Pour cette nouvelle aventure, je vous entraîne à
Louviers dans la nuit du 15 au 16 août 1591.
Le capitaine du corps de garde se trouvant sur la
place de l’église, entendit un grand vacarme provenant d’une petite rue toute
proche.
« Tiens, tiens ! se dit le capitaine qui
avait pour nom Diacre, encore quelques attardés épris de boissons ou quelques
malfrats en quête d’un mauvais coup ou encore pire, quelques ligueurs
prêts à en découdre ».
Le corps de garde n’étant pas loin, il alla chercher
du renfort.
Mais arrivant sur les lieux, personne !
Uniquement sur la chaussée un tas de meubles et d’objets étalés, brisés, jetés
par une des fenêtres de la façade d’une
des maisons.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? cria Diacre
en se frottant le front.
Puis il essaya d’interpeller les habitants du lieu.
Mais sa voix était couverte par le bruit des objets poursuivant leur chute par
la fenêtre et les cris de deux femmes qui se trouvaient dans le logis.
Tout ce boucan avait fait sortir les habitants du quartier qui, en vêtement de nuit et encore ensommeillés, avaient rejoint le corps de garde.
Ne pouvant se faire entendre, Diacre et ses hommes
envoyèrent quelques pierres en direction de la fenêtre grande ouverte.
À ce moment le silence se fit, profond. Un silence
empli d’angoisse.
Apparurent alors, dans l’encadrement béant du logis,
au second étage, deux têtes ébouriffées, le regard hagard, le teint blême. Deux
femmes qui semblaient sortir de l’enfer.
À cette apparition effrayante, la foule eut un
mouvement de recul. Les femmes poussèrent des cris en se signant, les enfants
se mirent à pleurer, les hommes et les gardes se posèrent en protecteurs.
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