mercredi 12 mars 2025

Le procès de La Bucaille – quelques précisions

 


Dans le dernier chapitre, nous avons rencontré plusieurs personnages.


Il m’est apparu important de vous en parler plus amplement.

 

Pierre Daniel Huet, Évêque d’Avranches

Né le 8 février 1630 à Caen. Décédé le 26 février 1721 à Paris.

Issu d’une famille de confession protestante, Pierre Daniel Huet perd ses parents alors qu’il n’a que cinq ans. Il est alors adopté par l’épouse du mathématicien Gilles Macé.

Élève brillant, Pierre Daniel fait ses études au collège des Jésuites de Caen et aussi auprès du pasteur Samuel Bochart.

À l’âge de vingt ans, il est reconnu comme un des savants les plus prometteurs. Pierre Daniel s’installe alors à Paris en 1651 et rencontre Gabriel Naudé, bibliothécaire du Cardinal Mazarin qui deviendra son ami.

Quelques dates importantes de la vie de Pierre Daniel Huet :

·         1662 : il est membre de l’Académie royale des Belles-Lettres de Caen.

·         1662 : il crée une académie de physique à Caen.

·         1670 : Bossuet, précepteur du Dauphin, le prend à ses côtés comme sous-précepteur.

·         30 juillet 1674 : l’Académie française lui ouvre grand ses portes.

·         1684 : il entre dans les ordres.

·         1685 : il est nommé Évêque de Soissons.

·         1692 : Évêque d’Avranches.

·         1699 : il emménage à l’abbaye Saint-Étienne de Fontenay au sud de Caen.

 

Pierre Daniel Huet, savant, théologien averti, philosophe polémique, mondain, grand exégète et apologiste des Écritures, Académie française....., décède le 26 février 1721 à Paris

 

 

Nicolas Joseph Foucault – Marquis de Magny

Fils de Joseph Foucault (Secrétaire du roi, Grand maréchal féodal de l’abbaye de Saint-Denis en 1650, conseiller d'État, secrétaire du conseil, directeur des finances et intendant de Caen) et de Marie Metezeau, Nicolas Joseph Foucault voit le jour le 8 janvier 1643 à Paris.

 

Diplômé en philosophie et en droit, il débute au barreau de la manière la plus brillante. Il obtient rapidement la place de procureur-général aux requêtes de l’hôtel, puis au grand conseil pendant trois ans, comme avocat-général. Le Roi le distingue et lui accorde la charge de maître des requêtes.

Dans les différentes généralités où il réside (Montauban, Pau, Poitiers, Caen), il exerce la fonction d’intendant de la généralité. Dans ces villes, il fait construire des ponts et des routes, fonder des hôpitaux, des écoles et des chaires publiques. En 1705, il favorise le réveil de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen.

Louis XIV, au vu des longs services de Nicolas Josep Foucault, l’appelle à Paris, et le nomme conseiller d’État. Il devient aussi chef du conseil de Madame.

Il meurt, âgé de soixante-dix-huit ans, le 17 février 1721.

Tout au long de sa vie, il a réuni une bibliothèque exceptionnelle.

 

Guillaume Mauquest de la Motte 

Baptisé le 27 décembre 1655 à Valognes – Décédé le 27 juillet 1737 dans cette même ville.

Fils de François Mauquest et de Perrette Le Quertier, Guillaume Mauquest de la Motte est baptisé le 27 décembre 1655, par Nicolas Morin, prêtre-vicaire de Valognes, et nommé Guillaume par Guillaume Giot et Marguerite Le Chevalier, ses parrain et marraine.

Guillaume Mauquest de La Motte fait ses études de médecine à Paris et étudie plus spécialement durant cinq ans la chirurgie à l'Hôtel-Dieu. Après ses études, de retour à Valognes (Manche), il exerce pendant plus de cinqtante ans le métier de chirurgien et d'obstétricien. Il acquiert rapidement une grande réputation et une clientèle à sa mesure.

Instruit, habile, soigneux, d'une immense probité, il s'impose vite à l'attention de tous, à celle des malades, mais aussi à celle de ses confrères, deux médecins, MM Doucet et Bérot, et trois  chirurgiens, MM. des Roziers, Frémont et La Perronnière.

Sa réputation s'étend bien au-delà de Valognes : Falaise, Avranches, Pont-l'Évêque, jusqu'à trente lieues de distance qu’il parcoure à cheval.

 

Ses ouvrages sont le fruit de ses expériences professionnelles et sont plusieurs fois réédités :

·         Traité d'accouchements (naturels, non naturels, et contre nature, expliqués dans un très grand nombre d'observations, et de réflexions sur l'art d'accoucher).

·         Traité de chirurgie.

Guillaume Mauquest de la Motte épouse le 10 avril 1684, Marguerite Laisné. Il a 27 ans, elle 25.

Sept enfants naissent de leur union, mais aucune trace de cinq d’entre eux. Seulement deux retrouvés dans les actes :

·         Catherine Léonore Mauquest de la Motte. Elle épouse, le 14 février 1723, Sébastien Le Barrier, chirurgien juré à Saint-Lô. Elle décède dans les trois années qui suivent cette union.

·         Jean-François, né le 23 mai 1698, ne montre aucun goût pour la médecine et encore moins pour la chirurgie. Il décède le 17 octobre 1754 à Valognes.

 

Dans ses mémoires, Guillaume Mauquest parle des plaies de la langue « très incommodes mais faciles à guérir » et voilà ce qu’il a écrit dans  l'Histoire des Pratiques superstitieuses. (In-folio -Tome XI) :

« Je vis encore une guérison de cette partie assez prompte, qui fut en la personne d'une espèce de Prophétesse, qui vouloit établir en ce païs les fondemens d'une secte et qui s'étoit attiré par là un grand nombre de partisans de tout âge et de tout sexe ; elle se nommoit Marie Bucaille et avoit des extases et des révélations merveilleuses avec des transports de son corps en plusieurs endroits, dans le tems même que la Justice informoit contre elle, et qu'elle étoit étroitement renfermée dans un cachot où je l'allai voir plusieurs fois, pour remédier à ses infirmités. La Justice, l'ayant trouvée criminelle, la condamna, pour l'expiation de ses crimes, à être flétrie avec les verges par trois jours consécutifs, à faire amende honorable et à avoir la langue percée avec un fer rouge par la main du bourreau : ce qui fut exécuté ; ensuite je ne donnai qu'un peu de miel rosat pour lui appliquer dessus la plaie, dont elle fut parfaitement guérie en très peu de tems, sans qu'il lui en restât aucune incommodité. »"

Guillaume Mauquest de la Motte, chirurgien, obstétricien au diagnostic sûr, possédait une maîtrise opératoire exceptionnelle. Un praticien très réputé et en avance sur son siècle.

 

Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle aventure....

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