Tailler
une bavette !
Rien
à voir avec le commerce de boucherie.
Quoique,
rien n’empêche de tailler une bavette avec son boucher, pendant que celui-ci,
muni d’un grand couteau bien affûté, tranche un morceau dans la bavette !
Cette
locution familière remonte à 1690.
De
baver « user de la bave », « user de la salive » en
discutions, en bavardages : « tailler une bavette », c’est
discuter calmement de choses très anodines, comme de la pluie et du beau temps.
Le
verbe « baver » qui veut
dire :
Laisser
couler de la bave comme les bébés lorsque leurs dents poussent et auxquels on
met un bavoir, n’est pas une
expression glorieuse lorsqu’il est employé dans « Baver sur quelqu’un ». La « bave » dans ce cas-là
serait plutôt du venin !
Entre
le milieu du XVème siècle et la fin du XVIIème siècle,
une « baverie » était une
causerie, un bavardage.
« Bavasser »
était employé dans le sens de bavarder.
En
Normandie du côté de Rouen, on « bavachait » !
On
dit de celui qui bavarde d’une manière ininterrompue et hardie et
« saoule » de paroles son entourage qu’il a du bagout. Ce terme implique
une petite idée de duperie pour ne pas dire d’escroquerie.
Mais
que toutes ces considérations ne vous empêchent, nullement, de « tailler
une petite bavette », en toute tranquillité, avec qui vous voulez.
Pour cette petite
histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » (Le Robert)
100 expressions à
sauver de Bernard Pivot (Albin Michel)
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