Sommaire
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On parlait déjà de la grippe en ce
temps-là !
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Un berger est décédé à 110 ans
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La mortalité fut grande cette année-là
chez les bergers !
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Trois filles nées d’une même couche
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Brrrrrr !!! il fait bien froid !
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Brrrr !!! La suite !
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Et voilà le dégel tant craint !
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La mort d’une centenaire
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Qui peut dire qui il est ?
On parlait déjà de la grippe en ce temps-là !
12 janvier 1776
« On mande de Caudebec,
qu’entr’autres (sic) effets extraordinaires, causés par l’espéce (sic) de Rhume
actuellement répandu dans la Province, & connu sous le nom de Grippe, la
femme du nommé Barthelemy Philippe, Meûnier du Moulin de Caudebec-sur-Seine,
fut prise d’un violent accès de toux le 3 du présent mois, & le quatriéme
(sic) ou cinquiéme (sic) jour de son rhume ; la toux augmenta sur le soir
considérablement, qu’au milieu des efforts qu’elle fit, elle accoucha, n’étant
enceinte que de six mois, d’une fille qui vit encore. »
Je
n’ai pu retrouver l’acte de naissance de
cette petite fille….. Elle était encore
en vie huit jours après sa naissance, mais a-t-elle franchi le seuil que
beaucoup de bébés n’atteignaient pas, celui du premier anniversaire ?
Un berger est décédé à 110 ans
26 janvier 1776
« Le nommé Guillaume Lecomte.
Berger de profession, est mort subitement le 17 du courant, en la paroisse de Theuville-aux-Maillots,
au pays de Caux, âgé de 110 ans ; il s’étoit marié en secondes nôces (sic)
à l’âge de 80 ans ; sa dernière femme âgée de 84 ans, n’a cessé jusqu’à la
mort de son mari, d’aller chaque jour à un quart de lieue lui chercher les
secours nécessaires à la vie, que lui faisoit fournir la Dame du lieu. Cet
homme restoit journellement couché depuis environ 10 ans, sans autres
infirmités que celle d’un peu de surdité. »
Paroisse de Theuville-aux-Maillots - décès le 17 janvier 1776 :
Le jeudi dix huit janvier
mil sept cent soixante seize le corps de Guillaume Le Comte berger, age de
viron cent dix ans décédé d’hier en cette paroisse après avoir reçu les
sacremens de penitence et d’extreme onction été inhumé dans le cimetière de
cette eglise par Mr Neveu vicaire de ce dit lieu en presence de Guillaume Le
comte tisserand de la paroisse de St ouen au bosc son fils et guillaume le
comte tisserand de la paroisse de Ste Eleine et de Jean baptiste Ouin
journalier de la paroisse de Theronville ses petits fils ….
Malgré son grand âge, donc sa longue existence, je
n’ai rien pu découvrir de plus sur sa vie.
La mortalité fut grande cette année-là chez les
bergers !
26 janvier 1776
« Il mourut aussi subitement
dans la même paroisse, à peu d’heures de distance, un autre berger, âgé de 80
ans. »
Paroisse de Theuville-aux-Maillots - décès le 17 janvier 1776 :
Le jeudi dix huit janvier mil sept
cent soixante seize le corps de Charles hauchecorne
Berger age de viron quatre vingt
ans décédé d’hier en cette paroisse dans la communion de l’eglise, a été inhumé
dans le cimetiere de cette eglise par Mr Neveu Vicaire de ce lieu en presence
de Charles Vigot berger son neveu de toussaint allain garde de chasse et de
jean baptiste Vassé tisserand…….
Charles
Hauchecorne avait épousé Marie Legrand, le 16 septembre 1732, dans cette même
paroisse de Theuville-aux-Maillots :
Aujourd’hui 16e de
septembre 1732 a été fait la solemnité des noces par Monsieur Benard d’entre
Charles hauchecorne fils de jean et de Marie Gaillard ses père et mere d’une
part et de marie legrand fille de Jacques et d’anne Dubosc ses pere et mere
d’autre part tous deux de cette paroisse fiances d’hyer après que la
publication de leur bans a été faite …..
Celle-ci
était veuve de Antoine Dubosc, décédé le 8 octobre 1726, à l’âge de 37 ans.
Ce huit octobre 1726 a été inhumé
par Monsieur Godebout cure de ce lieu Dans le cimetiere, le corps de anthoine
Duboc age de viron trente cinq ans après avoir reçu les Sts sacrements en
presence des parents soussignez…
Au
bas de l’acte, les marques de François
Dubosc et Jacques Legrand, sans
autre mention.
Ils
s’étaient dit le « oui » traditionnel, le 1er février
1712. L’acte que j’ai retrouvé étant très compliqué à décrypter, j’ai préféré
ne pas le recopier.
Marie
Legrand décéda deux années et demie avant son second mari, le 12 août 1773.
Elle fut inhumée dans le cimetière de Theuville-aux-Maillots :
Ce jourd hui douzieme daoût mil
sept cent soixante treize a été inhumée dans le cimetiere de cette paroisse,
par moi soussigné le corps de Marie Legrand agee de quatre vingt huit ans munie
des SS Sacremens de l’eglise Décédée d’hier femme de Charles hauchecorne
domestique en presence du dit charles hauchecorne son mari et de Guillaume Charles
Beuzeboc fils, de thomas teillier tous de cette pâroissse……
Je
n’ai pas trouvé trace d’enfants.
Une
seule question me taraude, toutefois.
Qui
est ce qui va s’occuper des moutons, à présent ?
Ouf !
J’avais oublié ! Il y a encore le neveu, Charles Vigot……
Trois filles nées d’une même couche
2 février 1776
« Le mardi 30 Janvier 1776, à
7 heures du matin, paroisse de Mélamare, près Bolbec, pays de Caux, Marie
Anne-Catherine Besné, âgée de 39 ans dix mois, femme de Jean-Baptiste Déhays,
journalier, est accouchée de trois filles à sept mois de grossesse ; la
première est née sans que la mere (sic) eût ressenti aucune douleur antérieure
& lorsqu’elle marchoit dans sa cour ; la seconde est née une heure
& demie après la premiére (sic) ; la troisiéme (sic) environ deux
heures après la seconde & n’a vécu que quelques moments, dont on a profité
pour l’ondoyer. La seconde a été portée & baptisée à l’église ; la
premiére (sic) après avoir été regardée comme morte pendant plus de deux
heures, a été rapellée à la vie par les soins qu’on a apportés & sur-tout
(sic) en portant l’haleine sur sa bouche, elle a été ensuite portée &
baptisée à l’église, elles ont vécu jusqu’à dix ou onze heures du soir. »
Les
petites n’auront vécu que quelques heures. Voici les actes de baptême et
d’inhumation, faits en la Paroisse de Mélamare.
Le mardi trente janvier Mil sept
cent soixante seize a été par moi prêtre vicaire de cette paroisse soussigné
Baptizée Marie Deshais née de ce jour premier enfant des trois filles dont la
troisième a été ondoyée à la maison et est morte ensuite dans et du légitime
mariage de jean Baptiste Deshais journalier et de Marie anne Catherine Besne
son epouse de cette paroisse. Le parrein Charles ambroise Besne oncle
domestique au presbitaire la marreinne Marie Catherine Deshais fille éleve de
la paroisse ……..
Le même jour mardi trente de
janvier Mil sept cent soixante seize a été par moi prêtre vicaire de cette
paroisse soussigné Baptizee susanne rose deshais née de ce jour second enfant
de trois filles dont la troisieme a esté ondoyée à la maison et est morte
ensuite dans et du legitime Mariage de jean Baptiste Deshais journalier et de
Marie anne Catherine Besne son epouse de cette paroisse. Le parrein pierre
amand Deshais tisserand de cette paroisse la marreinne marie anne rose victoire
Besne servante en la paroisse de la Remuée qui ont fait leur marque……
Ce jour d’huy trente et un du mois
de janvier Mil sept cent soixante seixe
ont été inhumées par moi prêtre vicaire de cette paroisse soussigné dans le
cimetiere les corps de trois filles sœurs nées d’hyer au matin et decedées le
soir vers les onze heures exceptée la troisième qui a été ondoyée à la maison
et est morte environ une heure après. Seavoir. La premiere Marie Deshays la
seconde susanne rose deshais enfans de jean Baptiste deshais journalier et de
Marie anne Catherine Besne de cette paroisse en pressence du dit jean Baptiste
Deshais père des sus dittes defuntes filles et de Charles ambroise Besne oncle
des sus dittes domestique de Mr le Curé de cette paroisse……
Revenons
un peu sur le couple Jean Baptiste Deshais et Marie Anne Catherine Besne.
Ils
se sont mariés le 28 juillet 1759 à La Remuée (76).
Ce jourd’huy vingt huitième jour de
juillet 1759 après la publication des bans de mariage entre Jean Dehaye fils
ainé de jean Dehaye et de mariane le play ses père et mere de cette paroisse et
de mariane Le bene fille de françois Lebene et de susanne blondel ses père et
mere de cette paroisse En cette eglise au prône de notre messe paroisialle par
3 dimanches consecutifs sçavoir le 8 de juillet le 15 et le 22 du même mois
sans qu’il s’y soit trouvé opposition, je soussigne prêtre desservant de la
paroisse de la Remuée avoir reçû apres les fiançailles celebrees le 27 du dit
mois en leglise de cette paroisse leur consentement mutuel de mariage et leur
ai donne la benediction nuptiale avec les ceremonies prescriptes par la Ste eglise en presence de
jean Dehaye père de lépoux laboureur et de laurent dehaye oncle de lépoux et de
françois Le bene père de lepouse journalier et de louis Blondel oncle de
lepouse…..
Je
ne sais pas pourquoi, un pressentiment, sans doute, j’ai lu l’acte suivant……..
et …… il était grand temps que les jeunes gens se marient car ……..
Ce jourd’huy premier jour d’aout
1759 a été baptisé par nous pretrte desservant de cette paroisse jean baptiste
dehaye ne d’aujourd’hui du legitime mariage de jean Dehaye fils de jean Dehaye
et de mariane Lebene fille de françois Lebene tous deux de cette paroisse. Le
parrain Jean Dehaye de cette paroisse laboureur la marraine aussi de cette
paroisse servante qui nous a déclaré ne scâvoir signer….
Pas
de nom concernant la marraine. Elle ne savait signer, alors à quoi bon noter
son nom !!
Dites
donc, un peu plus, et le petit Jean-Baptiste arrivait au beau milieu de la
cérémonie de mariage de ses parents !
En
1763, le 3 février, naquit à la Remuée, une petite Marie Anne.
Ce jeudi troisieme jour de fevrier
mil sept cent soixante et trois marie anne né d’aujourd’hui du legitime mariage
de jean baptiste des hayes domestique de cette paroisse et marie anne Bene son
epouse a été baptisé par moi cure soussigne le parrain Louis Bene tisseran
frere de la mere et la marraine Marie catherine Coussin fille de Luc coussin de
cette paroisse……
L’année
suivante, le 31 décembre 1764, dans la même paroisse, naquit et fut baptisé,
Marguerite Rose.
Ce lundi trente unieme jour de
decembre mil sept cent soixante et quatre a été baptisé par moi cure soussigne
Marguerite rose nee de ce jour du legitime mariage de Jean Baptiste des hayes
Domestique de cette paroisse et de marie anne Bené son epouse. Le parrain Jean
Baptiste Blondel garçon tisserand de Melamare la marraine Marguerite Deshayes
fille de cette paroisse…..
En
1768, la petite famille avait emménagé à Mélamare. Ce fut dans cette paroisse
que naquit, le 23 janvier, Marie Anne Cécile.
Ce samedy vingt trois janvier mil
sept cent soixante huit a été baptisee par moy pretre vicaire de cette paroisse
soussigné marie anne cecile Dehais ne d’hier de Jean Baptiste Dehais domestique
mariez à marie anne bêne mere de la ditte de cette paroisse. Le parrain Jean
Baptiste bene journalier de profession la marraine marie anne jeanne Blondel
tous deux de cette paroisse….
Première
petite énigme concernant ce couple. J’ai découvert un acte d’inhumation, en
date du 22 juillet 1770, concernant une petite fille prénommée Anne Elisabeth, âgée de deux ans et
demi.
Le dimanche vingt deux juillet mil
sept cent soixante et dix a été inhumé dans le cimetiere de cette paroisse par
nous vicaire de ce lieu soussigné le corps de anne Elisabeth Dehais fille de
Jean Baptiste dehais domestique de profession et de marie anne bêne de cette
paroisse decedee d’aujourd’huy en ce lieu age de viron deux ans et demi
presence du dit jean Baptiste dehais et de nicolas dehais clerc de ce lieu ……
Deux
ans et demi avant était venue au monde, Anne Cécile. Je suppose qu’il s’agit
d’une erreur. Anne Cécile et Anne Elisabeth ne font qu’une et même petite
fille.
Toujours
dans cette paroisse de Mélamare, naquit Marie Roze, le mardi 8 mars 1770, et
baptisée le lendemain.
Ce jourd’hui mardy neuf mars mil
sept cent soixante traize a été baptisé par nous prêtre vicaire de ce lieu
soussigné marie roze Dehais née d’hier viron quatre heures après midy dans et
du legitime mariage de jean Baptiste Dehais journalier et de marie anne roze
Catherine le Besne de cette paroisse. Le parrain pierre laurent Dehais
siamoisier de la paroisse de la remuée la marraine marie anne polet potiere
aussi de la remuée…..
Dans
cet acte, la mere se voit attribuer en plus de ses prénoms, celui de Roze.
Tout
cela est assez confus…….
Naquirent
ensuite les trois petites dont parle l’article.
Et
c’est là que je perds un peu pied …… et j’y ai passé des heures à reprendre
acte par acte.
Voilà.
Pour m’aider dans les recherches compliquées, je regarde sur
« geneanet » si quelqu’un s’est penché sur les familles dont parlent
les articles du journal de Rouen. Bien, évidemment, je ne prends pas les
infirmations pour argent comptant. Je vérifie toutes les données.
Concernant
cette famille, tous les enfants, notamment ceux nés à la Remuée n’étaient pas indiqués.
Enigme
seconde…… Sur « geneanet », la date d’un acte de « second
mariage » concernant Marie Anne rose, en date du 11 janvier 1780 à Mélamare
avec un nommé Nicolas Philippe Jacques Legay que je vous soumets ci-dessous et
qui me semble plausible, sauf toutefois le prénom de la future :
Le onze janvier mil sept cent
quatre vingt après la publication des bans de mariage entre nicolas philippe jacques
le gay domestique de cette paroisse fils majeur de la Coutume de defunt pierre
le gay journalier et de defunte marie magdeleine Bovel ses père et mere en leur
vivant de cette paroisse d’une part et marie anne rose le Bêne fille majeur de
defunt françois Bêne journalier de son vivant de la paroisse de la Remuee et de
suzanne Blondel de cette paroisse ses père et mere d’autre part faitte au prône
de nôtre messe paroissiale
(suivent le consentement des époux
et les noms des personnes présentes)…..
Enigme
troisième …. Une date de décès concernant Jean Baptiste Dehais en date du 24
mars 1783 ??
Mais
cet acte parle d’un « Jean Deshays »,
et non Jean Baptiste et aucune filiation, ni de mention d’une épouse dans le
texte pour permettre une identification certaine.
Comment
cette femme a pu se remarier en 1780 si elle n’était pas veuve ?
L’acte
de mariage ne porte aucune mention de veuvage.
Jean
Baptiste Dehais était-il mort avant ? Mais quand ? Où ?
Un
divorce ? Le prêtre aurait refusé ce remariage à l’église. Dans les actes
d’état civil la mention de divorce apparaitrait. Etant donné les différentes
orthographes des noms, les prénoms plus ou moins exacts contenus dans les
documents, les familles très nombreuses portant les mêmes noms et prénoms dans
une petite commune où un visage connu remplace un nom et que même dans le
doute, on n’ose demander précision…… toute erreur est possible !
Mais
après mures réflexions et consultation, lecture et relecture d’actes, je peux
vous précisez ce qui suit.
Marie
Anne Catherine dont vous trouverez ci-dessous l’acte de naissance a surement
été veuve en ce 24 mars 1783.
Mélamare,
le 18 août 1735 :
Marie anne marguerite fille de
françois Besne et des susanne Blondel née du meme jour dans et de legitime
mariage nommée par Pierre Gohon et par marguerite trupel laquelle a dit ne
savoir escrire a été baptisée par nous cure de cette paroisse.
Je
vous soumets l’acte « litigieux », à vous d’apprécier si il s’agit
bien de Jean Baptiste….. La seule chose concrète, l’âge noté au jour de son
décès, 45 ans.
Le mercredi vingt six mars mil sept
cent quatre vingt trois a été par Mr le Curé de ce lieu soussigné inhumé dans
le cimetiere le corps de Jean Dehais journalier de cette paroisse age de quarante
cinq ans lequel a été emporté le lundi dernier encore vivant enseveli sous un
eboulement de terre et sable dans une fosse a pot dans la cour de Charles
delahaye de la paroisse de St Eustache et par une continuité de fouilles et
travaux a été trouvé et transporté aujourd’hui en cette paroisse en, (mot
illisible) et de consentement de Monsieur Gnesil prieur curé de la ditte
paroisse de St Eustache en vertu du mandement donné par Monsieur Jean baptiste
David Yvart conseiller du Roy Lieutenant general de police et lieutenant
particulier civil et criminel du Baillage de Montivilliers pour l’absence de
Monsieur de Thouville lieutenant general en datte de ce jour et cy joint en
presence de antoine Binet prêtre vicaire de cette paroisse.
En
pièce jointe le mandement :
Nous Jean Baptiste David Yvart
conseiller du Roy lieutenant general de Police et lieutenant particulier civil
et criminel au bailliage de Montivilliers pour labsence de Monsieur Gueroult de
touville lieutenant general. En la presence de Mr Le procureur du roy assisté
de mr nicolas Doury notre greffier.
Mandons et permettons au sieur curé
de Mélamare d’inhumer le corps de Jean Deshays journalier de la ditte paroisse,
lequel avait lundi dernier été ensevely sous un ecoulement de terre arrivé aux fosses a pot sur les terres d’un
nommé delahays de la paroisse de Saint Eustache.
Donné à Montivilliers en notre
hotel le vingt six mars mil sept cents quatre vingt trois.
Un
acte de dernière trouvaille, pour une dernière explication, celui du décès de Marie
Anne Catherine Le Besne :
Décès à Mélamare, le 17 nivôse an VIII
de la République (7 janvier 1800)
Aujourd’hui dix huit nivose l’an
huitieme de la République Française ….. est comparu le citoyen Jean Robert
Linard journallié âgé de trente cinq ans et le citoyen jean poisson marchand
agé de quarante un ans tous deux domicillies de la commune de saint antoine la
forett le premier et le second fils au droit de leur epouse de la citoyen Marie
anne Besne veuve de feu le citoyen jean Baptiste Dehais agée de soixante trois
ans domicilliée dans cette commune fille de defunt françois besne et de defunte
susanne Blondel lesquels jean Robert Linard et jean poisson nous ont déclaré que
la ditte citoyenne Marie anne Bene est morte du jour d’hier sur les viron de dix heures du soir en son domicile
d’après cette déclaration je me suis transporté et me suis assuré du décès de
la ditte marie anne besne ….
Quant
à la jeune femme, Marie Anne Rose, ayant épousé le sieur le Gay, elle est une des sœurs de Marie Anne
Catherine, née le 13 juillet 1753 et décédée le 7 juin 1832.
Naissance
à La Remuée, le 12 juillet 1753
Ce samedy quatorze de juillet mil
sept cent cinquante trois a été baptisee par moy pretre vicaire de ce lieu
soussigné marie anne rose Bêne née d’hier du legitime mariage de françois le
Bêne journalier de profession et de susanne blondel son épouse de cette
paroisse le parin Robert alexandre fils laboureur de cette paroisse la marinne
marie anne benedictine du saucley de millamare qui ont signé avec nous – le
père absent.
Décès
à Mélamare, le 7 juin 1832.
Du vendredi huitieme jour du mois
de juin l’an mil huit cent trente deux onze heure du matin. Acte de décès de
Marie Anne Rose Le Bêne décédée au domicile du sieur Nicolas Martin Legay son
fils en cette commune, hameau de Malletter, le jour d’hier neuf heures du soir
bobineuse agée de soixante dix huit ans dix mois domiciliée en cette commune
née en celle de la Remuée le treize juillet mil sept cent cinquante trois fille de françois le Bene et de suzanne Blondel
décédés, veuve de Nicolas Philippe le Gay sur la déclaration à nous faite par
le sieur Nicolas Martin Le gay agé de cinquante ans, journalier, fils de la
défunte et par le sieur Jean Baptiste Seraphin Le Bene agé de cinquante neuf
ans cultivateur qui a dit être neveu de la défunte tous deux domiciliés en cette
commune lesquels ont signé après lecture faite le présent acte ……
Voilà,
je pense avoir remis les évènements en place.
J’espère
que ceux qui ont mis en ligne les arbres généalogiques de cette famille liront
mon article. Ils pourront ainsi rectifier la petite erreur due notamment au
manque de précisions des actes avant la mise en place de l’état civil.
Alors,
un conseil, car ce qui précède le prouve, aidez-vous des recherches faites sur
« geneanet » (certaines sont très exactes), mais ne prenez pas tout au
pied de la lettre, vérifiez, actes en mains.
Cet
article m’a demandé une trentaine d’heures de recherches. Imaginez, un peu, le
temps que doivent passer les inspecteurs de police pour résoudre une enquête !
Brrrrrr !!!
il fait bien froid !
23 février 1776
« On mande du Mans que la
riviére d’Huine avoit gelé de 8 pouces d’épaisseur ; la glace qui s’est
formée les nuits du 28 au 29, du 29 au 30 & du 30 au 31, a été trouvée de
18, 20 & 22 lignes d’épaisseur. On a trouvé la terre gelée à la profondeur
de 20 pouces dans le cimetiére (sic) de l’Hôtel-Dieu, & à celle de 12 seulement,
dans un lieu moins âqueux (sic) &
plus élevé. On rencontre par-tout (sic) dans la Campagne des troncs d’arbre
& de très-gros (sic) chênes fendus du bas en haut, & à 5 ou six
endroits, par la force du froid.
Ces observations ci-dessus ont été
faites sur trois Thermométres (sic) de Reaumur, exposés au Nord, & de la
bonté desquels on s’est assuré d’une maniére (sic) certaine ; en outre
elles ont été faites environ une heure avant le lever du soleil comme il est
d’usage. »
L’huisne
est une rivière, affluent de la Sarthe. Elle prend sa source dans le Perche, à
La Perrière (Orne)
Et
l’Huisne avait gelé de 8 pouces, environ 21 centimètres. Quelle belle
patinoire !
La
terre gelée à 20 pouces de profondeur,
environ 51 centimètres. J’espère pour le fossoyeur qu’il n’y a eu aucun
décès pendant cette période de grands froids !
Brrrr !!! La suite !
1er mars 1776
« Nous aprenon (sic) par
diverses lettres que le dernier froid a été considérable dans toutes les
Provinces. A Douay en Flandres, le 28 Janvier à huit heures & un quart du
matin, un thermométre (sic) à mercure descendit à 16 degrés 1-2 au dessus (sic)
de zéro, division de Réaumur. A Nancy le 29, au lever du Soleil, à 17 degrés,
& le premier Février, à 17 3-4, observé de même à un thermométre (sic) à
mercure. A Troyes en Champagne, le 31 Janvier, dans deux endroits différens
(sic) de la Ville, le thermométre (sic) descendit à 16 degrés 1-4 & 17 1-2.
A Mondidier en Picardie, le 29 à sept heures & demie du matin, plusieurs
thermométres (sic) à l’esprit de vin descendirent à 17 degrés 1-2 & 18. La
terre étoit alors couverte de dix-huit pouces de neige. A Bruxelles, le 28
Janvier, un thermométre (sic) à l’esprit de vin, placé dans la partie basse de
la ville, descendit à 16 degrés, & un autre, à mercure, placé dans la
partie haute, exposé au Nord & à l’air libre, descendit à 17. Nous ne
sçavons (sic) rien de notre Ville :
il y a aparence (sic) que la liqueur des Thermométres (sic), y a gelé. »
15
pouces de neige, soit environ 46 centimètres de neige ! Gare au dégel !
Et voilà le dégel tant craint !
1er mars 1776
L’Hyver (sic) a été plus fort qu’en
1709, sans les mêmes malheurs. Le dégel a été doux, les neiges ont fondu
lentement, & dans notre Ville les eaux n’ont pas été fort hautes ; il
n’en a pas été de même, à Dreux, les eaux y ont été plus fortes qu’en 1711,
elles y ont causé ainsi que dans toute la vallée, depuis Forge de Dampierre-sur-Blevi,
un dommage qu’on estime à plus de 200 000 livres ; des bâtimens (sic)
se sont écroulés, d’autres ont été entraînés, beaucoup de chevaux, vaches, des
troupeaux de moutons entiers ont été entraînés par les eaux & ont péri.
Samedi, 10 du courant, sur le midi
trois-quarts, il se presenta (sic) un orage accompagné d’une tempête violente
qui duroit depuis deux jours ; les éclairs étoient forts vifs, les coups
de tonnerre succédoient les uns aux autres, sans être ici très-forts
(sic) ; mais à Damville, qui est éloigné de trois lieues, l’explosion fut
des plus fortes ; les éclars (sic) étoient de la force de ceux qu’on
éprouve dans les mois de Juin & Juillet ; les habitans (sic) de ce
Bourg étoient tous dans la consternation, & le Bailly qui est un homme résolu,
me marque que le tonnerre l’a effrayé, qu’il est tombé enfin sur le clocher de
la paroisse de Borneuil, qu’il l’a abbatu (sic), & qu’il y a pour plus de
1500 livres de dommage ; cet orage a donné tant d’eau, que les eaux sont
venues bien plus grosses que la premiére (sic) fois dans notre Vallée, & y
a causé du dommage. J’ai l’honneur …..&c.
Les
forges de Dampierre-sur-Blévy situées
dans la commune de Maillebois dans l’Eure-et-Loir, étaient très actives au XVIIème
siècle. C’est en ce haut lieu de la sidérurgie qu’étaient fondus les
canons de la marine sur les ordres de Colbert.
Damville,
commune située dans l’Eure.
Borneuil ? Je suppose qu’il s’agit de la commune de
Bonneuil-sur-Marne, commune du Val de Marne.
La mort d’une centenaire
1er mars 1776
« Lucie Dézés ayant conservé
le sens & la raison jusqu’à cent six ans, est morte à la Métairie de Long,
paroisse de Gamarde, Diocèse d’Acq, sur la fin de Décembre dernier, après avoir
déclaré hautement qu’elle n’avoit eu dans toute sa vie qu’une maladie, une
vivacité & une foiblesse (sic) la maladie fut la petite vérole la plus
dangereuse lors des froids de 1709. La vivacité, deux soufflets qu’elle donna à
sa petite fille pour la faire rentrer & lui faire sentir le danger de
s’arrêter auprès des Soldats, au passage des Troupes pour Fontarabie. A l’égard
de la foiblesse (sic), c’étoit celle d’avoir été tentée, plus vivement qu’il ne
convenoit à son âge, de se remarier vers la fin de ses jours. »
Voici
l’acte d’inhumation de Luce Dezes, mais à mon grand regret il n’apporte rien
sur sa vie, car aucune mention du nom de ses parents ou de son époux.
Gamarde,
dans les Landes.
Le
21 decembre 1775 mourut munie des sacrements Luce Dezes age de cent et cinq ans
et fut inhumee le lendemain dans le cimetiere de cette paroisse.
Pas
très loquace ce prêtre.
Pauvre
Luce (ou Lucie) qui se repend d’avoir été trop sévère avec sa fille en lui
donnant deux gifles, les seules sans doute qu’elle lui administra. Pas pour
faire mal, mais pour ponctuer son inquiétude et sa mise en garde.
Et
cette « faiblesse », toute naturelle, d’un besoin de tendresse.
Si
ce sont ses seuls « péchés », en 105 ans, elle mérite le
paradis !
Qui peut dire qui il est ?
12 avril 1776
« Il est des monstres de
toutes especes (sic), le trait suivant le prouve. Le 2 Septembre 1775, on a
trouvé, sur le grand chemin de Péronne par Compiégne, proche Séchelles, un
jeune enfant sourd & muet, âgé d’environ douze à treize ans. On l’a conduit
à Paris & mis à l’Hôpital général, avec l’indication ci-dessus (sic). Il a
été mené ensuite à l’Hôtel-Dieu pour cause de maladie, & il y est resté
pour servir selon ses forces dans une des salles. Etant parvenu maintenant à
l’âge de quinze ans ou environ, il s’exprime par signes d’une manière assez
sensible, pour faire entendre. 1°. Qu’il est d’une famille honnête & aisée.
2°. Que son père (sic), qui étoit boiteux, est mort. 3°. Que sa mere (sic) est
restée veuve avec quatre enfans (sic) ; sçavoir (sic), trois filles &
lui. 4°. Que sa-dite mere (sic) portoit des rubans, avoit une montre, de beaux
habits, une maison vaste & des domestiques pour la servir, & que
lui-même il y a toujours été servi. 5°.
Qu’il y avoit un grand jardin, un Jardinier pour le cultiver, & que ce
jardin raportoit (sic) beaucoup de fruits : il explique ce que l’on
faisoit pour le conserver pendant l’hiver. 6°. Qu’en un certain jour on l’a
fait monter sur un cheval avec un Cavalier. 7°. Qu’on lui a mis un masque, afin
qu’il ne vit pas où on le menoit. 8°. Qu’après l’avoir mener bien loin, le
Cavalier l’avoit abandonné. Il s’agit de faire rendre à ce misérable enfant son
nom, son état & ses biens.
Monseigneur le Comte de
Saint-Germain, Secrétaire d’Etat, ayant le département de la Guerre, ordonne à
toutes les brigades de Maréchaussées du Royaume, de faire les informations
& recherches les plus exactes pour découvrir, s’il est possible, le lieu de
la naissance du jeune homme dont il s’agit, ainsi que les noms & qualités
de ses parents, & de lui en donner avis sur le champ. Le zèle de la Brigade
qui sera parvenue à faire cette découverte intéressante, sera récompensé par
une gratification. »
Appeler
« monstre » un enfant sourd et muet, voilà qui est terrible.
Plus
terrible encore, le comportement de cette mère qui fait abandonner son enfant, surement
très loin de son domicile pour ne pas être inquiétée.
Aucune
réponse, dans les jours et mois, qui suivirent suite à la demande
d’identification de ce jeune enfant. Etait-ce par discrétion pour épargner la
famille ?
Voilà
qui nous ramène aux « enfants sauvages » et explique leur existence.
Etre
différent, tout simplement, et voilà l’enfant confié à Dame Nature. Seuls les
plus robustes devaient survivre. Alors une question frôlant l’horreur :
Combien sont morts de faim, de froid ou dévorés vivants par un animal
sauvage ?
Celui
dont parle l’article a, au moins, eu la chance d’être recueilli et a pu ainsi
montrer qu’il n’était pas « un monstre », mais un être humain intelligent
malgré sa différence.
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