Avril 1699, Marie Benoist dite la Bucaille comparaissait devant le Parlement de Rouen qui se montra très prudent, demandant l’avis de Pierre Daniel Huet, Evêque d’Avranches, avant de se prononcer.
Prudence, prudence,
car l’affaire passionnait l’opinion publique.
Prudence, prudence,
il était préférable de ne pas faire de remous, il y en avait eu assez depuis
quelque temps.
Cette prudence fut
bénéfique à Marie car elle ne fut convaincue que « de crime d’imposture, séductions, impiété, abus et scandale
public ».
Le 30 octobre 1699,
la mise en cause évitait la mort, ne devant faire qu’amende honorable, pieds
nus, en chemise, la corde au cou, devant les portails de Notre-Dame de Rouen,
l’église de Cherbourg et celle de Valognes. Elle devait également porter un
écriteau nommant son crime : « fausse dévote ».
Dans chacune de ces
trois villes, elle fut fustigée, nue, jusqu’à effusion de sang.
Le jugement statuait
également son bannissement à perpétuité du royaume de France.
Attendez !!!
Ce n’était pas
fini....
Le summum étant le
percement de la langue de la suppliciée avec un fer rouge !!
Bien évidemment,
tous ses biens furent confisqués. Pas de petit profit !
Marie Benoist dite
la Bucaille subit par trois fois l’horreur du jugement, à Rouen devant l’église Notre-Dame, à
Cherbourg devant l’église de la Trinité et dans la cour du bailliage à Valognes
où eut lieu le percement de la langue.
Quelques témoignages :
Nicolas Foucault
écrivit dans ses mémoires que la langue de la condamnée ne fut que touchée avec
un fer chaud et non chauffé à blanc.
Guillaume Mauquest
de la Motte, médecin pratiquant son art à Valognes, rapporta avoir soigné la
langue de la Bucaille avec des applications de miel rosat aidant à la
cicatrisation.
Le bannissement
quant à lui, il fut de courte durée, car rapidement révoqué.
Réfugiée un temps
sur l’île de Jersey, Marie fut accueillie aux Filles de la Charité de Caen.
Le 10 septembre
1704, La Bucaille confessa, avant de fermer les yeux à jamais :
« Tout mon fait n’était que mensonges et tromperies, ce
dont je demande pardon à Dieu, à la Vierge et aux Saints ».
Si vous souhaitez en savoir plus sur les Grandes
Affaires en sorcellerie, je vous recommande le livre :
Sorciers, sorcières et possédés en Normandie
de Yves Lecouturier
Editions Ouest-France
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