jeudi 31 juillet 2025

Cideville – Une affaire qui a fait la une de beaucoup de journaux – chapitre 10

 



Gosselin habile guérisseur, mais Thorel assurément redoutable jeteur de sorts.

Un certain Savoye s’en était ouvert à M. Cheval, un jour de rencontre à Pavilly.

En effet, Thorel avait dit à Savoye :

« Quand tu auras fait vingt pas, tu feras de l’eau dans ton pantalon », et le pauvre Savoye avait uriné dans son pantalon, comme un jeune enfant, ne pouvant se retenir. Il en fut troublé et honteux.

Il poursuivit en racontant qu’un autre jour, il avait subi un autre sort de Thorel.

Le rencontrant par hasard, il lui avait prédit : « À chaque fois que je frapperai le sol avec mon bâton, tu tomberas. »

Thorel frappa le sol et aussitôt Savoye se sentit monter en lui un malaise. « Ma gorge se serra très fort, le souffle me manqua et mes jambes fléchirent. Je me retrouvai sur le sol, sans force. Lorsque j’ai repris mes esprits, je n’ai pas demandé mon reste et j’ai décampé, la peur au ventre que ce maudit Thorel ne frappe, à nouveau, le sol avec son bâton. »

 

À la fin de son témoignage, M. Cheval affirma avoir vu, au presbytère, des objets se déplacer : les pincettes et la pellette se sauvant du foyer, les oreillers et les couvertures prenant leur envol dans la chambre des deux jeunes étudiants.....

 

La personne suivante se nommait Martin Tranquille Leroux[1]. Âgé de trente ans, il était curé de Saussay.

Fils de François Antoine Tranquille Leroux, tisserand, et de Rose Félicie Aubourg, il naquit le 24 novembre 1820 à Saint-Gilles-de-Crétot (76).

 

Rien de bien nouveau dans les déclarations du desservant de Saussay.

Il a, comme les précédents témoins, attesté avoir vu, lorsqu’il se trouvait au presbytère, des objets se déplacer sans aucune explication rationnelle : un marteau se soulevant et se reposant sur le sol, sans bruit, comme si une main l’y avait déposé ; un morceau de pain posé sur la table changeant de place, un couteau lancé vivement s’enfonçant dans un mur jusqu’à la garde. Les frappements aussi, il en avait été témoin et affirma que M. Tinel, exaspéré par les coups, ne pouvait, certaines nuits, dormir paisiblement.

 

Beaucoup de personnes ont vu et entendu.

Quel est donc ce mystère ?

Était-ce une hallucination collective ?

Pas réellement puis que les faits ont été observés à divers moments et pas toujours en présence des mêmes personnes.

Y avait-il alors à ces moments, une ou plusieurs mêmes personnes pouvant déclencher ces phénomènes ?

 

Poursuivons l’audition des individus convoqués...  



[1] Martin Tranquille Leroux décéda à Saussay le 9 août 1880 à 3 heures après midi.

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