Jeu
de mains, jeu de vilains.
Voilà
encore une expression venant tout droit de ma grand-mère. Elle l’employait
lorsque mon frère et moi, nous nous chamaillons et que cela se terminait en
« bagarre ».
Dans
l’esprit grand-maternel, il s’agissait là de jeu, plus ou moins dangereux, qui
se terminerait inévitablement par des larmes.
Petite
précision concernant les larmes : il s’agissait des miennes, mon frère,
plus grand, était donc plus fort.
Mais
connaissait-elle, grand-mère, toute l’histoire de cette formule dont elle usait
copieusement ?
Remontons
le temps, jusqu’au Moyen-âge.
Les
vilains consistaient en une catégorie sociale qui habitait des fermes dénommée
par le terme « villa ».
Hommes
libres, les vilains cultivaient la terre qu’ils louaient à un seigneur à qui il
devaient aussi payer des impôts tels la « taille », partie de leur
récolte et donner des jours de travail, appelés « la corvée ».
Les
vilains, lors des fêtes villageoises, s’affrontaient dans des joutes à mains
nues.
« Jeu
de mains, jeu de vilains » est donc un proverbe (1690) ;
Le
mot « vilain », désignant quelqu’un de « rustre ».
Mais
ce mot prit, peu à peu, un sens moral qui finit, par extension, à prendre le
sens de « déplaisant ».
Tout
compte fait, grand-mère avait raison, nous étions, dans ces moments de
querelles, des enfants « déplaisants ».
De
sales gosses, quoi !
Petit
complément d’information :
Il
existait une autre catégorie sociale, la plus pauvre, celle-là, les serfs.
Les
serfs n’étaient pas des hommes libres, ils « appartenaient » à un
seigneur et travaillaient pour lui. Ils pouvaient, toutefois, s’ils
réussissaient à mettre de l’argent de côté, ce qui était fort rare, à acheter
leur liberté.
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