Un
petit chaperon rouge très malin
Vous
connaissez, bien sûr, l’histoire du « Petit Chaperon Rouge ». Mais,
savez-vous vraiment ce qui s’est passé ce jour-là, dans la forêt ?
Je
détiens la « vraie » histoire et je vais m’empresser de vous la
conter.
Il
était une fois, dans une immense forêt, un loup qui manquait d’assurance. Il
aurait bien aimé être féroce et cruel comme se doivent être les loups, mais
lui, il était complexé. Oui, oui, vous avez bien entendu. Il était complexé.
Pourquoi
me direz-vous ?
Parce
qu’il était petit et maigrichon avec un pelage peu fourni et terne. De plus,
lorsqu’il poussait son cri dans la nuit, celui-ci, n’effrayait personne car, il
était très, très, très.... faible.
Ce
jour-là, comme chaque jour, ce loup rodait dans la forêt.
Arriva
qui ? Oui, vous avez gagné ! Le petit chaperon rouge qui tout habillé
de rouge (logique !), portant panier contenant galette et pot de beurre,
sautillait en chantonnant.
Lalala...tralala
et Youpi ! Je vais voir Mamy ! »
La
petite fille croisa une biche apeurée qui la mit en garde :
« Attention,
petite, il y a un chasseur !
-
Quoi de plus normal, pensa l’enfant,
nous sommes dans une forêt ».
Et
elle déclara à la biche : « Pas peur du chasseur, moi ! »
La
biche se sauva, car elle, elle avait peur, et même très peur du chasseur !
Le
petit chaperon rouge continua son chemin fredonnant toujours sa chanson
Lalala...tralala
et Youpi ! Je vais voir Mamy !
Et
elle ajouta à son refrain :
Et
puis quel bonheur, tralalalalère, je n’ai pas peur du chasseur.
Le
petit chaperon rouge était très inventif, surtout en matière de chansons.
Quelques
mètres plus loin, elle croisa le chasseur qui, fusil au poing, essoufflé,
courait après le gibier.
« Bonjour,
Petite, dit-il à la fillette. Que fais-tu seule dans les bois ? »
A
cela, la petite fille qui avait de la répartie, répondit :
« Je
vais voir ma grand-mère, voyons ! Tu ne connais pas l’histoire ?
-
Quelle histoire ? interrogea le
chasseur.
Il
n’attendit pas la réponse, car trop pressé de reprendre sa chasse. Il conclut
donc hâtivement :
« Pas
grave ! Tu n’aurais pas vu une biche ?
-
Quelle biche ? s’étonna le petit chaperon rouge qui aussitôt
changea de ton et hurla : « Tu n’as pas honte de tuer les
biches ? »
Le
chasseur voyant qu’il n’aurait pas le
dernier mot lança d’un air bourru :
« C’est
pas ton affaire. Attention au loup, je l’ai vu rôder.
-
Pas peur du loup ! rétorqua
l’enfant.
Il
était vrai que la fillette n’était nullement craintive. Elle était même
téméraire et casse-cou.
Le
chasseur poursuivit sa chasse et le petit chaperon rouge son chemin, toujours
chantonnant :
Lalala...tralala et Youpi ! Je vais voir
Mamy !
Et
puis quel bonheur, tralalalalère, je n’ai pas peur du chasseur !
Et
elle ajouta une suite...
Tralalala,
tralalalère, le chasseur est parti, lalalalali, avec son fusil !
Je
vous avais prévenus qu’elle était douée pour la chanson.
L’enfant
poursuivit donc son chemin, en chantonnant et cueillant, ici et là, quelques
fleurs pour les offrir à sa Mamy.
Surgit
le loup, écumant de rage, se faisant le plus féroce, le plus effrayant
possible. Et pour paraitre plus gros, gonflant au maximum son pelage qui était,
je vous l’ai déjà dit, très miteux.
« Ah !
Ah ! hurla l’animal. Je vais te manger !
Le
petit chaperon Rouge continuant sa cueillette, répondit calmement :
« ça m’étonnerait !
-
Comment ça ? questionna le loup,
beaucoup moins sûr de lui. Tu n’as pas peur de moi ?
-
Pourquoi j’aurais peur ? lança la
fillette sans cesser sa cueillette.
-
Parce ce que tout le monde a peur de
moi, poursuivit le loup à court d’arguments.
Le
petit chaperon rouge que cette conversation commençait fortement à agacer, se
redressa, fit face au loup et se mit à hurler :
« Mais
tu m’embêtes, et en plus t’es moche et tu pues. Alors, va-t-en, laisse moi
tranquille ! »
Le
pauvre animal resta sans voix. Il venait de prendre un sacré coup. Son moral se
retrouva au point zéro et même bien en dessous du zéro.
Alors,
savez-vous ce qui se produit ?
Eh
bien, le loup se mit à sangloter en poussant des hurlements que n’arrivèrent
toujours pas à effrayer. Pourtant, son chagrin était incommensurable !
Le
petit chaperon rouge poursuivit son chemin l’air guilleret, se dirigeant vers
le logis de sa Mamy.
Il
chantait, encore et toujours :
Lalala...tralala
et Youpi ! Je vais voir Mamy !
Et
puis quel bonheur, tralalalalère, je n’ai pas peur du chasseur !
Tralalala,
tralalalère, le chasseur est parti, lalalalali, avec son fusil !
Et
elle ajouta encore un couplet......
Lalala...
tralalalou, le loup j’ai rencontré
Lalala
tralalalou, et c’est moi qui l’ai effrayé !
Lalala...tralala
et Youpi ! J’arrive bientôt chez Mamy !
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