Madeleine Bonis avait donc l’esprit bien troublé d’autant plus qu’elle s’aperçut quelques semaines plus tard qu’elle était grosse.
Qui pouvait être le père ?
Assurément, l’homme en noir de ses rêves.
Afin que sa grossesse ne fût pas connue, elle quitta le château et alla
se placer comme servante chez Caspar Weydt demeurant à Sélestat où Etienne
venait souvent la rejoindre dans sa chambre.
Habillée de vêtements amples, serrant au maximum son ventre pour en
réduire l’importance, Madelaine poursuivait son ouvrage journalier.
Quand le terme fut atteint, elle se réfugia dans l’étable appartenant à
Anne Herrmann où elle accoucha dans le foin.
L’enfant n’eut pas le temps de pousser son premier cri que la mère, dans
une semi-conscience, persuadée d’avoir mis au monde un démon, étouffa le
nouveau-né et l’enveloppa dans un vieux tablier afin de se débarrasser du petit
corps.
Oui, mais certaines journalières
travaillant à la ferme s’étaient aperçu que Madelaine ne lavait plus depuis
quelque temps, son linge intime chaque mois. Certaines autres avaient constaté
sa longue absence et l’avaient cherchée partout. Une d’entre elles l’avait
aperçu quittant l’étable avec un paquet.....
Ce fut ainsi que Madelaine fut arrêtée et jetée dans la prison de
Sélestat.
Devant les juges, afin de se disculper, elle raconta l’homme en noir,
les vols nocturnes, les danses sataniques, enfin tout ce que son esprit troublé
pouvait imaginer.
Oui, mais..... Tuer son enfant qui ne pouvait être que le fils de Satan,
était aux yeux des juges moins important que d’être une possédée, une sorcière.
Madelaine Bonis fut reconnue coupable de sorcellerie, le 26 juin 1630,
la sentence fut immédiate, elle fut décapitée et son corps ainsi mutilé jeté
aux flammes.
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