Voilà encore
un mot bien joli et qui sonne bien.
On le découvrit
au XVIème siècle, dans le centre et l’ouest de la France. A cette
époque (1587), on le trouvait sous la forme de « emboubelinez ».
Composé à partir
de « bobelin » qui, vers 1380, désignait une chaussure grossière ou peut-être
tout simplement les toiles que s’enroulaient
certains miséreux autour des pieds pour
ne pas avoir froid.
Au XVIème
siècle, ce mot dialectique « embobeliner » s’employait au sens
de « emmitoufler, harnacher, envelopper de vêtements », mais petit à
petit, la dérive des mots aidant, il s’employa pour « duper – enjôler – séduire
quelqu’un par des paroles », définition
qui le caractérise encore aujourd’hui.
Alors pour plus
d’explications, je pourrais ajouter qu’un embobelineur embobeline par ses embobelinages.
A partir du
XIXème siècle, « embobeliner »
devint « embobiner ».
J’ai toujours entendu ce mot de la bouche de
ma grand-mère.
Parlant d’une
jeune femme qui s’était laissée séduire, elle disait : « Elle s’est laissée embobinée ! »
Dans l’esprit
de ma grand-mère, il était certain que
la pauvre femme avait été dupée, trompée, assurément par les paroles d’un bellâtre.
Guy de
Maupassant utilisa, dans une de ses nouvelles, « embobiner » pour parler
de quelqu’un enveloppé de vêtements.
« Embobiner »,
c’est enrouler autour d’une bobine, pas du tout la même origine !
Je pourrais
donc conclure en affirmant qu’il y a eu à un moment donné, dans le langage courant,
une confusion entre les deux mots et que ce fut ainsi que « embobeliner »
perdit sa syllabe « be ».
Quel dommage !
Ainsi amputé, le mot est nettement moins attrayant !
Enfin, que
voulez-vous ! Ainsi vont les mots !
Le principal
étant que vous ne vous laissiez pas embobeliner !!
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