Croquignole
est un nom féminin, en usage depuis le XVème siècle et dont
l’origine viendrait de « Croquer », mais avec le sens de
« frapper », d’où le jeu de « croquet ».
« Croquer »
signifie également « broyer sous la dent », de la ce petit gâteau sec
et croquant dégusté en 1562 et qui portait le nom de
« Croquignolles ».
Ce
ne fut que bien plus tard, en 1936, que ce mot fut employé comme adjectif, pour
qualifier quelqu’un de « bizarre, ridicule ».
Ce
mot refit surface, grâce à la bande dessinée les « Pieds Nickelés »,
dont un des personnages se nomme, Croquignole.
Croquignolet ?
Nom
d’une pâtisserie en 1869, il devint adjectif quelque temps plus tard.
Un
adjectif ce « croquignolet » qui qualifie, non sans ironie comme
l’indique son suffixe en « ole », quelque chose ou quelqu’un
de « mignon, attendrissant ..... et ridicule ».
Quant
à « croquignolesque », entendu dernièrement sur les ondes
télévisuelles, il n’apparaît pas dans mon dictionnaire, pourtant récent. Mais,
il a sûrement était formé à partir du nom propre « Croquignol »
personnage de Forton, tout comme le fut « Rocambolesque » à partir de
« Rocambole », personnage de Ponson du Terrail.
« Croquignolesque » !!!
Le
summum du super-superlatif de « Croquignole ». Autant vous dire que cela
doit être d’un « ridicule grotesque au plus haut point » !
Revenons,
un instant, à nos Pieds Nickelés.
« Avoir
les pieds nickelés », en 1898,
n’était pas très glorieux !
Quand
on employait cette locution en parlant de quelqu’un, cela voulait dire qu’il
«refusait de marcher et d’agir », en clair, qu’il était paresseux.
Cela
colle donc très bien aux trois personnages créés par Louis Forton, dans une
série de bandes dessinées, publiée à partir de juin 1908.
Nous
venons de voir Croquignole, grand et assez fin.
La tête pensante de l'équipe.
Puis, il y avait Riboulding. Un gros barbu sympathique.
« Faire la Ribouldingue ». En voilà encore une expression que ma
grand-mère employait très souvent.
Elle disait aussi : « faire la bamboula », « faire la java » !
Expression connue depuis 1932 et qui désigne un moment joyeux, une fête.
Et
le troisième, Filochard. Petit borgne, au caractère sanguin, possédant
une force incroyable.
« Filochard » ?
Ce
mot, à coup sûr, a été formé à partir de « Filou ».
Filou
(1714), personne malhonnête, mais aussi, un « gredin », un « coquin »,
un « bandit ».
De
là, le verbe « filouter » (1656), le nom « Filoutache »
(1676) et encore cet autre nom « filouterie » (1644).
Voilà !
Il
ne vous reste plus qu’à retrouver quelques vieilles bandes dessinées des
« Pieds nickelés » que vous pourrez maintenant appeler les
« cossards », les « flemmards »...... sans que cela ne leur
retire leur côté fort sympathique.... ni le côté « croquignolesque »
de leurs aventures !
Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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