Le
feu était le pire des fléaux. Il se déclarait souvent par imprudence ou
négligence :
·
Entrepôt de bois sec ou objets trop prés
de l’âtre.
·
Défaut de ramonage ;
Dans
le premier cas, les logements, trop exigus et occupés par un nombre important
de personnes, ne permettaient pas toujours de laisser un espace suffisant
devant la cheminée. De plus, en cas de grand froid, pour avoir un peu de
chaleur, il fallait se placer tout prés du foyer.
Dans
le second cas, payer les services d’un ramoneur n’était pas toujours possible
par des familles en grande précarité.
N’importe
qui pouvait être victime d’un pareil sinistre, d’autant plus qu’en toute
saison, la cheminée était allumée, dans tous les foyers, pour cuire les
aliments.
Mais,
les professionnels, tels les aubergistes, les boulangers, les fabricants de
chaux et les manufacturiers, étaient les plus exposés.
En
cas d’incendie, toute la ville se mobilisait. Il fallait éviter que les flammes
ne se propagent aux habitations proches, au quartier, voire à la ville entière.
La
moindre fumée, la moindre odeur suspecte et c’était le
« branle-bas-de-combat ». Tous, munis de seaux, s’alignaient en deux
chaînes, face à face, Alors, commençait la ronde des seaux se balançant de main
en main, arrivant pleins du point d’eau
le plus proche et y retournant, vidés de leur contenu qui venait d’être jeté
sur le brasier.. Un exercice, malheureusement, trop souvent répété.
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Ce
jour-là, 20 octobre 1809, vers les huit heures du soir, le feu s’était déclaré,
rue du Matrey au numéro 3, dans la boutique d’épicerie du sieur C.
Tous
se précipitèrent. Cette rue comptait grand nombre de commerces. Il y allait de
l’économie de la ville.
Cette
fois-ci, plus de peur que de mal. Le sinistre fut maîtrisé très rapidement.
Une
enquête, afin de déterminer les causes de l’incendie, fut menée. Elle ne décela
aucune anomalie dans la construction de la cheminée, à l’exception toutefois du
conduit d’évacuation de fumée qui
marquait un léger rétrécissement au niveau d’un coude. Le ramonage avait bien
été effectué, mais sans doute pas assez minutieusement à cet endroit précis.
En
effet, le petit ramoneur, interrogé, avait affirmé avoir effectué son travail
du toit à l’endroit coudé et du sol au coude, négligeant le passage mis en
cause, en raison de sa corpulence qui ne lui avait pas permis de franchir le
passage plus étroit.
Le
sieur Clément, ramoneur, se vit recommander de veiller à ce que les enfants
qu’il employait à cette besogne de grattage et nettoyage des parois internes
des conduits ne soient pas trop forts afin de pouvoir se faufiler plus
facilement.
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Deux
jours plus tard, le dimanche 22 octobre 1809, sur les six heures du matin, un
autre incendie éclata dans le four du sieur P, chaussée de Saint-Jean.
Cette
fois encore, pas trop de dommages, grâce « au zèle de tous les habitants et à l’intelligence du corps des sapeurs-pompiers [1]».
Sans
cette mobilisation générale et le savoir-faire des soldats du feu, les flammes se
seraient, assurément, communiquées à tout le bâtiment et aux maisons avoisinantes.
Le
four ne présentait aucune malfaçon. Il s’agissait « d’une imprévoyance de ceux qui s’étaient, la veille, servis du four.
Ils n’avaient pas suffisamment examiné si les instruments dont ils se servaient
étaient débarrassés de toute étincelle[2] ».
Plus
de peur que de mal, une simple réprimande et avertissement à la prudence.
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De
nombreux arrêtés municipaux interdisaient, afin de prévenir les incendies, les
amas de bois dans les ruelles séparant les maisons et la construction de
bâtisses recouvertes de chaume.
Les
contrevenants étaient sévèrement verbalisés.
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