Au couvent de Sainte Claire d’Ollioules, Catherine Cadiere se confia à son nouveau directeur de conscience, le Père Nicolas.
«
Le père Girard m’a envoûtée. Lorsque je me suis retrouvée grosse, il a fait en
sorte que je perde l’enfant qui dans mon ventre avait déjà trois mois. Une
femme dont j’ignore le nom a fait ce qu’il fallait. J’ai eu des flots de
sang pendant plusieurs jours.»
L’affaire
prenait une vilaine tournure.
Un juge
ecclésiastique fut délégué par l’Évêque. Accompagné d’un lieutenant-général
civil et criminel, il rendit visite à Catherine pour enquêter. La jeune fille
ne changea pas un mot à ses premières révélations.
Afin que les
événements et plaintes qui s’ensuivirent ne se propagent, la jeune femme fut enfermée dans une cellule isolée au
couvent des Ursulines de Toulon. Mais, cette accusatrice n’était pas tout à
fait « blanche comme neige » et après les investigations et
témoignages, elle fut accusée..... d’avoir proféré de fausses et calomnieuses
accusations, d’avoir abusé de la religion, d’avoir faussement contrefait la
sainte et d’avoir contrefait la possédée.
Les convulsions
répétées de Catherine Cadiere, simulées ou réelles, avaient été mises en scène
par l’un de ses frères, Étienne Cadiere, prêtre dominicain.
Catherine Cadiere se
retrouva donc sur le banc des accusés, avec à ses côtés son avocat, maître
Chaudon.
L’inculpée expliqua
le déroulement de ses relations avec le Père Girard :
Dans un premier temps, j’étais mal à l’aise en présence du Père
Girard.
Le Père Girard m’affirmait que « Dieu demandait plus de moi
et que je devais me donner toute entière.
Le Père Girard me dit : « Je suis votre maître, votre
Dieu… Vous devez tout souffrir au nom de l’obéissance ».
Les viols détériorèrent ma santé, je me mis à vomir, au point de
ne pouvoir pratiquement plus manger, je rejetais le peu que je prenais.
Le procès qui fit
grand bruit prit fin le 11 septembre 1731, avec la sentence suivante :
Catherine Cadiere condamnée à la potence.
Un second verdict
fut rendu un mois plus tard, le 10 octobre 1731, celui-ci innocenta l’inculpée.
Par la suite, Catherine
Cadiere fut définitivement écartée de l’arène judiciaire et publique et remise
aux bons soins de sa mère. Aucune information sur la date et le lieu de son
décès.
Quant au Père Girard,
accusé de crimes de droit commun troublant particulièrement l’ordre public (inceste
spirituel, envoûtement et l’avortement), il fut renvoyé à Dole où il mourut le
4 juillet 1733.
Le sujet qui fut
largement suivi et commenté, ne cessa de susciter la curiosité de nombreux
auteurs, polygraphes, historiens ou romanciers, de 1731 à nos jours.
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