mardi 14 juin 2016

1776 – A L’APPROCHE DE L’ETE



Sommaire :
·         Pour être à  la dernière mode
·         Savez-vous  où se situe Monsegray ?
·         Je suppose qu’à présent, il est bel et bien décédé !
·         En ce temps-là, les femmes ne perdaient pas de temps !
·         La paroisse en deuil
·         Il décéda à l’âge de 68 ans
·         Etranges, ces Anglais !
·         Qui était-elle ?
·         Le port de Cherbourg


Pour être à  la dernière mode

14 juin 1776

« La parure des Dames est devenue un objet d’importance ; jamais l’émulation ne fut si grande, pour lui donner toute l’élégance dont elle est susceptible. Le nombre infini d’objets qui y sont rangés avec art par des mains habiles, ont chacun leur nom ; comment les distinguer si on ne les connaît : on en auroit déjà fait un dictionnaire. Mais la rapidité avec laquelle ils se succédent (sic), rend la chose impossible ; nous croyons faire plaisir au beau sexe de lui apprendre les noms en vogue aujourd’hui à Paris ; ce seroit un grand mal de les ignorer.
Les dames se coiffent toujours très-haut (sic), le toupet en avant, & les racines des cheveux coupés en vergettes : le point de ce toupet fait en avant sur le front, s’apelle (sic) physionomie ; les boucles qui accompagnent le toupet sont très-grosses (sic) & séparées, on les apelle (sic) attention ; elles mettent des bonnets fort grands, garnis de fleurs & de rubans Anglais. Derriére (sic) le bonnet est un assemblage de panaches de différentes couleurs, soutenus par un anneau de diamans (sic), qu’elles ne mettent plus sur la tête ; le nombre des bonnets à la mode est très-considérable (sic) : on en compte 200 de différentes espéces (sic) depuis la somme de 10 livres, jusqu’à 100 livres ; les panaches sont d’une grandeur prodigieuse, & lorsqu’ils sont blancs, on met une plume de  la couleur de la robe, ou bien noire.
La robbe (sic) de la couleur la plus à la mode, est apellée (sic) cheveux de la Reine. A celle-là succéde  (sic)la couleur puce : on porte les robbes (sic) garnies de la même étoffe ; le satin paille à boyau, est fort en vogue ; on les garnit en differentes (sic) façons, soit en gaze, soit en dentelle ou fourure (sic) : on compte 1560 espéces (sic) de garniture, ensuite viennent les satins brochés peints, qui ont chacun un nom : les plus à la mode sont couleur de soupir étouffé : les verd (sic) de pomme rayé blanc ont aussi un grand succès ; on les nomme vive bergére (sic) on porte les rubans qui tranchent le plus. Voici le nom de quelques garnitures : les plaintes indiscrettes (sic), la grande réputation, l’insensible, ou desir (sic) marqué, à la préférence, aux vapeurs, au doux sourire, à l’agitation, aux regrets, à la composition honnête, &c. Les paniers sont petits, mais épais d’en-haut (sic) ; les souliers sont constamment couleur de puce, ou des cheveux de la Reine : on connoît à cette parure la magnificence des Dames : ils sont brodés en diamans (sic), & c’est-là (sic) presque seulement qu’elles en portent ; aussi rien n’est si beau que les pieds d’une femme, quand même elle ne seroit pas jolie. Les Dames aujourd’hui n’osent se montrer que lorsqu’elles ont les pieds comme en écrin ; les souliers sont étroits & longs ; la raye de derriére (sic) est garnie d’émeraude ; on l’apelle (sic) le venez-y voir, les mantes sont bannies, on porte pour fichu une palatine de duvet de Cygne, qu’on apelle (sic) un chat : chaque femme a un chat sur le col, derriére (sic)les épaules ; elles ont une machine de dentelle, de gaze ou de blonde,  fort plissée, qu’on apelle (sic) Archiduchesse  ou Médicis Henri IV, ou colet (sic) monté. Les rubans les plus à la mode s’apellent (sic) attention, marque d’espoir, œil abbatu (sic), soupir de Vénus, un instant, une conviction.
Une Dame étoit derniérement (sic) à l’Opéra avec une robe soupir étouffé, ornée de regrets superflus, avec un point au milieu, de candeur, parfaite, une attention marquée, des souliers des cheveux de la Reine, brodés en diamans (sic) en coups perfides, & le venez-y voir en émeraude, frisés en sentimens (sic)) soutenus, avec une (sic) bonnet de conquête assurée, garni de plumes volages, avec des rubans oeil abbattu (sic), ayant un chat sur les épaules, couleur de gens nouvellement arrivés, derriére (sic) une médicis, montée en bienséance avec un désespoir d’opale, & un manchon d’agitation momentanée. »


 Après bien des recherches, j’ai découvert un écrit, celui de  René Belleval-Ligaran dont le titre est « Nos pères – mœurs et coutumes du temps passé ».

En voici l’extrait parlant de la couleur « puce » :
« ….quand à la seule couleur « puce » donnait naissance à cinq variétés, couleurs « jeune puce, vieille puce, ventre de puce, cuisse de puce ». Un dictionnaire n’y suffirait pas. »

Concernant toujours cette couleur « puce », elle viendrait d’une exclamation du roi voyant arriver Marie Antoinette dans une robe brun rouge: "Mais c'est une couleur de puce !"
Les déclinaisons de brun-marron, en fonction de leur intensité, ont alors donné : ventre, dos, cuisse de puce ou encore jeune puce, vieille puce ou puce royale. Tout cela me fait penser que nos ancêtres avaient une bonne vue et sûrement énormément de puces qu’ils contemplaient à loisir.  
Les couleurs….  « Cheveux de la reine ». J’aurais dit « blond », mais la couleur de la chevelure royale n’était-elle pas modifiée en raison de la poudre qu’elle recevait en grande quantité ?
Couleurs  « Soupirs étouffés » : sans doute une couleur claire, neutre, effacée….
Couleur « de gens nouvellement arrivés » : je dirai gris poussière… car, en ce temps là, les chemins étaient fort poussiéreux.

Mais, il s’agit là de mon interprétation, car je n’ai pu malheureusement découvrir les nuances des couleurs désignés. Même les divers journaux de l’époque ne pouvaient les déterminer. L’auteur d’un article que j’ai lu, considère que les couleurs sont comme les différents modes musicaux, indéfinissables.
Alors, faites comme moi, imaginez !!!

Une « palatine » est une petite cape en fourrure.
Quant aux cheveux coupés en vergette, ce sont des cheveux coupés assez ras, présentant ainsi une petite brosse, du nom d’une brosse en soie de sanglier ou en menus brins de bruyère.
Quand aux chaussures, il y aurait beaucoup à dire ! Le pied a, dans beaucoup de civilisations, fait l’objet de toutes les attentions, notamment ceux des femmes. Et je ne peux pas passer sous silence les souffrances des Chinoises dont les pieds étaient bandés alors qu’elles n’avaient que six ans, car un pied se devait être petit. Combien de petites filles sont décédées dans d’incroyables souffrances parce qu’un empereur a imposé cette « mode » ?


Savez-vous  où se situe Monsegray ?

19 juillet 1776

« Une fille qui sert à Rouen, nommée Jeanne Dupont, née sur Monsegray en Basse-Normandie, a écrit à sa Sœur de venir à Rouen, celle-ci a perdu l’adresse en route, contenant le nom de la personne où sert Jeanne Dupont ; on prie les personnes qui la connoissent, de l’envoyer au bureau des annonces, on lui indiquera où est sa Sœur. »

J’ai voulu en savoir un peu plus sur cette jeune personne et j’ai cherché la ville ou le village de Monsegray. J’ai essayé toutes les orthographes possibles et je n’ai rien découvert.
Alors je réitère ma question : Savez-vous où se situe Monsegray en Basse-Normandie ?


Je suppose qu’à présent, il est bel et bien décédé !

16 Août  1776

« Il y a à Bayeux un vénérable Vieillard, dont le grand âge prouve que les forces de la nature ne sont pas épuisées, comme on s’en plaint communément. Cet homme, apellé (sic) Gabriel le Févre, est âgé de 106 ans, moins un mois & quelques jours, étant né le 21 septembre 1670, sur la paroisse de Durcet, au Diocèse de Séez. Il jouit d’une santé parfaite, avec un visage frais & serein & un caractére (sic) joyeux ; il ne paroît pas avoir plus de 66 à 67 ans. Il n’a point oublié les lieux par où il a passé, ni les affaires où il s’est trouvé ; sa mémoire lui rappelle (sic) aisément toutes les circonstances de sa vie. Résolu, comme Barthole, il se livreroit volontiers à des travaux susceptibles de la plus grande vigueur, si sa famille ne mettoit des bornes à son courage. On va le voir comme une curiosité : on n’entre point chez lui sans se ressentir de la gayeté (sic) dont il assaisonne les maniéres (sic) honnêtes avec lesquelles il reçoit son monde ; & personne ne sort qu’il ne l’ait régalé d’une des Chansons qu’il a aprises (sic) dans sa jeunesse. »

Ce « vénérable vieillard » était bien né dans l’Orne à Durcet, le 21 septembre 1670. Je ne suis, toutefois, pas tout à fait sure de l’orthographe du nom de sa mère ni du nom de sa marraine.
Le vingt deux jour de septembre a été baptizé gabriel Le febvre né le jour precedent fils de louis et de jeanne Coulonche son parain gabriel Le febvre sa maraine anne  Houillourt.
Quand est-il décédé ? Longtemps après la parution de cet article ?
Je n’ai pu le découvrir.



En ce temps-là, les femmes ne perdaient pas de temps !

30 août 1776

« Une fille, domestique d’un Négociant de la ville de Toulouse, se trouvant enceinte, eut l’art de cacher sa grossesse sans que personne s’en aperçut. Le terme de son accouchement étant arrivé, elle s’enferma dans sa chambre, procéda elle-même à sa délivrance qui fut heureuse, emmaillota son enfant, & se mit en état de reparoître, ce fut l‘affaire de deux heures. Sa maîtresse qui l’avoit apellée (sic) & cherchée vainement pour lui donner une commission, lui fit une forte réprimande, & voulut sçavoir (sic) la cause de son absence. La servante impatiente, & cédant au premier mouvement de son cœur, lui dit : « eh ! mais c’est ce gros garçon qui m’a retenue si long-tems (sic) ; si vous sçaviez (sic), Madame, qu’il est gros ! » La Dame lui ayant demandé de quel garçon elle vouloit parler, la fille la prie de la suivre, monte dans la chambre & lui montre le nouveau né avec autant de joie que s’il eût été le fruit d’un legitime (sic) mariage. La Maitresse touchée de cette preuve de tendresse maternelle, oublia la foiblesse de sa servante, & se chargea de prendre soin de l’enfant. »

Etre une femme, en ce temps-là, n’était guère facile.
Elles étaient solides nos « grands-mères ». Elles avaient un enfant, au moins tous les deux ans. L’enfant à peine sevré et, de nouveau, enceinte.
Combien ont accouché pendant les moissons ?
Combien dans les manufactures ?
Pas de congés maternité. Si la maman ne peut élever l’enfant, elle le met en nourrice et retourne à son labeur.
Cette jeune servante a eu bien de la chance d’avoir une maîtresse qui s’est laissée séduire par le « gros garçon ».
Dans les fermes, les servantes gardaient leur nourrisson lorsque celles-ci n’étaient pas mariées, du moins les premières années. Malheureusement pour elle, lorsque l’enfant était celui de leur maître (eh oui, cela arrivait que trop souvent), elles étaient mises à la porte pour qu’on ne voit pas une éventuelle quelconque ressemblance…..).
Voilà pourquoi il y avait tant de petits abandonnés au « tourniquet » des hospices.


La paroisse en deuil

27 septembre 1776

« On mande de Grenoble que le 13 de ce mois, sur les huit heures du matin, deux maisons s’écroulérent (sic) dans le fauxbourg (sic) de saint Laurent, qui n’est séparé de la ville que par l’Izere (sic). L’une de ces maisons apartenoit (sic) à un Cordonnier, & étoit habitée par plusieurs petits ménages ; l’autre étoit occupée par les Freres (sic) des Ecoles Chrétiennes ; la chûte (sic) du mur mitoyen les fit écrouler l’une et l’autre, & l’accident arriva au moment où tous les enfans (sic) étoient rassemblés pour recevoir le prix de leur assiduité pendant l’année. La grande classe contenoit environ cinquante jeunes gens ; la petite classe étoit composée d’environ soixante enfans (sic). Les Freres et les enfans (sic) épouvantés cherchent leur salut dans la fuite ; les plus forts échapent (sic), à l’exception d’un seul, du côté du côteau auquel le fauxbourg (sic) est adossé ; mais un grand nombre de ceux de la petite école, trop foible (sic) et trop lent, reste enseveli sous les ruines. Un Frere (sic) tombe avec ces enfans (sic), &, par un bonheur inoui, il en est quitte pour quelques contusions. Le bruit de ce sinistre événement répandit en un instant la consternation dans la ville ; on n’entendit plus que des cris & des gémissemens (sic) ; les meres (sic) venoient demander leurs enfans (sic) ; la terreur, l’épouvante & la désolation étoient peintes sur tous les visages. »

J’ai retrouvé l’acte de sépulture de tous les enfants décédés ensevelis sous les décombres de la maison. Tous réunis, une dernière fois, dans l’église de la Paroisse Saint Laurent à Grenoble :
Le quatorze septembre 1776 j’ai donné sépulture a jeanne billion agee de treize ans a joséphine billion sa sœur agee de six ans filles de sieur claude billion maitre cordonnier
A joseph Melmoux age d’environ dix ans fils de jean de la paroisse de St Joseph de cette ville a andre chatrouffe age d’environ six ans fils de Charle dresseur gautier a sebastien jouvet  fils a andré jouvet garçon perruquier a pierre canet age de huit ans et demy et à claude son frere age de cinq ans et demy fils de guillaume journalier a nicolas gallé age de neuf ans fils d’autre nicolas a joseph noël tauran age d’environ sept ans fils de louis portefaix à jean fayet age d’environ neuf ans fils d’antoine portefaix à antoine giroud age d’environ six ans fils d’andré giroud portefaix. Les dits tauran fayet et giroud de la paroisse de St hugues de cette ville ainsi Que le dit galle et jean (nom dans la pliure du registre) agé de sept ans fils de balthasard gautier. Tous lesquels ont été retirés des décombres de la maison où étaient établies les ecoles crétiennes et gratuites ecroulees(sic) par les fondemens le treize de ce mois à huit heures du matin ……..


Si on reprend toutes les petites victimes
  1.     Jeanne             Billion         13 ans
  2.   Joséphine        Billion            6 ans
  3.   Joseph             Melmoux     10 ans
  4.  André             Chatrouffe     6 ans
  5.  Sébastien        Jouvet 
  6.   Pierre              Canet           8 ans
  7.  Claude            Canet           5 ans
  8.   Nicolas           Galle           9 ans
  9.  Joseph Noël    Tauran        7 ans
  10.   Jean                Fayet           9 ans
  11.   Antoine          Giroud        6 ans
  12.   Jean ….                             7 ans

Ce sinistre a fait douze petites victimes.

Il y eut aussi une femme de cinquante et un ans qui trouva la mort ce jour là :
Le même jour j’ai donné sépulture a georgette paris femme de claude blanchet journallier agee d’environ cinquante un ans laquelle a été trouvée morte sous les ruines de la maison des ecoles crétiennes ecroulées par les fondemens le treize de ce mois …..


Il décéda à l’âge de 68 ans

8 novembre 1776

« Haut & Puissant Seigneur Jean-Baptiste-Marie Dandasne-de-Crosville, Chevalier, Seigneur & Patron honoraire de Rocquefort, Seigneur & Patron de Gerponville, Mantheville & Bertheauville en Caux, Seigneur de Crosville, Tourville, S. Igny & autres Terres & Seigneuries, Conseiller du Roi en tous ses Conseils, & Président à Mortier du Parlement de Normandie, est mort en son Château à Rocquefort, le 30 Octobre, âgé de 68 ans.
L’intégrité de ce Magistrat, son exactitude à veiller au maintien des Lois & à la sûreté des Citoyens, lui ont mérité la reconnoissance (sic) de toute la Province pendant le grand nombre d’années qu’il a exercé la Charge de Président à Mortier ; son honnêteté, qui ne s’est jamais démentie dans aucune occasion, excite les plus vifs regrets de sa perte dans tous ceux qui ont pu jouir de sa société, & même dans les personnes qui ont été simplement à portée de la connoître. »


Haut et puissant Jean-Baptiste-Marie Dandasne de Crosville avait épousé, le  22 avril 1742  Noble demoiselle Marie Angélique Nicolle de Remy de Courcelles. La publication des  bans de cette cérémonie avait été faite à Rouen à la paroisse Saint Godard :
Le dimanche vingt deuxe  jour d’avril 1742 après la publication d’un baon premier et dernier faitte sans opposition au prosne de la messe paroissialle le certificat de la ditte publication en a été delivré par nous soussigné prestre curé de St Godard de Roüen pour mettre en etat Monsieur jean Batiste Dandasne chevalier seigneur de Crosville Rocquefort et autres lieux Conseiller au parlement de Rouen à présent notre paroissien cy devant de la paroisse de St Lô de cette ville d’une part et noble demoiselle marie angelique nicolle de Remy de Courcelles aussi nostre paroissienne auparavant de la paroisse de St Martin de Rouvray en Bray d’obtenir la dispense des deux autres baons pour leur futur mariage lequel nous avons permis estre celebre après la ditte dispense obtenue en la ditte église de St Martin du Rouvray en Bray par le ministere du sieur prieur et curé du dit lieu ou d’un autre prestre par lui commis Sernatis sermondis ainsi qu’il est porté en l’acte par nous delivre au bas du certificat en datte de ce jour….


Je suppose que le mariage eut lieu à Rouvray, mais les actes sont tellement clairs qu’ils sont illisibles, même en enlevant un maximum de luminosité.

Jean-Baptiste Marie Dandasne fut baptisé, le 3 Mai 1708 à Rouen – paroisse Saint-Eloi :
Le second jour de may mil sept cent huit fut par nous abbé …… Jean Baptiste marie fils de Robert dandasne chevalier seigneur de tourville conseiller en la chambre du roy et de dame Elisabeth Bauduin né aujourd’huy …
Je n’ai pu lire le nom du parrain ni celui de la marraine.

Quant à son épouse, elle naquit le 28 avril 1724 à Rouvray. Ce jour-là, elle fut ondoyée par le chirurgien. De quel mal souffrait cette petite fille, pour qu’elle ne soit baptisée que six ans plus tard, le  5 septembre 1730 ?
Le 28e avril 1724 il est né au château une fille du légitime mariage de Messire Claude de Remy de Courselles chevalier seigneur et Baron de Rouvray et de noble Dame Marie Greny de Grouchy ses père et mere qui a été baptisee ou ondoyee par le sieur ferrand chirurgien juré de Buchy qui accouché la ditte Dame et nous a assuré avoir employe la forme et les paroles du bapteme à l’enfant en danger de mort jusqu’à ce qu’on lui supplait les cérémonies du baptême.

Le jour’hui cinq septembre 1730 nous prieur curé soussigné avons suplée les saintes cérémonies du bapteme à une fille née le vingt huit avril mil sept cent vingt quatre du legitime mariage de Messire Claude de Remy de Courselles chevalier seigneur et patron de St Aignan Boscedeline et autres lieux et de la noble Dame marie de Greny de Grouchy ses père et mere qui a été ondoié le meme jour par le sieur ferrand chirurgien juré à Buchy qui a accouché la ditte Dame et nous a assuré pour lors et de plus confirmé il y a quelques jours avoir utilisé la matiere et la forme du St Bapteme avec l’intention de l’eglise voiant l’enfant en danger de mort elle a été presentee à l’eglise ce jour et an que dessus par ses parain et maraine Messire Nicolas de Grouchy chevalier seigneur et patron de la Mare et Gounis capîtaine des vaisseaux du roy chevalier de l’ordre militaire de St Louis et puissante Dame Anne Catherine de Pardieu le veneur qui l’a nommée marie angelique Nicole et ont signé l’un et l’autre au present acte ce jour .…..
J’ai découvert la raison de ce léger retard.
Rouvray-Catillon (76), le 2 mai 1724 :
Ce Jourd’huy 2e may 1724 a été inhume dans le choeur sur les huit heures du soir le corps de Noble Dame marie anne de Greny de Gruchy epouse de Messire claude de Remy de Courcelles chevalier seigneur de Rouvray Patron de Boscedeline St agnan et d’autres lieux Decedee d’aujourd’hui sur les 7 heures du matin après avoir reçu le sacre pratique et la sainte extrême onction.

Cette jeune femme est décédée quelques jours après ses couches. Elle avait 36 ans. Alors bien sûr, on oublia un peu l’enfant. Vivra, vivra pas ? Et puis, bien sûr, un jour, monsieur le curé est venu diner au château. Il s’est inquiété de la petite. Fera-t-elle sa communion, cette enfant ?
Et voilà ! On s’est aperçu qu’elle n’avait été qu’ondoyée !!!

Le sieur Claude de Remy de Courcelle avait convolé en  justes noces juste après le décès de son épouse, il avait deux filles et il fallait une « mère » pour en prendre soin. Il devint veuf une seconde fois, dix ans après son second mariage. Passé la soixantaine, il se remaria et eut deux autres enfants de ce troisième mariage…….  Mais tout cela est une autre histoire.  A l’occasion, nous en reparlerons.

Je ne peux vous en dire plus. Je n’ai pas retrouvé l’acte de décès de ce seigneur Jean-Baptiste-Marie Dandasne-de-Crosville, ni la date du décès de son épouse.
Mais, j’ai découvert qu’ils avaient eu une fille, baptisée le 19 février 1743 à Rouen – paroisse Saint Godard.
Le meme jour dix neuf fevrier mil sept cent quarante trois a été baptisee par noble et discrete personne Louis françois Boerier d’amfreville prêtre chanoine de l’eglise collegiale d’andely conseiller au parlement de normandie Noble Damoiselle anne marie Dandasme chevalier seigneur de Crosville Rocquefort et autres lieux conseiller au parlement de Normandy et de noble Dame marie angelique nicolle de Remy de Courcelle ses père et mere née le meme jour dix neuf fevrier qui a eté nommée par Messire pierre nicolas Baudouin Seigneur et Patron de Gonseville Dutheil, la londe Boissé le Chatel, Tilly et autres lieux conseiller de Grand’chambre au parlement de Normandie grand oncle maternel de la Ditte Damoiselle, assisté de noble Dame Elisabeth Dutot epouse de Messire Claude de Remy de Courcelle Seigneur du Rouvray Bosc-edeline St agnan sur Ry Montigny et autres lieux chevalier de lordre Royal et militaire de St Louis ancien capitaine au regiment de Champagne grand père de la dite damoiselle, parein et mareine


Dans l’acte, le prêtre à oublié de noté après les prénoms de la nouvelle baptisée « fille de …… » l’identité du père avant les titres de celui-ci. Et, vous noterez également que la marraine est la seconde épouse du sieur Claude de Remy, l’heureux grand-père, et donc nous connaissons à présent son nom : Elisabeth Dutot.
 Président  à mortier. Ce titre revient très souvent dans tous les textes, concernant la magistrature de justice. Mais, quel est ce titre et en quoi consiste-t-il ?
Le Président à Mortier exerçait une des charges les plus importantes de la justice dans l’ancien régime.
Son nom vient du couvre-chef, une toque de velours noir rehaussée de galons dorés, que portaient ces magistrats et qu’on appelait, justement, le mortier.


Etranges, ces Anglais !

Le 15 novembre 1776

« Le 2 du mois dernier, tandis qu’on célébroit à Newcastle les cérémonies d’un mariage, elles furent tout-à-coup  interrompues par les cris de la mariée, qui se trouva mal, ce qui déconcerta beaucoup le Ministre ; elle revint à elle, & il continua la cérémonie jusqu’à la fin. Elle ne fut pas plutôt achevée, que de nouveaux cris échapérent (sic) à la nouvelle mariée, qui, après dix minutes de douleurs violentes, donna le jour à un gros garçon. Le Ministre l’envelopa (sic) dans son manteau, & le baptisa. Il fut tenu sur les fonds par le mari, & par une amie de l’accouchée qui étoit presente (sic). On dit que c’étoit une affaire d’économie, & le résultat d’un calcul qui rassembloit dans un seul festin, les dépenses attachées à la célébration du mariage, aux couches, & au baptême, événemens (sic) qui sont ordinairement éloignés les uns des autres, & se célébrent (sic) par des fêtes séparées. »

Faire des économies, certes, mais comment programmer, aussi précisément, la venue au monde d’un enfant. En 1776, les accouchements n’étaient pas déclenchés !


Qui était-elle ?

20 décembre 1776

« Une mort bien affligeante pour tous les cœurs vertueux et sensibles, mérite de tenir la place la plus distinguée dans nos Feuilles.
Noble Dame Perpétue-Thomas du Fossé, & épouse de  Messire Antoine-Marie, Comte du Clusell, Officier au Régiment des Gardes-Françoises est morte le 30  Novembre dernier, dans le 24e année de son âge, au Château d’Ysson, près Mantes-sur-Seine ; elle étoit fille de Messire Auguste-Thomas du Fossé, Conseiller en la Grande Chambre du Parlement de Normandie, & ce nom rappelle (sic) bien des vertus & des mérites ; Madame la Comtesse du Clusel les perpétuoit avec le plus vif éclat : elle a réuni dans la courte durée de sa carriére (sic) les agrémens & les qualités essentielles de tous les âges. La patrie lui a décerné des palmes : tous les ordres lui ont rendu hommage : la religion, la bienfaisance, l’amitié, la sensibilité pleurent en elle le modèle le plus accompli. »

Cette jeune femme est-elle morte en couches ? J’aurais aimé le découvrir, mais je n’ai rien trouvé sur elle, ni son acte de naissance, ni celui de son mariage et encore moins celui de son inhumation.
Il y a des fois, où rien ne se débloque !


Le port de Cherbourg

27 décembre 1776 

Le bassin du Port de Cherbourg, auquel le Roi fait travailler depuis plusieurs années, vient d’être entiérement (sic) déblayé. Il est entré le 4 Décembre 1776, pour la premiére (sic) fois, depuis sa reconstruction ; un Navire dans ce Bassin, qui est le plus beau & le plus commode qui se trouve dans la Manche, & où les Navigateurs trouveront toutes facilités pour y relâcher, soit par vents contraires, ou après avoir été battus de quelque tempête. Ce Bassin a 100 toises de longueurs sur 75 de largeur, & il monte sur son radier 20 pieds 8 pouces d’eau dans les grandes marées, en sorte qu’au moyen de ses écluses les plus forts Navires y pourront entrer & rester à flot. La rade de Cherbourg est d’ailleurs très-sûre (sic) & d’une bonne tenue, puisqu’elle est surnominée (sic) par les Marins l’Auberge de la Manche, à cause du grand nombre de Navires qui y relâchent, & qui y sont à l’abri de tous vents. Elle est d’ailleurs très-facile à reconnoître (sic) depuis qu’on a placé un feu à la pointe de Barfleur, où il a commencé d’être allumé le premier Novembre 1775, par les soins de MM. Les Syndics de la Chambre du Commerce de Normandie.

Voilà une bonne information pour les futurs voyageurs. Mais, je pense qu’il y a eu bien d’autres travaux effectués depuis l’année 1776.

Une toise est égale à 195 centimètres environ.

Le port de Cherbourg fait donc de  195 mètres sur 147 mètres.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.