Le salon de coëffure est ouvert !
3 juillet 1778
Le talent de coëffer (sic) les
hommes a essuyé certaines variations ; à cela près il fut à peu près le
même de tous les tems (sic). Mais celui de coëffer (sic) les Dames, dans le dernier goût
sur-tout (sic), n’est point chose aisée ; il faudroit presque l’inventer.
Le sieur Utinet, Coëffeur (sic), arrivant de Paris, l’a saisi & offre
d’accommoder de la façon la plus élégante, la plus haute ! sans le secours
de cheveux étrangers, les têtes les moins garnies, avec toute solidité &
légéreté (sic). Il demeure chez Mad. Marc, marchande de Modes, rue aux Juifs.
J’aime
beaucoup cet article ! Je pense que je vais prendre rendez-vous avec ce
« coëffeur » !
Les
tournures de phrases et l’orthographe des textes que je découvre sont un vrai
régal ! Toutefois, ne trouvez-vous pas que « Coëffeur » possède
une autre dimension que « Coiffeur ». Et quand je parle de dimension,
je pèse bien mon mot, car …….
Un
petit conseil. Regardez plus loin dans mon document, on y parle encore de
« coëffures » !
Réforme
de l’orthographe, déjà, le « ë » est devenu dans certains mot
« i », comme dans tout ce qui touche à la coëffure », dans
« boëte », dans « soëf »…….
Navigation sur les fleuves
10 juillet 1778
Pour mettre à exécution le projet des Arrêts du Conseil
d’Etat du Roi, des 7 Août 1775, & 19 janvier 1778, portant établissement de
Coches d’eau ou nouvelles Diligences, sur toutes les rivières navigables du Royaume,
les Fermiers Généraux des Messageries & Diligences royales viennent de
faire construire sur la riviére (sic) Seine, dix nouvelles diligences ou coches
d’eau, destinés pour le service public & pour le transport de toutes sortes
de marchandises de Paris à Rouen, & de Rouen à Paris ; ces diligences
correspondront avec celles établies sur les riviéres (sic) de Marne, Oyse
(sic), Aine (sic) Loire, &c. Il est inutile d’entrer ici dans le détail des
avantages qu’un tel établissement peut procurer aux Négocians (sic) de cette
Ville, tant par la modicité du prix pour le transport des marchandises, que
dans la certitude des départs, à jours fixes.
Le premier de ces départs se fera,
de Rouen pour Paris, le 16 Juillet 1778, & successivement tous les lundi
& jeudi de chaque semaine, pour arriver en 5 jours, tant que la navigation
sera ouverte. Le prix des places dans lesdites diligences ou coches d’eau de
Paris à Rouen, est taxé à 6 livres par personne, & de Rouen à Paris 7
livres ; & pour les marchandises destinées à Paris & route, on
suivra le tarif de 1713, concernant la Diligence d’eau * : le Bureau est
situé sur le port, au Quai de la Diligence. Les personnes qui voudront être
plus amplement informées de la nature de cet établissement, pourront se
procurer en notre Bureau, les arrêts & réglements (sic) qui y sont
relatifs, & s’adresser pour les divers arrangemens (sic) qu’elles seroient
dans le cas de prendre, à M. Barbereux, Directeur des Diligences &
Messageries royales, rue du Bec, à Rouen.
*Ce tarif, l’Arrêt du Conseil &
la Sentence de la Vicomté de l’Eau, se trouvent au Bureau des Annonces.
Article
intéressant concernant la navigation sur la Seine.
La
Seine et autres fleuves ont toujours été un moyen très important pour le
transport des marchandises tout comme pour le transport des voyageurs. On
prenait le coche d’eau comme on prend actuellement le métro, le bus ou le
train, d’autant plus qu’il n’y avait ni bus, ni train, uniquement des
diligences pour se déplacer par voies terrestres.
De
multiples petits ports jalonnaient alors les cours d’eau.
Nous
avons déjà vu, dans de précédents articles, que des ouvriers travaillant à
Elbeuf et habitant aux alentours de Rouen, se rendaient au travail en
empruntant une des nombreuses navettes fluviales ayant déjà des horaires fixes,
matin et soir.
Aujourd’hui,
les ports et les fleuves sont un peu désertés, en faveur des moyens de
locomotions routiers. Peu à peu, la question se pose : Pourquoi ne
pas se servir un peu plus des fleuves ?
N’y
aurait-il pas ainsi un moyen de créer des emplois et de se servir, mais d’une
manière écologique, de ce que la nature nous offre ?
Orage à Jumièges
10 juillet 1778
Extrait d’une lettre de Jumièges du
27 juin 1778
Nous essuyâmes hier, à 6 heures du
soir, un Orage terrible, mêlé de grêle ; on ne se souvient point d’en
avoir vu de si grosse. Il y avoit des grains de toutes sortes de formes :
quelques brins avoient des angles aigus : d’autres hérissés de pointes.
Les grains & les arbres ont beaucoup souffert dans les endroits où cette
grêle a donné. Heureusement cet orage n’a parcouru qu’un petit espace de
terrein (sic).
Comme
nous l’avons vu précédemment, il y eut déjà, en effet, un très gros orage dans cette ville, le 22 janvier.
L’abbaye,
en cette année 1778, a subi les foudres
du ciel, mais a tout de même, ayant été épargnée des « flammes de
l’enfer », par deux fois, a été protégée par Les Cieux.
Feu de chignon !
24 juillet 1778
Tous les hommes sont freres (sic),
les conditions n’y font rien ; ils doivent veiller réciproquement à leur
conservation : quand ils sont duement (sic) avertis, ils ne peuvent s’en
prendre qu’à eux, s’il leur arrive quelque mal. Voici ce que l’on mande de
Londres ; un des premiers jours de ce mois, 3 Dames se promenoient dans le
Parc de saint James, quand un violent orage les surprit : elles se
refigierent (sic) sous un arbre : l’une avoit une coëffure d’environ trois
pieds de haut ; un énorme matelas de crin, qui suportoit (sic) l’édifice,
étant lardé d’un demi-cent (sic) d’épingles d’acier, à têtes brillantées, de telle
grosseur, qu’elles auroient pu servir au besoin dans les cuisines ; elles
firent en ce moment l’office des conducteurs : le tonnerre tomba sur
l’édifice ; en un instant la tête parut en feu ; les fausses boucles,
les tapons de laine volerent (sic) de tous côtés, & répandirent au
loin la flamme & une fumée épaisse.
Dans cette extrêmité (sic), le bonheur voulut que deux garçons Apothicaires,
munis de chacun une pompe portative, passant près de l’incendie, en arrêterent
(sic) les progrès, & sauverent (sic) cette Dame.
Trois
pieds de haut ! Mazette ! Cela fait environ 90 centimètres. Bonjour
les cervicales !
Et
tout cela hérissé d’épingles. Je pense qu’après une pareille frayeur, ses
belles anglaises ont réduit la hauteur de leur coiffure ou ne sortaient plus,
par grand vent, mais surtout lorsque l’orage menaçait !
La
mode de cette époque, en raison de la hauteur des coiffures des femmes, mettait
la tête au milieu du corps.
Quel
plaisir ou plutôt quel déplaisir ! Dans les voitures, les femmes ne
pouvaient rester droites. La douleur du torticolis occasionné était alors en
fonction de la durée du trajet.
Poste à pourvoir
4 septembre 1778
On demande dans une paroisse, à une
lieue de Rouen, un (sic) Homme et une +Femme mariés, de bonnes mœurs, en état
de remplir les places de maître & maîtresse
d’école ; il faut qu’ils sachant bien écrire & l’arithmétique ;
& qu’ils aient les talens (sic) nécessaires. Le produit est très-honnête
(sic). Toutes personnes en état de les bien remplir, peuvent s’adresser a M. le
Tournois, huissier, rue du Vieux-Palais.
L’annonce
ne fut pas remise dans les semaines qui suivirent. La place fut donc prise
rapidement
Je
suppose qu’il y eut beaucoup de candidatures, car même si le salaire était
minime, le couple devait être logé et bénéficier de quelques avantages venant
des familles des élèves, surtout si le poste à pourvoir se situait en campagne.
Manufacturiers de Louviers
4 septembre 1778
La mort de M. & de Madame
Delamare, Teinturier de réputation à Louviers en Normandie, décédés sans enfans
(sic), vient de rendre vacant un établissement de considération qu’ils avoient
formé pour le service des manufactures de cette Ville. Leurs héritiers,
d’accord avec les Fabricans (sic) les plus distingués par leur industrie et
leur zele (sic) pour l’honneur de leur manufacture, désireroient trouver un
excellent Teinturier qui voulût exercer sa profession à Louviers. On invite
tous ceux qui auroient quelques vues sur un pareil établissement, à se faire
connoitre (sic), en écrivant ou aux héritiers ; ou en fabrique, soir à MM.
Veuve Décretot et fils, soit à MM. J. B.
Petout et Neveux, avec les talens (sic) qu’éxige la supériorité de la
manufacture de Louviers ; ils trouveront toutes les facilités & tous
les encouragemens (sic) possibles, pour traiter de l’établissement entier des
sieur et Dame Delamare.
Que
s’était-il passé dans cette famille Delamare ?
En
effet, Agnès Marguerite Louise Delamare fille du couple décéda le 20 avril
1777 :
Paroisse
Saint-Jean, Louviers
L’an mil sept cents soixante dix
sept le lundi vingtunième jour d’avril le corps de Agnés Marguerite Louise De
la mare fille de sieur Louis Edmé De la mare et de Agnès marguerite Le
boulanger son epouse de cette paroisse decedee d’hier agee d‘environ dix neuf
ans munie des sacremens de l’eglise a été inhumee dans le cimetiere de cette
paroisse par nous curé soussigné en presence de pierre pol mouton et Nicolas
isaac demonsauveur.
Puis,
ce fut le sieur Delamare qui mourut le 3
décembre 1777 :
Paroisse
Saint-Jean, Louviers
L’an mil sept cents soixante dix sept le vendredi cinquieme jour
de decembre le corps du sieur Louis Edme Delamare ancien tresorier décédé
d’hier agé d’environ quarante cinq ans muni de sacrements de penitence et d’extreme
onction a été inhumé dans le cimetiere de cette paroisse par nous curé
soussigné en presence des sieurs jean Desrues et jacques Dubusc
Le
18 août de l’année suivante, Agnès Marguerite Leboulanger quittait ce monde à
son tour :
Paroisse
Saint-Jean, Louviers
L’an mil sept cents soixante dix
huit le mercredy dix neuvieme jour d’aout le corps d’agnes marguerite
Leboulanger veuve de feu sieur Louis Edmé de la mare maitre teinturier et
ancien thresorier de cette eglise decede d’hier agee d’environ quarante cinq
ans munie du sacrement de penitence a été inhumée dans le cimetiere de cette
paroisse par nous cure soussigne presence de marin delamare de philippe roger
et nicolas Thorel.
J’ai
dû me faire aider pour retrouver les actes ci-dessus, car l’écriture en était
très pâle et j’étais passée dessus sans les remarquer
J’ai
également consulté le livre de Jean-Michel Chaplain, intitulé « la chambre
des tisseurs ». Je n’ai pas trouvé de « Delamare teinturier,
seulement un nommé Deschamps, mais dans les années allant de 1791 à 1823.
Etait-ce lui qui avait obtenu la place ?
Je
ne peux vous en dire plus.
Les pommeraies
remplacèrent les vignes
23 octobre 1778
Extrait d’une lettre de Louviers,
du onze août 1778
Des vues de bien public, me portent
à vous faire part d’une découverte qu’on a faite dans mon canton, & que je
vous prie d’insérer dans votre journal.
La paroisse d’Ecardenville, située
sur la riviere (sic) d’Eure, à 3 lieues d’Evreux, de Pacy & de Louviers, a
de tout temps produit des vins d’une qualité particuliere (sic), résultante de
celle du sol, qui est une terre roussâtre ; mais, depuis quelques années,
ce vin est tellement amélioré, que lorsqu’on le garde un certain tems (sic),
les plus fins gourmets ne peuvent le reconnoitre (sic) pour du vin français. On
attribue ce changement à la manière (sic) de fumer les vignes, & à l’espece
(sic) du plan. On est redevable de cet avantage au Curé de cette paroisse, qui,
quoique Flamand d’origine, s’est fait vigneron dans un pays de vignoble, pour
l’utilité commune, & a excité dans sa paroisse une si vive émulation, que
tous ses paroissiens travaillent, à l’envi l’un de l’autre, à perfectionner
leurs vignes. Au lieu de fumer à l’ordinaire, on leve (sic) des gazons sur des
places vaines et vagues, appartenantes (sic) au Seigneur. Ces gazons amoncelés
se consomment, & sont ensuite portés dans les vignes. Le Seigneur, par la
permission qu’il donne à ses vassaux de puiser sur son fonds leurs
richesses ; & le Curé, qui, par son industrie, a tiré ses paroissiens
de la misere (sic) où ils étoient plongés, reçoivent & recevront à jamais
les témoignages les plus marqués de la gratitude de ces vignerons, dont les
vignes n’ont jamais tant produit.
Je n’entrerai point dans la
démonstration de la cause d’abondance & de la qualité de ces vins, elle est
trop sensible, pour qu’on doive se livrer à aucun détail. Il seroit à souhaiter
que tous les vignerons se modelassent sur l’exemple des habitants
d’Ecardanville. Par-tout (sic) on trouve des pelouses, & conséquemment du
gazon.
Chaque
département avait ses vignobles. Le vin était fait et consommé sur place.
Quelle
était la qualité de celui-ci ? A mon
avis, pas trop fameuse, car les vins de Normandie ont disparu !
Etaient en raison du climat de laNormandie ? Trop d’eau….. Pas assez de
soleil…..
Etait-ce
en raison de la lourde charge que cette culture impliquait, travail de tous les instants ?
Cette
activité avait au moins l’avantage de générer des emplois. Pour entreposer le
vin, il fallait des tonneaux !
Mais
rassurez-vous, les tonneaux ça sert aussi à mettre le cidre !!!
A
l’évidence, pour faire du cidre, il faut moins de travail. Les pommiers, ça
pousse tout seul, dans les champs où l’on peut mettre paître des vaches !
Deux activités en un même lieu !
Non,
le Normand n’est pas paresseux, je n’ai pas dit ça, mais pourquoi se donner du
mal pour rien ?
Le
cidre de Normandie, de plus, a acquis une grande renommée que son vin n’aurait,
assurément, jamais eue.
Pas
de regret, donc !
Avis de décès
30 octobre 1778
Le 17 octobre est mort à Carentan,
René de Maignen, Ecuyer, sieur de la Rue, Fief qui avoit été dans cette
famille, des (sic) le tems (sic) de Philippe-Auguste. Il emporte les regrets de
la Maison d’Orléans, dont l’administration
des intérêts lui étoit confiée dans cette partie de la Province, de
toute la famille à laquelle il étoit cher par sa tendre affection pour elle,
& de la société dont il avoit fait les délices, aussi bien par les dons de
l’esprit, que par les qualités de cœur.
Paroisse
de Carentan dans la Manche
Le corps de messire rené marie le
maignen ecuyer demeurant depuis fort longtemps en cette ville mort d’hier, muni
des sacrements de penitence d’Eucharistie et d‘extreme onction age de viron
soixante et un ans a été inhumé dans le cimetiere de ce lieu aujourd’hui
dimanche dix huitième jour d’octobre dudit an par nous prêtre curé en presence
de messieurs Mahier et auvray.
Il
était le fils de Odet Le Maignen et de Bertrande Ponfoul. Comme l’atteste son
acte de naissance.
Paroisse de
Saint-Quentin-sur-le-Homme
René Marie le meignen fils de Noble
homme Odé lemeignen escuier seigneur de la Rüe et de demoiselle bertrande
pontfoul son epouze de cette paroisse né le 25e de decembre 1717 a
été baptisé le lendemain et nommé par haut et puissant Seigneur René du Bois comte
et Seigneur de Saint Quentin capitaine des vaisseaux du roy chevalier de
l’ordre militaire de St Louis parain et haute et puissante dame marie Sainte de
Kergosou comtesse de st Quentin maraine.
Le
parrain et la marraine étaient ma ri et
femme, ils avaient convolé en 1702, à Avranches.
René
le Maignen épousa, le 27 janvier 1745, Louise Alexandra Mury.
Paroisse de Saint-Loup dans la
Manche :
L’an mil sept cent quarante cinq le
vingt septieme jour de janvier …… benediction nuptiale en cette eglise de messire
René marie Le Maignen ecuyer licentié aux loix fils de messire odé le maignen
ecuyer seigneur de la Rüe et de Dame Bertrande ponfoul et à
demoiselle louise alexandra mury fille de
feux françois mury sieur de Billy et de dame jeanne Nicolles tous du dit Saint
Quentin et en la présence ……
Je
n’ai pas découvert la date de décès de René le Maignen, ni celle de son épouse,
Louise Alexandra Mury
Je
peux vous dire qu’ils auraient eu, au moins deux enfants, Jeanne Bertrande
Louise et François Anne René Marie. mais
je n’ai pu rien découvrir sur eux !
Rien
d’autre sur cette famille, malgré mes multiples recherches !
Centenaires
25 décembre 1778
Le 19 décembre 1778, Laurence
Barassin, veuve d’un nommé Varin, de la paroisse de Cambes près Caen, mourut âgée
de 103 ans, étant née en l’année 1675.
Trois ans auparavant étoit morte
dans la même paroisse, Marie Turpin, veuve du nommé le Maine, âgée de 100 ans
accomplis.
Paroisse
de Cambes :
Le dix neuf Decembre mil sept cens
soixante et dix huit est décédé le corps de Laurence Barrassin veuve de Claude
Varin munie des sacrements de penitence et d’extreme onction et été inhumée
dans le cimetiere de cette paroisse en presence de noel Legrand et Thomas
durand……
Le vingt sept février mil sept cens
soixante et seize a été inhumé dans le cimetiere de cette paroisse le corps de
marie Turpin age de cent un ans après avoir reçu le St viatique en presence de
Thomas durand et françois Lefoys….
Dans
le premier acte, il n’est fait mention d’aucun âge concernant la défunte.
Dans
le second, le nom du mari n’est pas noté.
Je n’ai rien trouvé de plus, concernant la vie
passée de ces deux centenaires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci de votre commentaire. Il sera lu avec attention.