Pour
aujourd’hui, encore une histoire !
Rien
de bien nouveau en cela allez-vous dire, car cela fait deux années déjà que je
vous en raconte. Mais, celle-ci a quelque chose de différent.
Quoi
?
C’est
une histoire « VRAIE ».
Voilà
.......vous êtes bien installés ?
-=-=-=-=-=-
"Il
est l'heure de goûter ! cria une voix provenant de la cuisine."
Des
pas dévalant l’escalier se firent entendre, des voix aussi, plus ou moins
graves, plus ou moins aigues.
Seul
un petit garçon semblait ne pas avoir entendu.
Il
faudra à la « voix de la cuisine » renouveler son appel à plusieurs
reprises avant que l’enfant cesse sa captivante passion, avant qu’il bouge et qu’il
rejoigne les autres déjà attablés devant le goûter annoncé.
Nous
voilà quelques décennies en arrière, dans une maison bien modeste, dans la
ville de Salzbourg en Autriche.
La
demeure appartenait à un certain Léopold Mozart, musicien.
Léopold
Mozart avait une réputation d’excellent pédagogue. Très sévère, très exigeant,
il avait un caractère austère. Le seul mot qu’il semblait connaitre était « Travail ».
Il
vivait là avec son épouse et ses deux enfants, mais aussi quelques élèves à qui
il enseignait son art et qu’il logeait également sous son toit. Dans cette
maison, ne résonnait que musique à tous les étages.
Madame
Mozart, née Pertl, avait pour prénom Anna Maria. Elle était tout le contraire de son époux.
Toujours le sourire, toujours à blaguer et aimant les jeux de mots.
Le
couple Mozart avait eu sept enfants, mais seuls deux survécurent après leur
naissance.
Maria
Anne, dite Mannerl, ayant hérité du caractère austère de son père.
Wolfgang, dit Wolferl,
ayant lui le caractère jovial de sa mère, mais l’acharnement laborieux de son
père.
Les
deux enfants pratiquaient chacun plusieurs instruments. Doués de ce petit
quelque chose qui fait les très bons musiciens. Wolfgang, toutefois, se montrait
plus doué, avec une fibre imaginative sans précédent.
Il
passait tout son temps devant le clavier cherchant, comme il disait :
« les notes qui s’aiment », c'est-à-dire celles qui, ensemble, donnaient
la meilleure harmonie.
Ah,
j’oublie quelqu’un de très important !
Le
chien Pimperl qui partageait avec les enfants de courts moments de détente.
Wolfgang adorait le taquiner et lui tirer la queue, car malgré son génie le
petit garçon était un enfant comme les autres, farceur et espiègle. Pimperl en
bon compagnon se laissait faire.
Mais
la réprimande paternelle arrivait vite. Je vous l’ai déjà dit, Papa Mozart ne
riait jamais.
"Wolfgang, laisse cet animal tranquille. Arrête
de lui tirer la queue ! Viens travailler."
Et voilà ! Hop, au boulot !
Avant de consacrer sa vie à l’éducation musicale de
ses deux enfants, Leopold Mozart était au service du Prince-Archevêque de
Salzbourg, auprès duquel il effectuait les fonctions de compositeur et maître
de concert.
La virtuosité de ses deux enfants fit qu’il décida de
les produire dans toutes les cours d’Europe.
N’imaginez surtout pas que la famille Mozart prenait le
TGV, que nenni !
Ils se déplaçaient une diligence tirée par des
cheveux. Sur le toit de celle-ci, un clavecin, précieux instrument bien protégé
qui servait aux concerts. Confinés dans l’habitacle de la diligence,
chaufferettes sous les pieds pour ne pas mourir de froid l’hiver, fenêtres
grandes ouvertes pour ne pas étouffer l’été, les passagers étaient ballottés en
raison des mauvais chemins dans cette voiture sans amortisseurs.
Bonjour le mal au dos !
Mais ne croyez surtout pas que pendant les
interminables parcours ponctués toutes les sept lieues de relais pour les
chevaux, Wolfgang et sa sœur se reposaient. Leopold en profitait pour leur
apprendre la géographie, les langues étrangères, et toutes les autres matières :
mathématiques, latin, grec et bien évidemment la musique, pas celle de la
pratique instrumentale, mais les règles de solfège, de composition et
d’harmonie. La pratique instrumentale, c’était chaque soir, à l’auberge.
Interdiction formelle de paresser !
Lors de son premier tour d’Europe, le petit Wolfgang
n’avait que cinq ans.
Imaginez à présent....
Première étape, la cour impériale de Marie-Thérèse
d’Autriche.
Dans le grand salon du château de Schönbrunn, les
lustres de cristal reflétaient des milliers d'éclats de lumière sur les murs
tendus de superbes tapisseries éclatantes et sur le sol au parquet luisant de
cire, et les toilettes somptueuses et riches en couleurs des femmes qui, parées
de leurs plus beaux bijoux, rivalisaient de beauté.
Un déploiement de richesses qui contrastait terriblement
avec la vie des gens du peuple.
Wolfgang et Maria Anna vêtus d’habit d’apparat
commencèrent à jouer. D’abord, Wolfgang tenant un petit violon, accompagné au
piano par sa sœur.
Puis, Wolfgang seul au clavier jouant un foulard sur
les yeux. Et encore plus exceptionnel, reproduisant d’oreille, une mélodie
interprétée par un des convives.
Un silence religieux planait dans la salle, seuls
quelques chuchotis admiratifs, de temps à autre.
Léopold était fier de montrer le talent de son jeune
fils. Il espérait ainsi promouvoir son jeune talent et en tirer quelque argent.
Après cette exhibition, chacun et chacune félicitaient
Wolfgang et son père qui jouait les modestes. Toutes les femmes prenaient le
jeune virtuose sur leurs genoux et le couvrait de baisers.
Au bout d’un moment, l’enfant redevint un enfant et se
mit à courir avec les autres petits présents à cet instant, sans être impressionné
par le décor somptueux. Il avait envie de courir....
Tout à coup, le petit Wolfgang glissa et tomba et
s’étant fait mal, il se mit à pleurer. Vous vous souvenez, il n’avait ce
jour-là que cinq ans. Une petite fille, à peine plus âgée que lui vint près de
lui, l’aida à se relever et le consola.
Remis de sa chute, ayant essuyé les larmes qui avaient
coulé sur ses joues, le petit musicien se dirigea vers l’impératrice
Marie-Thérèse et lui dit d’un ton solennel :
« C’est elle que j’épouserai lorsque je serai
grand. »
-
Pourquoi ?
s’enquit la souveraine un peu étonnée.
-
Parce qu’elle a
été bonne pour moi !
Vous savez qui était cette petite fille ?
Non !
Il s’agissait de Marie-Antoinette, fille de
l’impératrice Marie-Thérèse.
Oui,
celle-ci même que la raison politique donna comme épouse à notre roi Louis XVI,
celle qui devenue reine de France mourut sous le couperet de la guillotine, le 16
octobre 1793, juste après la Révolution Française.
A
cet instant même, je me demande, quel aurait été le cours de l’histoire, si
Marie-Antoinette avait épousé Mozart, plutôt que le roi de France ?
Revenons
à Schönbrunn en ce jour de fête, ne bousculons pas l’histoire. Laissons celle-ci
en l’état.
Mozart
devint le compositeur fabuleux que nous connaissons tous. Il paya cher
l’exigence de son père. Déjà, de santé fragile, Mozart décéda à l’âge de trente-cinq
ans.
Son
œuvre nous reste, colossale.
Plusieurs
siècles après son décès, il reste un « grand parmi les grands ».
Leopold
a réussi ce qu’il souhaitait : voir son fils au sommet.
Hélas,
cette gloire n’arriva que bien après sa mort.
Pour
les plus grands :
Wolfgang Amadeus Mozart
Il
naquit à Salzbourg, le 27 janvier 1756,
et décéda à Vienne le 5 décembre 1791.
Après
la visite à Schönbrunn, les Mozart se dirigèrent vers d’autres cours d’Europe,
dont Paris et Londres où l’enfant prit quelques cours de musique avec un des
fils de Jean Sébastien Bach.
Sa
sœur Maria Anna était cinq ans son aînée. Elle avait vu le jour le 30 juillet
1851. Elle décéda à l’âge de 78 ans, le 29 octobre à Salzbourg.
Leopold Mozart
Il
naquit en Allemagne, à Augsbourg, le 14 novembre 1719 et décéda à Salzbourg le
28 mai 1787. Il est le père de Wolfgang.
Marie-Thérèse d’Autriche
Elle
vit le jour le 13 mai 1717 à Vienne et mourut, dans cette même ville, le 29
novembre 1780. Au cours de son règne, elle fut surnommée, « La Grande ».
Elle
eut seize enfants. Pour la plupart d’entre eux, elle négocia habilement le
mariage avec les têtes couronnées d’Europe.
Marie-Antoinette
Elle
vit le jour à Vienne, le 2 novembre 1755. En épousant en 1770, le dauphin Louis
qui régna sous le titre de Louis XVI, elle devint Reine de France. Elle fut
condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire et fut exécutée le 16 octobre
1793.
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