« Je
m’ennuie ! Y’a rien ici ! Pourquoi on est venu dans ce bled pourri ?
-
Arrête de bougonner. Vas dehors !
Regarde, il fait très beau !
-
Dehors ! Pour y faire quoi ? Y a rien ici ! C’est mort ! Des
vacances, ça ? J’ai les boules, je n’oserai pas le dire aux copains. Eux,
au moins........
-
Tu sais très bien que je ne pouvais pas
laisser seule tante Adélaïde, en un moment pareil.
-
J’aurais pu rester à la maison, avec
papa.
-
Papa travaille, tu aurais été seule
toute la journée. Pas question !
-
Heureusement que tu dis que tu me fais
confiance !
-
Une journée, oui, mais pas une semaine !
-
C’est bien ce que je dis, « bonjour
la confiance » !
-
Va tenir compagnie à tante Adélaïde.
Elle est dans le potager.
-
Elle radote, tante Adélaïde. Et puis
moi, les haricots !
-
Sois gentille, tu verras quand tu auras
son âge..... J’ai pas son âge !
-
Je sais, mais elle a beaucoup de chagrin,
alors, soit gentille.
Jeanne
hausse les épaules. Elle s’en moquait de tout cela.
A
douze ans, ce qu’elle voyait, elle, c’était qu’elle avait été obligée de
quitter ses copines avec qui elle devait faire des sorties pour venir, dans un petit village campagnard, loin de
tout. Et le comble dans tout ça, vous voulez le savoir ? Oui, le summum du
summum, c’est qu’il n’y avait aucun connexion internet possible, que son
téléphone portable ne captait rien et que tante Adélaïde n’avait même pas la
télé !
Et
pourquoi avait-elle été obligée, elle, Jeanne à venir s’enterrer dans un lieu pareil ?
Tout simplement parce que Ernest, l’époux de tante Adélaïde, avait eu la bonne
idée de décéder. Oui ! Et cela, juste à la fin de l’année scolaire, alors
que « Elle », Jeanne, avait envie de liberté ! Quelle poisse !
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