Une
gargote.
Ce
mot évoque un lieu, triste lieu d’ailleurs, sombre, sale, sentant la vinasse,
le tabac froid et les diverses émanations des corps, situé dans une ruelle
malfamée ou sur un chemin retiré et où l’on pouvait se restaurer. Enfin, je dis
bien « pouvait », mais en raison de la description ci-avant, pour
manger en un lieu pareil, il fallait être très affamés ou encore, peu
regardants.
Cette
gargote (1680) était tenue par un gargotier (1642) - ou une gargotière – maître
des lieux qui servait un gargot (1665), sorte de ragoût qu’il cuisinait lui-même
et qu’il servait parfois, à quelques gargots (1794) de passage.
Petite précision, pour une bonne
compréhension du texte :
Un gargot désignait aussi un marchand-grossiste
en porcs.
Le
verbe « gargoter », en 1594, avait le sens de « bouillonner ».
Donc
un bon gargot devait bouillonner longtemps. De ce fait, les ingrédients réduits
en bouillie, le consommateur ne savait pas réellement ce qu’il avait dans son
assiette. D’ailleurs, c’était peut-être mieux ainsi, car si il avait su,
aurait-il osé manger ?
Pas
terrible tout cela !
Vous
avez suivi ?
-=-=-=-=-
Ma
grand-mère (toujours elle) me grondait souvent, car j’aimais jouer avec l’eau
et évidemment, j’en renversais partout.
Savez-vous
ce qu’elle me disait ?
Non,
bien sûr !
Elle
me disait : « As-tu fini de faire du gargot ! »
Et
à bien y réfléchir, le mot « gargot » était juste et approprié, car mes
mains, remuant l’eau, effectuaient une sorte de « bouillonnement ».
Bouillonnement,
bouillon, gargoter, gargot......
Elle
avait du vocabulaire, ma grand-mère !
Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique
de la langue française » Le Robert
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