
formoient une suite immense de bâtimens (sic), auroient également été
incendiés . Une grange, écurie, quatre bergeries, une vacherie & autre
petits bâtimens (sic) ont été réduits en cendre, avec dix-huit milliers de
grains, d’avoine, de pois, vesces, seigles, orges, en grains & autres
fourages, apartenans (sic) au Fermier. Tout le pourtour de ces bâtimens (sic),
environné de hangards (sic), sous lesquels étoient la plus grande quantité de
sommiers, arbres à pressoir & autres bois de charpente, merciers (sic) de la plus grande conséquence, ont été brulés.
La perte du Propriétaire & de son
Fermier, est évaluée à plus de 40000 livres. Le feu a été mis à 3 endroits par un incendiaire ignoré.
On n’entend parler que d’incendies,
& ce sera toujours de même, tant que l’on couvrira en paille ; des
couvertures en tuile éviteroient en grande partie ces malheurs.
Incendie
criminel, assurément. La prospérité a, de tout temps, engendré envie et
jalousie.
Où
est ce château ? Le savez-vous ?
Si
oui, merci de me donner quelques précisions.
J’ai
mis toutes les orthographes possibles, car souvent il y a des erreurs dans les
noms, mais rien de rien !
Un
petit peu d’aide ? Merci !
On demande nourrissons !
7 novembre 1777
Une nourrice voudroit trouver un
Nourrisson ; elle desireroit que ce fût de quelqu’un en place ; elle
ne veut point au-dessous de 200 livres elle est du fauxbourg (sic) de Louviers.
S’adressera à M. Compin, Chirurgien, rue Beffroy. Son adresse est à Louis Nach
fils, à Saint Germain de Louviers. A louviers.
Dans
la paroisse de Saint-Germain à Louviers, je n’ai découvert aucun
« Nach », mais le nom était-il bien orthographié.
Il était courant que des enfants soient mis en
nourrice. Les alentours de Paris et
Rouen étaient recherchés, car l’air y était, disait-on déjà, de meilleure
qualité que dans les villes.
Des
« organismes » se chargeaient de conseiller des nourrices aux
familles et attendaient d’avoir un certain nombre d’enfants pour les
transporter. Ces petits âgés, pour la plupart, de quelques jours voyageaient
dans des conditions déplorables, entassés dans des lieux sans confort, ne
recevant de nourriture qu’une fois arrivés à destination.
Beaucoup
mouraient pendant le trajet ou dans les heures suivant leur arrivée dans les
familles nourricières. Seuls les plus
robustes survivaient.
A
Louviers, notamment, j’ai trouvé dans les actes de décès un grand nombre de ces
petits et, dans les lettres adressées au maire de la ville, des revendications
et querelles pour pensions impayées ou layettes non restituées suite à un décès.
Par contre, ces courriers ne mentionnaient aucun regret ni chagrin de la perte
des bébés. Il meurt tellement d’enfants, en ces temps-là, qu’ils sont quantité négligeable !
Un chaircutier pas trop précautionneux !
22 novembre 1777
Il y a eu le 3 octobre, à Dreux, 6
sœurs de l’Hôtel-Dieu empoisonnées pour avoir mangé du cochon acheté chez un
chaircutier (sic) qui l’avoit mis dans une bassine de cuivre. Comme la médecine
est venue promptement à leur secours, on ne croit pas qu’elles en meurent. Mais
il y a encore 8 autres personnes malades qui ont acheté et mangé du même
cochon, entre autre un nommé Villeneuve, Cordonnier ; qui, dit-on, est
très-mal (sic). On parle aussi de beaucoup de gens à la campagne qui ont fait
leur provision chez le même chaircutier (sic), sur-tout (sic) celles dans
lesquelles on prépare le petit-salé, étoient quelquefois couvertes de
verd-de-gris (sic). L’événement qu’on raporte (sic) aujourd’hui, justifie le
danger qu’il y a de se servir de pareils vaisseaux. Il nous semble qu’on
devroit les proscrire chez tous ceux qui préparent ces sortes d’alimens (sic)
pour le public.
Aucune
des 6 sœurs ne décéda, ce qui est heureux, sauf en ce qui concerne mon enquête.
Sans « cadavre », je ne peux retrouver les noms !
Le
nommé Villeneuve se remit aussi de cette intoxication.
Alors,
si on doit tirer une morale à cette histoire : vérifiez bien avant de
manger des morceaux de porc que ceux-ci aient une belle couleur rose. Si vous apercevez
un peu de vert, ne le mangez surtout pas.
Question de mathématique
5 décembre 1777
Deux Fabricans (sic) de la Campagne s’en retournant de Rouen
ont fait un pari, l’un deux dit à l’autre, parlant de commerce ; « je
veux gagner contre vous que vous avez moitié plus d’ouvriers que moi »,
l’autre a gagé que non ; celui qui a gagé contre l’autre a vingt-cinq
ouvriers, on demande combien que celui qui doit en avoir moitié plus, tels que
la gageure a été proposée ; doit en
avoir : un d’eux prétend que pour en avoir moitié plus, le nombre doit
être de trente-sept & demi ; au contraire, l’autre prétend qu’il doit
en avoir cinquante. On prie les personnes éclairées de vouloir bien décider la
question par la voie des Annonces.
Alors ?
Qu’en dites-vous ? Vous pouvez répondre par le biais de ce blog.
Petite
précision : Depuis 1777, aucune réponse à cette question mathématique dans
les pages du journal. Tenaces, les lecteurs cherchent-ils encore la solution du
problème ?
On ne se méfie pas assez des champignons
19
décembre
La ville de Toulouse vient d’avoir
sous les yeux un nouvel exemple de ce que l’usage inconsidéré des Champignons
doit avoir d’effrayant. Une famille composée de cinq personnes, trois Maîtres,
(Mere (sic), Mari & Femme) & deux domestiques, ((Mere (sic) et Fils)
s’est trouvée empoisonnée, pour avoir mangé, entr-eux (sic), huit champignons,
dont sept petits avoient contracté, dans la cuisson, la qualité vicieuse du
plus gros. Le Maître avoit mangé la moitié du gros Champignon. Les accidens
(sic) les plus fâcheux (la mort exceptée) furent la suite de sa fausse
confiance. La cuisiniére (sic) qui avoit mangé la plus grande partie de l’autre
moitié, ayant voulu, par zèle pour le service de ses Maîtres, résister au mal,
finit dix-huit heures après, par éprouver les plus cruels symptômes du poison.
Entre les Maîtres, la Mere (sic) et la Bru, qui n’avoient mangé que les
Champignons d’une qualité altérée, & le jeune Domestique qui n’avoit goûté
que la plus petite partie du gros, ont été très-malades (sic). La Bru n’est
point encore parfaitement remise. Sans les soins les plus actifs qu’on a pris
de l’époux, à qui il reste encore d’assez violents ressentimens (sic), il
auroit succombé.
Comment, après tant d’exemples,
peut-on risquer ainsi sa vie ? On devroit bien les exclure des Cuisines,
ainsi que les ustensiles de cuivre, & ne pas se confier à l’imbécile
prévention d’un Cuisinier.
Je
n’ai rien pu découvrir sur cette famille. D’ailleurs difficile car aucun nom
n’a été mentionné dans l’article.
J’ai
donc repris les actes de décès des paroisses de
la ville de Toulouse, mais rien non plus !
Sans
doute parce qu’ils n’ont, ni les uns, ni les autres péris.
Peu
de feuilles pour achever l’année 1777.
Quelques
intoxications, sans décès. Une chance toutefois.
Quelques
cancans sans grande importance……
Cela
me laisse sur ma faim.
J’attends
avec impatience l’année 1778.
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