Chapitre 9 – Fin possible numéro 2
L’engagement
– seconde partie
La
porte de la cellule s’ouvrit. Jean Jacques Philippe Signol leva la tête
nonchalamment.
Pourquoi
se presser, il avait tout son temps à présent, enfin, presque ?
Deux
hommes entrèrent. Ils n’avaient pas vraiment l’air d’être des juges, mais des
soldats plutôt, aux chapeaux emplumés qu’ils enlevèrent en entrant.
« Citoyen !
lança le premier, un homme petit et râblé. Nous venons de voir tes juges et
nous avons une proposition à te faire. »
Jean
Jacques Philippe Signol ne daigna pas se lever. Pourtant, ces deux hommes
semblaient être très importants.
Importants !
En
cette période où les têtes tombaient comme feuilles en automne qui pouvait se
prétendre important ?
Lui-même,
Jean Jacques Philippe Signol, avait cru en cette république, en l’égalité et la
fraternité des hommes .... Foutaise, tout cela !
Le
voilà bien avancé, à présent. Et ces deux-là, tout emplumés comme des paons qui
venaient lui faire une proposition.
« Citoyen !
reprit l’homme petit et râblé, au nom de la patrie, nous sommes venus te
proposer de sauver ta vie.
-
Encore ! Mais on ne peut donc point
me laisser en paix. Et puis, sauver ma vie, à présent, alors qu’il y a à peine
une heure, il était question de me l’ôter, pensa le condamné.
-
Voilà, poursuivit le second, un être
filiforme, très grand et aux yeux creux cernés de noir, tout le contraire de
son compagnon. Sauver ta vie est un bien grand mot, je dirai plutôt, de donner
ta vie volontairement et bravement, les armes à la main. La patrie a besoin
d’hommes pour défendre ses frontières et repousser l’ennemi.
Le
plus petit des deux hommes déroula alors le parchemin qu’il tenait dans ses
mains, en ajoutant :
« Il
te suffit de signer cet engagement dans les rangs de l’armée et ta condamnation
sera annulée. Si tu es sauf, la paix revenue, tu auras, par tes actes de
bravoure, gagné ta liberté. »
Qu’avait-il
à perdre à signer ce document ?
Mourir
pour mourir, en effet, autant que ce soit l’arme au poing, plutôt que les mains
liées derrière le dos.
Jean
Jacques Philippe Signol signa donc pour aller affronter la mort d’une autre
manière.
A
cette époque, il fallait des soldats, alors, lorsqu’un homme jeune ou dans la
force de l’âge se trouvait condamné à mort, il avait deux possibilités, la larme
tranchante de la guillotine ou les balles et boulets ennemis.
Cette
société nouvelle qui prônait, haut et fort, la fraternité entre les êtres humains
enrôlait des hommes pour aller en tuer d’autres !!
L’histoire
depuis la nuit des temps n’est faite que de conflits et de morts violentes !
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