Au Tribunal des témoins furent entendus.
Jeanne de Launay,
fidèle domestique, travaillant pour sa maîtresse sans autre salaire que le gîte
et le couvert expliqua : « Un jour, ma maîtresse m’appela en pleine nuit alors que je dormais assise en
l’attendant. Alors le temps de reprendre mes esprits, j’ai mis un petit moment
avant de répondre à ses appels, celle-ci, très énervée d’avoir attendu, m’a
jeté un maléfice, ça c’est sûr. Je me sentis tout à coup étouffer, la gorge
comme dans un étau. Alors après un moment, elle toucha ma gorge du doigt et je
repris souffle. Comme un avertissement,elle me dit : voilà ce que c’est
que de ne pas venir quand on vous appelle ! »
Deux autres témoins
mirent en avant les bienfaits de guérisseuse de Marie Benoist.
Jeanne de Saulx qui
avait perdu la vision d’un œil retrouva
la vue comme avant. Mieux encore !
Anne Feuillie,
elle, souffrait d’une rétention d’urine. Grâce aux soins et prières de Marie,
elle se vit rapidement soulagée.
L’avocat de Marie
Benoist mit en avant la moralité du sieur de Golleville, un homme dont le cœur
fut touché par Dieu, grâce aux entretiens plein de ferveur qu’il eût avec la
Bucaille. Il était devenu depuis un de meilleurs chrétiens qui soit dans la
contrée.
« Un homme de
cette qualité ne se serait pas noué d’amitié avec une femme de mauvaise vie, de
mauvaise foi », avait conclu le défenseur de Marie.
En cette fin janvier
1699, devant un public nombreux et attentif dont les avis divergés, le sieur de
Sainte-Marie, lieutenant criminel et juge du bailliage de Valognes, rendit son
verdict.
·
Concernant Catherine Bedel dite La Rigolette, elle
était bannie hors du baillage de Valognes.
·
Concernant Marie Benoist et son ancien amant, le
moine Saulnier, ils étaient
reconnus :
Coupables d’incestes
spirituels, de maléfices, blasphèmes, prophéties, opérations de magie
diabolique, invocations de fantômes....
Saulnier étant parti
précipitamment en Lorraine, indépendante du royaume de France, ne pouvait être
inquiété.
Marie Benoist – sœur
Marie de la Bucaille – fut condamnée à
être soumise à la question ordinaire et extraordinaire, avant d’être pendue et
étranglée.
Marie Benoist fit
appel de ce verdict auprès du Parlement de Rouen.
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