les odeurs....... celles que vous ne pourriez plus supporter !
Notre
nez d’ « homme moderne » ne supporterait pas les odeurs du temps
passé, que les « Grands de ce Monde » masquaient avec des parfums
persistants et entêtants.
C’est
tout dire !
Je
suis certaine d’ailleurs que ce ne devait pas toujours être suffisamment
efficace.....
Promenons-nous
dans les villes, par exemple, au début du XIXème siècle qui a vu
l’apparition, en grand nombre, des manufactures dressant leurs cheminées vers
le ciel comme des défis aux dieux.
Ces
cheminées, justement, crachaient des fumées qui s’amassaient au-dessus des
toits. Une cheminée, deux cheminées, trois........, et plus encore !
Un
ciel de nuages au-dessous des nuages.
On
ne parlait pas encore de « pollution », mais c’en était bien une,
assurément.
Ne
me dites pas que ses fumées étaient inodores.
Dans
les rues, étaient déversés les seaux de nuit (garnis, les seaux) et des ordures
de toutes sortes, dans une rigole en leur centre.
« Le
haut du pavé », quelle expression significative !
En
effet, c’était le seul endroit où il était encore possible de ne pas trop se
crotter. L’odeur en était lourde d’arômes pestilentiels qui s’accrochaient au
jupon des femmes.
Dentelles
souillées et parfumées !
Le
mouchoir que les belles-dames rangeaient dans leur giron ne leur servait
nullement à se moucher, non. Ce n’était pas non plus un objet de coquetterie,
loin de là. Son utilité était bien autre. Parfumé à l’extrême, elles
appliquaient ce carré de tissu fin sur leur nez ou l’agitaient devant celui-ci,
afin de ne pas être trop incommodées.
Les
commerces dans les rues !
En
voilà encore une source de mauvaises odeurs !
Même
si, de la boulangerie, se déversait une
agréable odeur de pain chaud, celle des boutiques non loin de là, celles du
boucher ou du charcutier, repoussait à outrance.
Pourquoi ?
Malgré
plusieurs arrêtés municipaux l’interdisant, bouchers et charcutiers
s’obstinaient à tuer les bêtes dans leur cour et à y laisser, là, les
carcasses. Celles-ci pourrissaient lentement, dégageant des saveurs olfactives
remarquables. Tout le quartier en profitait. Et puis il y en avait aussi pour
les yeux, car petit à petit, ces carcasses devenaient amas informes grouillant
de vers et survolés d’essaims de mouches.
Le
fumet étant en fonction de l’avancée de la décomposition.
La
ville avec ses « déchets verts » et ses boues retirées des mares et
rivières qui stagnaient un bon moment avant d’être enlevés.
Le
crottin des chevaux qui attendait, lui, d’être ramassé par quelques indigents
qui en avaient fait la demande auprès du maire.
Eh
oui, c’était un privilège de ramasser le crottin avec sa pelle et son
seau !
Celui-ci
servait d’engrais pour les jardins, mais aussi, séché, de combustible pour les
cheminées.
Voilà
l’environnement ! Le décor est dressé !
Je
ne vous parlerai pas des belles maisons bourgeoises, non, elles n’ont aucun
intérêt dans ce contexte, mais uniquement des maisons d’ouvriers, celles de ces
bas quartiers défavorisés, souvent proches des cours d’eau qui prenant
régulièrement leur aise, envahissaient les demeures.
Ouvrons
la porte de l’une d’elles, voulez-vous ?
Première
impression : ça vous prend à la gorge.......
Ça
sent l’aigre, la fumée, le mauvais vin et les effluves des corps.
Ça
sent l’humidité, le salpêtre, le renfermé......
Et
c’est tenace !
Bien
sûr, ce sont nos impressions d’ « homme moderne », car pour les
habitants des lieux, c’était naturel.
Les
maisons étaient sombres et peu aérées. Des familles, aux nombreux membres,
s’entassaient là, souvent dans une pièce unique.
Seule
la cheminée, utilisée surtout pour cuire les repas, donnait un peu de chaleur,
mais pour avoir chaud, il ne fallait pas s’en éloigner de trop.
La
nuit, les braises étaient couvertes de cendres pour éviter les incendies. La
pièce refroidissait vite, dans la nuit flottait encore une odeur de lait
caillé, un relent de soupe.....
A
la campagne l’air était sain, la vie plus agréable, car il y avait un petit
potager, quelques poules......
C’était
presque le bonheur, car le bon air n’a pas de prix.
L’odeur
dans les maisons était le même qu’en ville, certes, mais moins intense.
Si
l’étable avec son mur en claire-voie jouxtant la pièce à vivre était entretenue,
les senteurs aromatiques des bêtes et de leurs déjections n’étaient pas trop vives,
le principal étant d’obtenir de la « chaleur animale », sans que ça
coûte.
Qui
dit bêtes, dit lait, fromages et voilà l’odeur qui envahit la maison, mais la
porte reste ouverte lorsque le soleil donne, alors le lieu devient plus sain.
Cela
n’empêchait nullement les odeurs de sueur après une journée de dur labeur et également
des pets lancés sans retenus et du concentré des mauvaises haleines, sans
oublier le fumet de fumier, ce fumier qui trônait au milieu de la cour.
N’oubliez
pas que la toilette se faisait le dimanche matin, jour également où les
vêtements étaient changés.
Quant
aux petits besoins naturels, on les soulageait dans la nature qui se chargeait
d’éliminer toute senteur !
Il
y aurait encore beaucoup à dire, car l’hygiène a soulevé, de tout temps, bien
des commentaires. Ce qui prouve, tout de même que quelques-uns en étaient
incommodés.
Mais
l’eau n’était-elle pas dangereuse, engendrant maladies ?
L’hygiène
est toujours et encore un souci souvent involontaire pour certains et le
restera tant qu’il y aura des logements insalubres et de la misère.
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