Toute la soirée,
les cornes au ciel, je lorgnais la fenêtre du haut, évaluant la distance et les
risques.
Il suffisait d’un
peu d’entraînement et l’entreprise devait être possible.
Motivé par les
sons que je percevais, ma décision fut prise, je prendrai les risques et
vaincrai là où tous les autres avaient échoué.
Pour cela, il
fallait choisir un temps pluvieux. Par beau temps, le soleil, tapant sur le
mur, le chaufferait trop. J’aurais alors une moins bonne adhérence.
Oui, mais par
temps de pluie, c’est bien connu, les escargots seraient de sortie et l’Ancêtre
risquait de surveiller plus attentivement les alentours.
Je cherchais donc
un endroit où la haie, plus haute, pouvait me dissimuler plus longtemps. Arrivé
à mi-hauteur, plus personne ne viendrait me déloger et je pourrais continuer
mon escalade. Une fois au sommet, ayant réussi un exploit, non réalisé avant moi, je ne risquais plus
d’être puni. Je serai un héros.
En m’éveillant ce
matin-là, je sus que c’était le moment. Il faisait encore nuit et une petite
pluie fine tombait. Juste ce qu’il fallait.
Sans bruit, pour
n’éveiller personne, je me dirigeai juste au-dessous de la fenêtre, là où les
branches de la haie grimpaient le plus haut devant le mur.
Prenant une grande
inspiration, rassemblant toutes mes forces, je commençai mon ascension.
Tout allait parfaitement.
Je regardais la fenêtre, mon seul objectif. Le jour s’était complètement levé
et la pluie continuait en fines gouttelettes.
A mi-hauteur, la
fatigue me prit. Je m’arrêtai un instant pour reprendre mon souffle.
Ne pas regarder en
bas. C’était une des consignes les plus importantes.
Soudain,
j’entendis in grand cri :
« Regardez ! »
hurlait Griotte, à la limite de l’hystérie.
Je ne la voyais
pas, mais je supposais, qu’à cet instant, elle ne devait pas être rouge, mais
cramoisie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.