jeudi 13 septembre 2018

EN AVANT LES COQUINS !


Petit coquinou !

Une exclamation qui aurait pu être employé par Darry Cowl, tout comme son célèbre « petit canaillou ».

Coquinou, diminutif  de coquin.
Coquin, du latin « coquinus », adjectif se rattachant à la cuisine car issu de « coquere », cuire.
En clair, « Coquinus » n’était autre qu’un marmiton...... mais aussi, et par quel biais ( ?), un bâtard.
Un bâtard dans la cuisine ? L’extension du sens des mots est parfois une réelle énigme. Enfin, poursuivons.

Au moyen-âge, le mot coquin fut utilisé pour désigner un gueux, un mendiant.
Au XVIème siècle, l’idée resta la même, car il nommait quelqu’un qui ne possédait rien.

Mais vers 1548, un coquin devint celui qui commettait de petites fautes, de petites espiègleries.
« Petit coquin » et « coquin de vieillard » étaient deux expressions très usitées à cette époque.
Quel rapport entre les espiègleries et les vieillards ..... Je pensais que l’espièglerie touchait essentiellement les personnes jeunes, voire les enfants, mais les vieillards, tout de même !
Encore une énigme.

Au XVIIème siècle (comme le temps passe vite !), « coquin »  ne qualifiait plus une personne d’une basse position sociale, mais uniquement une action malveillante, se rapprochant du poltron, du libertin et plus encore du truand.
Libertin ?
Mais un coquin n’était-il pas un galant ? Un galant peu scrupuleux cherchant l’aventure et non l’amour ?
Je pense que nous nous éloignons de la cuisine..... mais, avec le libertinage, ne nous rapprochons-nous pas du bâtard ?

Puis le temps passant apparut :
« Coquin de......», avec cette petite notion de malice et de tromperie.
L’expression la plus répandue restant « coquin de sort », ce sort qui fait tout pour contrarier la vie de chacun avec malice et espièglerie, contrariant à loisir les humains en leur apportant des embûches.


Un coquin est un galant libertin, une coquine est une enjôleuse, à mettre au même niveau que la « coquette ».
Au XVIème siècle, ce n’était pas réellement bien vue... une coquine ne cherchait-elle pas le libertinage, tout comme notre coquin ?
Mais inégalité des sexes, ce qui était toléré pour le galant devenait répréhensible pour la coquine !

Une coquinerie qui, au XIVème siècle, avait le sens de mendicité, devint trois cents ans plus tard, de la malice, de la fourberie avec une petite envie de séduire.....

Et puis il y a aussi :
·         Le coquinisme
·         Coquinement
·         Un Coquinet et son féminin, une coquinette

Et pour finir, le verbe acoquiner (1530) : donner de mauvaises habitudes à quelqu’un.
Et à la forme pronominale, « s’acoquiner », se lier avec une personne peu fréquentable (1690).

Mais aujourd’hui, un couple qui « s’acoquine » vit en concubinage...... « à la colle », comme disait ma grand-mère !

Coquin !
Un qualificatif qui va fort bien à mes petits enfants lorsqu’ils me regardent avec ce sourire enjôleur qui en dit long sur leur pouvoir de séduction, surtout après une bêtise à se faire pardonner.
Tout y est : séduction et fourberie !

Pour cette petite histoire autour d’un mot,
Je me suis aidée du
« Dictionnaire historique de la langue française » Le Robert


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