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du « journal de Rouen ».
Et voilà la ville de Rouen endeuillée …….
1763
– février/mars, un homme honorable
Le
25 février.
« M. l’abbé de Germont,
conseiller-clerc de la Grande Chambre du Parlement, est mort hier sur les neuf
heures du soir, âgé de 79 ans. Il avait été reçu en 1709. Sa charité envers les
pauvres, en fit l’ami de l’humanité ; sa pénétration, un grand Magistrat,
sa droiture et sa fermeté, un citoyen toujours enflammé par l’amour du bien
public. Quoiqu’enlevé à la justice et au public, il vivra par les regrets du
Sénat, par les pleurs des Infortunés et par le respect de ses Concitoyens,
tendres admirateurs de ses vertus.»
Quel
bel éloge !
Le
4 mars, nous pouvons encore lire, concernant l’Abbé de Germont.
« Jamais la France n’eut à
regretter un plus zélé défenseur de ses droits et de ses précieuses libertés,
la Province un meilleur Citoyen, la Justice un Ministre plus recommandable, les
pauvres, enfin, un Père plus tendre, plus compatissant et plus généreux.
Pendant le cours d’une longue vie, la vérité et la charité exercèrent
constamment un égal empire sur son cœur : la première de ces vertus le
rendit inaccessible à toute brigue, supérieur à toute épreuve et disposé à tout
sacrifier ; la seconde lui fit oublier ses propres intérêts pour ne
consulter que les besoins de l’humanité. »
Tout
a été dit en quelques lignes, sauf que :
L’Abbé
jacques Christophe de Germont, sieur de Mesmont, était né le 12 février 1684,
dans la paroisse de Saint-Nicaise à Rouen. Son père, Nicolas Germont, était
avocat au Parlement.
Il
entreprit des études de théologie et de droit à la suite desquelles, à partir
de 1709, il exerça des fonctions cléricales et judiciaires. Il fut ensuite reçu
conseiller-clerc en la Grande Chambre du Parlement.
Ses
dons en faveurs d’établissements d’assistance furent très importants. En 1728,
il donna à l’hospice générale 30 000 livres en rente viagère et 14000
livres à l’Hôtel Dieu.
Sensibilisé
par la détresse des enfants pauvres, il s’attacha à promouvoir l’accès des plus
démunis à la connaissance et à l’éducation.
En
1761, il effectua un don de 10 000
livres pour démarrer la construction d’un établissement où furent élevés
avec le lait des animaux, les enfants de l’hospice.
Deux
en plus tard, il consacra 60 000 livres à la fondation de crèches
destinées aux enfants exposés au tour.
Quelques
mois avant son décès, sa générosité n’avait pas faiblit car il fit rédiger un
testament léguant tous ses biens en faveur des plus démunis. Le journal de
Rouen ne manqua pas d’en faire état :
« L’ouverture de son testament
faite le 25 au matin, aprit (ainsi dans le texte) qu’au mois de juillet dernier
il avait disposé en faveur de l’hôpital général de ses meubles meublans (ainsi
dans le texte), chevaux, bestiaux, grains, boissons harnois et de la terre de
Grainville qu’il faisoit valoir ; effets que l’on estime à plus 20000
livres. »
L’abbé
de Germont décéda donc le 24 février 1763. Un service solennel fut célébré dans
l’église de l’hôpital. Tous les pauvres purent y assister.
Cet
hommage perdure encore à ce jour puisque Rouen possède une rue « de
Germont » qui se situe non loin de la rue Eau de Robec.
Vente de jambes de bois...... garanties longue
durée !
14
avril 1780
« Le sieur Beuvin a le talent
de faire des jambes de bois qui imitent les naturelles ; on peut chausser
un soulier aisément ; elles sont bien dégagées, légères et faciles à
marcher. Il demeure chez mademoiselle Voisin, marchande de corps, rue
Damiette. »
Besoin
d’une jambe de bois ?
N’hésitez
pas alors, surtout qu’elle sera comme une vraie….., un peu raide
peut-être !
Mais
n’ayez pas peur, Mademoiselle Voisin, marchande de corps, ne va pas déterrer
les cadavres dans les cimetières, les nuits de pleine lune. Non !
Une
marchande de corps était le nom de l’ancêtre de la marchande de mode.
Une
jambe de bois, bien habillée, bien camouflée et, ni-vu, ni-connu, personne ne
voit la différence !
N’y
aurait-il pas une mode à lancer ?
Mais comment est-il décédé ?
26
octobre 1781
Nous avons perdu le 4 de ce mois,
Messire Louis-François Duval, Prêtre, Chanoine Régulier de la Congrégation de
France, Prieur-Curé de la Paroisse de S. Jean de cette Ville.
C’est à la mort que l’on prise au
juste les hommes ; ce digne Curé est regretté de tous ses Paroissiens,
& il le méritoit ; il recherchoit & prévenoit les besoins, &
ne souffrit jamais l’humiliacion (sic) que d’honnétes (sic) gens ressentent en
les exposant. Son amour pour la paix égala sa charité ; & pendant une
administration assez longue, on ne vit point à sa paroisse ces divisions qui en
affligent tant d’autres : heureux celui de qui on en peut dire autant
quand il n’est plus !
Rouen
– Paroisse Saint-Jean, le 5 octobre 1781.
Le cinquieme jour du mois d’octobre
lan mil sept cent quatre vingt un le corps de discrette personne messire Louis
françois Duval prêtre chanoine regulier de la congregation de france prieur
curé de cette paroisse age de soixante huit ans huit mois décédé du jour d’hier
a été inhumé dans le caveau de cette église par moy soussigné pretre chanoine
regulier de la congregation de France prieur de St Lo labbaye en presence de Mr
françois Devaux Louis thierry tresorier de la ditte paroisse vu le permis de Mr lieutenant général
criminel en datte du quatre present signé maillet de couronne collationné
Quillebeuf.
Alors
là ! Je n’ai rien trouvé d’autre et pourtant, j’aurais aimé, car une
phrase m’intrigue au plus au point dans l’acte ci-dessus :
« vu le permis de Mr lieutenant général
criminel en datte du quatre present signé maillet de couronne collationné
Quillebeuf. »
Cela
veut-il dire que Louis François Duval aurait été assassiné ?
Aucun
journal n’en a fait état. Alors ?
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