jeudi 17 août 2017

LECTURE DE LA PRESSE !

Articles du « journal de Rouen ».


Et voilà la ville de Rouen endeuillée …….

1763 – février/mars, un homme honorable

Le 25 février.
« M. l’abbé de Germont, conseiller-clerc de la Grande Chambre du Parlement, est mort hier sur les neuf heures du soir, âgé de 79 ans. Il avait été reçu en 1709. Sa charité envers les pauvres, en fit l’ami de l’humanité ; sa pénétration, un grand Magistrat, sa droiture et sa fermeté, un citoyen toujours enflammé par l’amour du bien public. Quoiqu’enlevé à la justice et au public, il vivra par les regrets du Sénat, par les pleurs des Infortunés et par le respect de ses Concitoyens, tendres admirateurs de ses vertus.»

Quel bel éloge !

Le 4 mars, nous pouvons encore lire, concernant l’Abbé de Germont.

« Jamais la France n’eut à regretter un plus zélé défenseur de ses droits et de ses précieuses libertés, la Province un meilleur Citoyen, la Justice un Ministre plus recommandable, les pauvres, enfin, un Père plus tendre, plus compatissant et plus généreux. Pendant le cours d’une longue vie, la vérité et la charité exercèrent constamment un égal empire sur son cœur : la première de ces vertus le rendit inaccessible à toute brigue, supérieur à toute épreuve et disposé à tout sacrifier ; la seconde lui fit oublier ses propres intérêts pour ne consulter que les besoins de l’humanité. »


Tout a été dit en quelques lignes, sauf que :
L’Abbé jacques Christophe de Germont, sieur de Mesmont, était né le 12 février 1684, dans la paroisse de Saint-Nicaise à Rouen. Son père, Nicolas Germont, était avocat au Parlement.
Il entreprit des études de théologie et de droit à la suite desquelles, à partir de 1709, il exerça des fonctions cléricales et judiciaires. Il fut ensuite reçu conseiller-clerc en la Grande Chambre du Parlement.
Ses dons en faveurs d’établissements d’assistance furent très importants. En 1728, il donna à l’hospice générale 30 000 livres en rente viagère et 14000 livres à l’Hôtel Dieu.
Sensibilisé par la détresse des enfants pauvres, il s’attacha à promouvoir l’accès des plus démunis à la connaissance et à l’éducation.
En 1761, il effectua un don de 10 000  livres pour démarrer la construction d’un établissement où furent élevés avec le lait des animaux, les enfants de l’hospice.
Deux en plus tard, il consacra 60 000 livres à la fondation de crèches destinées aux enfants exposés au tour.

Quelques mois avant son décès, sa générosité n’avait pas faiblit car il fit rédiger un testament léguant tous ses biens en faveur des plus démunis. Le journal de Rouen ne manqua pas d’en faire état :
« L’ouverture de son testament faite le 25 au matin, aprit (ainsi dans le texte) qu’au mois de juillet dernier il avait disposé en faveur de l’hôpital général de ses meubles meublans (ainsi dans le texte), chevaux, bestiaux, grains, boissons harnois et de la terre de Grainville qu’il faisoit valoir ; effets que l’on estime à plus 20000 livres. »

L’abbé de Germont décéda donc le 24 février 1763. Un service solennel fut célébré dans l’église de l’hôpital. Tous les pauvres purent y assister.

Cet hommage perdure encore à ce jour puisque Rouen possède une rue « de Germont » qui se situe non loin de la rue Eau de Robec.



Vente de jambes de bois...... garanties longue durée !

14 avril 1780


« Le sieur Beuvin a le talent de faire des jambes de bois qui imitent les naturelles ; on peut chausser un soulier aisément ; elles sont bien dégagées, légères et faciles à marcher. Il demeure chez mademoiselle Voisin, marchande de corps, rue Damiette. »

Besoin d’une jambe de bois ?
N’hésitez pas alors, surtout qu’elle sera comme une vraie….., un peu raide peut-être !
Mais n’ayez pas peur, Mademoiselle Voisin, marchande de corps, ne va pas déterrer les cadavres dans les cimetières, les nuits de pleine lune. Non !
Une marchande de corps était le nom de l’ancêtre de la marchande de mode.
Une jambe de bois, bien habillée, bien camouflée et, ni-vu, ni-connu, personne ne voit la différence !
N’y aurait-il pas une mode à lancer ?


Mais comment est-il décédé ?

26 octobre 1781

Nous avons perdu le 4 de ce mois, Messire Louis-François Duval, Prêtre, Chanoine Régulier de la Congrégation de France, Prieur-Curé de la Paroisse de S. Jean de cette Ville.
C’est à la mort que l’on prise au juste les hommes ; ce digne Curé est regretté de tous ses Paroissiens, & il le méritoit ; il recherchoit & prévenoit les besoins, & ne souffrit jamais l’humiliacion (sic) que d’honnétes (sic) gens ressentent en les exposant. Son amour pour la paix égala sa charité ; & pendant une administration assez longue, on ne vit point à sa paroisse ces divisions qui en affligent tant d’autres : heureux celui de qui on en peut dire autant quand il n’est plus !
Rouen – Paroisse Saint-Jean, le 5 octobre 1781.
Le cinquieme jour du mois d’octobre lan mil sept cent quatre vingt un le corps de discrette personne messire Louis françois Duval prêtre chanoine regulier de la congregation de france prieur curé de cette paroisse age de soixante huit ans huit mois décédé du jour d’hier a été inhumé dans le caveau de cette église par moy soussigné pretre chanoine regulier de la congregation de France prieur de St Lo labbaye en presence de Mr françois Devaux Louis thierry tresorier de la ditte paroisse  vu le permis de Mr lieutenant général criminel en datte du quatre present signé maillet de couronne collationné Quillebeuf.

Alors là ! Je n’ai rien trouvé d’autre et pourtant, j’aurais aimé, car une phrase m’intrigue au plus au point dans l’acte ci-dessus :
« vu le permis de Mr lieutenant général criminel en datte du quatre present signé maillet de couronne collationné Quillebeuf. »

Cela veut-il dire que Louis François Duval aurait été assassiné ?
Aucun journal n’en a fait état. Alors ?


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