vendredi 21 février 2025

Le procès de La Bucaille – chapitre 4

 


Au Tribunal des témoins furent entendus.

 

Jeanne de Launay, fidèle domestique, travaillant pour sa maîtresse sans autre salaire que le gîte et le couvert expliqua : « Un jour, ma maîtresse m’appela  en pleine nuit alors que je dormais assise en l’attendant. Alors le temps de reprendre mes esprits, j’ai mis un petit moment avant de répondre à ses appels, celle-ci, très énervée d’avoir attendu, m’a jeté un maléfice, ça c’est sûr. Je me sentis tout à coup étouffer, la gorge comme dans un étau. Alors après un moment, elle toucha ma gorge du doigt et je repris souffle. Comme un avertissement,elle me dit : voilà ce que c’est que de ne pas venir quand on vous appelle ! »

 

Deux autres témoins mirent en avant les bienfaits de guérisseuse de Marie Benoist.

Jeanne de Saulx qui avait perdu la vision d’un œil  retrouva la vue comme avant. Mieux encore !

Anne Feuillie, elle, souffrait d’une rétention d’urine. Grâce aux soins et prières de Marie, elle se vit rapidement soulagée.

 

L’avocat de Marie Benoist mit en avant la moralité du sieur de Golleville, un homme dont le cœur fut touché par Dieu, grâce aux entretiens plein de ferveur qu’il eût avec la Bucaille. Il était devenu depuis un de meilleurs chrétiens qui soit dans la contrée.

«  Un homme de cette qualité ne se serait pas noué d’amitié avec une femme de mauvaise vie, de mauvaise foi », avait conclu le défenseur de Marie.

 

En cette fin janvier 1699, devant un public nombreux et attentif dont les avis divergés, le sieur de Sainte-Marie, lieutenant criminel et juge du bailliage de Valognes, rendit son verdict.

 

·         Concernant Catherine Bedel dite La Rigolette, elle était bannie hors du baillage de Valognes.

·         Concernant Marie Benoist et son ancien amant, le moine Saulnier, ils étaient  reconnus :

Coupables d’incestes spirituels, de maléfices, blasphèmes, prophéties, opérations de magie diabolique, invocations de fantômes....

Saulnier étant parti précipitamment en Lorraine, indépendante du royaume de France, ne pouvait être inquiété.

Marie Benoist – sœur Marie de la Bucaille –  fut condamnée à être soumise à la question ordinaire et extraordinaire, avant d’être pendue et étranglée.

 

Marie Benoist fit appel de ce verdict auprès du Parlement de Rouen.

 

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