Gouailler,
voilà un mort qui racle, qui grince un peu, mais qui ne manque pas de charme.
En
1732, « gouailler » signifiait, se moquer.
Une
goualeuse, vers 1830, était une chanteuse, celle qui chantait dans les rues
pour quelques sous, ou dans un bouge enfumé où était vendu un alcool bon marché
qui Pierre Perret appellerait « tord boyaux ».
La
Goualeuse était d’ailleurs le surnom d’un des personnages des « Mystères
de Paris » écrit par Eugène Sue. Et ce roman, à lui seul, plante bien de
décor de misères dans les « sombres bas-fonds du Paris du début du
XIXème siècle ».
Et
puis, la goualante est depuis 1821, une chanson ou plutôt une complainte.
Pour
exemple :
La
goualante du pauvre Jean,
Musique
de Marguerite Monnot - paroles de René Rouzaud et chantée par
Edith Piaf.
Puisque
nous venons de parler des « Mystères
de Paris », je ne peux m’empêcher de vous parler d’un autre personnage,
le « Chourineur ».
En
voilà encore un mot plein de mystères......
« Chouriner »,
tuer à coups de couteau. Terme utilisé surtout dans le milieu des équarrisseurs
qui égorgeaient les chevaux.
Un
« chouriner » est donc celui qui tue à l’aide de son couteau.
Ce
mot fut popularisé par Eugène Sue, d’ailleurs, grâce à son œuvre qui parut par
épisode dans un quotidien.
Car
avant il y avait le « surin », ce couteau dont on se servait comme
d’une arme.
Mot
qui donna : le « surineur » ou la « surineuse » dont
vous imaginez le surin rouge de sang après leur horrible forfait !
Et
aussi, le verbe « suriner » : tuer.
Bien
évidemment, ces mots ne sont plus employés depuis bien longtemps, mais je leur
trouve un charme descriptif tel qu’à
leur simple évocation, l’univers des romans du XIXème jaillit en
moi.
Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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