Sans doute une forme dialectale de fileur, celui qui file, étire la laine en fil.
Il y a une expression : filer
la laine, illustrant un tricheur, aux cartes sans doute.
Il se pourrait que, sans certitude aucune, que le filou attirait
ses victimes dans ses filets... ou encore, que ce mot viendrait du verbe enfiler (1845) : tromper.
Quoiqu’il en soit, le filou était, à l’origine, un tricheur au jeu
ou un voleur rusé.
Filou fut, en
1714, un adjectif, qualifiant une personne malhonnête.
Petite précision : le terme ne s’applique pas aux femmes. En
voilà une bonne nouvelle ! Pourtant, j’ai souvent, dans mon enfance,
entendu le mot « filoute », se rapportant à la gente féminine et
notamment à une petite fille pleine de malice.
À la fin du XIXème siècle, un filou était un enfant
espiègle, un gredin, un coquin.... de ce fait, la faute était moins grave car,
de tricheries et tromperies il n’était plus question que de petits faits sans
importance majeure.
Nous avons à partir de filou :
·
Filouter (verbe transitif – 1656) : voler
adroitement quelqu’un.
·
Un filoutage (vers 1673).
·
Une filouterie (1644).
Le petit filou filoute habilement. On
se méfie de lui et de ses nombreux filoutages.
Le monde était très méfiant (il l’est
sûrement encore aujourd’hui), car :
Le fileur, apparemment, trichait sur
le fil tiré de la laine, tout comme le meunier qui gardait une partie du grain,
ou encore le tailleur qui comptait un métrage du tissu plus important que
nécessaire.....
C’est ce qu’on disait derrière le dos
des artisans et c’est ce que l’on trouve dans les écrits des siècles passés.
Mais n’était-ce pas aussi en raison de
l’arrivée du système métrique qui bouleversa le quotidien. Car ce nouveau moyen
de peser et mesurer n’était-il pas une manière de blouser le
consommateur !
Pour
cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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