Marie, une jeune femme au comportement étrange, passant pour avoir
commerce avec les démons, entretenant une liaison hors mariage avec un moine...
Voilà suffisamment de faits pour qu’elle fût appelée à comparaître devant l’abbé
Paté de Cherbourg et M. Forten de Quettreville, médecin d’Helleville.
Après examens, l’abbé, tout comme le médecin, déclarèrent Marie possédée
par le démon.
Devant de telles accusations et en mesurant les conséquences, Marie
Benoist préféra quitter Cherbourg pour s’établir à Valognes, en 1696.
La fuite plutôt que l’incarcération....
Et pourquoi la ville de Valognes ?
Parce que l’Évêque de Coutances y avait envoyé, en disgrâce, le moine
Saulnier, devenu aux yeux de tous, son compagnon.
Marie Benoist avait emménagé dans
une petite maison dans le hameau de Saint-Didace de Valognes. Avec elle, une
servante nommée Jeanne de Launay.
Aussitôt son emménagement, Marie eut de nouveau des convulsions,
notamment lors des offices. Certains affirmèrent l’avoir vue léviter, suspendue
au-dessus du sol.
Marie affirma aussi être régulièrement visitée par Jésus ou par le diable.
Des stigmates réapparurent régulièrement sur son corps.
Puis arriva le jour de Pâques 1697. Au cours de la messe en l’église
Saint-Malo de Valognes, la jeune femme entra en transe.
L’entrée à Hôtel-Dieu n’était-elle pas le premier pas vers un autre enferment,
la prison ?
Marie Benoist réfléchit. Si elle
était emprisonnée, elle risquait d’être accusée de sorcellerie, aussi
confessa-t-elle que ses transes n’étaient que comédie et dénonça son compagnon,
le moine Saulnier, comme l’instigateur de ces bouffonneries.
Marie Benoist toutefois resta sous surveillance et une enquête
ecclésiastique fut diligentée.
Pour laisser derrière elle tous ces mauvais moments, elle quitta le
hameau de Saint-Didace pour s’installer dans une maison du hameau de Saint-Lin.
Cette nouvelle demeure fut-elle
un havre de paix ?
[1]
Julien de Laillier – né le 12 février
1641 à Valognes – décédé le 30 avril 1728 à Valognes - ordonné prêtre à 35 ans. En 1677, il est nommé curé de sa paroisse
natale et porte les titres de curé
et official de Valognes, archidiacre du Cotentin et grand-vicaire du diocèse. Durant
son ministère valognais, il fut le témoin de plusieurs événements importants dont
le procès de Marie Bucaille qui a fait l’objet
d’un précédent récit.
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