L’histoire
d’Anna Weckenzipfel est incroyable.
Mais
en cette fin de XVIème siècle, elle parut tout à fait crédible.....
Comme
beaucoup de femmes, Anna Weckenzipfel connaissait le pouvoir des plantes. Elle
s’en servait régulièrement pour soigner les siens et aussi ses proches voisins.
Ses
remèdes n’avaient rien de magique, ils étaient le résultat de l’observation de
la nature depuis des générations.
Ce
fut ainsi qu’elle soigna et guérit Jacques Potter, habitant une maison proche
de la sienne.
Pourtant,
elle avait des raisons de lui en vouloir à cet homme ! En effet, il lui
avait tué une de ses poules d’un coup de fusil.
Personne
ne fut réellement au courant des circonstances de ce déplorable accident. Était-il
volontaire ? Était-ce un accident ?
Ce
qu’on retint, ce fut la mort de la pauvre volaille.
Quelque
temps plus tard, allez savoir pourquoi, Jacques accusa la dame Wickenzipfel de
lui avoir insufflé un mal à l’aide d’une baguette.
Pourtant,
cet homme avait l’air en pleine santé.
De
quel mal pouvait donc souffrir l’homme Potter ?
Enfin,
ce que retint la justice, c’était qu’Anna se servait d’une baguette qui
possédait des pouvoirs maléfiques. Et de pouvoirs maléfiques découlait le mot
« sortilège », engendrant un autre terme : sorcière !
Et
voilà, comment Anna se retrouva interrogée par les juges de la « Cour des
maléfices ».
Au
cours des interrogatoires, la femme Weckenzipfel conta une étrange histoire.
Elle
se trouvait dans les vignes lorsqu’un inconnu tout vêtu de noir s’approcha
d’elle :
« Si
tu me suis, tu n’auras plus à faire ce dur travail », lui dit-il.
Anna
le repoussa, mais l’homme fut plus fort qu’elle. Il la bouscula, la fit tomber
sur le sol et abusa d’elle.
Elle
ne put rien faire pour se défendre, même pas crier. D’ailleurs comment
aurait-elle pu faire, n’avait-il pas plaqué une de ses mains sur sa
bouche ? Une main froide, horriblement froide, comme la glace en hiver.
Avant
de partir l’homme lui avait jeté une petite bourse :
«
Je te donne en cadeau ce petit sac contenant des thalers, mais tu dois
dorénavant renier ton dieu et me servir. »
Les
juges l’écoutaient, déjà convaincus de sa culpabilité. L’un d’eux prit la
parole :
« Et
cet homme, vous a-t-il donné son nom ?
–
Il a dit s’appeler Kochlöffel[1]
.
–
Combien y avait-il dans le sac ?
–
Lorsque je l’ai ouvert en rentrant chez moi, il était rempli de
crottin de cheval.
–
Avez-vous revu cet homme ?
–
Oui, trois jours plus tard. Toujours au vignoble où je
travaillais.
Et
alors, Anna poursuivit son récit, expliquant que ce jour-là, Kochlöffel lui
avait remis une baguette, en lui précisant :
« Si
quelqu’un te fait du mal, tu n’auras qu’à le frapper de cette baguette en invoquant
mon nom et la personne sera frappée de paralysie. »
Anna
pensa tout de suite que ce serait une belle vengeance envers Jacques Potter. Ne
lui avait-il pas abattu une de ses poules ?
Dans
la demeure d’Anna Weckenzipfel, il fut bien retrouvé une baguette.
Une
baguette qui, selon ses dires, lui servait aussi de monture pour se rendre à
des réunions de sorcières, près de Saint-Hippolyte.
Cette
dernière confession fut décisive !
Le
jugement fut irréversible.
La
peine de mort !!!
Le
28 juin 1586, Anna Weckenzipfel périt brûlée vive dans la ville de
Bergheim !
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