Qui
a volé les nuages ?
Chapitre 1
Un
soleil de plomb écrasait la savane.
Dans
cette atmosphère lourde et étouffante, même les tam-tams s’étaient tus !
Le
silence...... Un silence oppressant !
Sous
un baobab, plus que centenaire, prodiguant une légère ombre à peine rafraîchissante,
les animaux, atterrés, s’étaient rassemblés.
Le
ciel, au-dessus d’eux, immobile, s’étalait en bleu intense jusqu’à l’infini.
Pas
le moindre petit nuage cotonneux annonciateur de quelques petites gouttes de
pluie.
Rien
que ce bleu déprimant, desséchant, assoiffant.....
La
mare, non loin de là, au plus bas de son niveau, montrait un bord sec et
craquelé. L’hippopotame ne pouvait plus s’y baigner, l’eau n’atteignant à peine
que le bas de son ventre.
Bientôt,
les animaux mourront de soif !
Voilà
pourquoi les animaux, sous le baobab plus que centenaire qui, protecteur,
étirait ses branches pour accroître l’ombre autour de son tronc, s’étaient
réunis en un « palabre », afin de débattre sur la situation
dramatique et de trouver, au plus vite, une solution.
Mais,
sous ce soleil harassant, l’énergie manquait.
Tous
ces animaux étaient..... Comment dire ? « Ramoumous » ?
Oui,
c’était cela ! Au ras du sol et mous !
Oui,
mous, à tel point qu’ils adhéraient à celui-ci !
L’éléphant
éventait la petite communauté d’un mouvement continuel et régulier de ses
larges oreilles, mais cette action épuisante pour l’animal, ne procurait qu’un
léger souffle tiède, insuffisant pour rafraîchir l’atmosphère.
L’hippopotame
était de fort mauvaise humeur. Il grognait plus que de coutume. D’ailleurs,
était-ce lui qui grognait, ou son estomac qui criait famine ?
« Je
vais finir par maigrir avec ce manque de nourriture ! Et qui pense à mes
bains de boue ? Hein ! Personne, apparemment ! »
La
gazelle d’une voix fluette répondit, agacée :
« Toi ?
Mais, il n’y a pas que toi ! Tout le monde à faim ! Tout le monde à
soif ! »
Le
zèbre confirma les dires de la pauvre gazelle :
« L’herbe
est brûlée, partout ! Nous sommes tous dans la même galère ! »
Le
singe, perché sur une des branches du baobab plus que centenaire, s’épouillait.
Il lança à son tour :
« Et
les cacahuètes ? Hein ? Mais, personne ne s’en soucie !
Lorsqu’on les arrache, elles sont toutes grillées ! »
A
cette dernière réplique, les animaux entendirent les éclats de rire de l’hyène.
Elle se roulait dans la poussière en se tenant les côtes. Quelle
hilarité !
L’hyène
hurlait :
« Cacahuètes
grillées ! Cacahuètes grillées ! Il faut mettre cela sur le marché,
on fera fortune ! »
Les
animaux excédés, mais sans force pour répondre à cette stupide réflexion,
levèrent les yeux au ciel.
Le
ciel ! Il les narguait, ce ciel, avec son bleu intense et sans
nuage !
La
savane, écrasée par cette canicule, affichait une telle désolation de
sécheresse que les animaux en auraient pleuré. Il n’y avait, en fait, que
l’hyène qui riait !
Après
avoir énuméré les conséquences de ce désastre.
Après
avoir lancé aux esprits de la savane leurs doléances.
Les
animaux s’interrogèrent sur la façon de remédier à ce fléau.
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