mercredi 26 mars 2025

Louviers 1591 – une histoire rocambolesque – chapitre 2

 


Les deux femmes, penchées par la fenêtre, regardaient, tour à tour, les objets éparpillés au sol, brisés sur la chaussée au pied de la maison et les personnes rassemblées la tête levée vers elles, l’air interrogateur.

Un moment de calme qui sembla durer des heures avant qu’elles n’osent le rompre en criant : « À l’aide ! Un esprit maléfique s’est emparé de la maison !».

Il n’en fallut pas plus pour que les forces de l’ordre dispersent les badauds, leur intimant l’ordre de rentrer chez eux au plus vite. Ce qu’ils firent rondement devant la menace démoniaque.

 

Diacre et quelques-uns de ses hommes grimpèrent les deux étages et commandèrent aux deux femmes d’ouvrir la porte de leur logis sans tarder.

La pièce où vivaient les deux malheureuses se trouvait dans un désordre sans nom. Tout était sens dessus dessous. Mais aucune présence décelable d’un quelconque « mauvais esprit ».

Un planton fut laissé sur place et Diacre donna l’ordre d’aller dormir en attendant le lever du jour.

Si démon il y avait, il pouvait bien attendre quelques heures.

 

Le lendemain, dès potron-minet, débarquèrent dans les lieux Louis Morel, prévôt général de Louviers, suivi de Diacre qui n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Dans la seule pièce, rien depuis la nuit n’avait bougé. Toujours le même désordre et deux femmes le regard perdu serrées l’une contre l’autre.

Louis Morel posa quelques questions sur le déroulement des événements.

 

« C’est vers minuit, expliqua la plus âgée, un esprit est passé par la cheminée.

        Un esprit, répéta le prévôt, vous pouvez préciser ?

        C’était comme un brandon de feu qui a tourné dans la pièce. Il poursuivait la Françoise, ma servante, et la frappait avec une hallebarde.

 

La plus jeune, nommée Françoise Fontaine, possédait en effet des marques de coups sur le visage. Confuse dans la narration des faits, celle-ci montrait aussi un comportement étrange qui n’échappa pas au prévôt.

« Pourquoi cet esprit poursuivait-il cette jeune femme ? se demanda-t-il. Prudence ! Tout cela sent le soufre et cette fille semble mener la dance ».

Il n’était pas question pour Louis Morel de faire un faux pas. Ne pas froisser le desservant de la commune, ni l’opinion publique était son credo, surtout dans les cas de suspicion de maléfices.

 

Voilà pourquoi, Françoise Fontaine fut mise sous les verrous et interrogée.

Le jeu des questions-réponses !

Des questions qui n’obtinrent pas toujours les mêmes réponses.

Il fut donc décidé de laisser mijoter la prisonnière au frais d’une cellule avant de reprendre les interrogatoires.

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