Petit coquinou !
Une exclamation qui aurait pu être employé par Darry Cowl, tout comme
son célèbre « petit canaillou ».
Coquinou, diminutif de coquin.
Coquin, du latin « coquinus », adjectif se rattachant à la
cuisine car issu de « coquere », cuire.
En clair, « Coquinus » n’était autre qu’un marmiton......
mais aussi, et par quel biais ( ?), un bâtard.
Un bâtard dans la cuisine ? L’extension du sens des mots est
parfois une réelle énigme. Enfin, poursuivons.
Au moyen-âge, le mot coquin fut utilisé pour désigner un gueux, un
mendiant.
Au XVIème siècle, l’idée resta la même, car il nommait
quelqu’un qui ne possédait rien.
Mais vers 1548, un coquin devint celui qui commettait de petites
fautes, de petites espiègleries.
« Petit coquin » et « coquin de vieillard » étaient
deux expressions très usitées à cette époque.
Quel rapport entre les espiègleries et les vieillards ..... Je pensais
que l’espièglerie touchait essentiellement les personnes jeunes, voire les
enfants, mais les vieillards, tout de même !
Encore une énigme.
Au XVIIème siècle (comme le temps passe vite !), «
coquin » ne qualifiait plus une personne d’une basse position
sociale, mais uniquement une action malveillante, se rapprochant du poltron, du
libertin et plus encore du truand.
Libertin ?
Mais un coquin n’était-il pas un galant ? Un galant peu
scrupuleux cherchant l’aventure et non l’amour ?
Je pense que nous nous éloignons de la cuisine..... mais, avec le
libertinage, ne nous rapprochons-nous pas du bâtard ?
Puis le temps passant apparut :
« Coquin de......», avec cette petite notion de malice et de
tromperie.
L’expression la plus répandue restant « coquin de sort », ce
sort qui fait tout pour contrarier la vie de chacun avec malice et espièglerie,
contrariant à loisir les humains en leur apportant des embûches.
Un coquin est un galant libertin, une coquine est une enjôleuse, à
mettre au même niveau que la « coquette ».
Au XVIème siècle, ce n’était pas réellement bien vue... une
coquine ne cherchait-elle pas le libertinage, tout comme notre coquin ?
Mais inégalité des sexes, ce qui était toléré pour le galant devenait
répréhensible pour la coquine !
Une coquinerie qui, au XIVème siècle, avait le sens de
mendicité, devint trois cents ans plus tard, de la malice, de la fourberie avec
une petite envie de séduire.....
Et puis il y a aussi :
·
Le coquinisme
·
Coquinement
·
Un Coquinet et son féminin, une coquinette
Et pour finir, le verbe acoquiner (1530) : donner de mauvaises
habitudes à quelqu’un.
Et à la forme pronominale, « s’acoquiner », se lier avec une
personne peu fréquentable (1690).
Mais aujourd’hui, un couple qui « s’acoquine » vit en
concubinage...... « à la colle », comme disait ma grand-mère !
Coquin !
Un qualificatif qui va fort bien à mes petits enfants lorsqu’ils me
regardent avec ce sourire enjôleur qui en dit long sur leur pouvoir de
séduction, surtout après une bêtise à se faire pardonner.
Tout y est : séduction et fourberie !
Pour cette petite
histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire
historique de la langue française » Le Robert
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